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Les services étrangers se servent eux aussi allègrement dans les données volées par la France à ses citoyens et aux internautes étrangers. Selon Le Monde, l’Agence nationale de sécurité américaine (NSA) et son homologue britannique, le GCHQ, s’adressent régulièrement à la DGSE pour récupérer des « blocs » concernant des régions du monde particulièrement surveillées par la France, dont notamment le Sahel.

Olivier Demeulenaere - Regards sur l'économie

france surveillance massive« Les services secrets volent « des milliards de données » aux Français avec la plateforme nationale de cryptage et de décryptement (PNCD), selon « Le Monde ».

C’est bien pire que ce que l’on craignait. Selon les informations du Monde, la France a mis en place depuis 2007 un système de surveillance massive qui dépasse les pires craintes des défenseurs des libertés. La plateforme nationale de cryptage et de décryptement (PNCD), installée « pour l’essentiel » dans les bâtiments du siège de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) à Paris, dispose des plus puissants calculateurs de France et intercepte puis stocke « des milliards de données françaises et étrangères ».

Gérée par la DGSE, les espions qui assurent la préservation des intérêts français hors du territoire national (en théorie…), la PNCD est aussi une source majeure d’informations pour les autres services de renseignement, tels que la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), mais aussi…

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Un entretien passionnant du Saker avec Paul Craig Roberts : au menu les groupes d’intérêt privés qui détiennent le pouvoir réel aux Etats-Unis (ce que Peter Scott Dale a appelé l’Etat profond) et surtout le risque, aujourd’hui extrême, d’un conflit nucléaire en Europe et au-delà… 

 paul craig roberts

« Il y a longtemps déjà que j’avais envie d’interviewer Paul Craig Roberts. J’ai suivi ses articles et ses https://olivierdemeulenaere.files.wordpress.com/2015/03/saker-falcon-drawing.jpginterviews pendant de nombreuses années et chaque fois que je lisais ce qu’il avait à dire, j’espérais avoir un jour le privilège de l’interviewer sur la nature de l’État profond états-unien et l’Empire. Récemment, je lui ai envoyé un message et je lui ai demandé une interview, ce qu’il a très aimablement accepté. Je lui en suis vraiment reconnaissant.

The Saker

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The Saker :  Il est devenu assez évident pour de nombreuses personnes, sinon pour la plupart, que les États-Unis ne sont pas une démocratie ou une république, mais plutôt une ploutocratie dirigée par une petite élite que certains nomment le 1%.  D’autres parlent de l’État profond. Ma première question est donc la suivante : pourriez-vous s’il vous plaît prendre le temps d’évaluer l’influence et le pouvoir de chacune des entités suivantes, l’une après l’autre. En particulier, pouvez-vous spécifier pour chacune d’elles si elle occupe une position dominante en termes de prises de décision, ou une position moyenne dans la mise en œuvre des décisions dans la structure réelle du pouvoir (elles sont répertoriées sans ordre particulier).

  • Réserve fédérale
  • Grandes institutions bancaires
  • Bilderberg
  • Council on Foreign Relations [Conseil des relations internationales]
  • Skull & Bones [Société secrète de l’université de Yale, NdT]
  • CIA
  • Goldman Sachs et grandes banques
  • Les 100 familles (Rothschild, Rockefeller, famille royale néerlandaise, famille royale britannique, etc.)
  • Lobby israélien
  • Francs-maçons et leurs loges
  • Grandes entreprises: grandes sociétés pétrolières, complexe militaro-industriel, etc.
  • D’autres gens ou organisations non cités ci-dessus?

Qui, quel groupe, quelle entité estimez-vous être vraiment au sommet du pouvoir dans le régime politique actuel aux États-Unis ?

Paul Craig Roberts : Les États-Unis sont gouvernés par des groupes d’intérêts privés et par l’idéologie néoconservatrice qui affirme que l’Histoire a choisi les États-Unis comme le pays exceptionnel et indispensable, qui a le droit et la responsabilité d’imposer sa volonté au monde.

A mon avis, les plus puissants des groupes d’intérêts privés sont :

  • Le complexe militaro-sécuritaire
  • Les 4 ou 5 banques gigantesques, trop grandes pour faire faillite, et Wall Street
  • Le lobby israélien
  • L’agrobusiness
  • Les industries d’extraction (pétrole, mines, bois).

Les intérêts de ces groupes coïncident avec ceux des néoconservateurs. L’idéologie néoconservatrice soutient l’impérialisme financier et militaro-politique, ou son hégémonie.

Il n’y a pas de presse américaine, écrite ou audiovisuelle, qui soit indépendante. Dans les dernières années du régime Clinton, 90% des médias écrits et audiovisuels étaient concentrés dans six méga-sociétés. Pendant le régime Bush, la radio publique nationale a perdu son indépendance. Donc les médias fonctionnent comme un ministère de la Propagande.

Les deux partis politiques, les Républicains et les Démocrates, dépendent des mêmes groupes d’intérêts pour leurs fonds de campagne, donc les deux partis dansent pour le même maître.  La délocalisation des emplois a détruit les syndicats et privé les Démocrates des contributions politiques des organisations syndicales. A l’époque, les Démocrates représentaient les travailleurs et les Républicains les patrons d’entreprises.

La Réserve fédérale est là pour les banques, principalement les grandes. La Réserve fédérale a été créée pour être le prêteur de dernier recours destiné à empêcher que les banques ne fassent faillite à cause d’une ruée aux guichets pour retirer les dépôts. La Fed de New York, qui effectue les interventions financières, a un conseil d’administration constitué des dirigeants des grandes banques. Les trois derniers présidents de la Réserve fédérale étaient des juifs, et l’actuel président est l’ancien directeur de la Banque centrale israélienne. Les juifs sont importants dans le secteur financier, par exemple Goldman Sachs.  Ces dernières années, les secrétaires du Trésor américain et les chefs des agences de régulation financière ont principalement été les cadres bancaires responsables de la fraude et de l’endettement excessif qui a déclenché la dernière crise financière.

Au XXIe siècle, la Réserve fédérale et le Trésor n’ont servi que les intérêts des grandes banques. Cela s’est fait au détriment de l’économie et de la population. Par exemple, les retraités ne touchent aucun intérêt pendant huit ans pour que les institutions financières puissent emprunter sans frais et faire de l’argent.

Peu importe la richesse de certaines familles, elles ne peuvent pas rivaliser avec les groupes d’intérêts puissants, comme le complexe militaro-sécuritaire ou Wall Street et les banques. La richesse établie depuis longtemps peut veiller à ses intérêts et certains, comme les Rockefeller,  ont des fondations activistes qui travaillent très probablement main dans la main avec le National Endowment for Democracy pour financer et encourager diverses organisations non gouvernementales (ONG) pro-américaines dans des pays que les États-Unis veulent influencer ou renverser, comme cela s’est passé en Ukraine. Les ONG sont des cinquièmes colonnes états-uniennes et elles agissent sous des noms comme droits humains, démocratie, etc. Un professeur chinois m’a raconté que la Fondation Rockefeller avait créé une université américaine en Chine et servait à organiser des Chinois opposés au régime. A un moment donné, et peut-être encore, il y avait des centaines d’ONG financées par les États-Unis et l’Allemagne en Russie, peut-être jusqu’à un millier.

Je ne sais pas si les Bilderberg font de même. Il est possible qu’ils soient seulement des gens très riches et qu’ils aient leurs protégés dans des gouvernements qui tentent de défendre leurs intérêts. Je n’ai jamais vu aucun signe des Bilderberg, ou des Mason, ou des Rothschild affectant les décisions du Congrès ou de l’Exécutif.

D’autre part, le Conseil pour les relations étrangères est influent. Ce conseil est formé d’anciens responsables politiques gouvernementaux et d’universitaires impliqués dans la politique étrangère et les relations internationales. La revue du conseil, Foreign Affairs, est le premier forum de politique étrangère. Quelques journalistes en sont aussi membres. Quand j’ai été proposé pour y adhérer, dans les années 1980, j’ai été blackboulé.

