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La « note blanche » des services de renseignement : un usage qui interroge

Informations secret-défense

Dans le cadre de la prévention du terrorisme, les autorités administratives disposent aujourd’hui d’une panoplie d’instruments leur permettant de restreindre les droits et libertés d’une personne sans avoir à engager de procédure judiciaire.

En plus les mesures précitées, le ministre de l’Intérieur peut par exemple prescrire des « MICAS » (mesures individuelles de contrôle administratif et de surveillance), qui remplacent les assignations à résidence prononcées durant l’état d’urgence sécuritaire.

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L’ARTICLE SUR

THE CONVERSATION

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La semaine dernière la Commission européenne a rendu publique ses nouveaux projets de financement du secteur de l’armement. Le moins que l’on puisse dire c’est qu’elle semble avoir oublié que la paix est au centre du projet européen.

« Aujourd’hui la Commission européenne a présenté de nouvelles mesures favorisant l’industrie de l’armement et brouillant les limites de ses compétences en matière militaire; cela ouvre la voie à l’émergence d’un complexe militaro-industriel très influent au niveau européen » dit le communiqué de presse du Réseau européen contre le commerce des armes.

Ce que la Commission européenne ne précise pas c’est la provenance de ces fonds européens. Selon l’EU observer ils pourraient s’agir d’argent initialement prévu pour des programmes énergétiques, environnementaux et scientifiques.

La pétition demandant à l’UE de renoncer à ses investissements dans les armes de guerre est plus que jamais d’actualité. Vous pouvez la lire et la signer ici, et merci de participer largement à sa diffusion !

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j’en doute parfois!

AVISEUR INTERNATIONAL

Un OBJECTIF fixé au ministre de l’intérieur comme remonter les filières et ceux qui se font vraiment de l’argent!

Dix mois après un discours très ferme du chef de l’État, les premières mesures sont en préparation dans les ministères de l’Intérieur et de la Justice.

«Ce qui est clair, c’est qu’on a perdu la bataille du trafic dans de nombreuses cités.» Comme à son habitude, Emmanuel Macron ne prend pas de gants en présentant, le 22 mai 2018, ses mesures pour les banlieues. Il parle «d’embrasement», d’organisations «au moins nationales, et bien souvent internationales, qui sont derrière ces trafics et qui conduisent au pire des crimes». Et conclut: «Pour le mois de juillet, je veux qu’on ait finalisé un plan de mobilisation sur la lutte contre les trafics de drogue.»

L’été s’en est allé sans plan. En février dernier, à Évry, le président revient sur le sujet et parle d’un…

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Le 5 décembre dernier, le Centre Français de Recherche sur le Renseignement (CF2R), en collaboration avec Richard Labévière et Roxana Cristea, et avec le soutien du professeur Andrès Davila-Valdiviezo (ESCE), a organisé un colloque consacré à la lutte contre le financement du terrorisme, réunissant une dizaine d’intervenants de haut niveau, issus des milieux juridiques et financiers, du monde du renseignement et de la diplomatie.

1. L’ÉCONOMIE DU TERRORISME LE FAIBLE COÛT DES ACTES TERRORISTES

2. DIFFICULTÉS ET LIMITES DE LA LUTTE CONTRE LE FINANCEMENT DU TERRORISME DES FONDS DIFFICILEMENT DÉTECTABLES

—LE MANQUE DE VOLONTÉ POLITIQUE DES ÉTATS LE RÔLE DES ORGANISATIONS MULTILATÉRALES

3. LA RÉACTION FRANÇAISE LES SERVICES DE RENSEIGNEMENT FRANÇAIS ET LA LUTTE CONTRE LES MICRO-FINANCEMENTS

4. QUELQUES PISTES DE RÉFLEXION

Au final, on est en droit de se demander si la lutte contre le financement du terrorisme est une « tarte à la crème », une nécessité indispensable ou une mission impossible ? Francis Piccand affirme que la lutte contre le financement du terrorisme est un enjeu de taille qui nécessite d’aborder le terrorisme, non pas à travers une approche culturaliste floue, mais à travers un prisme politique et juridique jugé seul à même de mettre les États face à leurs responsabilités.

Pour Marie-Christine Dupuis-Danon, bien prétentieux qui prétendrait détenir la solution. Mais il lui semble que nous devons éviter de tomber dans la facilité qui consiste à faire toujours plus de la même chose. Elle préconise notamment la mise en place de mesures de lutte contre l’économie informelle : – en encourageant les États à lutter contre la hawala  * en élaborant un système bancaire fiable ; – en harmonisant les normes fiscales et bancaires, ainsi que les plateformes financières afin de mettre un terme au financement offshore ; – en encourageant davantage de pays à signer la Convention de 1999 de l’ONU ; – en légiférant au sujet du secret régnant au sein des systèmes bancaire et financier. Il lui semble également que lorsqu’il y a menace d’emprise d’une organisation terroriste sur un territoire, des aides économiques massives et concertées seraient sans doute plus efficaces que des sanctions pour développer des activités économiques et réduire l’attractivité de l’offre alternative des criminels et terroristes locaux. Cela devrait s’accompagner d’une identification et d’une inculpation sans faille des facilitateurs financiers et autres individus nuisibles, voire d’éventuelles actions militaires décidées dans un cadre multilatéral.

Abondant en ce sens, Alain Chouet considère que deux responsabilités devraient être au cœur de nos politiques publiques : d’une part, sur notre territoire, lutter contre les petits trafics, les « zones grises » et tout ce qui permet de créer un biotope favorable aux individus ayant des intentions criminelles. D’autre part, proposer des modèles plus attractifs que les projets morbides et violents des islamistes. Rappelons que le président de la République a fait de la lutte contre le financement du terrorisme une priorité. Le 28 août dernier, lors de la Conférence des ambassadeurs, il a annoncé la tenue à Paris d’une conférence internationale dédiée à cette question.

Sans doute doit-on s’attendre à une initiative française en 2018, en espérant qu’il ne s’agisse pas d’une opération de communication de plus.

Mais, dans tous les cas, il va falloir innover parce que nous touchons aujourd’hui aux limites de l’efficacité de notre action.

LIRE: http://www.libertepolitique.com/Convaincre/Dossiers-thematiques/Lutte-contre-le-financement-du-terrorisme-nouveaux-enjeux

  • Un hawala (en arabe حِوالة, qui signifie mandat ou virement1), ou hundi, est un système traditionnel de paiement informel. Son origine exacte n’est pas déterminée, mais il semble être apparu comme moyen de financement du commerce sur les grandes routes d’échange (comme la route de la soie) au début du Moyen Âge. Il est mentionné depuis le VIIIe siècle dans les textes de fiqh (science du droit musulman). En Asie du Sud, il s’est développé en un système bancaire complet, seulement remplacé progressivement par le système bancaire classique depuis le XXe siècle. De nos jours, il est essentiellement utilisé pour les envois de fonds par les travailleurs immigrés vers leur pays d’origine.

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coordination-renseignement-france« Traquer les terroristes ou protéger ses fesses ? »

*par Philippe Joutier

Une moitié de l’administration contrôle ce que fait l’autre moitié dont l’essentiel consiste alors à lui échapper d’où la multiplication de technostructures pour diluer les responsabilités et éviter de froisser les susceptibilités, car toujours soucieuse à la fois de garer ses fesses et… du sens du vent, toutes les hiérarchies prennent soin de réfléchir longuement (et même si possible très secret-defenselonguement) aux informations qu’elles distillent après mûre sélection!

Et puis en dernier recours, il reste toujours le bon vieux « SECRET DEFENSE »!

LIRE sur: http://eurolibertes.com/societe/inflation-administrative-ca-respire-lefficacite-on-fremit/

Philippe Joutier

Inspecteur, puis Directeur départemental au Ministère de la Jeunesse et des Sports. Titulaire d’un DEST de biologie du Conservatoire National des Arts et Métiers, il est également ancien auditeur de l’Institut des Hautes Études de la Défense Nationale et a fait partie d’un groupe ministériel de lutte contre les sectes… Il est l’auteur du livre “Les Extrafrançais” (éditions Dualpha).

 

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Les fichiers Ficovie et Ficoba accessibles aux policiers et agents de douane et du fisc
 Ivana Zivanovic, avocat en fiscalité internationale
Les fichiers Ficovie et Ficoba accessibles aux policiers et agents de douane et du fisc – Article paru dans Les Echos Patrimoine le 4 août 2016

23 Août 2016

Les officiers de police judiciaire ainsi que les agents des douanes et des services fiscaux ont un droit d’accès direct aux fichiers Ficoba et Ficovie. Un décret du 15 juillet 2016 est venu en préciser les modalités.

Depuis la loi de Finances pour 2016, les officiers de police judiciaire ainsi que les agents des douanes et des services fiscaux ont, «pour les besoins de l’accomplissement de leur mission», un droit d’accès direct au fichier national des comptes bancaires (Ficoba) et au fichier des contrats de capitalisation et d’assurance-vie (Ficovie).

Le décret n°2016-971 du 15 juillet 2016 (Journal officiel du 17 juillet 2016) est venu définir les modalités de désignation et d’habilitation de ces officiers et agents, habilités à effectuer des enquêtes judiciaires et autorisés dans ce cadre à consulter ces fichiers.

 

LIRE: http://www.lexplicite.fr/les-fichiers-ficovie-et-ficoba-accessibles-aux-policiers-et-agents-de-douane-et-du-fisc/

http://patrimoine.lesechos.fr/impots/defiscalisation/0211182953224-fichiers-ficovie-et-ficoba-les-conditions-dacces-des-policiers-agents-de-douane-et-du-fisc-sont-precisees-2018966.php

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Je me pose cette question depuis qu’a commencé l’impressionnante série d’attaques des 18 derniers mois (Charlie Hebdo, Thalys, Bruxelles, 13 novembre, Nice). J’en suis arrivé à la conclusion que les services de renseignement doivent des explications à leurs concitoyens. Je dis « les services », car la France par exemple, population de 64 millions d’habitants, ne compte pas moins de 6 agences de renseignement (DGSE, DGSI, DRM, DPSD, DNRED et Tracfin), filiales de 4 structures hiérarchiques différentes. La ville de Bruxelles, 1 million d’habitants, à elle seule compte 6 forces de polices, répondant à 19 mairies d’arrondissements.

Nul besoin d’être expert en organisation pour comprendre que coordonner autant d’agences (parfois concurrentes) peut être un défi. Restons sur l’exemple français: ces six agences sont censées être coordonnées par le Comité national du renseignement, comme recommandé par un livre blanc sur la question datant de 2008 (avant l’avènement de Daech). Ceci comparé à leurs 3 consoeurs d’Outre-Manche (MI5, MI6, GCHQ) qui se retrouvent toutes les semaines dans les locaux de MI5. A population et composition ethnique similaire, il faut constater que les services britanniques continuent, heureusement pour eux, à rendre une copie nettement plus encourageante.

La France semble aujourd’hui avoir un avenir politique de plus en plus sécuritaire. La liberté y était déjà secondaire à l’égalité, elle s’apprête désormais à céder sa place à la sécurité.

Quel avenir pour ce pays lorsque toute une génération de Français aura grandi dans la peur et la recherche de sécurité, au prix du principe de sa propre liberté?

lire: http://www.huffpostmaghreb.com/othman-tazi/apres-lattentats-quand-incompetence-appelle-derive-securitaire_b_11111852.html

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AVISEUR INTERNATIONAL

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Pour regarder l’émission: http://www.lcp.fr/emissions/ca-vous-regarde

Durant ce mois de mai, la justice a affaire à deux histoires de grands flics qui flirtent avec la légalité, deux histoires d’indics, deux histoires qui posent question du lien trouble entre policiers et voyous.

Michel Neyret, icône déchue de la PJ lyonnaise dont il fut le numéro 2, comparaît depuis le lundi 2 mai au tribunal correctionnel de Paris pour s’expliquer sur les relations incestueuses qu’il a entretenues avec ses informateurs.

Un autre grand flic l’ancien patron de l’Office central pour la répression du trafic illicite des stupéfiants (Ocrtis) François Thierry est soupçonné d’avoir laissé entrer en France plusieurs dizaines de tonnes de cannabis ces dernières années, d’après une enquête publiée Dans l’édition du lundi 23 mai par le quotidien Libération. En cause, la proximité de François Thierry avec le trafiquant de drogue Sofiane H., un des  » indics  » de l’Office.
Entre…

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FRANCE (Stups): révélations sur un trafic d’Etat

Publié: 22 Mai 2016 dans 1 - Revue de presse - Journaux télévisés - Videos, 36, 4 - REGALIENNES, Administration pénitentiaire, Cannabis, Cocaïne, DCRI, DGSI, DNRED, Douane, Gendarmerie, Héroïne, Informations générales, INTERPOL, Justice, Narcotrafic, OCRTIS, Police, Secret défense, Services de renseignement, TRACFIN
Tags:, , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , ,

AVISEUR INTERNATIONAL

Par Emmanuel Fansten 22 mai 2016
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 Photo WITT.SIPA

Saisie record à Paris, le 17 octobre : 7,1 tonnes de cannabis sont saisies dans trois camionnettes boulevard Exelmans (XVIe arrondissement). Le lendemain, François Hollande se rend sur place, accueilli par Hélène Crocquevieille, la directrice générale de la Douane française en l’absence remarqué de Jean Paul Garcia, le « Boss » de la DNRED.

C’est un scandale qui risque de provoquer une déflagration au sommet de la police judiciaire. L’ancien patron de l’Office central pour la répression du trafic illicite de stupéfiants (Ocrtis), François Thierry, est soupçonné d’avoir laissé entrer en France plusieurs dizaines de tonnes de…

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Le Monde.fr | 10.12.2015 à 13h53 • Mis à jour le 10.12.2015

Par Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, bureau européen)

A Montpellier, le 20 novembre 2015.

La Commission des libertés civiles (LIBE) du Parlement européen a approuvé, jeudi 10 décembre au matin, par 38 voix pour, 19 contre et 2 abstentions, le projet, largement controversé, d’un fichier européen des données des passagers aériens (Passenger name record, ou PNR). Débattu depuis sept années au total, le projet doit encore être adopté en séance publique, en janvier probablement. L’issue de ce vote ne fait toutefois plus de doute.

Ceux qui pensent que le PNR peut-être un outil efficace, notamment dans la lutte contre le terrorisme, en permettant d’enregistrer les déplacements des suspects, ont remporté la partie. Il est néanmoins envisageable que d’éventuels recours auprès de la Cour de justice de Luxembourg aboutissent : l’extension du fichage à des personnes non suspectes pose visiblement problème aux juges européens, qui ont déjà manifesté leurs réticences. Le contrôleur européen de la protection des données, le magistrat italien Giovanni Buttarelli, s’interroge également sur la légitimité du projet, mais aussi sur son utilité pratique. Selon lui, le projet est coûteux, s’ajoutera à sept bases de données existantes et n’aura qu’une utilité marginale au plan des enquêtes.

Le projet de directive voté jeudi prévoit que les compagnies aériennes devront collecter une vingtaine de données sur le passager de vols extra- et intra-européens. Elles concernent l’identité du passager, son numéro de téléphone, son adresse de courriel, la manière dont il a payé son billet, le numéro de celui-ci, le numéro de siège, ses bagages, son éventuel programme de fidélité ou « voyageur fréquent », etc. Le texte affirme que toute discrimination basée, entre autres, sur l’origine ethnique ou sociale, la religion, la langue ou la nationalité du passager sera évitée.

Lire nos explications : Lutte contre le terrorisme : qu’est-ce que le PNR, le fichier sur les passagers aériens ?

Données conservées cinq ans

Les données seront conservées pendant 6 mois (le texte initial de la Commission proposait 30 jours). Elles seront masquées au bout de ce délai, et effacées après 5 années. Dans l’intervalle, elles seront accessibles sous le contrôle d’une autorité judiciaire nationale, à des conditions « très strictes et limitées ». L’accord prévoit aussi la nomination d’un responsable chargé de s’assurer que les règles fixées ont été respectées. Le groupe des élus socialistes français, notamment, insiste sur la nécessité d’un « suivi étroit » des résultats qui seront obtenus et du respect des libertés individuelles.

Le débat sur le PNR déchirait les différents groupes à chaque attentat commis. Après les récents attentats de Paris et une lettre de Manuel Valls au groupe social démocrate européen (S&D), il devenait difficile, voire impossible, pour ce dernier de camper sur une position de refus intransigeant. Au cours des derniers jours, des discussions internes n’ont pas gommé les divergences ou permis de vaincre les réticences d’eurodéputés allemands et autrichiens, notamment. Hormis quelques-uns de ses élus, le groupe s’est toutefois rallié à une solution de compromis : il est prêt à accepter le PNR à condition qu’une directive sur la protection des données, dont la négociation a pris aussi du retard, soit adoptée parallèlement.

Si cet autre dossier clé est enfin bouclé (la commission Libe doit se prononcer le 17 décembre, avant un vote en séance publique en 2016), le PNR sera approuvé par le groupe en séance plénière ; en janvier sans doute. Le groupe libéral et démocrate (ALDE) n’était pas plus unanime. En son sein, les élus centristes français et les libéraux belges étaient prêts à adopter le texte tandis qu’un autre groupe suivait la députée néerlandaise Sophie In’t Veld, hostile depuis le début à ce projet.

Informations partagées à la carte

M. Verhofstadt et son collègue social démocrate, Gianni Pittella, étaient parvenus à rallier leur collègue conservateur à cette idée: Manfred Weber, chef du groupe PPE, l’avait approuvée, du bout des lèvres, à la fin de la semaine dernière. Quelques heures plus tard, les ministres de l’intérieur, réunis en conseil vendredi 4 décembre, se mettaient toutefois d’accord sur un projet plus flou : les informations importantes issues du traitement des données seront partagées à la carte. Le PPE approuvait toutefois le projet, « coinçant » les autres groupes : ils ne voulaient pas donner l’impression de s’opposer à un projet jugé utile en période d’alerte terroriste. Ils ne voulaient pas être accusés par la droite et, simultanément, être assimilés à l’extrême droite : le Front national et ses alliés s’opposent au PNR en raison de sa dimension européenne…

Il devenait, enfin, de plus en plus difficile, pour les groupes proeuropéens de continuer à bloquer le projet alors que de nombreux États mettent au point leur propre PNR, soumis à des législations différentes, voire contradictoires, et pas toujours respectueuses des droits fondamentaux. « Voter contre aurait abouti à une situation où les données des passagers seraient protégées de manière différente selon qu’ils partent de Paris ou de Francfort », soulignent des élus de l’ALDE.

Dernière précision : après les attentats de 2001, les États-Unis, l’Australie et le Canada avaient déjà obtenu à tour de rôle des Européens, puis dans le cadre d’un accord UE/USA très controversé à l’époque, les données des passagers se rendant dans leur pays.