Skull & Bones est une société secrète de l’université de Yale. Un certain nombre d’universités ont de telles sociétés. Par exemple, l’université de Virginie en a une, et l’université de Géorgie.  Ces fraternités n’ont pas de places ni de pouvoir gouvernemental. Leur influence se limiterait à l’influence personnelle de leurs membres, qui sont généralement les fils et filles des familles de l’élite. A mon avis, ces fraternités existent pour transmettre ce statut d’élite à leurs membres. Elles n’ont pas de fonctions opérationnelles.

The Saker :  Et les individus ?  Qui sont, selon vous, les gens les plus puissants aux États-Unis aujourd’hui ?  Qui prend la décision stratégique finale, au plus haut niveau ?

Paul Craig Roberts :  Il n’y a en réalité pas de gens puissants en eux-mêmes. Les gens puissants sont ceux qui ont de puissants groupes d’intérêts derrière eux. Depuis que le secrétaire à la Défense a privatisé une grande partie de l’armée en 1991, le complexe militaro-sécuritaire a été extrêmement puissant, et son pouvoir est encore amplifié par sa capacité à financer des campagnes politiques et par le fait que c’est une source d’emploi dans de nombreux États. Les dépenses du Pentagone sont essentiellement contrôlées par des entrepreneurs de la défense.

The Saker :  J’ai toujours cru que, sur le plan international, des organisations comme l’Otan, l’Union européenne ou toutes les autres n’étaient qu’une façade, et que la véritable alliance qui contrôle la planète sont les pays membres du réseau Echelon : États-Unis, Royaume-Uni, Canada, Australie et Nouvelle-Zélande, aka AUSCANNZUKUS (ils sont aussi appelés Anglosphère ou les Cinq Yeux), avec les États-Unis et le Royaume-Uni comme partenaires principaux, tandis que le Canada, l’Australie et la Nouvelle-Zélande sont les partenaires juniors, ici. Est-ce que ce modèle est correct ?

Paul Craig Roberts : L’Otan était une création des États-Unis prétendument pour protéger l’Europe d’une invasion soviétique. Sa raison d’être a disparu en 1991.  Aujourd’hui, l’Otan offre une couverture à l’agression états-unienne et fournit des mercenaires pour l’Empire américain. La Grande-Bretagne, le Canada, l’Australie sont de simples États vassaux, tout comme le sont l’Allemagne, la France, l’Italie, le Japon et le reste. Il n’y a pas de partenaires ; seulement des vassaux. C’est l’empire de Washington, et de personne d’autre.

Les États-Unis favorisent l’Union européenne, parce qu’elle est plus facile à contrôler que les différents pays.

The Saker : Il se dit souvent qu’Israël contrôle les États-Unis. Chomsky, et d’autres, affirment que ce sont les États-Unis qui contrôlent Israël. Comment caractériseriez-vous les relations entre Israël et les États-Unis – est-ce que c’est le chien qui remue la queue ou la queue qui fait bouger le chien ?  Diriez-vous que le lobby israélien contrôle totalement les États-Unis ou y a-t-il encore d’autres forces capables de dire non au lobby israélien et d’imposer leur propre programme ?

Paul Craig Roberts :  Je n’ai jamais vu aucune preuve que les États-Unis contrôlent Israël. Toutes les preuves montrent qu’Israël contrôle les États-Unis, mais seulement sa politique au Moyen-Orient. Ces dernières années, Israël ou le lobby israélien a été en mesure de contrôler ou de bloquer les nominations universitaires aux États-Unis ainsi que la titularisation et les nominations de professeurs considérés comme critiques à l’égard d’Israël.  Israël a réussi à bloquer des titularisations et des nominations dans des universités catholiques et d’État. Israël peut aussi bloquer certaines nominations à la présidence et a une grande influence sur la presse écrite et la télévision.  Le lobby israélien a aussi beaucoup d’argent pour les fonds des campagnes politiques et ne manque jamais de limoger les représentants et les sénateurs américains considérés comme critiques à l’égard d’Israël. Le lobby israélien a réussi à atteindre une femme noire, Cynthia McKinney, dans son district électoral noir, et à empêcher sa réélection.  Comme l’a dit l’amiral Tom Moorer, chef des opérations navales et président du Comité des chefs d’état-major interarmées: «Aucun président américain ne peut résister à Israël.» L’amiral Moorer n’a même pas pu obtenir une enquête officielle sur l’attaque meurtrière d’Israël contre l’USS Liberty en 1967.

Quiconque critique la politique d’Israël, même de manière utile, est qualifié d’antisémite.

Dans la politique, les médias et les universités américaines, c’est une accusation mortelle. Vous pourriez aussi bien être frappé par un missile hellfire.

The Saker :  Lesquelles des douze entités de pouvoir dont j’ai fait la liste ci-dessus ont, à votre avis, joué un rôle clé dans la planification et l’exécution du coup monté  du 11 septembre ?  Après tout, il est difficile d’imaginer que cela a été planifié et préparé entre l’investiture de GW Bush et le 11 septembre – cela doit avoir été préparé pendant les années de l’administration Clinton. N’est-il pas vrai que l’attentat d’Oklahoma City était une répétition pour 9/11 ?

Paul Craig Roberts : A mon avis, 9/11 était le produit des néoconservateurs, dont nombre d’entre eux sont des alliés juifs d’Israël, de Dick Cheney, et d’Israël. Son objectif était de fournir le nouveau Pearl Harbour dont les néoconservateurs disaient qu’il était nécessaire pour lancer leurs guerres de conquête au Moyen-Orient.  Je ne sais pas si c’était prévu depuis longtemps, mais Silverstein [propriétaire des tours du World Trade Center, NdT] en faisait visiblement partie et il avait acheté le World Trade Center très peu de temps avant le 11 septembre.

Quant à l’attentat contre le Bâtiment fédéral Alfred P. Murrah, à Oklahoma City, le général Partin, de l’US Air Force, expert en munitions dans ce corps d’armée, a préparé un rapport d’expert prouvant indubitablement que le bâtiment a explosé de l’intérieur et que le camion piégé était un leurre. Le Congrès et les médias ont ignoré ce rapport. Le bouc émissaire, McVeigh,  était déjà désigné, et c’était la seule histoire autorisée.

The Saker :  Pensez-vous que les gens qui dirigent aujourd’hui les États-Unis réalisent qu’ils sont sur une trajectoire de collision avec la Russie, qui pourrait conduire à la guerre thermonucléaire ?  Si oui, pourquoi prendraient-ils un tel risque ? Croient-ils vraiment qu’au dernier moment la Russie va flancher et céder, ou croient-ils réellement qu’ils peuvent gagner une guerre nucléaire ?  N’ont-ils pas peur que dans une conflagration nucléaire avec la Russie ils perdent tout ce qu’ils ont, y compris leur pouvoir et même leur vie ?

Paul Craig Roberts : Je suis aussi perplexe que vous. Je pense que Washington est perdu dans l’orgueil et l’arrogance et qu’il est plus ou moins fou. En outre, il est convaincu que les États-Unis peuvent gagner une guerre nucléaire avec la Russie. Un article paru dans Foreign Affairs vers 2005 ou 2006 arrivait à cette conclusion.  La croyance dans la possibilité de gagner une guerre nucléaire a été stimulée par la foi dans les défenses anti-missiles balistiques. L’argument est que les États-Unis peuvent toucher la Russie tellement fort dans une première frappe préventive que celle-ci ne riposterait pas, de peur d’un second coup.

The Saker :  Comment évaluez-vous l’état de santé présent de l’Empire ?  Pendant de nombreuses années, nous avons vu des signes évidents de déclin, mais il n’y a pas encore d’effondrement visible. Croyez-vous qu’un tel effondrement est inévitable et, si non, comment pourrait-il être évité ?  Verrons-nous le jour où le dollar américain deviendra soudain sans valeur ou un autre mécanisme précipiter la chute de cet Empire ?

Paul Craig Roberts :  L’économie états-unienne a été vidée de sa substance. Il n’y a pas eu de véritable augmentation du revenu familial médian depuis des décennies.  Alan Greenspan, lorsqu’il était président de la Fed, a recouru à l’expansion du crédit à la consommation pour compenser l’absence d’augmentation du revenu des consommateurs, mais la population est maintenant trop endettée pour s’endetter davantage.  Il n’y a donc rien pour stimuler l’économie. Donc il y a eu tellement d’emplois dans la fabrication et les services professionnels négociables, comme l’ingénierie informatique, qui ont été délocalisés à l’étranger, que la classe moyenne a diminué.  Les diplômés de l’université ne peuvent pas avoir un emploi qui leur permette une vie indépendante. Donc ils ne peuvent pas fonder une famille, acheter des maisons, des appareils, des meubles et des accessoires pour la maison. Le gouvernement prend des mesures pour maintenir une inflation basse sans mesurer l’inflation, et un chômage bas sans mesurer le chômage.  Les marchés financiers sont truqués et l’or est maintenu artificiellement en baisse malgré une augmentation de la demande, grâce à la vente à découvert sur les marchés à terme. C’est un château de cartes qui a résisté plus longtemps que je ne le pensais. Apparemment, le château de cartes peut tenir debout jusqu’à ce que le reste du monde cesse de maintenir le dollar US comme réserve.

Peut-être l’empire a-t-il infligé trop de stress à l’Europe en l’impliquant dans un conflit avec la Russie. Si l’Allemagne, par exemple, se retirait de l’Otan, l’empire s’effondrerait, ou si la Russie pouvait avoir l’illumination de financer la Grèce, l’Italie et l’Espagne en échange de leur sortie de l’euro et de l’Union européenne, l’empire subirait un coup fatal.

Ou alors la Russie pourrait dire à l’Europe qu’elle n’aura pas le choix d’épargner les capitales européennes avec des armes nucléaires maintenant qu’elle a rejoint les États-Unis pour lui faire la guerre.

The Saker :  La Russie et la Chine ont fait quelque chose d’unique dans l’histoire et elles sont allées au-delà de la manière traditionnelle de former une alliance : elles ont accepté de devenir interdépendantes – on pourrait dire qu’elles ont convenu d’une relation symbiotique. Croyez-vous que ceux qui sont chargés de l’Empire ont compris le mouvement tectonique qui vient de se produire ou s’enfoncent-ils simplement dans un déni profond parce que la réalité leur fait trop peur ?

Paul Craig Roberts :  Stephen Cohen dit qu’il n’y a tout simplement pas de discussion sur la politique étrangère. Il n’y a pas de débat. Je pense que l’empire pense que cela peut déstabiliser la Russie et la Chine et que c’est la raison pour laquelle Washington a des révolutions de couleur en cours en Arménie, au Kirghizstan et en Ouzbékistan. Comme Washington est déterminé à empêcher la montée d’autres pouvoirs et est perdu dans l’orgueil et l’arrogance, il croit probablement que cela réussira. Après tout, l’Histoire a choisi Washington.

The Saker :  A votre avis, les élections présidentielles ont-elles encore de l’importance et, si oui, quel est votre meilleur espoir pour 2016 ?  J’ai personnellement très peur de Hillary Clinton dont je vois qu’elle est une personne exceptionnellement dangereuse et carrément mauvaise, mais avec l’influence néocon actuelle chez les Républicains, pouvons-nous vraiment espérer qu’un candidat non néocon puisse remporter l’investiture du GOP (Parti Républicain) ?

Paul Craig Roberts :  La seule élection présidentielle qui pourrait avoir de l’importance serait si le président élu avait un fort mouvement derrière lui. Sans un mouvement, le président n’a aucun pouvoir indépendant et personne à désigner qui exécutera ses ordres.  Reagan avait quelque chose comme un mouvement, juste assez pour que nous soyons en mesure de traiter la stagflation malgré l’opposition de la CIA et du complexe militaro-sécuritaire.  En plus, Reagan était très vieux et il venait d’une époque où le président avait du pouvoir et il agissait en conséquence.

The Saker :  Qu’en est-il des forces armées ?  Pouvez-vous imaginer un président du Comité des chefs d’état-major interarmées (JCS) disant : « Non, Monsieur le Président, c’est fou, nous ne le ferons pas » ou attendez-vous des généraux qu’ils obéissent à tous les ordres, y compris le déclenchement d’une guerre nucléaire contre la Russie ?  Avez-vous un espoir quelconque que l’armée des États-Unis puisse intervenir et stopper les fous actuellement au pouvoir à la Maison Blanche et au Congrès ?

Paul Craig Roberts :  L’armée américaine est une créature de l’industrie de l’armement. Le but, en devenant général, est d’être qualifié comme consultant pour l’industrie de la défense ou devenir un cadre dirigeant ou de faire partie du comité d’une entreprise de la défense. L’armée sert de vivier pour des carrières après la retraite, quand les généraux font beaucoup d’argent. L’armée américaine est totalement corrompue. Lisez le livre d’Andrew Cockburn, Kill Chain.

The Saker :  Si les États-Unis marchent délibérément sur le sentier de la guerre avec la Russie – que devrait faire la Russie ?  Est-ce que la Russie devrait céder et accepter qu’être soumis est une option préférable à une guerre thermonucléaire ou devrait-elle résister et donc accepter la possibilité d’une guerre thermonucléaire ?  Croyez-vous qu’une démonstration de force délibérée et forte de la part de la Russie pourrait dissuader une attaque américaine ?

Paul Craig Roberts : Je me suis souvent posé cette question. Je ne peux pas dire que je connais la réponse. Je pense que Poutine est suffisamment humain pour se rendre plutôt que de participer à la destruction du monde, mais Poutine doit répondre à d’autres à l’intérieur de la Russie et je doute que les nationalistes seraient favorables à une reddition.

A mon avis, je pense que Poutine devrait se concentrer sur l’Europe et lui faire prendre conscience que la Russie s’attend à une attaque américaine et qu’elle n’aura pas d’autre choix que de faire disparaître l’Europe en réponse. Poutine devrait encourager l’Europe à sortir de l’Otan afin d’empêcher la Troisième Guerre mondiale.

Poutine devrait aussi s’assurer que la Chine comprend qu’elle est ressentie par les États-Unis comme la même menace que la Russie et que les deux pays ont besoin de s’unir.  Peut-être que si la Russie et la Chine unissaient leurs forces pour une alerte nucléaire, pas la plus élevée, mais à un niveau élevé qui ferait reconnaître la menace américaine et communiquerait cette menace au monde, les États-Unis pourraient être isolés.

Peut-être que si la presse indienne, la presse japonaise, la presse française et allemande, la presse britannique, la presse chinoise et la presse russe commençaient à rapporter que la Russie et la Chine se demandent si elles vont subir une attaque nucléaire préventive de Washington, le résultat serait d’empêcher l’attaque.

Pour autant que je puisse parler de mes nombreux entretiens avec la presse russe, il n’y a pas de conscience russe de la doctrine Wolfowitz. Les Russes pensent qu’il y a une sorte de malentendu sur les intentions russes. Les médias russes ne comprennent pas que la Russie est inacceptable, parce qu’elle n’est pas un vassal des États-Unis. Les Russes croient toutes les conneries occidentales sur la liberté et la démocratie et ils croient qu’ils manquent des deux mais qu’ils font des progrès. En d’autres termes, les Russes n’ont aucune idée qu’ils sont visés pour être détruits.

The Saker :  Quelles sont, à votre avis, les racines de la haine de tant de membres des élites états-uniennes à l’égard de la Russie ?  Est-ce que c’est seulement un vestige de la guerre froide, ou y a-t-il une autre raison à la russophobie quasi universelle au sein des élites états-uniennes ?  Même pendant la guerre froide, il était difficile de savoir si les États-Unis étaient anti-communistes ou antirusses. Y a-t-il quelque chose dans la culture russe, la nation ou la civilisation, qui déclenche cette hostilité et, si oui, qu’est-ce que c’est ?