 

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« Le 13 novembre 2014, le ministre de l’intérieur Bernard Cazeneuve avait affirmé dans un courrier officiel que la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI, ex-DCRI) n’avait conservé aucun document sur un acteur clé de l’affaire Karachi, Ali Ben Moussalem, un cheikh saoudien proche de plusieurs politiques français. Une absence suspecte : l’enquête judiciaire a fait apparaître que la DGSI avait bien enquêté sur lui à l’abri du secret défense

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ballamou sarko

Oh, il n’avait déjà plus très fière allure, lorsqu’on l’a pris en photo le 20 janvier 2008, dans un recoin de l’aéroport de Jeddah. En quatre années d’inactivité, l’appareil de Saudi Special Flight Services s’était en effet déjà beaucoup dégradé. Personne n’avait remarqué sa présence, ou presque. Et pourtant : ce vieux BAC 1-11 ( le « one eleven« ) anglais (c’était le 60 sème construit, sorti en … 1966) est bien le symbole d’une des pires turpitudes de Nicolas Sarkozy, comme vient de se le voir confirmer le juge Trevidic le 11 décembre dernier seulement, par les services secrets américains (du FBI) et par aussi la DST, alors qu’il n’était déjà même plus en charge d’un dossier fort spécial sur le terrorisme international. Celui des attentats des sulfureux contrats d’armement signés sous le gouvernement de Balladur, qui ont conduit on le sait à l’affaire de Karachi. L’avion appartenait en effet au Sheikh Ali Ben Moussalem, l’un des principaux financiers d’Al-Qaida ! La DST savait qui il était et qui il finançait, alors que l’équipe d’Edouard Balladur, dans laquelle Nicolas Sarkozy avait un rôle éminent, négociait des bakchichs pour les contrats d’armement passés avec l’Arabie Saoudite. En résumé, Nicolas Sarkozy ne pouvait ignorer qu’une partie de l’argent des contrats qu’il signait et via lesquels il bénéficiait de rétrocommissions  servait en fait à financer Al-Qaida ! 

Cette photo d’avion-épave est le pire secret de Nicolas SarkozyHZ-ABM2 Jeddah 8 Jan 2008

Cet avion, le voici, en piteux état, déjà le 8 janvier 2008, poussé sur un coin de tarmac avant de subir les assauts des dépeceurs (1)… Immatriculé HZ-ABM2, il était en effet le deuxième appareil particulier d’Ali Ben Moussalem (d’où l’appellation ABM dans l’immatriculation). Un biréacteur imaginé dans les années soixante sous le nom de « projet 107 », par la défunte société Hunting (créatrice de l‘étrange H 126 à volets soufflés), devenue BAC (British Aircraft Corporation). Sorte de Vickers Discount à réaction, il avait ce côté ventru et replet que présentait aussi le turbopropulseur. Un des rares avions a avoir été pensé plus long que l’appareil final, raccourci… faute de puissance motrice suffisante (il sera rallongé plus tard, avec de nouveaux réacteurs). Et un des tous premiers à succomber aux réacteurs disposés à l’arrière, juste après l’envol de la bien plus élégante Caravelle française.bac 1_11 Ce fut une semi-réussite, avec 246 avions construits, mais il fut vite talonné par la concurrence US du Douglas DC-9 qui tuera au passage aussi la Caravelle. Comme tout appareil de ce type, on le proposa en fin de carrière en version VIP, les 80 sièges du modèle d’origine laissant place à de larges fauteuils et à l’indispensable bar pour… les artistes. Bob Dylan fit quelques dates avec, avec, et Bon Jovi en acheta un (immatriculé N200EE) pour effectuer une tournée avec un appareil qui fut après soupçonné de transporter de la drogue (il finit sa carrière chez Elite Express, photographié ici à gauche en 2006). A bord il n’y avait plus que 23 places, mais deux chambres, et des téléviseurs grand-écran, plus une chaîne stéréo et des écouteurs partout. On peut voir ici sa démolition effectuée en octobre 2012.

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L’avion d’Ali Ben Moussalem était lui aussi une version VIP. Sorti le 6 février 1966 des usines Hunting derrière le Bournemouth Airport (appelé  aussi Hurn) , il avait été acheté au départ par National Aircraft Leasing Inc, puis vendu en 1975 à Oceanic Air Inc (de Detroit dans le Michigan), une entreprise détenue par… le mystérieux saoudien Ghaith Pharaon, amateur de yachts et propriétaire du château de Montfort, dans le Périgord Lui fera fortune dans le pétrole, mais d’une certaine manière : via sa société pakistanaise de fourniture d’essence, Attock Refinery Ltd, qui signera le 4 juin 2008, avec le Pentagone un contrat de 8 millions de dollars pour fournir les bases américaines en Afghanistan. Or lui aussi sera accusé de liens avec Ben Laden, via la BCCI et CenTrust hz-mmaL’avion passe ensuite chez Saudi Reserach & Development puis atterrit en 1979 chez la Commercial Bank of Saudi Arabia, qui le revend rapidement au Sheikh Al Amoudi, où il devient HZ-MAA. L’avion a été aménagé en VIP entretemps, le Sheikh Al Amoudi étant l’homme le plus riche d’Éthiopie et la 43e plus grande fortune mondiale en 2009. « En janvier 2008, un télégramme diplomatique américain révélé par WikiLeaks remarquait que « presque toutes les entreprises d’une importance financière ou stratégique significative privatisées depuis 1994 sont passées [sous le contrôle] d’Al Amoudi ». » Ethiopien, mais devant sa fortune à l’Arabie Saoudite : sa fortune provient en effet d’un mirifique contrat à 30 milliards de dollars signé en 1988 pour une zone de stockage pétrolier en Arabie Saoudite : le milliardaire avouera avoir eu  tout simplement « de la chance » au début de sa carrière, dans ses souvenirs d’entrepreneur.

L’avion n’est donc plus tout neuf lorsqu’Ali Ben Moussalem en hérite.  Celui-ci est aussi milliardaire, mais étrangement, son  nom n’apparaît presque nul part au sein de sociétés. Sa fortune, il la doit uniquement à sa proximité avec la famille royale saoudienne. Ce qui étonne grandement quand on sait que d’’origine yéménite, c’est un chiite, un des rares à  avoir su approcher l’entourage du roi d’Arabie saoudite !!! Son pouvoir se renforce vec l’arrivée au pouvoir du roi Fahd et du clan des Soudairi, un clan très soudé formé par la progéniture de Hassa bint Ahmad al-Sudaïri, la favorite du roi Abdelaziz, fondateur de la dynastie saoudite, et la mère de sept de ses 36 filsAli Ben Moussalem devient en effet alors « le grand chambellan du roi« , au début des années 80. On dira grand argentier, car c’est par lui que passent désormais toutes les finances du royaume, le clan Soudairi régissant son pays comme un simple domaine familial. Et parmi ce qu’il supervise, il y a les contrats d’armements qui ne se conçoivent pas dans le royaume sans graissage de patte à la famille royale, qui ainsi s’enrichit encore davantage… individuellement. Au passage, le Sheikh devient propriétaire de l’hôtel Prince-de-Galles à Paris, là où il négocie avec les vendeurs d’armes français. Sa règle est simple: pour tout contrat, c’est 8%… pour lui seul, bien sûr.

léotard frégatesSi l’on veut vendre aux saoudiens, il faut donc verser au passage une obole (bakchich)  à « Ali » : c’est un passage obligatoire !!! Mais un simple accord passé avec  ce même Ali peut devenir fort intéressant si par exemple, lors de la signature d’un gros contrat d’armement, on verse davantage que 8% en commission, mais que le Sheikh, préalablement mis dans la confiance, en cède en retour la part dépassant les 8% aux vendeurs eux-mêmes. Ça tombe bien la France alors dirigée par Balladur  (Mitterrand en est à sa deuxième cohabitation forcée) a signé en  novembre 1994 à Riyad le contrat Safari II comportant essentiellement trois frégates lance-missiles, d’un montant de 19 milliards de francs : cela vaut bien de lâcher quelques petits 8% pour obtenir le juteux contrat et les retombées indirectes. Un ministre surveille de près cette arrivée d’argent frais : c’est le ministre du budget Nicolas Sarkozy. Bien entendu, tout le monde songe à Ali, et ses pourcentages, dans ce nouveau contrat mirobolant. Un homme voit cela de loin, à cette époque , et il n’apprécie pas trop que ça lui échappe : c’est Jacques Chirac, qui a fait de Balladur son ennemi politique juré (Nicolas Sarkozy le trahira pour rejoindre le clan Balladur lors de l’élection de 1995). Balladur est longtemps annoncé comme futur vainqueur pour cette élection, mais le 11 mai 1995, l’inusable Jacques Chirac tient une revanche éclatante sur tous ses déboires passés (il s’est déjà présenté deux fois à la présidence de la République) : en battant Lionel Jospin, alors à côté de ses pompes socialistes (et bien aidé dans la défaite par JP Chevènement, qui le prive du second tour), il est devenu Président de la République, et très vite, il s’est affairé à s’en prendre non pas à la gauche qu’il vient de battre mais à ses faux amis de la droite, en l’occurence Edouard Balladur et ses proches conseillers, devenus ses ennemis jurés. ina-balladur-sarkozy-Car le rancunier Chirac n’a pas du tout apprécié que Balladur se soit aussi présenté à cette élection, alors qu’il avait conclu avec lui un accord quelques années auparavant comme quoi Balladur devait s’occuper de rester simplement premier ministre, au grand maximum, pour laisser le fauteuil ultime à Chirac et lui ouvrir ainsi un boulevard électoral présidentiel.  N’oublions pas que le tueur en politique qu’est Chirac a écarté un jour un dénommé Boulin, pour la même raison d’ambition nationale… présidentielle… l’ambition démesurée de Balladur l’avait rendu suspicieux, et dès son arrivée au pouvoir, il va très vite aller vérifier ce qu’il en a été exactement, des fameux contrats saoudiens, auquel se sont ajoutés entre temps trois sous-marins de type Agosta 90 B vendus au pakistanais.  Un contrat encore plus faramineux celui-là; puisqu à 5 milliards de francs ! Les balladuriens auraient-ils été tentés de faire la même chose au Pakistan ? C’est tout l’inquiétude du nouveau président. Chirac a du nez, car sa crainte va se révéler fondée.

gattegnoSelon le livre de Jean Gattegno, l’enquête diligentée par les services de Jacques Chirac va se montrer très fructueuse : « les recherches commandées par l’Élysée portaient sur la destination de mirobolantes commissions versées en marge d’un contrat signé en novembre 1994 par François Léotard, alors ministre de la Défense du gouvernement Balladur, avec l’Arabie Saoudite. Baptisé Sawari 2, l’accord prévoyait la livraison par les industriels français de deux frégates armées à la marine saoudienne, avec une option sur la construction d’un troisième bâtiment. Montant du contrat : entre 3 et 4,2 milliards d’euros. Durant la campagne électorale, plusieurs rapports confidentiels avaient été transmis à l’état major du candidat Chirac pour signaler qu’une partie des sommes devait alimenter les caisses du camp adverse. Au lendemain du scrutin, le Président exigea des preuves. Dominique de Villepin supervisa l’opération. En juillet 1995, le nouveau ministre de la Défense, Charles Millon, fit placer sur écoute téléphonique par la DGSE au moins trois collaborateurs de son prédécesseur. D’autres surveillances et filatures furent confiées à une équipe d’agents des services secrets. Leurs rapports soulignèrent le rôle d’un homme d’affaires saoudien, cheik Ali Ben Mussalem, introduit auprès de la famille royale à Riyad et propriétaire de l’hôtel Prince-de-Galles à Paris : négociateur du contrat, il était censé percevoir une commission de 8 %, à partager avec deux intermédiaires libanais ». Bingo : le fameux monsieur 8% était bien au milieu de l’affaire !
Un Sheik Ali qui était alors un homme très affairé, souvent aperçu… à Paris :« grâce aux confidences d’un autre protagoniste, écarté de la distribution, les hommes du Président reconstituèrent l’emploi du temps du cheik Ali au cours de ses négociations. Ils découvrirent ainsi qu’à l’inverse des intermédiaires habituels, celui-ci entretenait autant de contacts auprès des politiques que parmi les industriels. Après un entretien avec Nicolas Bazire, chef de cabinet d’Édouard Balladur à Matignon, le 30 octobre 1993, le Saoudien avait rencontré à deux reprises le Premier ministre en personne, en novembre 1993 et janvier 1994. Entre décembre 1993 et janvier 1995, onze rendez-vous – dont un déjeuner au ministère de la Défense, le 21 décembre 1994 – l’avaient mis en présence de François Léotard, parfois accompagné de Renaud Donnedieu de Vabres – alors son conseiller le plus proche et futur ministre des gouvernements Raffarin et Villepin. Au printemps 1995, le même Donnedieu de Vabres, membre du comité de campagne de Balladur, s’était entretenu deux nouvelles fois avec le cheik Ali, juste avant que ce dernier n’encaisse, le 15 avril, un premier acompte, dont le montant est toujours resté secret. C’était une semaine avant le premier tour de l’élection présidentielle ». Dans le lot de contacts figurait Nicolas Bazire, nommé en 1995 justement associé-gérant de la banque Rothschild & Cie, un homme très proche de Nicolas Sarkozy, au point d’être son témoin lors de son mariage -plutôt discret- avec Carla Bruni le 2 février 2008. Bref, le pion essentiel pour la manœuvre des frégates saoudiennes ! Un pion qui allait utiliser une société factice pour effectuer les versements discrets : une enquête  menée au Luxembourg révélera que Nicolas Sarkozy avait autorisé la création d’une société offshore baptisée Heine, et que c’est par elle que devaient transiter les commissions et rétro-commissions entre l’Etat français et la société Mercor..  celle d’Abdul Rahman el-Assir… !!!

learjet ABM1

Pour ses nombreuses escapades à Paris, « Ali » préférait utiliser un avion moins voyant. Un petit Learjet qu’il avait acheté en premier, et qui était donc immatriculé HZ-ABM (sans le « 2 ») de l’autre,  bien entendu (2). Pour l’amadouer, les balladuriens, futurs sarkozystes, avaient dépêché deux intermédiaires sulfureux : le  propriétaire de la station de ski Isola 2000 (Ziad Takieddine), et l’ancien beau-frère du célèbre marchand d’armes Khashoggi (Abdul Rahman El-Assir, ami de Azi Ali Zardari, le mari de Benazir Bhutto). Claude Thévenet ancien de la direction de la surveillance du territoire,  a ainsi décrit le second, nettement moins connu que le premier :  « nous relevons qu’en 1987, El-Assir, administrateur d’une société dénommée “Commerce extérieur”, est suspecté d’abriter des activités criminelles, en particulier des ventes d’armes et de drogue. Il agirait dans ce cadre en relation avec son frère, Mohamed Rabih El-Assir. Nous relevons qu’en 1991, le poste de la CIA de Rabat l’a soupçonné de se livrer à des blanchiments de capitaux.» Inutile d’imaginer, je pense, que la DGSE ait pu l’ignorer. Comme ait pu l’ignorer Balladur… ou Sarkozy.

jearjet2Vexé, et désireux d’empocher lui-même la rétrocommission, Chirac à peine élu, ira en personne signer le contrat avec les saoudiens, un contrat dans lequel le fameux Ali avait revu ses ambitions à la baisse. Selon Guattegno, en effet, « l’un des rapports remis aux hommes du Président indique qu’en vertu du dispositif mis en place en 1994, le cheik Ali Ben Mussalem aurait reversé une partie du paiement dans les caisses du Parti républicain pour aider à l’élection de M. Balladur ».  Soit 4% du contrat pour les deux intermédiaires, le sheikh en convervant lui aussi 4% (Mr 8% avait baissé son tarif habituel de moitié !). Sur 19 milliards de francs de contrat… la somme étant payée en plusieurs fois jusque 2001, où les paiements s’arrêteront brusquement. On pense en fait que le couple d’intermédiaires El-Assir-Takieddine aurait dû recevoir au total 87 millions, dont un quart aurait été destiné aux rétro commissions : à ce stade, les valises de Balladur ont reçu effectivement en 1995 10,25 millions de francs de l’époque. C’est très proche de la somme qui correspond à d’étranges paquets de grosses coupures aperçues au QG de campagne de Balladur lors de l’élection de 1995… 10 millions de francs, mystérieusement atterris sur le compte de campagne de Balladur le 26 avril 1995, dont plus de la moitié en coupures de 500 francs !!! ballamou sarkoPour le contrat Pakistanais, Chirac, très remonté contre les balladuriens, une fois arrivé au pouvoir coupe brusquement les vivres de tout le monde en interdisant le versement de commissions (et donc de rétro-commissions aussi) aux Pakistanais. Michel Mazens, ancien PDG de la Sofresa, la société chargée de négocier les contrats d’armement au nom de l’Etat, a confirmé cet ordre aux juges d’instruction de l’affaire. Une interdiction touchant donc aussi… Ali Ben Moussalem, qui se retrouvait donc brusquement privé de millions de francs de l’époque. Selon le même Mayens, Chirac et de Villepin avaient pourtant été informés des risques que représentait, pour le personnel de la DCNI sur place, l’arrêt de ces versements. Michel Mayens avait même raconté aux juges  sa convocation surréaliste  à l’Elysée, le jour où Dominique de Villepin lui avait  carrément demandé d’empêcher le réseau de Ziad Takkiedine et Abdul Rahman el-Assir d’encaisser les commissions !!! Pour y arriver, Mayens avait même embauché un ancien policier… capable ‘ »d’influencer » les deux hommes (voir l’épisode rocambolesque où Ziad Takkiedine subira un étrange accident de voiture, qu’il décrit dans le livre « La République des mallettes: Enquête sur la principauté française de non-droit » de Pierre Péan comme ayant été une « tentative d’assassinat » (3)). A Karachi, en représailles, le 8 mai 2002, une voiture piégée explose devant le bus des techniciens français en train de construire les sous-marins pakistanais. C’est évidemment un avertissement pour continuer à alimenter les commissions interrompues !!! Et tous les regards se tournent alors vers ceux qui auraient pu commettre l’attentat, présenté comme un attentat « terroriste » dès le départ… On songe aux généraux pakistanais, qui touchaient bien sûr individuellement, mais aussi et surtout les regards convergent vers… Ali Ben Moussalem !!!

le parisien

sarkozy_balladur_sarkozy_insideQuestion rétro-commissions,  en tout cas, cela est acquis aujourd’hui, et on se dirige donc vers un procès : le 6 juin 2015, après une très longue procédure, la cour d’appel de Paris a rejeté les recours de la défense et validé le renvoi en correctionnelle de six personnes dans l’affaire. « Après trois ans d’investigations internationales, les juges Renaud van Ruymbeke et Roger Le Loire avaient acquis la conviction que 327 millions d’euros de commissions indues sur les contrats d’armement avaient été versés à un réseau d’intermédiaires qui n’avait pas eu d’utilité dans l’obtention des contrats. Selon l’enquête, ce réseau a été imposé à la fin du processus pour enrichir ses membres et financer la campagne d’Édouard Balladur par des rétrocommissions. Ziad Takieddine avait fini par concéder qu’il avait financé la campagne Balladur pour 6,2 millions de francs (moins d’un million d’euros), affirmant avoir été sollicité par Nicolas Bazire via Thierry Gaubert, ce que les deux hommes contestent. En juin 2014, les juges avaient renvoyé les six personnes au tribunal. » Mais un renvoi qui vient de recevoir un allié de poids, avec deux confirmations arrivées fort tardivement dans le bureau du juge Trévidic, et qui n’arrangent guère le clan Balladur et encore moins Nicolas Sarkozy. Car c’est une nouvelle passée un peu trop inaperçue, malheureusement, mais le fameux juge, qui a été obligé d’abandonner son enquête pour une raison un peu simplette (il a effectué ses dix ans au pôle anti-terroriste et ne peux en faire davantage !) avait eu la curiosité d’aller chercher ailleurs qu’en France des renseignements sur le fameux intermédiaire saoudien. Aux Etats-Unis, car il avait appris que ce pays avait lui aussi enquêté sur le personnage. Et la réponse, arrivée le 30 novembre dernier et révélée le 11 décembre par le journal Le Parisien seulement, à partir de deux notes du FBI rédigées les 16 juin et 9 septembre 2015 , est absolument claire et… sidérante, malgré les larges placards de feutre noir sur la page enregistrée et montrée par la DST… Selon le FBI, en effet, Ali Ben Moussalem n’était pas qu’un intermédiaire auprès de l’Arabie Saoudite. En qualité de responsable d’al-Taqwa, la banque alimentant Ben Laden, qui était installée à Lugano, en Suisse, « il a assuré des services financiers à Al-Qaida en investissant les fonds d’Oussama Ben Laden et en des livraisons de fonds en espèces à Al-Qaida », selon le FBI !!! Difficile d’imaginer qu’en France la DGSE, ou la DST, qui avaient pisté Ben Laden jusque dans un hôpital de Dubaï en juillet 2001 en suivant la piste de  Djamel Beghal, puissent avoir ignoré la chose….   Difficile d’imaginer que le pouvoir en place à l’époque, en l’occurrence celui d’Edouard Balladur et son grand argentier Nicolas Sarkozy ait pu l’ignorer !!! Difficile d’imaginer que Nicolas Sarkozy ait pu ne pas savoir ce que faisait exactement avec son argent l’intermédiaire qu’il avait fait approcher pour empocher les rétro-commissions visées !