Paul Craig Roberts : L’hostilité à l’égard de la Russie remonte à la doctrine Wolfowitz :

« Notre premier objectif est d’empêcher la réémergence d’un nouveau rival, que ce soit sur le territoire de l’ancienne Union soviétique ou ailleurs, qui constituerait une menace sur l’ordre [international] équivalente à celle posée auparavant par l’Union soviétique. C’est une considération dominante qui sous-tend la nouvelle stratégie de défense régionale et qui exige que nous nous efforcions d’empêcher toute puissance hostile de dominer une région dont les ressources pourraient, sous contrôle consolidé, suffire à produire l’énergie mondiale. »

Pendant que les États-Unis se concentraient sur leurs guerres au Moyen-Orient, Poutine a redressé la Russie et bloqué l’invasion de la Syrie et le bombardement de l’Iran projetés par Washington.  Le premier objectif de la doctrine néocon a été violé. La Russie devait être remise à l’ordre. C’est l’origine de l’attaque de Washington contre la Russie. Les médias états-uniens et européens dépendants et captifs répètent simplement la menace russe au public, qui est insouciant et mal informé autrement.

Le délit de la culture russe est là aussi – la morale chrétienne, le respect de la loi et de l’humanité, la diplomatie au lieu de la coercition, les mœurs sociales traditionnelles – mais tout ça est à l’arrière-plan. La Russie (et la Chine) sont haïes car elles sont le miroir qui reflète l’hybris de Washington, sa puissance unique et unilatérale. C’est ce miroir qui conduira à la guerre.

Si les Russes et les Chinois ne se préparent pas à une attaque nucléaire préventive de Washington, ils seront détruits.

Traduit par Diane, relu par jj pour le Saker Francophone

Lire aussi :

La Russie menacée de guerre par les Etats-Unis (« Russia under attack »)

Quelques rappels :

Stephen Cohen : La guerre entre l’Otan et la Russie est une réelle possibilité

L’OTAN, un danger pour la paix mondiale (I. Wallerstein)

Michel Raimbaud, ambassadeur de France : « Les Etats-Unis n’ont qu’une logique : celle du chaos »

Etats-Unis : un projet de loi pour renverser Poutine

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02.02.2015 10:53
Entraînement militaire des volontaires ukrainiens près de Marioupol. [EPA/ANASTASIA VLASOVA - Keystone]

Entraînement militaire des volontaires ukrainiens près de Marioupol. [EPA/ANASTASIA VLASOVA – Keystone]
Le New York Times affirmait dimanche que Washington et l’Otan envisagent de soutenir l’envoi d’armes aux forces ukrainiennes qui combattent les séparatistes prorusses dans l’est de l’Ukraine.

L’invasion de l’Afghanistan : un acte démocratique en façade mais une réalité bien plus sombre

À l’heure où le dernier contingent de l’armée française quitte le territoire afghan, marquant par la même le terme de quelque 13 ans de présence, les motivations premières de l’intervention américaine dans la région restent l’objet de fortes controverses. 

Lorsque l’on se met à penser à la politique entreprise par les États-Unis à l’égard de l’Afghanistan, les paroles de Napoléon Bonaparte à l’égard de la diplomatie, « la diplomatie est la police en grand costume », résonne comme une vérité impitoyable. Les « gendarmes du monde libre » comme aiment à se nommer les États-Unis depuis la fin de la Guerre froide ont adopté une stratégie diplomatique extrêmement intelligente en Afghanistan. En effet, depuis l’élection du président américain Barack Obama très peu de gens ont remis en question l’engagement de Washington en Afghanistan. Sa raison ? Selon lui, c’est là que l’organisation Al-Qaïda est retranchée et c’est la « vraie » menace pour la sécurité nationale. Néanmoins, lorsque l’on s’intéresse aux véritables raisons de l’implication étasunienne en Afghanistan, la réalité semble bien différente.

L’or noir : la raison principale de la présence américaine en Afghanistan

Projet de constrution du pipeline(1)La guerre en Afghanistan cacherait-elle autre chose ? La réponse se trouverait en partie à Houston, au Texas. En effet, en 1997 alors que George W. Bush était gouverneur du Texas, une délégation de chefs talibans venue d’Afghanistan rencontra à Houston des dirigeants de UNOCAL – groupe pétrolier californien – pour discuter de la construction d’un pipeline qui traverserait l’Afghanistan et qui acheminerait du gaz naturel depuis la mer Caspienne vers la centrale électrique à gaz naturel d’Enron à Dabhol près de Mumbai (Inde). Le jour où UNOCAL a signé la construction du pipeline, c’est la compagnie Halliburton, dirigée par Dick Cheney – futur vice-président de George W. Bush – qui a obtenu le contrat de forage dans la mer Caspienne. Les États-Unis entendaient donc obtenir la maîtrise sur ce pipeline stratégique via l’entreprise UNOCAL, mais lorsque celle-ci n’y parvint pas, les États-Unis finirent par préparer une guerre. Au moment où les militaires étaient prêts à attaquer, et qu’il ne manquait plus qu’un prétexte pour l’invasion, les événements du 11 septembre 2001 tombèrent à pic. Toutes ces «coïncidences » montrent que depuis toujours, le pétrole constitue un enjeu primordial pour les États-Unis. L’invasion de l’Afghanistan par les États-Unis peut donc être expliquée en grande partie par la volonté de Washington de contrôler l’une des régions du monde les plus riches en ressources pétrolifères.

« Le pavot est l’opium du peuple »

L’armée américaine occupe l’Afghanistan pour deux raisons principales. Premièrement Washington a la volonté de rétablir et de contrôler la plus grande fourniture mondiale d’opium des marchés internationaux de l’héroïne et utiliser la drogue comme arme contre ses adversaires Evolution de la production d'opium en Afghanistansur le plan géopolitique, tout particulièrement, la Russie. En effet, désormais, plus de terres sont consacrées à l’opium en Afghanistan que pour la culture de la coca en Amérique latine. Selon le rapport annuel de l’ONU sur les drogues, en mars 2000, l’Afghanistan était le premier producteur d’opium avec 75% de la production mondiale. En 2007, l’Afghanistan détenait près de 93% de la production mondiale

 

L’impérialisme américain : l’Afghanistan au cœur de la stratégie hégémonique américaine

Pour les États-Unis, la raison des bases aériennes américaines implantées en Afghanistan, n’est pas tant de faire disparaître les cellules d’Al-Qaïda qui pourraient avoir survécu dans les grottes de Tora Bora que d’avoir dans leur ligne de mire les deux nations du monde qui, réunies, constituent encore aujourd’hui la seule menace à leur pouvoir suprême sur le monde: la Chine associée à la Russie.

La Chine est l’économie la plus robuste du monde. La Russie, dont l’économie ne s’est pas remise de la fin destructrice de l’ère soviétique et des grossiers pillages au cours de l’ère Eltsine, possède toujours des atouts essentiels pour l’association. La force de frappe nucléaire de la Russie et son armée représentent la seule menace dans le monde d’aujourd’hui à la domination militaire des États-Unis. La Russie détient également le plus grand trésor du monde en gaz naturel et d’immenses réserves pétrolières dont la Chine a impérieusement besoin. Ces deux puissances convergent de plus en plus à travers une nouvelle organisation créée par elles en 2001, connue sous le nom d’Organisation de Coopération de Shanghai (OCS). L’Afghanistan constitue donc d’un point de vue géostratégique, le meilleur emplacement pour l’armée américaine afin de contrôler ses principaux concurrents. Pour exemple, Shindand, sa plus grande base afghane, est construite à seulement 100 kilomètres de la frontière iranienne, et à distance de frappe contre la Russie et la Chine.

Al-Qaida : « un méchant au pied d’argile » ?

La vérité, concernant toute cette tromperie autour du but réel en Afghanistan, devient claire si on examine de plus près la prétendue menace d’« Al Qaïda » là-bas. Selon l’auteur Erik Margolis, avant les attentats du 11 septembre 2001, le Renseignement étasunien accordait assistance et soutien à la fois aux talibans et à Al Qaïda. Margolis affirme que « la CIA projetait d’utiliser le Al Qaïda d’Oussama Ben Laden pour inciter à la révolte les Ouïghours musulmans contre la domination chinoise, et les talibans contre les alliés de la Russie en Asie centrale ». La plupart des médias américains choisissent d’oublier le fait qu’Al Qaïda était une création de la CIA dans les années 80. Elle recrutait et formait à la guerre des musulmans radicaux de la totalité du monde islamique contre les troupes russes en Afghanistan, dans le cadre d’une stratégie élaborée par Bill Casey, chef de la CIA sous Reagan. Face à toutes ces explications, la thèse constamment avancée par les gouvernements successifs américains à propos de la guerre contre le terrorisme apparaît quelque peu fragile. En effet, les arguments relatifs au pétrole, à l’opium ou encore à l’impérialisme américain semblent bien plus explicatifs que la seule volonté d’anéantir Al-Qaida.

« En politique rien n’arrive par hasard. Si cela se produit, vous pouvez être sûr que cela a été planifié de cette façon », les paroles de l’ancien président des Etats-Unis, Franklin D. Roosevelt, dépeignent extrêmement bien les raisons de l’invasion de l’Afghanistan. Il était donc temps de mettre en exergue les réelles intentions de la superpuissance américaine qui, loin de toute volonté démocratique, avait pour but de consolider son hégémonie et de maintenir ses adversaires à distance.

Quentin Grislain

sources:

http://aujourdhuilaturquie.com/fr/linvasion-de-lafghanistan-un-acte-democratique-en-facade-mais-une-realite-bien-plus-sombre/

https://enjeuxenergies.wordpress.com/2015/01/06/linvasion-de-lafghanistan-un-acte-democratique-en-facade-mais-une-realite-bien-plus-sombre-aujourdhui-la-turquieaujourdhui-la-turquie/

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Dans l’actualité

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Solidarité Ouvrière

Le Monde, 13 décembre 2014 :

Des dizaine de milliers de participants ont convergé, samedi 13 décembre, à Washington, New York et dans d’autres villes américaines (également à suivre en ligne avec le #MarchForJustice) pour manifester contre les violences policières, à la suite de la mort de plusieurs Noirs non armés, tués par des agents blancs qui n’ont pas été inculpés.

Organisée à l’initiative du pasteur Al Sharpton, figure des droits civiques aux Etats-Unis, la manifestation de Washington appelle à la « Justice pour tous » (« Justice for all ») et rassemble notamment des membres des familles d’Eric Garner et d’Akai Gurley, qui ont été tués par des policiers new-yorkais, de Tamir Rice, un garçon de 12 ans tué alors qu’il avait une arme factice, de Trayvon Martin, abattu en 2012 en Floride par un homme armé, ainsi que de Michael Brown, tué par un agent à Ferguson…

Voir l’article original 347 mots de plus

CIA Flights in Europe: The Hunt for Hercules N8183J

By Georg Mascolo, and Holger Stark

A bitter debate over torture has erupted in Europe. Washington is believed to have used EU countries as transit points for moving terrorism suspects to clandestine locations where they may have been tortured. The Council of Europe and other organizations are now demanding answers — from the US and European countries who looked the other way.

A solitary confinement cage at Iraq's notorious Abu Ghraib prison.AP
A solitary confinement cage at Iraq’s notorious Abu Ghraib prison.

Dick Marty, a liberal-minded Swiss citizen with a gray beard, glasses and a high forehead, knows what it’s like to face a powerful opponent. As a prosecutor, he once successfully prosecuted the Mafia. His current adversary is just as intimidating and perhaps even more secretive than the Mafia. It’s the United States Central Intelligence Agency, which, in an effort to back the White House, has responded to the Sept. 11, 2001 attacks by kidnapping terrorism suspects and presumably abusing them in secret prisons. Now the Council of Europe has hired Marty to find out which European countries may have helped the US agents achieve their objectives.Last Friday, the Swiss prosecutor made it clear that he has no compunctions about picking a fight with the world’s sole remaining superpower. A self-confident Marty filed a request with the European Union’s satellite center in Torrejón, Spain for satellite photographs from the past three years. He hopes to use the images to determine whether the alleged secret prisons did in fact exist, in countries like Poland and Romania. He also contacted the European aviation authority, Eurocontrol, asking for data on the flight movements of 31 aircraft suspected of having served as CIA shuttles for the transport of prisoners or abducted terrorism suspects.

Marty’s mission touches on a hot-button issue — and it’s the first serious attempt to investigate and expose an arbitrary system Washington has allegedly used as one of its most effective weapons in combating terrorism. The US agents have used torture-like methods that many experts believe violate international law to extract statements from suspected members of al-Qaida. Until now, Washington’s European allies have consistently looked the other way when it came to this notorious aspect of the worldwide counterterrorism effort.

A regular CIA gulag appears to have been created in recent years, with many prisoners kept in Morocco, Egypt, Saudi Arabia and various central Asian nations, places where the CIA was given access to the prisoners at all times. Alvaro Gil-Robles, Commissioner for Human Rights at the Council of Europe, also claims to have seen a suspicious-looking prison camp at Camp Bondsteel, an American base in Kosovo.

But the highest-ranking al-Qaida members are apparently kept moving with a small group of CIA interrogation experts, like an invisible caravan, from one of the so-called black sites to another. Outrage over claims that some of these secret prisons may be located at former military bases in Eastern Europe triggered the Council of Europe’s investigation.

Turning a blind eye to human rights violations?

In the past, the Europeans turned a blind eye to the Americans’ human rights violations. After all, Islamist terror was considered more dangerous and, more importantly, was being committed by a common enemy. But now European politicians have had enough.

Marty secretly hopes for trans-Atlantic cooperation, and he may well get it. A heated debate has broken out in the United States over whether the West’s leading power can resort to torture when it believes its national security is under threat. The Bush administration’s draconian methods have met with sharp resistance in the US Senate. US President George W. Bush, for his part, has threatened to veto an amendment that would require the CIA — like any other US government agency — to use only methods allowed under international law to extract information from its prisoners. Vice President Dick Cheney’s vehement efforts to obstruct the amendment even prompted former CIA Director Stansfield Turner to angrily label Cheney a « vice president for torture. »

Another amendment the US Congress recently approved would give the US government 60 days to present a detailed report on the secret CIA prisons, or black sites. Specifically, Congress wants information on both the locations of these sites and all the interrogation methods allegedly used there. In other words, it appears that the US Congress and Swiss prosecutor Marty are both urgently seeking the same information.

The Council of Europe’s investigator already submitted a discreet request to the office of Democratic Senator John Kerry, who proposed the amendment, asking for information on the outcome of the report. Meanwhile, however, Marty can at least look forward to receiving informal help. In light of the heated debate over torture in Washington, the prospects of keeping the highly confidential report under wraps are slim.

The White House is increasingly coming under fire, especially in light of the difficulties Bush is having in convincing his fellow Americans that he is, in fact, winning the global war against terrorism. Indeed, every attempt on the part of the administration to suppress the revolt in the Senate against White House-sanctioned interrogation practices has so far failed.

The US does not engage in torture, but rather « unique and innovative » methods of prisoner interrogation, explains CIA Director Porter Goss. But what these methods entail has since become public knowledge. Under the policy, blows to the face and the abdomen are allowed, as is the apparently routine practice of forcing prisoners to stand for 40-hour periods in ice-cold cells while periodically spraying them with cold water. In an especially repugnant practice known as waterboarding, the prisoner is made to believe that he is drowning. « We must never simply fight evil with evil, » says Republican Senator John McCain, himself a torture victim during the Vietnam War. « It will kill us. »

European governments in the hot seat

The investigations in Europe are also acquiring a new sense of urgency, prompted by an official investigation request filed by the Council of Europe, which arrived in European capitals last Tuesday and has made officials nervous in several member states, including Germany. In a questionnaire accompanying the request, Terry Davis, the Secretary General of the Council of Europe, asks for information on the « activities of foreign services » on German soil and demands an investigation into the possible abduction of suspected al-Qaida activists. The request also includes questions about prisoner « transport by air. »

Graphic: Suspected CIA terror flights in Europe
DER SPIEGEL

Graphic: Suspected CIA terror flights in Europe

The German government will have some explaining to do, especially when it comes to charges that the German authorities turned a blind eye to the Americans having used their military base in Frankfurt am Main, which was just closed in October, Berlin’s Schönefeld Airport and the US military base in Ramstein essentially as European transfer stations for their secret prisoner transports.British journalist Stephen Grey, who claims to have a list of the flight movements of CIA aircraft, says he has discovered 210 suspicious flights in England alone. In January 2003, the Austrian air force even sent up two fighter jets to check on a suspicious Hercules flying under registration number N8183J. An investigation later revealed that the plane had taken off from the Rhine-Main Airbase in Frankfurt and was operated by Tepper Aviation, which is considered a CIA front company.