et les masquesSelon un membre de la DST se faisant appeler « Verger », c’est bien le Sheikh en personne qui avait fourni l’argent en liquide au QG de Balladur : «  en 1994-1995, je me suis intéressé aux activités de cheikh Ali Ben Moussalem et de son bras droit, Ziad Takieddine. Gérard Willing [le correspondant de la DST dont Verger était l’officier traitant] m’avait indiqué que la boutique Arije était une plaque tournante de trafics en tout genre et d’armes en particulier. La DST a placé cette boutique sous surveillance. A notre grande surprise, la campagne électorale étant lancée, nous avons observé que des membres du parti républicain de François Léotard [ministre de la défense du gouvernement Balladur] se rendaient dans l’immeuble abritant Arije. (…) Donnedieu de Vabres [chargé de mission auprès de François Léotard] aurait rencontré Ben Moussalem à l’hôtel Prince de Galles. Ce dernier lui aurait remis deux valises, pleines, selon Gérard Willing, d’argent. Donnedieu de Vabres aurait alors remercié Ben Moussalem en lui disant : “Merci pour la France, elle vous le rendra » peut-on lire dans « Et les masques sont tombés…: Les coulisses du quinquennat » d’Hubert Coudurier.

bac111_armes-90253On ne sait si le plus gros des biréacteurs que possédait le Sheikh, a pu lui-même servir à alimenter en armes Al-Qaida. Ou d’autres formes de terrorisme ou de terreur. Les jets privés servent parfois à de bien étranges trafics. L’image ci-contre à gauche parle d’elle-même. Nous sommes ici à bord d’un avion, de type court-courrier…. en l’occurrence, tiens, quel hasard, un Bac-1-11. Sur chacun des 27 sièges plutôt cossus – l’avion est une version pour VIP -, une caisse de Kalachnikovs, harnachée avec la ceinture du passager et, entre chaque siège, deux autres caisses. L’avion est le BAC 111 EL-ALD destiné au départ à la destruction à Ostende, que Christopher Barratt-Jolley avait retapé sur place et repeint et enregistré au Liberia sous le nom de Balkh Air. L’homme qui a chargé l’avion a bien respecté la répartition des masses à bord : c’est un pilote chevronné, soucieux de l’équilibrage de son avion. Nous sommes le 13 mars 1999, l’avion venait auparavant de s’envoler à vide de l’Ukraine pour Ouagadougou, au Burkina Faso, où il s’était posé à côté d’un énorme an 124Antonov 124 de l’Antonov Design Bureau numéroté UR-82008, arrivé deux jours avant et affrété par une firme anglaise alors seule utilisatrice, ou presque, du monstre, Air Foyle. Un Antonov avec à son bord 67 564 kg d’armes, réparties en 3 000 fusils d’assaut AKM (Kalashnikov), 50 mitrailleuses lourdes, 25 lance-roquettes RPG, 5 missiles Strela-3 et 5 missiles anti-tanks Metis. Les caisses avaient été déchargées une par une de l’Antonov et posées telles quelles dans le Bac-1-11, avec l’aide et sous la surveillance de Joe Toah, l’assistant direct du directeur de la sécurité de… Charles Taylor. Car le déchargement final devait aboutir au Liberia, plus exactement à Monrovia, la capitale. L’avion devant même devenir par la suite l’avion présidentiel de Charles Taylor. Mais dans la précipitation, pour l’instant, personne n’avait songé à le repeindre !

b111n119gaLe contrat de livraison d’armes avait été passé par la Chartered Engineering and Technical Company, Ltd, une compagnie ayant son siège à Gibraltar. L’avion, bizarrement, n’était même pas peint aux couleurs d’une compagnie ou d’un pays. Il arborait encore les couleurs d’une équipe de basket américaine de la NBA de la côte Ouest, les Seattle SuperSonics mais portait désormais le code VP-CLM. L’avion avait été racheté 2 millions de dollars seulement à un revendeur américain, Lou Legget, le fondateur de Cortran International, et son pilote était Jorma Ijäs, un Finlandais, lui aussi de Cortran. Lors d’un interrogatoire téléphonique en 2002,, il jouera candidement le monsieur qui n’avait rien vu à bord : « Je ne peux pas dire avec certitude ce qui a été transporté. Je n’ai jamais ouvert une seule boîte« . C’était marqué dessus pourtant. A 6,5 tonnes maxi de charge par vol, les rotations s’égrènent pendant trois semaines pourtant entre Ouagadougou et Monrovia. Derrière tout cela, il y a un trafiquant, c’est l’employeur du pilote et le propriétaire du Bac 111. C’est le président d’une société de commerce de bois, Exotic Tropical Timber Enterprise. Il s’appelle Leonid Minin, et détenait aussi une société enregistrée à Monaco, mais sise en Suisse, Limad-AG. Leonid Minin, un marchand d’armes !!!
bac 1-11 talibanL’appareil deviendra ensuite Balkh Airlines, ligne aérienne fort fugace installée au Mazari Sharif Airport (il est photographié ici en 1996 à Southend – Rochford en Angleterre), appartenant au « fameux » général Dostum, aujourd’hui toujours à la tête de l’Afghanistan. L’allié des USA attend son tour, à l’évidence. Il ne semblait pas s’en servir autrement que pour transporter des armes ! A l’époque, le fameux Bac-1-11 était devenu depuis plusieurs années maintenant la coqueluche des millionnaires primeurs pour qui un Learjet était devenu bien trop petit. Aménagés en VIP, ils devenaient les premiers palaces volants (avec le Boeing 727). A l’époque les saoudiens cherchaient (déjà ?) à s’installer en Europe, et s’insinuent notamment dans les clubs de football (déjà ?). C’est le cas pour un autre acheteur de Bac-1-11, le promoteur immobilier libanais Amer Al Mouaffac Midani, ancien joueur de tennis de table installé au début des années 80 en Angleterre. Intronisbac 111 libané membre du conseil d’administration de Manchester United. En 1991, il avait tenté une OPA sur le club en poussant en avant l’ancien joueur Bobby Charlton, pour finir par abandonner en 1997 est revendre 500 000 actions à Manchester United (0,77% du club) à environ 6 £ seulement chacun, provoquant une chute de 11.5 p dans le cours de l’action. En 2002 il abandonnait tout lien avec le club… s’étant déclaré en faillite à la suite d’une dette de jeu phénoménale (2 millions de dollars perdus en 4 jours à l’hôtel Rio à Las Vegas ! Amer Al Mouaffac Milani avait acheté un Bac-111, livré le 19 mai 1978, qui avait été immatriculé HZ-MAM. On le voit ici à gauche après avoir reçu sa livrée et prêt à quitter son hangar de fabrication. Milani avait racheté la propriété d’Eugène Klein, à Beverly Hills pour y effectuer 40 millions de travaux et y faire des fêtes où l’on trouvait, quel hasard, le couple Reagan et 200 invités, par exemple… Midani versant au passage son obole à la Phoenix House ou à la fondation Nancy Reagan « Just Say No« … Reagan, à cette époque, fricotant ouvertement avec les talibans, des seigneurs de guerre présentés par lui comme aussi importants que la navette spatiale (4) pour lutter contre les communistes….

reagan talibans

En France, il y a un quinzième mort oublié à cette sombre affaire Karachi, et un douzième français. Encore un oublié. Il s’appelle Akim Rouchi; un jeune homme qui a été retrouvé pendu chez lui le 22 août 1995, d’une bien étrange façon : la corde était fixée à une planche qui reposait elle même sur deux portes ouvertes !!! Or ce même Akim Rouichi avait eu une démarche étonnante juste avant les élections de 1995 : il avait à tout prix voulu rencontrer le directeur de campagne de Balladur, à savoir, Nicolas Bazire. Celui-ci qui absent, on l’avait dirigé vers Jean-Charles Brisard. Or ce que celui-ci a confié après à la police est tout bonnement sidérant : « Akim Rouichi a ouvert son sac et en a sorti un ordinateur, s’est-il souvenu. Il contenait des fichiers numérotés qui cachaient des enregistrements de conversations téléphoniques. Il se plaignait d’avoir été « lâché » par les chiraquiens. Il prétendait nous vendre ses enregistrements pour que nous révélions les méthodes illégales utilisées par nos adversaires. » Pour appuyer ses dires, il lui fait écouter des extraits des écoutes. Brisard affirme y avoir distinctement reconnu les voix de François Léotard et de Renaud Donnedieu de Vabres s’entretenant au sujet de contrats d’armement : « la livraison de missiles sol-air à Chypre » et « l’état d’avancement du programme Agosta »- c’est-à-dire la fameuse vente de sous-marins au Pakistan qui est au coeur de l’enquête sur l’attentat de Karachi… La mémoire de Brisard est précise : parmi les personnalités espionnées, il assure avoir identifié de hauts responsables de l’industrie militaire de l’époque – ce qui recoupe partiellement les déclarations du frère d’Akim. ballamouIl se souvient aussi s’être étonné que leurs téléphones puissent être si facilement « piratés ». Akim lui aurait répondu qu’il « disposai[t]d’un scanner fréquentiel et qu’on lui fournissait les numéros et les codes de chiffrement des téléphones à surveiller ». A en juger par le nombre de fichiers stockés sur son ordinateur, la méthode fonctionnait. » Il y a plus encore : soucieux de ne pas garder pour lui cet épisode troublant, Jean-Charles Brisard en consigna par écrit l’essentiel dans une note confidentielle adressée à Nicolas Bazire le 5 avril 1995 (5). Une copie de ce document figure à présent au dossier des juges Van Ruymbeke et Le Loire. Selon son auteur, il est resté lettre morte. Aucune instruction ne lui a été donnée. Akim le relança deux ou trois fois par téléphone, lui dit qu’il était « menacé à cause des enregistrements ». Puis le contact fut rompu ». Dans le lot des enregistrés, on entendait distinctement la voix de stentor de… Charles Pasqua, dont je ne rappelle pas ici la carrière et la spécialité : les coups tordus ! Selon le propre frère de Rouichi, ce dernier aurait cité un autre personnage encore : « c‘est là que mon frère a évoqué, alors qu’il était au téléphone avec une de ses sources aux RG, un homme qu’il appelait “l’autre de Neuilly”, avec un nom à consonance étrangère qui venait de l’Est. Je pensais à un nom polonais. Puis il a cité son nom. Il l’a cité au moment où il a eu entre les mains ce document sur une société au Luxembourg, qu’il appelait “la tirelire” », confie François Rouichi. M. Rouichi avoue qu’il ne savait pas à l’époque qui était Nicolas Sarkozy. Les choses, depuis, ont changé… »  Rouichi n’est certainement pas mort comme on voudrait nous le faire croire… Et un homme le sait : Jean-Charles Brisard, qui doit fortement aussi se douter des raisons véritables de son décès.

trio infernalL’affaire continue à suivre ses méandres sulfureux. En quittant le pouvoir en 2012, le clan Sarkozy a passé auparavant toutes les archives de Karachi au… Kärcher (tout a été détruit en 2011 selon le consultant Gérard Willing).« Le 13 novembre 2014, le ministre de l’intérieur Bernard Cazeneuve (qui est aussi quel hasard l’ ancien rapporteur de la mission d’information de l’Assemblée nationale sur l’affaire Karachi (6) !), avait affirmé dans un courrier officiel que la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI, ex-DCRI) n’avait conservé aucun document sur un acteur clé de l’affaire Karachi, Ali Ben Moussalem, un cheikh saoudien proche de plusieurs politiques français. Une absence suspecte : l’enquête judiciaire a fait apparaître que la DGSI avait bien enquêté sur lui à l’abri du secret défense. »Comme une impression de ménage qui aurait été fait. Le ministre de l’intérieur Bernard Cazeneuve affirme dans un courrier officiel, dont Mediapart et France Inter ont eu connaissance, que la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI, ex-DCRI) n’a conservé aucun document sur un acteur clé de l’affaire Karachi, Ali Ben Moussalem, un cheikh saoudien proche de plusieurs hommes politiques français. Cette absence de documents sur Ben Moussalem dans les archives du ministère est pour le moins suspecte, l’enquête judiciaire ayant clairement laissé apparaître ces derniers mois que la DGSI avait bel et bien enquêté sur lui à de nombreuses reprises.  » Car c’est bien une affaire à tiroirs, mais avec les mêmes  tireurs de poignées partout : « mais Ben Moussalem, qui avait confié une partie de ses fonds offshore au gestionnaire suisse Jacques Heyer, un proche de Nicolas Sarkozy, est aussi celui qui a probablement perdu le plus d’argent – au-delà de 100 millions d’euros d’aujourd’hui en comptant l’inflation, malgré quelques compensations – après la décision de Jacques Chirac de couper court, une fois élu président en 1995, aux versements des sommes dues aux intermédiaires balladuriens ». Heyer, qui avait un autre client qui s’appelait Balkany ! Heyer, qui avait tendance à faire fondre l’argent de ses clients (comme celui du tennisman Henri Leconte: « avant de s’exiler aux Bahamas, puis à Saint-Domingue, Didier Schuller avait été discrètement hébergé pendant deux à trois semaines chez son ami et « banquier » suisse Jacques Heyer. Au sous-sol de la villa de ce dernier, à Chêne-Bougeries, près de Genève, Schuller en fuite était installé dans la salle de billard, près de l’imposante cave à vin. Comme il l’a raconté au juge de Créteil Philippe Vandingenen, il avait confié à son ami environ 2,5 millions d’euros (16,4 millions de francs), que le financier gérait depuis Genève sous couvert de sociétés offshore. Depuis, Jacques Heyer a dilapidé l’argent d’une centaine de clients, et il est mis en examen par la justice suisse pour « gestion déloyale ».

L’avion abandonné à la mort de son propriétaire (Ali Ben Moussalem est mort  à Genève  (« dans des circonstances qui ont longtemps interrogé les services de renseignements » (7) et depuis détruit était le symbole même de cette incroyable constat: le clan d’Edouard Balladur, dans lequel Sarkozy jouait au grand argentier, a donc négocié avec un homme dont les liens avec le terrorisme d’Al-Qaida étaient manifestement connus de beaucoup de monde, les américains y compris. L’affaire de Karachi est déjà un scandale en lui-même, cette découverte et cette confirmation ajoutent encore à l’infamie qu’elle constitue.  On est loin, très loin, de la « grotesque fable«  décrite en juin 2009 par un certain… Nicolas Sarkozy.

 

(1) Google Earth nous révèle qu’il a été définitivement scrappé en 2014 seulement… comme le montre ce résumé photographique et historique : il est déplacé en 2012 de son emplacement de stockage d’origine, là où il avait été pris en photo en 2008, pour être définitivement détruit entre le 16 juin 2014 et le 13 août 2014:

scrapp plus grand

 

photo bac 1-11L’avion est bien le Bac 1-11, reconnaissable à ses ailes courtes et étroites, son fuselage large, se réacteurs bien décalés et sa queue relativement large (voir ci-contre à droite).

 

 

 

 

 

(2) l’avion qui date de 1979 était toujours déclaré « actif » sous l’immatriculation N747RY de chez Gplus Inc, enregistré en 2011 après avoir été mexicain chez Servicios de Taxis Aereos S.A. sous l’immatriculation XA-THD. Le 13 mars 2014, il effectuait encore un vol entre Opa Locka (Floride) et l’aéroport d’Albrook Marcos A. Gelabert, au Panama.

(3)  « Ziad Takieddine s’estime aujourd’hui lâché par Claude Guéant et Nicolas Sarkozy, au profit d’un autre intermédiaire, Alexandre Djouhri, désormais proche du pouvoir. Un temps patron de la station de sports d’hiver Isola 2000, M.Takieddine a noué des liens d’amitié avec des proches du chef de l’Etat, comme Brice Hortefeux, Thierry Gaubert, Dominique Desseigne, ou avec le patron de l’UMP Jean-François Copé. Au point que ce dernier organisa la prise en charge sanitaire de M.Takieddine, alors que ce dernier avait été victime d’un étrange accident sur l’ile Moustique en avril2004. L’intermédiaire assure avoir été victime d’une tentative d’assassinat, qu’il impute, sans preuve, à son ennemi et rival, M.Djouhri ».

(4) extrait de Power of Nightmares, l’indispensable documentaire.

https://archive.org/details/ThePowerOfNightmares-Episode1BabyItsColdOutside

(5) faut voir qui l’a « traitée » cette note : selon Le Point, « la note adressée à Nicolas Bazire désigne par ailleurs les commanditaires pour lesquels Akim Rouichi disait avoir effectué ses missions clandestines : deux hauts policiers à la réputation sulfureuse, le contrôleur général Jacques Delebois et le commissaire Patrick Rougelet. Ces deux hommes avaient déjà été soupçonnés, en 1996, de mener des enquêtes parallèles en usant des moyens de leurs services respectifs. Ancien de la DST, Delebois a été impliqué dans l’affaire des micros du Canard enchaîné, en 1973, puis dans celle du « vrai-faux passeport » de l’affaire Carrefour du développement, un scandale politico-financier qui avait marqué le premier septennat de François Mitterrand. Rougelet, lui, appartenait aux RG ; il a été révoqué en 1998. Le Point n’a pas réussi à entrer en relation avec le premier. Le second nous a affirmé n’avoir « jamais rencontré M. Rouichi » ni « traité d’informateurs sans rendre compte » à sa hiérarchie. » Comme autre suicide étrange de l’affaire, il y a aussi celui d’André Rigault, ingénieur au centre d’essais de la DCN, chargé des moteurs de sous-marin. Lui aussi retrouvé pendu… avec une sacoche à documents vide à ses côtés.

cazeneuve(6) Alors qu’il n’était encore simple député PS de Cherbourg, Bernard Cazeneuve, avait dénoncé le « mépris d’Etat » dans un livre réquisitoire, sorti en 2011, « Karachi, l’enquête impossible », il y déplorait déjà que Sarkozy avait en effet fait place nette :  « dire que Nicolas Sarkozy est au cœur de cette affaire, je ne le dis pas, parce que je ne l’ai pas matérialisé (…) quand le gouvernement ne transmet rien, il agit avec un mépris total pour le Parlement et fait preuve d’un cynisme absolu ». » En France, en effet, une mission d’enquête parlementaire n’a d’avis que consultatif et n’impose rien à l’Etat : résultat, jusqu’en 2012, on avait eu largement le temps de tout faire disparaître ! Est ce que devenu ministre (de l’Intérieur), Cazeneuve continue à chercher à retrouver les indices laissés par Ali Ben Moussalem, dont le président précédent à fait effacer toutes les traces compromettantes  ?