The German government has long been unofficially aware of such episodes. But it too has no knowledge of what or who was actually being transported on the aircraft. Nevertheless, Berlin has yet to follow the lead of the Danish government, which insisted that the Pentagon discontinue flights in Danish airspace that are « incompatible with international conventions. »

The Council of Europe also wants to know how the German government intends to ensure that such activities on the part of « foreign agencies » are monitored in the future — and « to what extent domestic law provides for a suitable response to such violations of the law, » especially when they relate to the « curtailment of liberty by foreign agencies. »

In short, the Council of Europe wants to know what European governments intend to do about CIA agents being allowed to fly their prisoners across Europe with impunity. The Germans won’t be the only ones with some explaining to do by Feb. 21, the deadline for all member states to return the questionnaire. The truth is that hardly any US ally in Europe has sufficiently met its obligation to comply with the requirements of the European Convention on Human Rights, which prohibits any form of torture.

In Germany, there is at least one documented case of the CIA abducting Khaled el-Masri, from the southern city of Neu-Ulm. The story of Masri, who was abducted in Macedonia in late 2003 and flown to Afghanistan in January 2004, is one of the first cases to expose the secret CIA program.

Masri, who has had a German passport for the past decade, was interrogated for months in a prison in Afghanistan, where he was likely tortured and, after no evidence was found to incriminate him, was secretly flown back to Europe in late May 2004. The case has drawn the attention of both the German and the Spanish authorities, because the aircraft used to transport Masri, a Boeing 737 with registration number N313P, was owned by a company with ties to the CIA and made a stop on the Spanish island of Mallorca.

The German government must have known about the allegations by no later than June 2004, when Masri’s attorney, Manfred Gnjidic wrote to then Foreign Minister Joschka Fischer and the Federal Chancellery. The authorities reacted as they often do in embarrassing situations, using behind-the-scenes diplomacy in an attempt to make the problem go away.

At first, agents with Germany’s Federal Intelligence Service (BND), sent a discreet inquiry to their US counterparts with whom they normally enjoy a close working relationship. The reply was succinct: it was a mistake, the kind that happens now and then.

Then, in Feb. 2005, then Interior Minister Otto Schily flew to Washington and met with CIA Director Goss. Schily demanded an explanation and an assurance that the abductions would cease. But this time Schily, otherwise known for his good relationship with the Bush administration, came away more or less empty-handed.

In a similar case, the Italian Justice Ministry has attempted to exert pressure on its own judiciary. Justice Minister Roberto Castelli publicly chastised a Milan public prosecutor who caused trouble for Castelli by filing an extradition request for 22 CIA agents. Prosecutor Armando Spataro said that in February 2003 the US agents kidnapped Imam Abu Omar in broad daylight in Milan, placed him on a Lear jet operated by CIA airline Tepper Aviation, and sent him to Egypt via the US airbase in Ramstein, Germany. If Castelli sends the extradition request to Washington, the move will anger the Bush administration. But if he refuses, he’ll irritate many Italians. To avert either outcome, Castelli first plans to meticulously examine the prosecutor’s petition for signs of « leftist anti-Americanism. »

Two Eastern European countries are coming under even more pressure than Germany or Italy: Poland and Romania, both countries that apparently served as temporary destinations for the CIA’s secret al-Qaida transports. Insiders in Washington claim that the two countries also contained secret black sites.

The issue is especially worrisome to the Romanians. If investigator Marty, currently making inquiries in Bucharest, finds evidence of the existence of a secret US prison, the country’s planned accession to the EU in 2007 could be in jeopardy. But all other Europeans who, despite not having actively supported the prisoner transports, looked the other way for too long will hardly be able to avoid coming clean. « If it becomes apparent that flying torture chambers are circling over Europe, » threatens Martin Schulz, Social Democratic group leader in the European Parliament, « there will be no getting around an official inquiry. »

Translated from the German by Christopher Sultan

Correction Appended: A correction has been made to this text. Through a translation error, SPIEGEL Online incorrectly stated that Khaled el-Masri was abducted by the CIA in the German city of Neu-Ulm. In fact, he was abducted in Macedonia.

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cia
Published: May 31, 2005

A Casa 235 about to take off from Ruzyne Airport in Prague on a flight to Afghanistan operated by the C.I.A.-connected Aero Contractors.

Published: May 31, 2005

This article was reported by Scott Shane, Stephen Grey and Margot Williams and written by Mr. Shane.

SMITHFIELD, N.C. – The airplanes of Aero Contractors Ltd. take off from Johnston County Airport here, then disappear over the scrub pines and fields of tobacco and sweet potatoes. Nothing about the sleepy Southern setting hints of foreign intrigue. Nothing gives away the fact that Aero’s pilots are the discreet bus drivers of the battle against terrorism, routinely sent on secret missions to Baghdad, Cairo, Tashkent and Kabul.

When the Central Intelligence Agency wants to grab a suspected member of Al Qaeda overseas and deliver him to interrogators in another country, an Aero Contractors plane often does the job. If agency experts need to fly overseas in a hurry after the capture of a prized prisoner, a plane will depart Johnston County and stop at Dulles Airport outside Washington to pick up the C.I.A. team on the way.

Aero Contractors’ planes dropped C.I.A. paramilitary officers into Afghanistan in 2001; carried an American team to Karachi, Pakistan, right after the United States Consulate there was bombed in 2002; and flew from Libya to Guantánamo Bay, Cuba, the day before an American-held prisoner said he was questioned by Libyan intelligence agents last year, according to flight data and other records.

While posing as a private charter outfit – « aircraft rental with pilot » is the listing in Dun and Bradstreet – Aero Contractors is in fact a major domestic hub of the Central Intelligence Agency’s secret air service. The company was founded in 1979 by a legendary C.I.A. officer and chief pilot for Air America, the agency’s Vietnam-era air company, and it appears to be controlled by the agency, according to former employees.

Behind a surprisingly thin cover of rural hideaways, front companies and shell corporations that share officers who appear to exist only on paper, the C.I.A. has rapidly expanded its air operations since 2001 as it has pursued and questioned terrorism suspects around the world.

An analysis of thousands of flight records, aircraft registrations and corporate documents, as well as interviews with former C.I.A. officers and pilots, show that the agency owns at least 26 planes, 10 of them purchased since 2001. The agency has concealed its ownership behind a web of seven shell corporations that appear to have no employees and no function apart from owning the aircraft.

The planes, regularly supplemented by private charters, are operated by real companies controlled by or tied to the agency, including Aero Contractors and two Florida companies, Pegasus Technologies and Tepper Aviation.

The civilian planes can go places American military craft would not be welcome. They sometimes allow the agency to circumvent reporting requirements most countries impose on flights operated by other governments. But the cover can fail, as when two Austrian fighter jets were scrambled on Jan. 21, 2003, to intercept a C.I.A. Hercules transport plane, equipped with military communications, on its way from Germany to Azerbaijan.

« When the C.I.A. is given a task, it’s usually because national policy makers don’t want ‘U.S. government’ written all over it, » said Jim Glerum, a retired C.I.A. officer who spent 18 years with the agency’s Air America but says he has no knowledge of current operations. « If you’re flying an executive jet into somewhere where there are plenty of executive jets, you can look like any other company. »

Some of the C.I.A. planes have been used for carrying out renditions, the legal term for the agency’s practice of seizing terrorism suspects in one foreign country and delivering them to be detained in another, including countries that routinely engage in torture. The resulting controversy has breached the secrecy of the agency’s flights in the last two years, as plane-spotting hobbyists, activists and journalists in a dozen countries have tracked the mysterious planes’ movements.

Inquiries From Abroad

The authorities in Italy and Sweden have opened investigations into the C.I.A.’s alleged role in the seizure of suspects in those countries who were then flown to Egypt for interrogation. According to Dr. Georg Nolte, a law professor at the University of Munich, under international law, nations are obligated to investigate any substantiated human rights violations committed on their territory or using their airspace.

Dr. Nolte examined the case of Khaled el-Masri, a German citizen who American officials have confirmed was pulled from a bus on the Serbia-Macedonia border on Dec. 31, 2003, and held for three weeks. Then he was drugged and beaten, by his account, before being flown to Afghanistan.

The episode illustrates the circumstantial nature of the evidence on C.I.A. flights, which often coincide with the arrest and transporting of Al Qaeda suspects. No public record states how Mr. Masri was taken to Afghanistan. But flight data shows a Boeing Business Jet operated by Aero Contractors and owned by Premier Executive Transport Services, one of the C.I.A.-linked shell companies, flew from Skopje, Macedonia, to Baghdad and on to Kabul on Jan. 24, 2004, the day after Mr. Masri’s passport was marked with a Macedonian exit stamp.

Mr. Masri was later released by order of Condoleezza Rice, the national security adviser at the time, after his arrest was shown to be a case of mistaken identity.

A C.I.A. spokeswoman declined to comment for this article. Representatives of Aero Contractors, Tepper Aviation and Pegasus Technologies, which operate the agency planes, said they could not discuss their clients’ identities. « We’ve been doing business with the government for a long time, and one of the reasons is, we don’t talk about it, » said Robert W. Blowers, Aero’s assistant manager.

A Varied Fleet

But records filed with the Federal Aviation Administration provide a detailed, if incomplete, portrait of the agency’s aviation wing.

The fleet includes a World War II-era DC-3 and a sleek Gulfstream V executive jet, as well as workhorse Hercules transport planes and Spanish-built aircraft that can drop into tight airstrips. The flagship is the Boeing Business Jet, based on the 737 model, which Aero flies from Kinston, N.C., because the runway at Johnston County is too short for it.

Most of the shell companies that are the planes’ nominal owners hold permits to land at American military bases worldwide, a clue to their global mission. Flight records show that at least 11 of the aircraft have landed at Camp Peary, the Virginia base where the C.I.A. operates its training facility, known as « the Farm. » Several planes have also made regular trips to Guantánamo.

But the facility that turns up most often in records of the 26 planes is little Johnston County Airport, which mainly serves private pilots and a few local corporations. At one end of the 5,500-foot runway are the modest airport offices, a flight school and fuel tanks. At the other end are the hangars and offices of Aero Contractors, down a tree-lined driveway named for Charlie Day, an airplane mechanic who earned a reputation as an engine magician working on secret operations in Laos during the Vietnam War.

« To tell you the truth, I don’t know what they do, » said Ray Blackmon, the airport manager, noting that Aero has its own mechanics and fuel tanks, keeping nosey outsiders away. But he called the Aero workers « good neighbors, » always ready to lend a tool.

Son of Air America

Aero appears to be the direct descendant of Air America, a C.I.A.-operated air « proprietary, » as agency-controlled companies are called.

Just three years after the big Asian air company was closed in 1976, one of its chief pilots, Jim Rhyne, was asked to open a new air company, according to a former Aero Contractors employee whose account is supported by corporate records.

« Jim is one of the great untold stories of heroic work for the U.S. government, » said Bill Leary, a professor emeritus of history at the University of Georgia who has written about the C.I.A.’s air operations. Mr. Rhyne had a prosthetic leg – he had lost one leg to enemy antiaircraft fire in Laos – that was blamed for his death in a 2001 crash while testing a friend’s new plane at Johnston County Airport.

Mr. Rhyne had chosen the rural airfield in part because it was handy to Fort Bragg and many Special Forces veterans, and in part because it had no tower from which Aero’s operations could be spied on, a former pilot said.

« Sometimes a plane would go in the hangar with one tail number and come out in the middle of the night with another, » said the former pilot. He asked not to be identified because when he was hired, after responding to a newspaper advertisement seeking pilots for the C.I.A., he signed a secrecy agreement.

While flying for Aero in the 1980’s and 1990’s, the pilot said, he ferried King Hussein, Jordan’s late ruler, around the United States; kept American-backed rebels like Jonas Savimbi of Angola supplied with guns and food; hopped across the jungles of Colombia to fight the drug trade; and retrieved shoulder-fired Stinger missiles and other weapons from former Soviet republics in Central Asia.

Ferrying Terrorism Suspects

Aero’s planes were sent to Fort Bragg to pick up Special Forces operatives for practice runs in the Uwharrie National Forest in North Carolina, dropping supplies or attempting emergency « exfiltrations » of agents, often at night, the former pilot said. He described flying with $50,000 in cash strapped to his legs to buy fuel and working under pseudonyms that changed from job to job.

He does not recall anyone using the word « rendition. » « We used to call them ‘snatches,’  » he said, recalling half a dozen cases. Sometimes the goal was to take a suspect from one country to another. At other times, the C.I.A. team rescued allies, including five men believed to have been marked by Muammar el-Qaddafi, the Libyan leader, for assassination.

Since 2001, the battle against terrorism has refocused and expanded the C.I.A.’s air operations. Aero’s staff grew to 79 from 48 from 2001 to 2004, according to Dun and Bradstreet.

Despite the difficulty of determining the purpose of any single flight or who was aboard, the pattern of flights that coincide with known events is striking.

When Saddam Hussein was captured in Iraq the evening of Dec. 13, 2003, a Gulfstream V executive jet was already en route from Dulles Airport in Washington. It was joined in Baghdad the next day by the Boeing Business Jet, also flying from Washington.

Flights on this route were highly unusual, aviation records show. These were the first C.I.A. planes to file flight plans from Washington to Baghdad since the beginning of the war.

Flight logs show a C.I.A. plane left Dulles within 48 hours of the capture of several Al Qaeda leaders, flying to airports near the place of arrest. They included Abu Zubaida, a close aide to Osama bin Laden, captured on March 28, 2002; Ramzi bin al-Shibh, who helped plan 9/11 from Hamburg, Germany, on Sept. 10, 2002; Abd al-Rahim al-Nashri, the Qaeda operational chief in the Persian Gulf region, on Nov. 8, 2002; and Khalid Shaikh Mohammed, the architect of 9/11, on March 1, 2003.

A jet also arrived in Riyadh, Saudi Arabia, from Dulles on May 31, 2003, after the killing in Saudi Arabia of Yusuf Bin-Salih al-Ayiri, a propagandist and former close associate of Mr. bin Laden, and the capture of Mr. Ayiri’s deputy, Abdullah al-Shabrani.

Flight records sometimes lend support to otherwise unsubstantiated reports. Omar Deghayes, a Libyan-born prisoner in the American detention center at Guantánamo Bay, Cuba, has said through his lawyer that four Libyan intelligence service officers appeared in September in an interrogation cell.

Aviation records cannot corroborate his claim that the men questioned him and threatened his life. But they do show that a Gulfstream V registered to one of the C.I.A. shell companies flew from Tripoli, Libya, to Guantánamo on Sept. 8, the day before Mr. Deghayes reported first meeting the Libyan agents. The plane stopped in Jamaica and at Dulles before returning to the Johnston County Airport, flight records show.

The same Gulfstream has been linked – through witness accounts, government inquiries and news reports – to prisoner renditions from Sweden, Pakistan, Indonesia and Gambia.

Most recently, flight records show the Boeing Business Jet traveling from Sudan to Baltimore-Washington International Airport on April 17, and returning to Sudan on April 22. The trip coincides with a visit of the Sudanese intelligence chief to Washington that was reported April 30 by The Los Angeles Times.