(7) difficile d’avoir des détails sur la circonstance de sa disparition.

 

Pour tout savoir sur le Bac 1-11, c’est ici:

http://www.bac1-11jet.co.uk/bac1-11jet.co.uk%20Contents.htm

les deux seuls B-1-11 volants sont les N162W et N164W qui servent de bancs d’essais divers chez Grumman. Ici le N162W testant le radar et la pointe avant du F-35.

Sources :

http://www.verite-attentat-karachi.org

le rapport Cazeneuve à l’Assemblée :

http://www.assemblee-nationale.fr/13/rap-info/i2514-tI.asp

http://www.franceinter.fr/emission-lenquete-ali-ben-moussalem-le-fantome-de-laffaire-karachi

http://www.denistouret.net/constit/Donnedieu.html

http://tempsreel.nouvelobs.com/justice/20151113.OBS9364/attentat-de-karachi-les-secrets-de-la-dst-se-devoilent.html

http://le-blog-sam-la-touch.over-blog.com/2014/11/karachi-les-armoires-vides-de-la-dgsi-mediapart.html

excellente infographie ici :

http://www.lemonde.fr/politique/infographie/2010/11/29/comprendre-l-affaire-karachi-en-trois-minutes_1446518_823448.html

https://www.frenchleaks.fr/-Affaire-Karachi-.html

le « dossier Nautilus« , un rapport apparu dans les médias rédigé par Claude Thévenet, un ancien agent du contre-espionnage français (DST) « : « Le rapport Nautilus -un document interne à la DCN fruit d’un travail de renseignement aux sources multiples (contacts diplomatiques au Pakistan, enquêteurs des Nations unies, agents des services secrets britanniques et français, membres du Foreign Office, etc) »…

Nautilus

Cliquer pour accéder à NAUTILUS-good-2.pdf

http://www.rediff.com/news/special/claude-arpi-on-a-fable-of-blood-and-bribes/20090701.htm

Cliquer pour accéder à L_affaire-Karachi.pdf

http://www.francaisdeletranger.org/en/2012/08/15/karachigate-xxxii-edouard-balladur-le-point-cardinal/

http://www.metronews.fr/paris/quand-balkany-schuller-et-sarkozy-comparaient-la-taille-de-leur-zizi-sous-la-douche/mmjq!xDcUxx2VkNYyI/

Dans le chapitre « C’est Dallas à Genève » on y lira l’usage qu’ont fait Balkany, Schuller et Sarkozy de coupures de 1000 francs suisses toutes droit sorties de chez Heyer. Ça donne une juste idée de ce que ces lascars peuvent avoir comme souci de la nation…

Nota : sur la famille Ben Laden, un doute a subsisté sur Salem, mort accidentellement mais pas à bord de son jet privé un BAC 1-11 lui aussi :

PterodactylAscenderII-B202« Les liens d’amitié membres de la famille Ben Laden liant au roi Fahd et ses frères en font les confidents et les conseillers principaux. Ils jouent un rôle consultatif évident dans les relations yéméno-saoudiennes. Pourtant, ils détiennent très peu d’intérêts économiques ou financiers dans leur patrie ancestrale et ne font pas étalage de leur origines familiales. Les deux amis les plus proches du roi Fahd étaient le prince Mohammed Ben Abdallah (fils d’Abdul Aziz), qui est décédé au début des années 80 et dont le frère, Khaled Ben Abdullah (un associé de Sulaiman S.Olayan), a toujours eu accès au roi ; et Salem Ben Laden, qui est décédé en 1988. Comme son père en 1968, Salem est décédé dans un accident d’avion … en 1988 au Texas. » En fait d’avion, c’était un petit ULM, un modèle Pterodacty AscenderII-B202 et le terrain d’aviation celui de  Kitty Hawk Field, et non son BAC-1-11 VIP d’usage courant.

hz-bl1shiekh-salem-bin-laden« Il volait souvent à bord d’un BAC 111 qui avait été acheté en juillet 1977 par le prince Mohammed Ben Fahd. Les plans de vol de l’avion ont longtemps été au centre d’un certain nombre d’enquêtes. Selon l’un des pilotes américains de l’avion, il avait été utilisé en octobre 1980 pendant les réunions secrètes à Paris entre les États-Unis et des émissaires iraniens. Rien n’a jamais été prouvé, mais la mort accidentelle de Salem Ben Laden a relancé des spéculations selon lesquelles il aurait été « éliminé » comme témoin gênant. En fait, une enquête a eu lieu pour déterminer les circonstances exactes de l’accident. Ses conclusions n’ont jamais été divulguées. De tout ceux qui étaient là, personne ne pouvait comprendre pourquoi il avait essayé de survoler les lignes électriques », a déclaré Gerry Auerbach, 77, de New Braunfels, un pilote à la retraite pour Saudi Arabian Airlines et pour le BAC 1-11  des frères Laden, les constructeurs multimillionnaires qui aspirent a désavouer Oussama. » L’avion qu’utilisait le plus souvent Salem, en dehors de l’ULM qui lui a coûté la vie, était en effet le Bac-1-11 immatriculé HZ-BL1 (parfois appelé par erreur HZ-BLI, c’était le 80 ème construit, avec BL pour Ben Laden bien sûr). Avant d’appartenir au clan Ben Laden, il était la propriété de la Wells Fargo Bank Northwest (en 2001), après avoir été celui de la First Security Bank (en 2000).

GhostofMomo

Le journal citoyen est une tribune.  Les opinions qu’on y retrouve sont propres à leurs auteurs.

http://www.centpapiers.com/cette-photo-davion-epave-est-le-pire-secret-de-nicolas-sarkozy/

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Afficher l'image d'origine« La guerre contre la drogue est un peu comme la guerre contre le terrorisme », expliquait Walter Minnick, conseiller des affaires intérieures à la Maison Blanche en 1971. 

« Ce n’est pas une guerre qu’on peut gagner définitivement. Le but, c’est de contrôler le fléau. » 

Un fléau qui est de retour, à l’évidence.

Retour d’abord au Mali, avant d’évoquer des faits extraordinaires apparus ces dernières années…

LIRE sur AERONARCOTRAFIC: Coke en stock (CV) : deux « Air Cocaïne » ???

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French Finance Minister Michel Sapin, the Finance ministry's anti-money laundering panel TRACFIN head Bruno Dalles and Jean-Paul Garcia, director of the National Customs Intelligence and Investigations Directorate - DNRED, attend a press conference on the fight against the financing of terrorism on November 23, 2015 at the Economy Ministry in Paris. AFP PHOTO / ERIC PIERMONT

French Finance Minister Michel Sapin, the Finance ministry’s anti-money laundering panel TRACFIN head Bruno Dalles and Jean-Paul Garcia, director of the National Customs Intelligence and Investigations Directorate – DNRED, attend a press conference on the fight against the financing of terrorism on November 23, 2015 at the Economy Ministry in Paris. AFP PHOTO / ERIC PIERMONT

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Bruno Dalles (TRACFIN)  et  Jean-Paul Garcia (DNRED)

« C’est le sens de la présence à mes côtés de Bruno Dalles, qui est à la tête du service chargé du renseignement financier, Tracfin, et de Jean-Paul Garcia , qui dirige la Direction nationale du Renseignement et des Enquêtes Douanières (DNRED)», a déclaré lundi 23 novembre Michel Sapin, ministre des Finances et des Comptes publics. Et d’ajouter : « C’est, enfin, une action qui se déploie au niveau national comme au niveau international, dans des enceintes comme le G20 ou le GAFI, d’où la présence à mes côtés du directeur général du Trésor, Bruno Bezaard ».

Michel Sapin, ministre des Finances et des Comptes publiques a communiqué lundi 23 novembre la lutte de l’Etat contre le terrorisme. « C’est d’abord, selon lui, assurer que l’information circule de manière parfaitement fluide entre les services de l’Etat. (…) Il existe désormais des officiers de liaison de la Direction nationale du renseignement et des enquêtes douanière (DNRED) à la DGSI, à Tracfin et au centre de planification et de conduite des opérations (CPCO) et un agent de Tracfin est mis à la disposition de la DGSI ».

Lutter contre le terrorisme, pour le ministère, c’est aussi spécifiquement chercher à resserrer les mailles du filet pour rendre plus difficile et plus repérable le financement des activités terroristes. Michel Sapin explique : « Si des terroristes parviennent à commettre des attentats, c’est parce qu’ils peuvent se procurer les ressources financières pour ce faire, en France ou à l’étranger ».

Le ministre affirme avoir présenté en mars 2015 un plan de lutte contre le financement du terrorisme qui poursuit trois objectifs :

– faire reculer l’anonymat dans l’économie afin de mieux tracer les opérations financières ;

– mieux surveiller, grâce à la mobilisation des acteurs financiers dans la lutte contre le terrorisme ;

– renforcer les capacités de gel contre les avoirs détenus par les financeurs ou les acteurs du terrorisme.

L’ensemble du plan sera mis en œuvre totalement d’ici le premier trimestre 2016.

Surveillance des transferts de fonds, lutte contre le trafic des œuvres d’art, contrôle de l’utilisation des cartes prépayées, amélioration des capacités de gel d’avoirs liés au terrorisme…

Un encadrement plus strict de l’utilisation des cartes prépayées, dont il a été fait usage dans les attentats du 13 novembre, est prévu, afin de faire reculer l’anonymat.

Le dispositif national de gel des avoirs des terroristes sera étendu aux avoirs immobiliers et aux véhicules et le gel s’appliquera aux prestations et autres sommes versées par les collectivités publiques et les organismes sociaux.

Le projet de loi pour la transparence et la modernisation de la vie économique, qui sera transmis très prochainement au Conseil d’Etat, portera cette réforme.

Ce projet de loi permettra également la transposition de la 4e directive anti-blanchiment, dont les dispositions permettent aussi de lutter contre le financement du terrorisme, par ordonnance. Il élargira le pouvoir de Tracfin de recevoir et de communiquer des informations et lui permettra de désigner aux établissements des situations justifiant l’adoption de mesures de vigilance renforcées.

Afin de favoriser la diffusion aux services chargés de la lutte contre le terrorisme d’informations pertinentes et ciblées, un accès au fichier des personnes recherchées (FPR) sera par ailleurs ouvert à Tracfin (par décret).

En parallèle est menée une action de sensibilisation de l’ensemble des acteurs concernés par la lutte contre le financement du terrorisme.

Michel Sapin a rappelé avec le Gouverneur de la Banque de France à l’ensemble des institutions concernées (établissements de crédit et établissement financiers) leur devoir de vigilance.

Les lignes directrices sur la conduite à tenir ont été actualisées très récemment par Tracfin et par l’ACPR.

Un guide va être distribué aux associations pour les informer des risques en matière de financement du terrorisme.

En ce qui concerne le trafic d’œuvres d’art qui alimente le terrorisme, Michel Sapin a précisé avoir adressé très récemment une lettre aux syndicats des antiquaires pour leur rappeler les interdictions en vigueur et leur devoir de vigilance.

Le ministre a rappelé la nécessité d’agir au plus vite au niveau européen afin de lutter contre les ramifications des financements du terrorisme, « qui cherchent à se jouer des frontières ».

En ce sens, le ministre a fait des propositions au Conseil ECOFIN fin janvier, écrit une lettre conjointe avec Wolfgang Schäuble, à la Commission européenne fin mars pour faire des demandes précises.

La Commission a adopté en avril une feuille de route.

Les chantiers doivent maintenant avancer concrètement, a souligne le ministre.

La question du financement du terrorisme sera ainsi ajoutée à l’ordre du jour du Conseil des ministres des Finances du 8 décembre.

«  Nous Européens, ne sommes pas capables d’exploiter nos propres données », martèle le ministre.

La France porte des propositions concrètes, là encore pour faire reculer l’anonymat dans l’économie, mieux surveiller les flux, et renforcer ses capacités à assécher les flux financiers. Michel Sapin déplore le retard de l’Europe en la matière. Il estime que chaque pays européen, dont la France, devrait disposer de cellules de renseignement financier autonomes et efficaces, pour traquer les flux, qui échangent entre elles de manière fluide ; devrait posséder des registres centralisés des comptes bancaires et de paiement, pour identifier les flux suspects et permettre de geler rapidement les avoirs terroristes ; et devrait enfin se doter des moyens d’exploiter ses propres données : aujourd’hui, plus de 90% des transferts de fonds internationaux passent par le système d’information SWIFT, dont un des deux serveurs est situé en Europe (l’autre aux Etats-Unis). «  Nous Européens, ne sommes pas capables d’exploiter nos propres données », martèle le ministre.

L’Union européenne doit également selon lui être plus efficace au-delà de ses frontières. « D’ici au G20 finances de février, nous devrons identifier les pays présentant des failles et proposer un mécanisme de suivi efficace, pour faire pression sur ces pays défaillants jusqu’à ce qu’ils modifient leur législation et qu’ils l’appliquent effectivement », conclut le ministre.

comerce international, actu-cci.com.

source: http://www.actu-cci.com/finance-gestion/13484-les-mesures-de-michel-sapin-pour-lutter-contre-le-financement-du-terrorisme

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NARCOTOUR AZOUZ BEGAG

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AVISEUR INTERNATIONAL

Pourquoi l’infiltration reste le moyen le plus efficace pour démanteler une organisation narco terroriste (et l’utilisation de drones n’y changera rien)

E. Follis témoigne de sa carrière au sein du service de lutte antidrogue de la brigade des stupéfiants (DEA). Pendant 27 ans, il a négocié des marchés de plusieurs millions de dollars à bord de jets privés, acheté des kilos de cocaïne, est devenu intime avec les plus gros trafiquants de drogue, qui étaient parfois des agents d’Al-Qaida ou des membres de cartels.

Publié le 11 Novembre 2015
Pourquoi l’infiltration reste le moyen le plus efficace pour démanteler une organisation narco terroriste (et l’utilisation de drones n’y changera rien)

Atlantico : L’infiltration est comme un art selon vous. Qu’est ce qui est le plus difficile lorsque l’on est infiltré dans une organisation terroriste comme les narcotrafiquants ?

Edward Follis : J’ai toujours voulu travailler dans l’univers de la police. Quand j’étais chez les marines j’ai travaillé avec la police militaire et c’est là où j’ai commencé les infiltrations. J’ai toujours…

Voir l’article original 1 016 mots de plus

 C’est gênant, très gênant, comme découverte. J’avais déjà eu quelques soupçons durant le déroulement même des attaques. Sur les fils d’infos, les personnes les plus au courant de ce qui se tramait n’étaient pas françaises. Un journaliste du Washington Post avait déjà donné des noms d’assaillants avant même qu’on ne sache qui ici en France. Et ça ne s’est pas arrêté : à peine l’assaut de Saint-Denis terminé, la presse anglo-saxonne, dont le Daily Mail, par exemple, a annoncé la mort d’Abaaoud, dès la fin de l’assaut, alors que la Police n’avait encore rien confirmé. A en devenir surréaliste : on apprenait plus en regardant ces sites qu’en regardant les télés françaises de direct « On Line » comme BFM ou I-Télé, qui, pour un fois, ont veillé à ne mettre personne en danger en divulguant des infos malheureuses comme ça avait été le cas lors de Charlie Hebdo. Etrange impression, malaise évident ressenti : visiblement, des gens étaient beaucoup  mieux renseignés que nous. Les services secrets US savaient-il beaucoup plus de choses que leur collègues français ?
LIRE sur http://www.centpapiers.com/attentats-de-paris-le-rapport-americain-qui-annoncait-tout-il-y-a-6-mois/
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AVISEUR INTERNATIONAL

Cinq jours après les attentats qui ont secoué Paris et tué 129 personnes, de nombreuses questions demeurent autour de la coordination des services de renseignements. Le carnage du vendredi 13 novembre soulève des interrogations sur la capacité des systèmes antiterroristes français à prévoir et à empêcher les attaques sur son sol. Pourquoi les terroristes n’étaient-ils pas mieux suivi ? Qui aurait pu donner l’alerte ? Les services de renseignement sont-ils ralentis par la politique étrangère du gouvernement ? Francetv info revient sur les dysfonctionnements de la communication internationale.

Un manque de cohésion avec les services belgesPremière accusée, la Belgique. La commune bruxelloise de Molenbeek (Belgique), au cœur de l’attention depuis les attentats de vendredi, sert de plaque tournante européenne au terrorisme depuis déjà plusieurs années. L’auteur de la tuerie du Musée juif de Bruxelles, l’assaillant du Thalys, le commando qui a perpétré les attentats de Paris… Tous sont passés par ici. Pourtant, les premières initiatives franco-belges de lutte contre la radicalisation n’ont vu…

Voir l’article original 1 049 mots de plus

Afficher l'image d'origineLe Monde.fr avec AFP | 08.10.2012 à 10h59 • Mis à jour le 08.10.2012 à 11h12

L’ancien chef de la DST (Direction de la surveillance du territoire) Yves Bonnet a mis en cause, lundi 8 octobre, l’argent de la drogue, mais aussi celui de l’Arabie saoudite et du Qatar dans le financement de réseaux islamistes radicaux.Dans un entretien publié lundi par La Dépêche du Midi, M. Bonnet estime que ces réseaux posent la question du trafic de drogue, mais, selon lui, « il y aussi le problème de l’argent qui est alloué par des pays salafistes ». « On n’ose pas parler de l’Arabie saoudite et du Qatar, mais il faudrait peut-être aussi que ces braves gens cessent d’alimenter de leurs fonds un certain nombre d’actions préoccupantes, déclare-t-il. Il va falloir un jour ouvrir le dossier du Qatar, car, là, il y a un vrai problème. Et je me fiche des résultats du Paris-Saint-Germain. »

Les projets du Qatar en France suscitent des interrogations dans la classe politique. Après avoir investi au Paris-Saint-Germain, dans l’achat de droits de diffusion télévisuels puis sur le marché de l’art, le Qatar pourrait consacrer un fonds d’investissement de 50 à 100 millions d’euros aux banlieues françaises.

Une cellule islamiste radicale a été démantelée samedi et l’un de ses membres, un Français de 33 ans de la communauté antillaise, a été tué à Strasbourg après avoir ouvert le feu sur des policiers venus l’interpeller. Onze personnes, toutes françaises, étaient en garde à vue lundi. « Côté renseignement, ce type de réseau est beaucoup plus difficile à identifier, car là on a affaire à des gens qui sont des convertis (…). Ils sont beaucoup plus difficiles à cerner », commente M. Bonnet.

Selon lui, il faut « s’intéresser à ces milieux de jeunes délinquants qui sont à la marge. (…) Si la police veut être efficace, elle va devoir travailler en profondeur ces milieux, liés principalement à la drogue. Cela passera essentiellement par l’infiltration ». L’ancienne DST a fusionné avec la Direction centrale des renseignements généraux (DCRG) au sein de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI).

En savoir plussur http://www.lemonde.fr/societe/article/2012/10/08/financement-de-l-islamisme-radical-un-ex-chef-de-la-dst-met-en-cause-le-qatar-et-l-arabie-saoudite_1771633_3224.html#ICfJDI0wZ5gUkjAw.99

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Intervention de Yves Bonnet, ancien préfet et ancien chef de la DST dans les années 80 sur le plateau de C dans l’air le 8 octobre 2012.

Il explique d’une part les modes opératoires pour quadriller les foyers terroristes, puis d’autre part l’alliance trilatérale entre les USA, l’Arabie et le Qatar dans le financement massif des groupes djihadistes en Afrique, au Proche-Orient et en Occident.

LIRE aussi:

NARCO-TERRORISME: le Captagon, la drogue de Daech et des princes saoudiens

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Publié le 02-10-2015 à 18h16

Les experts et les responsables de la lutte antiterroriste craignent que la France ne soit la cible de nouveaux attentats « impossibles à déjouer ».

"Pour l'instant, nous avons eu des attentats de cour de récréation", craignent les responsables de la lutte antiterroriste en France. (THOMAS OLIVA/AFP)« Pour l’instant, nous avons eu des attentats de cour de récréation », craignent les responsables de la lutte antiterroriste en France. (THOMAS OLIVA/AFP)

Le pire serait à venir. A en croire les déclarations faites cette semaine dans « Paris Match » par l’ancien juge antiterroriste Marc Trévidic, la France doit s’attendre à subir un attentat d’une envergure semblable à ceux du 11 septembre 2001 à New York.

Selon de nombreux responsables de la lutte antiterroriste, seules la maladresse et la malchance des auteurs d’attaques ou de tentatives d’attaques sur le territoire français auraient pour l’instant empêché que la France ne soit touchée par des attentats d’une ampleur inégalée jusqu’ici.
La France, cible n°1 de l’Etat islamique

« La menace est à un niveau maximal, jamais atteint jusqu’alors. D’abord, nous sommes devenus pour l’Etat islamique [EI] l’ennemi numéro un. La France est la cible principale d’une armée de terroristes aux moyens illimités […] Ils sont en train de penser à quelque chose de bien plus large, visant en tout premier lieu l’Hexagone », croit savoir l’ancien magistrat Marc Trévidic.
Il faut le dire : devant l’ampleur de la menace et la diversité des formes qu’elle peut prendre, notre dispositif de lutte antiterroriste est devenu perméable, faillible, et n’a plus l’efficacité qu’il avait auparavant. »

« Et puis, il reste ‘le prix ­Goncourt du terrorisme‘ à atteindre, et je fais là référence aux attentats du 11 septembre 2001 […]. Je n’imagine pas un instant qu’un homme tel qu’Abou Bakr ­al-Baghdadi et son armée vont se satisfaire longtemps d’opérations extérieures de peu d’envergure. Ils sont en train de penser à quelque chose de bien plus large, visant en tout premier lieu l’Hexagone. »

D’après lui, « si l’on prend l’exemple des frères Kouachi, […] ils étaient, au vu de ce que l’on sait, ‘en route’ pour une campagne d’attentats. On y a échappé parce que, dans un accident de voiture, l’un des frères a perdu sa carte d’identité. C’est cela qui a permis de les identifier et de lancer la chasse à l’homme qui s’est soldée par la mort des deux terroristes, tués par le GIGN. Les Kouachi n’étaient pas partis pour une opération suicide ! S’ils avaient pu, ils auraient continué à frapper. »

Marc Trévidic raconte enfin qu’il a démantelé une filière menaçante l’an dernier :
J’ai fait neutraliser un réseau de djihadistes très dangereux qui voulait créer un commando de dix ‘Merah’ autonomes, opérant simultanément sur l’ensemble du territoire. »

« Pour l’instant, nous avons eu des attentats de cour de récréation »

Pas très rassurant, d’autant que le tableau présenté par les responsables de la lutte antiterroriste n’est pas plus optimiste :

« Le thermomètre grimpe. Pour l’instant, nous avons eu des attentats de cour de récréation« , confie à l’AFP, sous le sceau de l’anonymat, un responsable de la lutte antiterroriste. « Si l’attaque dans le Thalys avait fonctionné, on était très mal. Le gars avait mal engagé le chargeur de sa kalachnikov. Nous pensons que Sid Ahmed Ghlam (auteur de l’attaque avortée contre une église à Villejuif) s’est dégonflé au dernier moment et s’est tiré dans la jambe ».
La mode est désormais celle des attaques à la kalachnikov, qui vont durer ».

« Les modes opératoires ont changé : avant on mettait des bombes. Aujourd’hui il faut tenir dans le temps, pour que les médias puissent s’accrocher à l’événement, le diffuser en direct pour un maximum de publicité », ajoute-t-il.
Jusqu’à aujourd’hui, on a eu les peintres en bâtiment. Ce qu’on craint vraiment, ce sont les professionnels qui vont suivre », énonce un autre responsable antiterroriste.

Les centres commerciaux visés ?

Selon les services antiterroristes, les centres commerciaux seraient particulièrement menacés et pourraient être la cible d’une attaque par un commando armé.  La hantise des responsables de la lutte antiterroriste : un attentat en France calqué sur celui survenu dans le centre commercial Westgate à Nairobi, en septembre 2013, qui avait fait 67 morts et près de 200 blessés en septembre 2013.

« S’ils s’enferment dans un grand magasin, c’est le cauchemar pour les trouver », a confirme le premier responsable antiterroriste.
Rien que pour savoir combien il y a de tireurs, puis pour les trouver, les neutraliser, il faut des heures. Le jour où on tombe sur deux bons vétérans des combats en Syrie, on est mal »,


(Capture d’écran/ »L’Obs »)

L’hypothèse de voir des centres commerciaux pris pour cible n’est pas nouvelle. Au mois de février déjà, l’organisation terroriste des shebabs, branche d’Al-Qaida en Somalie, appelait dans une vidéo à commettre des attentats dans des centres commerciaux européens, et notamment français, dans le quartier des Halles et de la Défense à Paris… en prenant exemple sur l’attaque du centre commercial  Westgate à Nairobi.

L.B. avec AFP

source:http://tempsreel.nouvelobs.com/societe/20151002.OBS6971/les-services-de-renseignement-redoutent-un-11-septembre-francais.html

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Par Direct Matin, publié le 30 Septembre 2015 à 21:30

Todenhöfer a pu se rendre compte de l’extrême détermination de Daesh pour mener à bien ses objectifs.[Marwan Ibrahim / AFP/Archives]

Un journaliste allemand qui a partagé le quotidien de Daesh pendant 10 jours, affirme dans un livre que l’organisation islamiste envisage de mener une attaque nucléaire d’envergure contre les pays occidentaux.

Jürgen Todenhöfer, pictured, spent ten days with the Isis terror group researching his book on the organisationJürgen Todenhöfer écrit précisément dans son ouvrage intitulé « Inside IS – 10 jours avec Daesh » que le groupe terroriste prévoyait « un holocauste nucléaire » contre toutes puissances s’opposant à sa volonté d’établir un califat islamique dans le monde entier. L’organisation entend ainsi tuer des centaines de millions de personnes.

Au cours de son immersion, Todenhöfer a pu se rendre compte de l’extrême détermination de Daesh pour mener à bien ses objectifs. « Pour moi, personne n’a de chance de les arrêter à part les Arabes. Je suis devenu très pessimiste », a-t-il expliqué au journal The Express au cours d’une interview à propos de la sortie de son livre.

Après de nombreux échanges par Skype, Daesh a accepté d’accueillir dans ses rangs le journaliste, ancien député allemand, au motif qu’il est un critique régulier de la politique américaine menée au Moyen-Orient.

Conscient du risque qu’il encourait, Todenhöfer a confié avoir rédigé son testament avant de quitter son pays d’origine.

http://www.directmatin.fr/monde/2015-09-30/daesh-preparerait-une-attaque-nucleaire-pour-tuer-des-centaines-de-millions-de-0

Mr Todenhöfer said Isis, pictured, were the most 'brutal and dangerous' enemy he has ever seen 

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08/09/2015 – 08h00 Paris (Breizh-info.com) – Le mouvement pour la remigration, dirigé par Laurent Ozon, a traduit un rapport accablant rédigé sur le site Global initiatives against transnational organized crimes. Nous le reproduisons ci-dessous. 

Et si la fabrication de réfugiés n’était qu’un secteur de la criminalité comme les autres ? 

C’est en substance la conclusion de ce document explosif. Que les motivations soient politiques, religieuses ou purement crapuleuses, les convergences d’intérêts entre les groupes armés de la moitié nord de l’Afrique et du Moyen-Orient sont au cœur du problème migratoire. Faisant feu de tous les trafics ; cigarettes, armes, drogues et surtout migrants, les criminels répartissent et élargissent leurs zones d’action. 

Loin des insinuations journalistiques, ce rapport tisse également les liens entre le trafic migratoire et le terrorisme qu’il finance, anéantissant par-là même les considérations humanitaires de ceux qui veulent nous imposer toujours plus de clandestins, alors que survivent, seulement en France 150 000 SDF et plus de 8 millions de précaires.

Les réseaux criminels sont en réalité les premiers bénéficiaires de la générosité européenne, car chaque point de passage est l’occasion de rançonner les candidats à l’exil. Sous des mots pudiques, se dessine la violence à laquelle sont soumises ces poules aux œufs d’or : racket, traite d’êtres humains, exploitation sexuelle.

Par une stratégie de dominos, les groupes armés « recrutent » ainsi toujours plus de réfugiés. Ces « migrants » deviennent à leur insu les banquiers du crime et du terrorisme, finançant du matériel, des hommes, et des armes. Et ceux qui les encouragent, les « associés » de ces trafics.

Ce rapport prouve que l’approche politique de la crise migratoire doit radicalement changer et l’on distingue pour ce faire deux solutions à mettre en œuvre simultanément. D’une part, il faut anéantir tous les espoirs d’accueil en Europe pour tarir les routes migratoires tenues par les criminels. D’autre part, il est également crucial de réaffirmer l’ancrage des réfugiés sur leur propre territoire pour ne pas céder de terrain aux terroristes.

Le rapport ne vise pas à mesurer les responsabilités politiques dans le chaos libyen mais à tracer une ébauche des voies d’action offertes aux politiques qui veulent vraiment agir. Preuve est ainsi faite que toute manœuvre gouvernementale ne suivant pas ces prescriptions ne fait que se rendre complice de ces trafics, y compris humains.

Face à l’inaction de dirigeants englués dans les bons sentiments et le marketing à visée électorale, il revient donc aux citoyens de réagir vigoureusement pour briser les pompes aspirantes migratoires qui ne servent que les mafias ; et aux élus et représentants du peuple fidèles à l’intérêt collectif, de s’associer à ce sursaut vital en partageant et en faisant connaître ce travail.

Le véritable courage, c’est de ne plus les accueillir ici pour les aider là-bas. Il fallait le démontrer, c’est maintenant fait !

Introduction

Depuis plus de mille ans, le Sahara est une région de  contrebande et de trafic de nombreux types de produits. La Libye, dont les liens avec l’Europe datent de l’Empire romain, a toujours été une destination et une voie de transit importante pour nombre de ces activités illicites. Depuis la chute de Kadhafi, la contrebande et le trafic impliquant à la fois des groupes armés et des réseaux du crime organisé a augmenté de façon spectaculaire en Libye. La chute du régime avait permis à la traditionnelle répartition tribale du commerce trans-Sahara, dans les drogues, les produits de contrefaçon, les migrants et les armes, de croître pour atteindre environ 43-80M$ au maximum, revenus réparties entre un grand nombre de trafiquants, clans et  groupes.

L’augmentation des flux d’argent et de marchandises illégales a des répercussions à travers l’Afrique du Nord et le Sahel. Cet argent et les armes en provenance de Libye ont contribué à faciliter la rébellion au Mali en 2010, et continuent à alimenter les conflits aujourd’hui. Plus important encore, le nombre élevé de migrants le long de la côte en Afrique du Nord a permis le développement d’un commerce de « passage » beaucoup plus lucratif, désormais évalué entre 255 et  323 millions de dollar par an, pour la seule Libye. La valeur de ce commerce surpasse de loin toutes les entreprises de traite et de trafic dans la région, et a renforcé des groupes terroristes, y compris l’État islamique.

Cette synthèse est basée sur des données accessibles à tous et de nombreux entretiens récents dans la région subsaharienne. Elle vise à mesurer la portée actuelle et l’ampleur des économies criminelles transsahariennes et souligne leurs possibles implications sur la stabilité et la sécurité. Le but de cette synthèse est de fournir une mise à jour des informations pertinentes sur les facteurs de conflits potentiels dans la grande région du Sahara, à destination des décideurs politiques, des intervenants et des chercheurs. Ce document a été établi en collaboration entre le Centre norvégien pour l’analyse globale (Rhipto) et l’Initiative mondiale contre la criminalité transnationale organisée.

Compte tenu de l’importance des revenus que peut générer le trafic migratoire, cette synthèse conclut que les principales priorités devraient être  d’une part d’empêcher Daesh et les groupes armés lybiens de tirer profit de cette activité, d’autre part de couper les voies migratoires transsahariennes établies de longue date qui passent par le Sahel vers la Libye.

Les économies criminelles trans-sahariennes

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Figure 1 : Routes de trafic à travers le Sahara

La contrebande traditionnelle, impliquant les clans dans tout le sahara, existe au moins depuis le VIIIe siècle. Depuis peu, les criminels de la région se sont concentrés par type de trafics particuliers : les trafiquants et les groupes terroristes sont spécialisés en cigarettes contrefaites,  les trafiquants de drogue opérèrent en avions légers pour le trafic de cocaïne, et les trafiquants d’armes ne travaillent presque qu’avec les groupes activistes armés, pour ne citer que trois types d’activités. 

Les valeurs de ces principaux trafics dans la région sont estimées à :

•  Trafic de drogue colombienne via Guinée-Bissau : valeur « de rue » 1,25 milliard de dollar en Europe et 150 millions en Afrique de l’Ouest, générant des revenus locaux de 10 à plus de 20 millions de dollars pour les opérateurs dans le Sahel, l’Algérie et la Libye.

• La chute du régime libyen a permis à des groupes criminels de profiter largement de tous les trafics : contrefaçon et contrebande de marchandises, y compris les cigarettes, les produits pharmaceutiques, agricoles, de construction et de transport. Le montant de ce commerce est difficile à quantifier.

• La valeur totale du commerce libyen des armes dans l’ère post-Kadhafi est probablement de l’ordre de 15 à 30 millions de dollars par an. Ces armes sont plus destinées à des groupes militants en Libye et au Sahel (dont le Mali, le Niger, et le Tchad) qu’au commerce. Ceci étant, des livraisons d’armes ont été détectées vers des pays du Golfe et ailleurs en Afrique, et les conséquences négatives du commerce des armes sont évidemment beaucoup plus élevées que sa seule valeur monétaire.

• Le traditionnel trafic de migrants à travers le Sahara était auparavant évalué de 8 à 20million$, mais avec l’augmentation récente des migrants en transit, la valeur actuelle du commerce le long de la côte (en contournant les traditionnels voies tribales) – est estimée entre 255 – 323 millions par an.

Les sections suivantes fournissent une vue des principaux trafics trans-sahariens :

Drogue

On estime à 18 tonnes la quantité de cocaïne (originaire de Colombie) qui circule par les côtes d’Afrique de l’Ouest, en particulier la Guinée-Bissau et la guinéen après un pic de 47 tonnes en 2007. Ces 18 tonnes représenteraient une valeur d’environ 1,25 milliard de dollar sur le marché européen. Leur trafic fournit donc un revenu substantiel aux trafiquants d’Afrique de l’Ouest, de l’ordre de 150 millions de dollar par an. Les revenus liés seraient d’environ 15 à 20 millions en Lybie, Tunisie et Algérie.

La cocaïne qui transite par la Lybie y arrive généralement par le sud, cheminant par les voies terrestres depuis la Guinée-Bissau jusqu’à la Méditerranée et l’Europe. Comme la cocaïne est perçue comme une menace en Europe et en Amérique du Nord, faire transiter la drogue par le Sahara et la Lybie demande de plus en plus de complicités de la part des agents chargés de la sécurité des Etats traversés.

Le cannabis et la résine de cannabis transitent eux aussi par la Lybie. Selon les calculs, le Maroc est le premier ou le deuxième producteur de cannabis. Le  produit chemine jusqu’en Europe, son principal marché, en passant par des réseaux en Egypte et dans la région des Balkans. Deux chemins existent entre le Maroc et l’Egypte. La première route passe par le sud et traverse le Sahel pour contourner la frontière fermée entre le Maroc et l’Algérie, la deuxième longe les côtes du nord du continent. Le volume de cannabis qui passe par la Lybie demeure inconnu, par manque d’analyse sur ce sujet, mais il est probablement très important et l’on sait que contrairement à la cocaïne, la majeure partie des revenus issus de ce trafic reste dans la région et finance des trafics armés.

Contrefaçon et contrebande

Les Etats du Maghreb Algérie, Lybie, Maroc et Tunisie et l’Egypte fument 44% des cigarettes de tout le continent. Le commerce illégal de tabac y serait d’environ 1miiliard de dollar par an, le Mali représentant une plaque tournante majeure grâce aux réseaux établis par Mokhtar Belmokhtar, salafiste algérien co-fondateur d’AQMI et qui gère désormais son propre réseau autonome , Al Mourabitoun (signifiant Les Almoravides, dynastie des XI et XII siècles).

Le trafic de faux médicaments ou de médicaments interdits est florissant dans la Lybie post-révolutionnaire, à la fois pour les groupes criminels en recherche de profits et pour les pharmaciens désireux de stabiliser leurs revenus dans une situation désormais chaotique d’après-guerre.  De la même façon, de nombreuses milices ont pillé des sites publics à la recherche d’équipement de construction et agricoles qu’ils ont vendus au marché noir dans toute la région, les bénéfices leur permettant de se fournir en armes et moyens de transports pour renforcer leur trafic.

En dehors du trafic de cigarettes profondément enraciné et aux réseaux bien établis, les produits contrefaits et vendus en contrebande sont surtout des opportunités saisies  au vol et ne contribuent pas de façon systématique au financement de groupes spécifiques ou d’acteurs belliqueux. Bien souvent, les produits sont simplement jetés à l’arrière d’un camion au hasard d’un voyage retour d’un autre trafic pour arrondir les bénéfices.

Armes 

En 2011, l’armée libyenne était estimée à 76000 membres actifs et 40000 agents de réserve, avec un arsenal de 250 à 700000 armes à feu, dont trois quarts de fusils d’assaut. A la chute de Khadafi et la désintégration de l’Etat libyen, ces armes sont tombées aux mains de groupes armés et de trafiquants.  Les conflits en Lybie sont toujours alimentés par les soldats et les armes qui formaient jusqu’alors la colonne vertébrale de la puissance de l’Etat.

Le prix d’un AK-47 en Lybie varie généralement de 150 à 1000 dollars, parfois plus, sachant que la moyenne sur le reste du continent avoisine les 500 dollars. Pour des armes plus évoluées, comme des MANPADS ou des SA-7 (lance-missiles sol-air portatif), il faut compter plusieurs milliers de dollars par pièce. Le trafic d’armes en Lybie varie de 4 à 15 millions par an pour les armes légères. En comptant les munitions, ce trafic atteint 15 à 30 millions, bien que la valeur réelle pourrait être double compte tenu de la grande incertitude sur le nombre d’armes impliqué.

La puissance de feu du régime a également un impact important sur les pays frontaliers. L’UNODC (Office des Nations Unies contre la Drogue et le Crime) a laissé entendre que l’arsenal du régime Khadafi comptait 22000 lance-missiles dont au moins 17000 sont portés manquants et 400 sont partis dans le trafic avec certitude. On estime qu’entre 10 et 20000 armes à feu libyennes ont rejoint le Mali, le Niger, le Tchad et le Soudan.  Certaines estimations donnent des chiffres bien plus importants, parfois quadruplés, suite à la chute de l’armée libyenne et des institutions de l’Etat.