Mysterious Companies

As the C.I.A. tries to veil such air operations, aviation regulations pose a major obstacle. Planes must have visible tail numbers, and their ownership can be easily checked by entering the number into the Federal Aviation Administration’s online registry.

So, rather than purchase aircraft outright, the C.I.A. uses shell companies whose names appear unremarkable in casual checks of F.A.A. registrations.

On closer examination, however, it becomes clear that those companies appear to have no premises, only post office boxes or addresses in care of lawyers’ offices. Their officers and directors, listed in state corporate databases, seem to have been invented. A search of public records for ordinary identifying information about the officers – addresses, phone numbers, house purchases, and so on – comes up with only post office boxes in Virginia, Maryland and Washington, D.C.

But whoever created the companies used some of the same post office box addresses and the same apparently fictitious officers for two or more of the companies. One of those seeming ghost executives, Philip P. Quincannon, for instance, is listed as an officer of Premier Executive Transport Services and Crowell Aviation Technologies, both listed to the same Massachusetts address, as well as Stevens Express Leasing in Tennessee.

No one by that name can be found in any public record other than post office boxes in Washington and Dunn Loring, Va. Those listings for Mr. Quincannon, in commercial databases, include an anomaly: His Social Security number was issued in Washington between 1993 and 1995, but his birth year is listed as 1949.

Mr. Glerum, the C.I.A. and Air America veteran, said the use of one such name on more than one company was « bad tradecraft: you shouldn’t allow an element of one entity to lead to others. »

He said one method used in setting up past C.I.A. proprietaries was to ask real people to volunteer to serve as officers or directors. « It was very, very easy to find patriotic Americans who were willing to help, » he said.

Such an approach may have been used with Aero Contractors. William J. Rogers, 84, of Maine, said he was asked to serve on the Aero board in the 1980’s because he was a former Navy pilot and past national commander of the American Legion. He knew the company did government work, but not much more, he said. « We used to meet once or twice a year, » he said.

Aero’s president, according to corporate records, is Norman Richardson, a North Carolina businessman who once ran a truck stop restaurant called Stormin’ Norman’s. Asked about his role with Aero, Mr. Richardson said only: « Most of the work we do is for the government. It’s on the basis that we can’t say anything about it. »

Secrecy Is Difficult

Aero’s much-larger ancestor, Air America, was closed down in 1976 just as the United States Senate’s Church Committee issued a mixed report on the value of the C.I.A.’s use of proprietary companies. The committee questioned whether the nation would ever again be involved in covert wars. One comment appears prescient.

When one C.I.A. official told the committee that a new air proprietary should be created only if « we have a chance at keeping it secret that it is C.I.A., » Lawrence R. Houston, then agency’s general counsel, objected.

In the aviation industry, said Mr. Houston, who died in 1995, « everybody knows what everybody is doing, and something new coming along is immediately the focus of a thousand eyes and prying questions. »

He concluded: « I don’t think you can do a real cover operation. »

Ford Fessenden contributed reporting for this article.

http://www.nytimes.com/2005/05/31/national/31planes.html?pagewanted=all

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Publié sur http://salimsellami.wordpress.com/

Pourquoi l’Occident va perdre sa nouvelle guerre froide avec la Russie

Pourquoi l’Occident va perdre sa nouvelle guerre froide avec la Russie

octobre 23rd, 2014 | by Mickael – Fondateur de News360x
International

Les sanctions à propos de l’Ukraine, heurteront beaucoup plus l’Allemagne et la France que quiconque, y compris Moscou. 

Après des mois de tension croissante à propos de l’Ukraine et d’évocations de l’arrivée d’une nouvelle guerre froide, la Russie et l’Occident pourraient, d’une manière surprenante, bientôt parvenir à un rapprochement. L’économie de la zone euro souffre beaucoup, et les sanctions contre la Russie en sont partiellement la cause. L’hiver est aussi sur nous, et cela rappelle à tout un chacun que Vladimir Poutine tient les cartes, quand il s’agit de la fourniture de gaz.

Cependant, ce qui fait pencher la balance, c’est que l’Ukraine s’achemine vers la déliquescence financière. À moins qu’un très grand plan de sauvetage ne vienne prochainement à son aide, l’Ukraine fera défaut, et cela enverra des ondes de choc à travers toute l’économie globale. C’est un risque que personne ne veut prendre, surtout pas Washington, ni Londres, ni Berlin.

Les sanctions contre la Russie allaient inévitablement frapper durement l’Europe occidentale. L’an dernier la zone euro a fait douze fois plus de commerce avec la Russie qu’avec les États-Unis (c’est une des raisons pour laquelle Washington est plus ferme à l’égard de l’isolement de la Russie).

La plupart des grandes économies européennes, en particulier celle de l’Allemagne, n’ont clairement soutenu les sanctions occidentales qu’après le drame du vol MH17, abattu au-dessus de l’espace aérien ukrainien en juillet, où 298 personnes ont trouvé la mort. Après cette tragédie, immédiatement imputée à Moscou, il était politiquement impossible de suggérer que des sanctions pourraient être contreproductives. Il en a résulté la plus grande restriction sur le commerce russe depuis l’époque soviétique (ciblant principalement les secteurs de l’énergie, de la défense et de la finance) et la détérioration des relations Est-Ouest, les plaçant à leur plus bas niveau depuis la guerre froide.

L’économie occidentale, qui a le plus souffert, et de loin, est aussi la plus grande de la zone euro. Au cours des dernières années, les pur-sang de l’industrie allemande ont investi des dizaines de milliards d’euros dans des installations de production russes. Volkswagen a plusieurs sites complets de production en Russie, où sont fabriquées les marques préférées de la classe moyenne, dans ce qui sera bientôt le plus grand marché automobile d’Europe. Siemens est au cœur de la mise à niveau du vaste réseau ferroviaire russe, alors que le fabricant spécialisé Liebherr y a aussi une assise importante. De nombreuses entreprises dites Mittelstand [l’équivalent de nos PME, elles représentent plus de la moitié de l’économie allemande] ont également établi des liens commerciaux lucratifs depuis l’ouverture de la Russie, il y a 20 ans, vendant de tout, depuis le placoplatre jusqu’aux machines-outils. Plus de 6 000 d’entre-elles fonctionnent à travers le pays, avec 350 000 emplois allemands dépendant directement du commerce avec la Russie. Elles en ressentent les effets.

Cela contribue à expliquer pourquoi, après une hausse de 0,8 % au cours des trois premiers mois de 2014, le Produit intérieur brut allemand a reculé de 0,2 % au deuxième trimestre. Le poumon économique qu’est la zone euro est maintenant au bord de la récession. La production industrielle a baissé en août de 4 %, ce qui représente la plus forte baisse mensuelle depuis le début de 2009. Les exportations ont diminué de 5,8 %, soit la plus forte baisse depuis la faillite de Lehman Brothers, en 2008.

Si les industriels allemands sont tranquillement en colère à propos des sanctions étasuniennes, les agriculteurs français sont bruyamment furieux. Le boycott réciproque de douze mois par Moscou, sur l’importation de produits agricoles occidentaux, touche à peine les agriculteurs étasuniens, alors qu’il provoque les hurlements de protestation gaulois. L’année dernière, un tiers des fruits et légumes frais exportés par l’Union européenne, et plus d’un quart de la viande bovine, étaient destinés à la Russie. L’embargo soigneusement ciblée par Moscou a provoqué une surabondance de produits agricoles en Union européenne, entraînant une chute des prix de gros. En se mobilisant de leur manière habituelle, les agriculteurs français ont mis le feu à des centres d’impôts régionaux. Réunis aux constructeurs allemands, ils constituent un puissant lobby anti-sanctions.

La raison principale, celle qui brisera très rapidement les sanctions Est-Ouest, est que l’économie ukrainienne est en train d’imploser, soulevant ainsi le spectre de la contagion financière. En juin, la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) estimait que PIB ukrainien allait diminuer de 7 % en 2014.

Le mois dernier, cette prévision a été ré-estimée à -9 %, et accompagnée