Beaucoup de preuves pointent le rôle critique d’armes et de milices venant de Lybie dans le déclenchement du mouvement séparatiste au Mali en 2011, et de façon durable en alimentant l’instabilité mais aussi des attaques contre du personnel des Nations Unies et d’autres cibles. En outre, l’accès aux armes et leur contrôle dans la région du Sahara est devenu un élément critique pour être capable de contrôler les routes de trafic et les territoires.

Le trafic de migrants

Il y a désormais un très grand nombre de trafiquants de migrants et réfugiés venant de Syrie via le Liban et l’Egypte. Les Syriens comptent en effet pour la plus grande part des migrants exploités via la Lybie, même si un nombre rapidement croissant de migrants sub-sahariens arrive aussi par ces voies. Ce business florissant est aujourd’hui la source de revenus la plus accessible pour les réseaux de crimes organisés et les groupes armés, leur permettant ensuite d’acheter des armes, de conquérir de plus grands territoires, de former des armées,  et de pratiquer du racket.

Le trafic migratoire a augmenté de façon spectaculaire à partir de la Lybie et de la Tunisie. Grâce à des moyens variés, dont des accord avec l’Italie, le régime de Khadafi avait drastiquement limité les flux migratoires et les trafics d’individus entre les deux pays : seuls 4500 réfugiés avaient été décomptés en 2010. En 2014, ce chiffre a explosé pour atteindre au moins 170 000, malgré l’insécurité croissante en Lybie et les dangers de la traversée de la Méditerranée. D’après Frontex, les migrants qui arrivent en Europe en traversant la Méditerranée depuis la Lybie (route dite de méditerranée centrale) représentent environ 60% des arrivées clandestines en Europe. Pour les 170 000 migrants qui ont utilisé cette voie en 2014, les deux premiers pays d’origine étaient la Syrie (39651 migrants) et l’Erythrée (33559), le reste venait d’Afrique sub-saharienne (26340).

Les migrations forcées et illégales (mais volontaires) ont assez augmenté pour devenir une des plus importantes sources de revenus en Lybie, et un vaste spectre de groupes en profite. Depuis la chute de Khadafi, les milices harcèlent les migrants et leur famille pour leur extorquer des fonds ou vont jusqu’à vendre des migrants aux trafiquants.

Quiconque a accès à un bateau peut tirer profit substantiel en mettant des migrants à l’eau. De façon générale, les passeurs facturent 800 à 1000 dollars par personne pour le passage vers la Lybie, et encore 1500 à 1900 pour le périple en Méditerranée, souvent en extorquant les fonds de force. Selon le type de bateau, une traversée peut accueillir plusieurs centaines de migrants. Une fois en mer, peu d’attention est portée au devenir de ces migrants ou à leur destination finale, les passeurs présument qu’ils seront secourus à un moment de la traversée. On a par ailleurs peu de preuves que les passeurs aient établi des services d’accueil pour l’arrivée en Europe.

Pour atteindre la Lybie, les réfugiés syriens passent souvent par l’Egypte ou le Soudan, deux des quelques pays qui n’exigent pas encore de visa pour les citoyens syriens. Sous le gouvernement Morsi, les Syriens étaient largement bienvenus en Egypte et nombreux s’y sont établis au début de l’exode des réfugiés. Depuis sa chute toutefois, les comportements ont changé et se sont durcis envers les réfugiés syriens de plus en plus nombreux.  Beaucoup ont donc continué leur trajet jusqu’en Lybie, d’où l’on peut partir vers l’Europe. Les difficultés d’accès grandissantes pour l’Egypte ont poussé les migrants à prendre des routes plus au sud, par le Sinaï, là où les contrôles officiels sont plus faibles, ce qui a en conséquence contribué à impliquer Daesh dans le racket et l’aide au passage illégal. Ceci crée des incitations qui permettent à Daesh d’augmenter ses profits en exacerbant les flux migratoires grâce à des attaques ciblées sur les civils dans leurs zones conquises ou en ciblant les camps de réfugiés frontaliers avec la Jordanie  et le Liban. Cette tactique a été largement utilisée par les rebelles congolais, en créant des réfugiés puis en les exploitant. Augmenter le nombre de réfugiés syriens et faciliter le commerce sur le dos des migrants peut ainsi aider Daesh à prendre position indirecte en Lybie.

 

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Figure 2 : Zoom sur certaines routes de trafic en Lybie. Les flux côtiers Est-Ouest sont 
de plus grande importance comparés aux flux traditionnels par les voies à travers 
du Sahara, y compris pour les Syriens et les Erythréens, suggérant des actions coordonnées
de l’Egypte au Sinaï, la Jordanie et le Liban. 
Le montant total sur les côtes est estimé au minimum entre 255 et 323 millions de dollars.

 

Pour la population sans cesse grandissante de migrants sub-sahariens, de nombreuses routes sont accessibles. Les réfugiées d’Erythrée, de Somalie, et de la corne de l’Afrique à traverser le Soudan, passer par la mer rouge et la péninsule du Sinaï, une région où le gouvernement égyptien perd de plus en plus contrôle. Une ancienne voie allant de Djibouti au Yemen en passant par les pays du Golfe est depuis désertée à cause des contrôles importants de ces derniers. Ajoutons que compte-tenu de l’instabilité du Yemen, les flux migratoires vont désormais en sens inverse, avec des centaines de Yéménites arrivant à Djibouti et grossissant l’exode vers l’ouest ou passant par une nouvelle route le long de la mer noire, au nord. Les Somaliens, les Erythréens, et désormais les Yéménites, sont éligibles de prime abord au statut de réfugiés en Europe, ce qui rend l’investissement du trajet pour les plages d’Europe particulièrement juteux.

Les réfugiés venant d’Afrique de l’Ouest, du Centre et plus au sud ont tendance à suivre les vieilles routes de commerce à travers le Sahel, comme la route allant du Mali à la Lybie en passant par le sud de l’Algérie ou encore par le Niger, d’Agadez (un nœud de circulation)  puis par le sud de la Lybie jusqu’à la côte. L’instabilité de la Lybie e bien évidemment offert des opportunités sans précédent d’atteindre l’Europe pour ces migrants très largement économiques. Ce business lucratif est responsable d’une augmentation énorme du nombre de groupes impliqués dans ce trafic, des habituelles tribus nomades du Sahara tels que les Touareg et les Tebou qui concourent au voyage de 5 à 20000 migrants par an, à partir de n’importe où vers la Lybie. Les migrants peuvent être obligés de travailler plusieurs mois lors d’escales sur ces routes de trafic, les abus physiques et sexuels étant assez fréquents. Orchestrer des migrations illégales massives requiert un « contrat » établi avec les passeurs des tribus, comprenant aussi des autochtones de clans au Mali, au Niger et au Tchad.

 

 

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Figure 3 : Routes de trafic rejoignant la Lybie à partir du Mali, de l’Algérie, du Tchad, 
du Soudan et de l’Egypte. Le Sinaï est un point de trafic à partir de la Jordanie 
et du Liban, et partiellement à partir du Soudan et de l’Erythrée

 

Les groupes armés et le financement du terrorisme

L’importance des activités criminelles dans le financement des groupes djihadistes ne saurait être sous-estimée. La fragmentation de la Lybie et l’insécurité régnante ont eu un effet d’entraînement dans tout le Sahel et le Maghreb, créant ainsi des havres de paix pour les groupes terroristes qui peuvent désormais opérer en complète impunité. Il semble que les opportunités d’alliance ne leur manquent pas tirer profit ou racketter les divers trafics du nombre croissant de groupes armés et de réseaux criminels dans la région.

La formation « d’économies de protection » qui peuvent au gré s’intégrer à un trafic ou le taxer a de sérieuses conséquences sur la stabilité et la sécurité régionales. Dans certaines régions, cette économie mafieuse surpasse l’activité économique légale et sape la capacité de l’Etat à gérer les affaires. Alors que différentes dynamiques et caractéristiques sont en jeu, toutes ces ressources accumulées, contrôlant ou protégeant les trafics à travers le Sahara, ne viendront en aucun cas aider à une meilleure gouvernance ou un meilleur contrôle de l’Etat. Elles serviront plutôt à perturber ou à saper le pouvoir et sa légitimité, et permettront de profiter des opportunités de trafics sur les ressources pour gagner de l’influence durant ces périodes de transition démocratiques.

Les groupes terroristes transsahariens 

La Lybie sert de base arrière sûre à plusieurs groupes terroristes et/ou djihadistes qui opèrent dans le Sahel.  Il y a deux principales raisons à cela. Premièrement, La déchéance rapide du régime de Khadafi a laissé une vacuité à la tête de l’Etat et fourni des opportunités à des minorités comme les Touareg (victimes de persécutions sous le régime Khadafi) de prendre leur revanche et d’asseoir leur pouvoir. Deuxièmement, l’opération française Serval menée au nord-Mali a plutôt réussi à repousser les groupes armés et terroristes en dehors du pays, groupes qui ont trouvé la sécurité en Lybie.

La situation en Lybie est assez complexe, avec de nombreuses milices combattant entre elles. Al Qaida au Maghreb Islamique (AQMI) est toujours actif dans une grande partie du Sahel, mais le groupe le plus dangereux opérant en Lybie est probablement Al Mourabitoun, mené par Mokhtar Belmokhtar. S’y ajoutent, Ansar-Edine (signifiant les défenseurs de la religion), Boko-Haram et Ansar-el Sharia (les défenseurs de la loi islamique) tous respectivement très actifs au Mali, au Niger et en Lybie, il y en outre toujours eu des contacts entre Boko-Haram et les groupes agissant au Sahel.

Tous ces groupes profitent des différents trafics et commerces en expansion, étant donné qu’il y a peu de véritables opérateurs économiques dans la région du Sahel. Al Mourabitoun est le plus célèbre, son fondateur Belmokhtar disposant d’une expérience de longue date dans le trafic de cigarettes et d’armes, avec des réseaux bien établis dans tout le Sahel et le Maghreb. Ce groupe est désormais en lien avec les trafiquants de cocaïne, via une fusion avec MUJOA (Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest) en 2013. Les membres de MUJOA au Mali sont suspectés d’être liés au trafic de cocaïne. AQMI est quant à lui renommé pour ses enlèvements avec demandes de rançons servant à financer ses activités terroristes. Cette habitude semble toutefois avoir pris fin, plus faute de cibles rentables que de changement de stratégie.

Tant AQMI que Al Mourabitoun jouit d’une totale liberté de mouvement dans certaines régions du Mali, du sud de l’Algérie, mais les deux groupes conservent leurs bases arrières en Lybie. Il n’y en effet qu’en Lybie qu’ils ont pu établir des bases logistiques et des camps d’entraînement en toute quiétude et sans risque d’être détectés. Ceci étant, ils maintiennent des caches d’armes, de petits camps et des postes logistiques au Mali, Niger et en Algérie. Ces deux groupes savent tirer parti des terrains montagneux accidentés : cela leur permet de masquer leurs pistes, protéger des caches d’armes, et même de mettre en échec les scanners infrarouges (les signatures de température peuvent en effet être masquées dans les caves naturelles ou parmi les rochers chauffés par le soleil). Les régions montagneuses souvent exploités par les groupes terroristes sont notoirement difficiles à pénétrer pour les armées occidentales et l’incursion franco-tchadienne dans l’Adrar des Ifoghas en 2012 est l’une des rares exceptions.

Même une opération française continue dans la région, l’opération Barkhane, n’a eu que peu d’effets pour stopper les groupes armés. Cette opération ciblait les groupes djihadistes régionaux, basée sur une coopération entre la France et cinq pays du Sahel (Mauritanie, Mali, Burkina Faso, Niger et Tchad), cette opération permettrait à la France de définir ses cibles à son souhait dans les cinq pays. Malgré un certain succès, les récentes attaques de Mokhtar Belmokhtar et de d’Al Mourabitoun ont montré que les groupes avaient assez préservé leurs capacités logistiques, leurs ressources, leur matériel et leur personnel pour attaquer des cibles stratégiques. Al Mourabitoun bénéficie largement des liens avec les cartels de la drogue depuis sa fusion avec MUJOA en 2013 ; AQMI est quant à lui plus enclin à retourner à ses méthodes de trafic et d’enlèvements pour financer ses activités.

Une autre facteur de complication est la mesure dans laquelle les groupes djihadistes et les réseaux criminels sont jumelés avec les groupes armés insurgés du mouvement de libération Azawad. Ce dernier prend officiellement part aux accords de paix avec le gouvernement malien, sous l’égide de la communauté internationale. Il est donc hors de portée même pour les forces françaises et ses activités criminelles (comprenant trafic d’armes et de drogues) ont été largement minorées dans le cadre du process politique. Des situations similaires se retrouvent en Lybie, par exemple avec les mouvements touareg qui peuvent porter des éléments djihadistes, sont très actifs dans les trafics d’être humains et le transport de cocaïne. La tribu nomade Tébou forme un groupe qui est isolé des discussions politiques  tant en Lybie qu’au Mali. Ce groupe, qui s’étend sur quatre pays au Sahel et au Maghreb, avec une concentration en sud-Lybie et au Tchad, s’est rapidement engagé sur le commerce de migrants et on dit que son contrôle territorial s’étend largement vers le sud au Niger.

Le rôle de L’Etat islamique dans le Sahara

Le rôle de l’IS dans le Sahara est en constante évolution et il est encore trop tôt pour en faire une évaluation valable. Alors que le groupe n’a fait matériellement aucune incursion de ses activités dans le Sahel, ni n’a reporté de serments d’allégeances par d’autres groupes comme Boko-Haram, l’état chaotique de la Lybie et la première apparition d’une cellule issue de l’IS en Afrique en nord rendent bien possible que l’IS décide de faire de la Lybie une base, pour l’entraînement et l’organisation ou  pour son expansion.

Le flux de migrants en plein essor sera très motivant pour une expansion de l’IS vers l’ouest et le Maghreb, considérant que les ressources jusqu’alors mobilisées (trafic de pétrole et de biens culturels) deviennent de plus en plus contraintes. Par ses activités au Moyen-Orient, Daesh a montré sa capacité à contrôler un territoire et à racketter autant l’économie légale que l’économie souterraine. Il a sans doute devenu de loin supérieur à tout autre groupe armé non-étatique dans le monde, capable d’établir efficacement des systèmes d’audit, des services sociaux et du contrôle.

Actuellement, une grande partie des réfugiés transitant par la Lybie sur le chemin de l’Europe est de Syrie, mais sont canalisés à travers une chaîne de trafic du Liban à la Lybie. IS  a délibérément mené des attaques contre les camps de réfugiés à l’Ouest de la Syrie pour augmenter le flux de migrants sur les routes des passeurs contrôlées par l’organisation, afin de générer des revenus additionnels. Il y a donc une tendance à voir une augmentation des réfugiés si les troubles en Syrie et en Irak venaient  à affecter la stabilité du Liban ou de la Jordanie.

La faiblesse du Sinaï est un véritable problème, considérant la proximité des places fortes de Daesh avec la Syrie et la Jordanie. Toutefois, il est possible que Daesh se retrouve en concurrence avec d’autres groupes armés ou djihadistes  en Lybie et au Sahel si l’organisation décidait de poursuivre son extension vers l’ouest ou le sud, conduisant ainsi à de violents conflits. Les Tebou par exemple ont établi plusieurs zones sous contrôle sur une bande est du Sahel et aux frontières tchadiennes. Ils ont également sécurisés des puits de pétrole et tiennent le monopole du trafic de migrants de la corne de l’Afrique vers la Lybie. Cependant, des alliances stratégiques ont déjà été conclues par le passé entre des groupes du Sahel, en particulier contre des ennemis communs. Il n’est donc pas possible de prédire aujourd’hui comment les interactions peuvent évoluer.

Pour le moment, il est clair que le potentiel stratégique et financier d’un engagement de Daesh au Sahel est considérable ; et les mouvements de populations forment un terreau propice au recrutement de combattants à l’étranger et à leur couverture, ce qui forme la force de l’Etat islamique de longue date.

Conclusion

Il y a peu de place pour le doute quant à l’immense inquiétude que suscite le nœud entre crime et terrorisme dans le Sahara. Il y a de plus en plus de preuve que des groupes armés, y compris des groupes extremistes ceux recourant à la violence, tirent pleinement profit des activités économiques criminelles avec une grande impunité. Avec le statu quo actuel, le scenario le plus probable est que les forces d’AQMI et d’Al Mourabitoun restent à leur niveau pendant que celles de Daesh augmentent, ce qui signifie que les attaques dans le Sahel vont se poursuivre contre des cibles de fortes valeurs, y compris des attaques suicides et visant des cibles occidentales (ambassades, hotels, night clubs) ainsi que des symboles de puissance des Etats. Plus longtemps un groupe criminel reste inattaqué par les forces légitimes, plus  ses réseaux sont établis, plus grande est son influence lors de discussions dans un process politique, sous réserve qu’ils en fassent le choix.

D’un point de vue politique, les réponses apportées aux conflits, à l’instabilité et au terrorisme doivent être réinterprétées sur ces bases. Les décisions par défaut qui consistent à renforcer les frontières risquent de n’avoir que peu d’impact compte tenu des grands territoires et de l’utilisation des voies maritimes ainsi que de la dispersion des groupes sur les différents territoires. En outre, l’enchevêtrement d’intérêts politiques, terroristes et criminels porte de grandes implications sur les stratégies de retour à la paix. En effet, il est d’autant plus difficile d’intégrer les groupes criminels dans un processus de paix qu’ils bénéficient des divers trafics et rackets qui disparaitraient en temps de paix. Ils manquent donc de motivations à rejoindre un Etat structuré sauf à légaliser des économies criminelles sous couvert d’un processus démocratique et diplomatique, mais fournissant peu de retour réel de stabilité et de développement pour les populations.

De toutes ces activités criminelles, la plus urgente à traiter est celle du trafic de migrants à travers la Méditerranée car l’augmentation des flux finance en retour les groupes radicaux impliqués dans les trafics au Sinaï et en Egypte, liés à la Lybie, la Syrie, l’Irak, y compris Daesh. Une plus grande implication des réseaux de crimes organisés dans les trafics est possible sur les voies venant et allant vers la Jordanie, ainsi que sur celles qui transitent vers la Lybie ou l’Egypte. L’augmentation du nombre de réfugiés syriens, en particulier résultant d’attaques de Daesh près de Damas (comme nous avons observé autour des camps de réfugiés)  est susceptible d’alimenter les trafics de migrants et la traite d’êtres humains. Cela augmente nettement a capacité des groupes armés à se retrancher plus profondément en Libye et à capter des sources de revenus en dehors de l’Irak et la Syrie.

S’attaquer aux flux migratoires est un véritable enjeu et les interventions au large des côtes libyennes ont peu de chance de faire réduire les flux de migrants compte tenu de l’étendue de la zone de repêchage. Au contraire, elles peuvent augmenter les départs, étant donné le peu d’attention que les trafiquants portent au sort des migrants qu’ils mettent sur les bateaux une fois les plages libyennes quittées. Ainsi toute intervention pour secourir les bateaux de réfugiés doit s’accompagner d’une analyse ciblée  sur comment réduire les bénéfices de trafics et comment faire en sorte que les sauvetages ne fassent qu’alimenter le modèle économique de Daesh, ce qui va bien au-delà de l’ère libyenne.

Recommandations

Il est vital de réduire la motivation des migrants et des réfugiés à passer en Lybie par les maillons du crime organisé. Non seulement pour réduire les risques physiques des migrants eux-mêmes mais aussi pour porter atteinte à la plus grande opportunité financière de Daesh  en Afrique du Nord. La meilleure façon de faire est :

  • Améliorer les aides d’urgence aux réfugiés au Liban, en Syrie et en Jordanie en augmentant significativement l’aide portée et la protection aux camps de réfugiés,
  • Faire des campagnes de promotion auprès des refugiés pour les informer des risques d’abus, d’esclavage et même de mort inhérents  au recours de réseaux de passeurs,
  • Cibler plus efficacement les réseaux de passeurs et les points de passage (ndt : points d’étranglement dans le texte), comme les côtés libanaises, le Sinaï, l’Egypte et le Soudan, détourner et faciliter les flux migratoires par des voies terrestres. Le Sinaï devrait être l’objet d’une attention particulière, ainsi que les flux en provenance du Yemen vers cette voie,
  • Améliorer significativement les renseignements et les analyses sur les routes, les points de passage et les organisations structurées de trafic migratoire, au plus près des pays d’origine,
  • Sur le long terme, réduire l’exode des réfugiés fuyant les zones de conflit est la seule solution. Cependant, les mesures ci-dessus sont des actions de court terme qui peuvent être prises et empêcher l’afflux de ressources financières vers les groupes radicaux, mais aussi empêcher la déstabilisation complète du Liban ou de la Jordanie et par voie de conséquence le financement de groupes armés dans le Sinaï en Egypte et en Lybie.
Bibliographie

Mark Shaw and Fiona Mangan, Illicit Trafficking and Libya’s Transition: Profits and Losses, United States Institute for Peace, Washington DC 2014

Tuesday Reitano and Mark Shaw, Fixing a Fractured State? Breaking the cycles of crime, conflict and corruption in Mali and the Sahel, Global Initiative against Transnational Organized Crime, Geneva 2015

Arezo Malakooti, Mixed Migration: Libya at the Crossroads, Mapping of Migration Routes from Africa to Europe and Drivers of Migration in Post-revolution Libya, UNHCR, Tripoli 2013

Brian McQuinn, After the fall: Libya’s evolving armed groups, Small Arms Survey, Geneva 2012 Frontex, Annual Risk Analysis 2015, Warsaw 2015

About 

This brief was prepared as a joint collaboration between:

RHIPTO, the Norwegian Center for Global Analysis, set up to support the UN with rapid response capacities regarding acute and timely information and analysis relating to risks to the environment, development, peace and security.

The Global Initiative against Transnational Organized Crime (www.globalinitiative.net), an independent network of prominent law enforcement, governance and development practitioners who are dedicated to seeking new and innovative strategies to end organized crime.

Document publié sur le site internet Global initiatives against transnational organized crimes, traduit de l’anglais par le Mouvement pour la Remigration le 30 Août 2015. 

http://www.globalinitiative.net/download/global-initiative/Libya%20Criminal%20Economies%20in%20the%20trans-Sahara%20-%20May%202015.pdf

Crédit photo : DR
[cc] Breizh-info.com, 2015, dépêches libres de copie et diffusion sous réserve de mention de la source d’origine

source: http://www.breizh-info.com/30671/actualite-internationale/immigration-et-crime-organise-le-rapport-choc-qui-accable/

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La présidence française maintient une liste de personnes à assassiner

Par Kumaran Ira

Au nom de la lutte contre le terrorisme, l’État français accélère ses opérations clandestines visant à exécuter des personnes ciblées sans forme de procès. François Hollande maintient une liste de cibles potentielles de personnes à tuer, qu’il discute régulièrement avec de hauts responsables de l’armée et du renseignement.

Ce programme de meurtre d’État, qui viole des droits constitutionnels fondamentaux dans un pays où la peine de mort est illégale, souligne la dégénérescence profonde de la démocratie bourgeoise. Alors que les guerres impérialistes se généralisent dans l’ancien empire colonial français et que la crise sociale se généralise en France, l’État revient vers des niveaux de criminalité connus lors de la guerre d’Algérie et du régime de Vichy.

La presse a révélé le programme d’assassinat mené par Paris – notamment dans les régions où la France a lancé des interventions militaires prétendument pour lutter contre le terrorisme, en Afrique et au Moyen Orient – et l’a applaudi.

Dans un article du 8 août intitulé « Guerre contre le terrorisme – Permis de tuer », Le Point a insisté que la président français a le droit de tuer une personne qui n’a pas été accusée, et encore moins reconnue coupable, d’un crime. Le magazine écrit, « L’État de droit a sa part d’ombre. Le président de la République a le droit de tuer, malgré l’abolition de la peine de mort. Monarque républicain, le chef des armées possède la faculté de baisser le pouce en décidant, seul et de sang-froid, de faire passer un homme de vie à trépas ».

Selon Le Point, « Ce droit est incontestable, parce qu’il n’est écrit nulle part. Et parce que son exercice n’est ni discuté, ni partagé, ni contrôlé ».

Selon Slate, la liste de cibles à assassiner maintenue par Hollande « regroupe les noms des terroristes et autres ennemis déclarés dont le président de la République autorise l’élimination sans autre forme de procès. C’est à dire leur mise à mort, sans sommation, n’importe quand, dès que les services secrets ou les officiers du renseignement militaire seront parvenus à les localiser ».

Ceci souligne la complicité de toute la classe politique bourgeoisie dans la création et la promotion en France d’un appareil étatique entraîné à commettre des assassinats politiques.

Le Point révèle l’existence d’un escadron de la mort au sein des renseignements français : « Les moyens humains de conduire de telles actions existent, avec une chaîne de commandement identifiée et entraînée, aboutissant soit à des forces discrètes, celles du Commandement des opérations spéciales (COS), soit à des unités clandestines appartenant au service Action de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE). Au sein même de cette dernière entité, il existe une unité plus mystérieuse et encore mieux cachée que les autres ».

Cette unité, dénommée « Alpha », fut créée aux années 1980 par le général Jean Heirich, le directeur des opérations de la DGSE, « pour enfouir leurs éventuelles actions dans les ténébreux replis du monde des ombres », selon Le Point.

Dans son livre récent, Les Tueurs de la République, le journaliste Vincent Nouzille expose le programme d’assassinat de gouvernements français successifs. Pour avancer ses intérêts en Afrique et au Moyen Orient, l’Élysée dirige secrètement une campagne de meurtre d’Etat. Vincent Nouzille révèle l’existence d’une cellule clandestine à l’intérieur du Service Action de la DGSE, dont les agents et les commandos sont formés à mener des assassinats ou « opérations homo » (homicide) autour des zones de conflit.

S’exprimant en avril auprès de Sud Ouest, il a dit: « Au sein du Service Action a été constituée au milieu des années 1980 une mini-cellule : la cellule Alpha, qui regroupe une dizaine de personnes.Des tueurs, les ‘tueurs de la République’. Ils agissent sans que l’on puisse rattacher leur action aux services français. À ce Service Action s’est ajoutée une montée en puissance des forces spéciales, qui œuvrent dans des conflits déclarés, comme c’est le cas au Mali….Au sein de ces forces ont été constitués des mini-groupes de tireurs d’élite qui peuvent identifier et tuer un individu en quelques heures ».

Pendant la guerre menée par l’OTAN en 2011 pour renverser le régime du colonel Muammar Gaddafi en Libye, ces commandos ont aidé des islamistes liés à Al Qaïda à capturer, à torturer, et à exécuter Gaddafi. « Ce fut le cas en Libye, les forces spéciales sont intervenus en civil. Elles ont joué un rôle clé pour faire tomber le régime de Kadhafi », dit Nouzille.

C’est sous Hollande et le PS que le rythme d’assassinats a été intensifié à un niveau jamais vu depuis la guerre d’Algérie de 1954-1962. Pendant cette guerre, des escadrons de la mort français ont assassiné des centaines de combattants algériens du Front de libération nationale.

Sous Hollande, plus d’une douzaine d’opérations homo ont été lancées entre 2012 et 2015. Selon Nouzille, « Jamais les forces spéciales et le Service Action n’ont été employés autant qu’aujourd’hui. Pour des raisons de contexte, bien sûr. À partir de 2012, on voit apparaître une pratique beaucoup plus offensive, notamment pour les répliques ».

En mai, la France a assassiné au Mali Abdelkrim al-Targui, un Touarègue et dirigeant d’Al Qaïda dans le Maghreb islamique (AQMI), accusé d’avoir participé au meurtre de deux journalistes français dans le nord du Mali en novembre 2013. Un officier français a confié au Point : « Nous avons dû prendre pied au cœur des katibas touareg d’Aqmi. Pour comprendre le milieu, trouver le bon fil à tirer, attendre le moment favorable, il a fallu cinq mois ».

Le programme d’assassinats de Hollande souligne le caractère réactionnaire de Hollande et expose la banqueroute des forces telles que le Nouveau parti anticapitaliste (NPA), qui ont appelé à voter Hollande au second tour des présidentielles de 2012. Ayant auparavant soutenu la guerre en Libye, ils maintiennent à présent un silence coupable sur les meurtres commis par l’État français.

On ne peut saisir l’importance politiques de ces meurtres qu’en examinant le contexte politique créé par l’escalade des guerres de l’OTAN et la montée des tensions sociales en France elle-même. En cherchant à recoloniser son « pré carré » africain, la classe dirigeante française craint également l’opposition sociale aux politiques d’austérité de l’Union européenne dans la classe ouvrière. Hollande est le président français le plus impopulaire depuis la Deuxième Guerre mondiale.

C’est en réponse à ces conditions que l’État développe une immense bureaucratie de répression meurtrière. Elle choisira ses cibles non seulement parmi les forces islamistes, dont beaucoup ont des liens étroits avec les renseignements occidentaux, dont la DGSE, comme l’a démontré la guerre en Libye, mais également au sein du peuple français, notamment contre l’opposition ouvrière.

Les révélations sur les opérations homo de François Hollande coïncident avec l’imposition d’une loi draconienne sur la surveillance électronique en France, qui donne de vastes pouvoirs aux services de renseignement et à la police pour espionner l’ensemble de la population.

SOURCE:

http://www.wsws.org/fr/articles/2015/aou2015/assa-a20.shtml

La présidence française maintient une liste de personnes à assassiner

Lu aussi sur: https://launedekeg.wordpress.com/

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French Presidency Has “Kill List” of People Targeted for Assassination

hollande

In the name of the “war on terror,” the French state is dramatically accelerating its use of clandestine operations to extra-judicially murder targeted individuals. French President François Hollande reportedly possesses a “kill list” of potential targets and constantly reviews the assassination programme with high-ranking military and intelligence officers.

This programme of state murder, violating basic constitutional rights in a country where the death penalty is illegal, underscores the profound decay of French bourgeois democracy. Amid escalating imperialist wars in France’s former colonial empire and deepening political crisis at home, the state is moving towards levels of criminality associated with the war against Algerian independence and the Vichy regime of Occupied France.

Press reports have revealed the French state’s assassination programme—carried out particularly in the regions where France has launched military interventions supposedly to fight terrorism, in Africa and the Middle East—and applauded it.

In an article on August 8 titled “War on Terror, Licence to Kill,” news magazineLe Point asserted that the French president has the right to kill an individual who has not even been charged with, let alone convicted of, a crime. It wrote,

“The rule of law has its dark side. The president of the republic has the right to kill, despite the abolition of the death penalty. A republican monarch, the head of the army can give the thumbs-down, deciding alone and in cold blood to make a man leave the land of the living.”

Copyright © Kumaran Ira, World Socialist Web Site, 2015

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AVISEUR INTERNATIONAL

La doble moral y la hipocresía son la regla al hablar de la cocaína. El análisis y la reflexión, la excepción.

El informe de consumo de drogas de la Oficina de las Naciones Unidas contra la droga y el delito (UNDOC) de 2014, concluye que ningún dato estadístico permite inferir una reducción de la demanda de cocaína en los EE.UU. o Europa occidental. Al contrario. Los datos disponibles señalan un aumento de las cantidades vendidas y la ampliación del consumo debido al surgimiento de nuevos mercados en Europa Central y del Este. La demanda también ha aumentado en América del sur, en Chile, Uruguay, y particularmente en Argentina, que ahora está en la lista de los tres grandes consumidores mundiales junto a los EE.UU. y España.

Las incautaciones son otro de los temas abordados en el informe. Entre 2011 y 2012 estas pasaron de 362 a 418 toneladas en el…

Voir l’article original 542 mots de plus

Multiples voyages financés par le narcotrafic!

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Par Eugénie Bastié

    • Mis à jour le 28/06/2015 à 09:33
    • Publié le 27/06/2015 à 20:32

Le journaliste Alex Jordanov a écrit un récit documenté sur l’affaire Merah. Il revient sur les évènements de mars 2012 et met en garde contre certains tabous qui nous empêcheraient de voir la réalité de la détermination des nouveaux terroristes, dont fait désormais partie Yassin Salhi.

LE FIGARO: Vous publiez Merah, l’itinéraire secret (Nouveau monde, 2015). Nemmouche, Kouachi, Coulibaly, Ghlam et maintenant Salhi.. diriez-vous que Mohamed Merah a été le pionnier et modèle d’une «génération djihadiste»?

Merah est effectivement une «idole». C’est lui qui a inauguré cette longue liste, donc un pionnier. Il est souvent cité comme l’exemple à suivre dans les vidéos de propagande francophone diffusées par l’État islamique. Ce qui m’inquiète ce sont les conférences de presse de M. Cazeneuve après chaque attentat. Le temps passe, elles restent identiques. Tout comme Merah, Salhi avait «une fiche S et était connu comme salafiste». Bernard Cazeneuve a certes injecté «200 millions et 1 500 agents supplémentaires» à la lutte anti-terroriste, mais cela ne veut rien dire. 200 millions pour quoi? On ne peut pas jeter de l’argent à un problème sans connaître la nature de celui-ci. Le député Eric Ciotti qui se veut le champion de la lutte contre l’islamisme n’a pas voulu d’une commission d’enquête après Merah, ne voulant pas «d’un procès des services». Il est resté étrangement silencieux sur ce sujet après Charlie. C’est à croire que la classe politique ne veut pas définir la problématique, donc de penser des solutions. Les services les premiers semblent démunis parce qu’ils ne se sont pas adaptés au mode de pensée et à l’idéologie propagée. «Ils ont la tête dans le guidon, sont dans la procédure et débordés», me disait un haut gradé du renseignement. Tout est dit. Sans vouloir être alarmiste, je crains que le pire soit à venir. C’est notre réalité.

Quels sont les points communs entre ces terroristes?

Ce sont les envoyés spéciaux de l’islam radical. Ils sont les représentants d’une vague terroriste qui a décidé de frapper chez nous, à travers de petites structures, et ce selon les préceptes élaborés par Al-Souri, théoricien du nouveau djihad, ou encore de al-Awlaki, l’américain qui a influencé le psychiatre musulman auteur de la fusillade de Fort Hood en 2009. Leurs cibles sont précises: les juifs (éviter les synagogues), les évènements sportifs, et les apostats militaires ou policiers. Le dernier en date, Ahmed Ghlam était le mauvais exécutant d’une chaine extrêmement bien organisée, provenant de Syrie.

A Toulouse, véritable place forte de l’islamisme français, ces écrits circulent. La forte immigration notamment d’anciens militants FLN dans le Languedoc-Roussillon pendant les années 1960, couplée a «l’apartheid» social des quartiers dont parle Manuel Valls a créé cette troisième génération «djihadiste» déboussolée, en quête d’identité. Dans le quartier des Izards, Merah est l’idole absolue. Faire ce qu’il a fait, passer le palier psychologique et oser agir seul en France, affronter la police les armes à la main, comme il l’a fait, c’est «maximum respect» comme on dit dans les cités. Le profil de ceux qui osent «porter l’étendard» (selon les mots de Merah) en France n’est pas forcément le même que celui des ados qui partent en Syrie après avoir été radicalisé sur Facebook. Ils ont souvent une expérience, des années à esquiver les surveillances, de la délinquance à leur actif, plus la case prison et le voyage à l’étranger: Yémen pour les frères Kouachi, la Syrie pour Nemmouche qui îdôlatrait Merah. Lui même est allé dans 14 pays différents au Moyen-Orient, par des routes extrêmement détournées: en Algérie, en Afghanistan, en Irak, au Pakistan, en Syrie, au Liban, et même en Israël, à la rencontre de frères et de causes auxquels se dévouer. Ces multiples voyages étaient financés par des braquages et le narcotrafic, dont je retrace l’itinéraire dans mon livre.

Des dizaines d’ouvrages ont été écrit sur le terroriste de Toulouse et Montauban. Qu’apporte le vôtre de nouveau?

ALEX JORDANOV*: Beaucoup de livres ont été publiés juste après l’affaire. Quand j’ai récupéré le dossier en tant que journaliste j’ai été stupéfait par le volume des choses que l’on ne savait pas. J’ai voulu poser les bonnes questions. Et la plus importante: nos services de renseignement sont-ils vraiment outillés pour faire face à des terroristes type Merah? Je crois qu’il y a une méconnaissance absolue de la manière dont pense le terroriste nouveau. Il y a aussi un problème de rivalité entre les différents services, qui se font des croche-pattes. Le déficit de communication(collaboration) entre les spécialistes parisiens et les hommes de terrain à Toulouse a été frappant dans l’affaire Merah.

Où en est l’enquête trois ans après les massacres de Toulouse et Montauban?

Aujourd’hui l’enquête est finie, les familles ont demandé que le dossier soit clos. Il y aura un procès, mais personne dans le box des accusés. Du point de vue de la justice, c’est un fiasco absolu. Abdelkader, le frère de Mohamed, nargue les juges depuis sa prison de Villepinte. Sabri Essid le «beau-frère» de Merah, sans doute celui-qui en sait le plus, joue les bourreaux YouTube en Syrie pour l’Etat islamique.

Avez-vous l’impression que toutes les leçons ont été tirées de l’affaire Merah?

Du point de vue du renseignement, il y a eu une prise de conscience. Qui n’a pas pu empêcher la tuerie de Charlie Hebdo rendue possible par de nouvelles failles dans le renseignement. Mais le politiquement correct reste un frein qui, aux dires des policiers, empêche de parfois de voir le réel. L’affaire des voitures folles fonçant sur des foules à Nantes et Dijon à Noël qu’on a attribué à des «déséquilibrés» en dit long sur notre incapacité à saisir la détermination des nouveaux terroristes.

 

Alex Jordanov est journaliste d’investigation et documentariste, spécialiste notamment de l’islamisme. Il publie ces jours-ci une enquête documentée sur le clan Merah et la nébuleuse salafo-terrosiste de Toulouse, intitulé Merah, l’itinéraire secret (Nouveau monde, 2015).

http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2015/06/27/01016-20150627ARTFIG00157-de-merah-a-salhi-il-y-a-une-meconnaissance-absolue-de-la-maniere-dont-pense-le-terroriste-nouveau.php#auteur

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Les douanes françaises ont acheté des appareils de surveillance des mobiles dont l’utilisation est illégale

Un exemple d'IMSI-catcher, qui peuvent prendre des formes variées.

Lire : Que sont les IMSI-catchers, ces valises qui espionnent les téléphones portables ?

Le Monde.fr | 20.05.2015 à 13h49 • Mis à jour le 20.05.2015 à 16h39 | Par Martin Untersinger

Où se cachent donc les IMSI-catchers français et comment sont-ils utilisés ? Ces appareils sophistiqués destinés notamment à intercepter les appels entre téléphones mobiles pourront être utilisés par les services secrets lorsque la loi sur le renseignement, récemment votée à l’Assemblée nationale, entrera en vigueur.

Malgré la discrétion des autorités à leur sujet, l’existence des IMSI-catchers et leur utilisation illégale par les services de renseignement est un secret de Polichinelle. Jean-Jacques Urvoas, le rapporteur à l’Assemblée nationale de la loi sur le renseignement, estimait dans les colonnes de Libération le nombre d’IMSI-catchers en circulation à « moins d’une dizaine ». Lors des travaux au Sénat sur la loi sur le renseignement, le sénateur Michel Boutant, membre de la délégation parlementaire au renseignement, avait expliqué que l’un de ces outils avait été utilisé dans la traque des frères Kouachi.

Pour la première fois, Le Monde a trouvé trace de l’achat récent, par les pouvoirs publics, d’au moins deux de ces appareils.

18 juin 2007 au 22 mars 2010 Gouvernement François Fillon (2) Éric Woerth (UMP) Ministre du Budget, des Comptes publics et de la Fonction publique puis ministre du Budget, des Comptes publics, de la Fonction publique et de la Réforme de l’État
20 mars 2010 au 29 juin 2011 Gouvernement François Fillon (2) et (3) François Baroin (UMP) Ministre du Budget, des Comptes publics, de la Fonction publique et de la Réforme de l’État

Francois Baroin Jerome Fournel Minister of Budget Francois Baroin Presents Customs Results for Year 2009

 Jérôme Fournel et François Barouin

Jérôme Fournel, le DG de la Douane française a donc donné son accord pour acheter ces matériels et … Eric Woerth ou François Barouin ont-ils été informés?

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Ils ont été commandés par la Direction nationale du renseignement et des enquêtes douanières (DNRED), le service de renseignement des douanes, l’un des six services français. Les preuves de ces achats remontent à 2010, soit bien longtemps avant que l’on évoque la légalisation de leur usage administratif par les services de renseignement sur le territoire français.

L'extrait du document listant les marchés publics conclus par les douanes.

Le document recensant les marchés attribués par la DNRED en 2014 mentionne l’« acquisition d’un IMSI-catcher miniaturisé ». Le marché a été bouclé il y a quelques mois, le 27 novembre 2014, pour un montant de 30 000 euros avec l’entreprise française Amesys, filiale du groupe Bull.

Cette société n’est pas une inconnue : accusée d’avoir vendu au régime Kadhafi des outils de surveillance de sa population, elle est sous le coup d’une enquête ouverte par la justice française pour complicité d’acte de torture.

Extrait du document recensant les marchés publics noués par la DNRED en 2012.

Ce n’est pas le premier IMSI-catcher qu’a acheté la DNRED. Un document similaire, listant les marchés noués par ce service en 2012, mentionne la « transformation de l’IMSI-catcher en système autonome avec son amplificateur de puissance » pour laquelle l’administration a déboursé 187 947 euros, au mois de juillet.

Cette prestation a été fournie par l’entreprise Nethawk, avec qui la douane a ses habitudes. En 2010, elle a conclu avec cette même société, pour 51 000 euros, un « marché d’acquisition d’un amplificateur tribandes » et en 2011, a déboursé plus de 100 000 euros pour « étendre les capacités de récupération à distance des identifiants de téléphonie mobile ». Si le terme IMSI-catcher n’apparaît pas, ces deux services correspondent parfaitement au mode de fonctionnement de ces appareils, qui doivent se faire passer pour des antennes-relais de téléphonie mobile et identifier les numéros des téléphones avoisinants. En 2014, enfin, Nethawk a conclu avec la DNRED un contrat de « maintenance logicielle » portant sur un IMSI-catcher, pour 32 350 euros.

Alors que les services de l’Etat ne semblent pas avoir voulu cacher ces marchés publics – les documents les recensant sont librement accessibles sur Internet – la direction des douanes n’a pas été en mesure d’expliquer leur achat alors que la loi interdit, jusqu’à présent, leur utilisation.


Le juteux marché de la surveillance

L’une des entreprises qui a fourni certains de ces matériels, Nethawk, est une filiale française d’un groupe de télécommunications finlandais, rachetée en 2010 par l’entreprise canadienne Exfo.

Selon les bilans comptables de l’entreprise, la vente de l’IMSI-catcher n’a représenté que 13 % du chiffre d’affaires réalisé en France en 2012 : a-t-elle vendu d’autres IMSI-catchers aux services de l’Etat ? Etait-elle au courant de la légèreté, voire de l’inexistence, du cadre juridique de l’utilisation de ces appareils ? Chez Nethawk, on refuse de commenter les informations du Monde, citant la nature « confidentielle et sensible » de ces transactions. Même refus du côté d’Amesys, également sollicitée.

Comme nous l’écrivions récemment, les entreprises qui vendent des IMSI-catchers sont en effet très discrètes sur cette partie de leur catalogue. Nethawk ne fait pas exception à la règle, mais de nombreux éléments montrent que la fourniture d’IMSI-catcher est une partie cruciale de l’activité française de l’entreprise depuis plusieurs années.

Une brochure commerciale, fournie au Monde par l’organisation non gouvernementale Privacy International, qui milite pour un encadrement plus strict des technologies de surveillance, montre qu’Exfo vend bien des IMSI-catchers.

De plus, des salariés français de l’entreprise se sont rendus à plusieurs reprises à des colloques spécialisés, organisés à guichets fermés et réservés à des entreprises et des personnels des forces de l’ordre triés sur le volet. Lors de l’un de ces colloques, le 14 février 2013 à Dubaï, l’un des cadres français de Nethawk avait ainsi réalisé une présentation, « ouverte uniquement aux forces de l’ordre et aux fonctionnaires d’Etat » intitulée « Solution unique d’IMSI-catching pour opérations mobiles (pédestres, véhicule, aéronefs) et fixes (prisons) ». Quelques mois plus tard, le 7 juin à Prague, il redonnait une conférence identique. En octobre, à Brasilia, Nethawk sera à nouveau sur scène, pour tenter de convaincre de potentiels clients des avantages de « l’IMSI-catching ».

Un document publié par WikiLeaks montre que les autorités françaises sont coutumières de ce type de rassemblement : en 2012, le ministère de l’intérieur et celui de la défense faisaient partie des participants.

Si on en croit son profil LinkedIn, ce cadre de Nethawk basé en France est notamment chargé depuis mai 2010 de la « vente des solutions Exfo Nethawk aux agences de sécurité gouvernementales (civiles et militaires) » et se vante de « dix ans d’expérience dans les ventes auprès de fabricants d’équipements de réseaux, d’opérateurs sans fil et d’agences de sécurité-forces de l’ordre en Europe et au Moyen-Orient ».

Cadre légal

L’utilisation des IMSI-catchers par les services dans le cadre d’écoutes et d’enquêtes administratives, c’est-à-dire sans l’intervention du juge, est prohibée jusqu’à l’entrée en vigueur de la loi sur le renseignement. Mais dans la sphère judiciaire, où les services de renseignement sont parfois amenés à intervenir, le cadre légal est plus flou et rien n’empêche, en théorie, de les utiliser. Une source au sein de l’antiterrorisme précise n’avoir jamais vu d’IMSI-catcher à l’œuvre dans son domaine.

Le code pénal précise qu’il est interdit de commercialiser ou de fabriquer un appareil qui permettrait de porter atteinte au secret des correspondances ou d’enregistrer quelqu’un à son insu, sauf autorisation ministérielle. Cette dernière est donnée après avis d’une commission consultative chapeauté par le secrétariat général de la défense nationale. Ces dispositions s’appliquent-elles aux IMSI-catchers, y compris ceux destinés aux forces de l’ordre ? La commission a-t-elle eu à se prononcer sur l’achat de ce matériel par les douanes ? Contactée, l’Agence nationale de sécurité des systèmes d’information, qui assure le secrétariat de cette commission, s’est refusée à tout commentaire.

SOURCE:http://www.lemonde.fr/pixels/article/2015/05/20/les-douanes-ont-achete-des-imsi-catchers-alors-que-leur-utilisation-est-illegale_4636988_4408996.html

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PLUSLes données publiques des douanes, disponibles sur Internet, révèlent qu'elles utilisent des Imsi-catchers, technique de surveillance controversée figurant dans le projet de loi renseignement.

SUR/ http://www.ouest-france.fr/douanes-selon-des-donnees-publiques-elles-utilisent-des-imsi-catchers-3417291

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C’est illégal ? Tant pis ! Les douanes ont acheté des Imsi-catchers

Rue89 –
Souvent, l’épluchage de la documentation sur les marchés publics permet de découvrir des choses croustillantes – et ce malgré l’aridité de la tâche. On peut par exemple découvrir ce que font les espions de la DGSE. Ou, et c’est le cas cette fois, les activités …

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Les services étrangers se servent eux aussi allègrement dans les données volées par la France à ses citoyens et aux internautes étrangers. Selon Le Monde, l’Agence nationale de sécurité américaine (NSA) et son homologue britannique, le GCHQ, s’adressent régulièrement à la DGSE pour récupérer des « blocs » concernant des régions du monde particulièrement surveillées par la France, dont notamment le Sahel.

Olivier Demeulenaere - Regards sur l'économie

france surveillance massive« Les services secrets volent « des milliards de données » aux Français avec la plateforme nationale de cryptage et de décryptement (PNCD), selon « Le Monde ».

C’est bien pire que ce que l’on craignait. Selon les informations du Monde, la France a mis en place depuis 2007 un système de surveillance massive qui dépasse les pires craintes des défenseurs des libertés. La plateforme nationale de cryptage et de décryptement (PNCD), installée « pour l’essentiel » dans les bâtiments du siège de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) à Paris, dispose des plus puissants calculateurs de France et intercepte puis stocke « des milliards de données françaises et étrangères ».

Gérée par la DGSE, les espions qui assurent la préservation des intérêts français hors du territoire national (en théorie…), la PNCD est aussi une source majeure d’informations pour les autres services de renseignement, tels que la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), mais aussi…

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NARCO-BUSINESS: l’implication du pouvoir… et des banques.

Les généraux sont en cause, on l’a vu. Mais pour mettre à l’abri leurs fortunes longuement amassées, ils ont dû faire appel à des banques. Celles du blanchiment, qui sont bien entendu les mêmes que celles des trafiquants. La coke, et l’argent qu’elle génère, corrompt tout (*), au plus haut niveau. Jusqu’aux chefs d’Etat, parfois, ou bien leur famille, comme en Colombie. A ce stade, il n’y a plus à parler d’éthique. C’est à celui qui va empocher la mise le premier, car le flux est tel que tout le monde en profite. Devant cette chienlit qui envahit tous les rouages d’un Etat, certains se lèvent et résistent, comme un certain juge, qui, en France, avait fait front devant les mafieux. Son équivalent hondurien, Julian Aristides Gonzalez, a connu hélas le même sort… mais depuis quelque temps, ça se lézarde, et des rats quittent le navire vénézuélien. Et viennent raconter, une fois avoir mis leur famille à l’abri, les turpitudes d’un régime qui parle un double langage constant.

Un document implacable

Un excellent rapport de mai 2011 de l’ OFDT (**), signé David Weinberger, de l’Institut national des hautes études de la sécurité et de la justice (INHESJ) nous dresse un tableau éloquent de la tendance générale du circuit de cocaïne désormais autour du Venezuela : « depuis 2005 et 2006, du fait des bouleversements régionaux susmentionnés, les États vénézuéliens du Zulia, du Táchira mais surtout d’Apure, limitrophes de la Colombie, deviennent ainsi, les principaux lieux de départ de la cocaïne colombienne vers le marché nord-américain, notamment au moyen du vecteur aérien. Si le crash d’un DC9 à Playa del Carmen avec 5,5 t de cocaïne à son bord en 2005 a marqué les esprits, il n’en reste pas moins exceptionnel car le trafic par les airs est majoritairement le fait de petits avions qui ne rejoignent que très rarement le Mexique sans escale. Ils atterrissent généralement dans des zones où l’espace aérien est moins contrôlé, comme en République Dominicaine et Haïti jusqu’en 2009, puis au Honduras, au Guatemala, au Costa Rica ou au Belize. » Exactement ce que je vous ai décrit ici en de multiples épisodes de la série « Coke en Stock » ! « Ces États, dotés de faibles moyens, sont désormais profondément déstabilisés par la mainmise partielle des organisations criminelles, notamment mexicaines, qui acheminent la drogue vers le nord par la voie terrestre ou maritime ». L’emprise de l’argent de la coke devenant le principal levier de corruption des hommes politiques dans ces pays.

Des avions, mais aussi des bateaux et des containers

Car il n’y a pas bien sûr que les avions pour transporter la drogue : « cependant, le moyen le plus usité reste celui des containers. Ceux-ci partent des grands ports vénézuéliens comme Maracaibo pour acheminer la drogue dans le monde entier, notamment vers le Panama et le cône sud du continent américain. Selon l’ONUDC, plus de la moitié de la drogue saisie en 2013 au Brésil proviendrait du Venezuela. Mais les portes-containers transitent généralement aussi en Colombie et il est donc difficile d’identifier le lieu précis de chargement de la drogue. Hormis ces routes, l’ONUDC observe, depuis 2005, une nette augmentation du trafic transatlantique destiné à l’Europe en provenance du Venezuela. Jusqu’en 2009, de nombreuses saisies maritimes ont été opérées, comme celle du Doña Fortuna arraisonné au milieu de l’Atlantique avec cinq tonnes de cocaïne (un petit bateau de pêche (ici à droite) ayant contenu 5 tonnes de cocaïne d’une valeur de 250 millions d’euros. En 2009, une frégate anglaise, l’HMS Iron Duke, avait arraisonné le MV Cristal (à gauche) au large des Caraïbes, il contenait lui aussi la même quantité en 212 ballots de cocaine de 26kg chacun..) ,  « mais depuis 2011 plus aucune saisie maritime majeure n’a été réalisée. Il semblerait que les trafiquants privilégient aussi les routes transatlantiques aériennes par avions privés au départ du Venezuela. La saisie la plus médiatisée est sans nul doute celle surnommée « Air Cocaïne », concernant un Boeing 727, chargé de plusieurs tonnes de drogues, retrouvé incendié au Mali en 2009  (c’est le point de départ fondamental de toute cette série !). Les radars vénézuéliens avaient détecté l’avion entrant dans l’espace aérien vénézuélien, avant de perdre sa trace dans la région d’Apure où vraisemblablement le Boeing a pris possession du chargement illicite. L’aéronef fut de nouveau observé au niveau de Valencia se dirigeant vers l’Atlantique. Fait notable, les pilotes vénézuéliens, deux frères, se trouvaient aussi à bord de l’avion retrouvé à Playa del Carmen (qui avaient donc été relâchés ou avaient bénéficié de complicités dans la police mexicaine…). Et ce n’est pas un cas isolé puisque nombre d’avions s’envolent depuis les aéroports côtiers du Venezuela vers l’Afrique mais aussi directement vers l’Europe. Ainsi, en 2011, les pilotes d’un jet privé ont été obligés par une dizaine de membres de la Garde nationale vénézuélienne de transporter 1,2 t de cocaïne qui a été interceptée aux Iles Canaries (Espagne). C’est le fameux Gulfstream 9H-FED Global Express 9234 qui a été ici l’objet ici d’une étude plus approfondie dans l’épisode précédent). » Partant des zones de stockage à la frontière colombienne, la cocaïne est chargée dans les aérodromes de Valencia et Barcelona, ou dans les ports de Maracaibo, La Guaira et Puerto Cabello. Les avions et les navires traversent alors l’Atlantique pour atteindre l’Afrique de l’Ouest, en passant notamment par l’archipel des Bijagos (Guinée-Bissau) et le Cap-Vert : cette route est surnommée l’« autoroute 10 » car elle longe approximativement la latitude 10″… l’autoroute maritime ou aérienne de la drogue !!

 

LIRE la suite sur http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/coke-en-stock-lxxxvi-l-implication-165185

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 Crédits : Zoonar RF/iStock/ThinStock
Securité

Deux agents fédéraux américains sont désormais sur le banc des accusés dans la zone d’attraction de l’affaire Silk Road. Ils auraient amassé plusieurs millions de dollars en bitcoins durant l’enquête, soit en détournant les fonds cumulés durant le succès de l’entreprise criminelle, soit en essayant de monnayer des informations.

Détournement et blanchiment d’argent

Silk Road, que beaucoup comparaient au « eBay de la drogue », était un site criminel qui a fait l’objet d’une large enquête d’une véritable traque qui s’est poursuivie jusque dans le réseau Tor. Pour la justice américaine, il s’agissait d’envoyer un message fort : ce n’est pas parce qu’un service se développe dans le « Darknet » qu’il peut se considérer comme à l’abri des forces de l’ordre. Silk Road avait permis à pas moins de 200 millions de dollars de transiter pour acheter des marchandises largement interdites, telles que des drogues et des armes.

Le FBI avait fini par faire fermer le site et avait arrêté le fondateur, Ross Ulbricht. Pourtant, un an et demi après ce coup d’arrêt, Silk Road continue de faire parler de lui. Il faut dire que l’odeur de soufre du service a potentiellement entrainé dans son sillage deux agents fédéraux, accusés désormais d’avoir profité des informations récoltées par le FBI pour monnayer des informations et détourner une partie des gains générés.

lire plus:http://www.nextinpact.com/news/93656-silkroad-deux-agents-federaux-arretes-pour-avoir-detourne-bitcoins-durant-enquete.htm

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Après la réconciliation…

Bernard Cazeneuve, en visite dans le Narco-Etat du Maroc, veut promouvoir l’un de ses hauts dignitaires, monsieur Abdellatif  Hammouchi.

Déjà,  en 2011, la France lui avait attribué le titre de Chevalier de l’ordre de la Légion d’honneur. Elle saura prochainement lui témoigner à nouveau son estime en lui remettant cette fois les insignes d’Officier.

LIRE ou Relire:

Terroristes et trafiquants passent une alliance impie

extrait – Les groupes terroristes disposent de deux sources principales de financement, explique le président de la CMAIS Mountacir Zian à Magharebia : le trafic de drogues et les enlèvements avec demande de rançons.

MAROC: l’une des richesses du roi, c’est le commerce international de la drogue (Narcotrafic).

extrait – Concernant votre question sur les revenues du roi émanant directement de la drogue, il est logique, puisque que le produit de la drogue de cannabis extraite des plantes cultivées dans des champs sont une propriété propre du roi et par suite on n’a pas besoin d’un intelligence surnaturelle pour confirmer que l’une des richesse du roi est le commerce international de la drogue.

MAROC – Narcotrafic: complicité de l’armée marocaine avec le narcotrafic dénoncé dans un nouveau livre

extrait – Peu de pressions internationales

Tant tous les cas, ces sommes doivent profiter à beaucoup de patrons, banquiers, policiers, douaniers, hommes politiques au Maroc, c’est sans doute la principale ressource du pays après les devises des travailleurs immigrés. Dans un pays pauvre et corrompu, le marzen n’a pas de peine à se développer. Mais pour des volumes et des sommes pareilles, il faut aussi des complicités en Europe. Comment ce petit pays pourrait-il tenir tête à ses puissants voisins ? Pourtant, Mohamed VI est courtisé par tous les dirigeants européens alors que son pays nous pompe chaque année des milliards d’euros hors taxes.

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La France s'apprête à décorer le patron du contre-espionnage marocain, accusé de torture

Par LEXPRESS.fr avec AFP, publié le 15/02/2015 à  17:31
Le ministre de l’Intérieur français Bernard Cazeneuve a annoncé qu’il remettrait les insignes d’officier à Abdellatif Hammouchi, patron du contre-espionnage marocain, visé en France par une plainte pour torture. Un « scandale » pour le président de la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme.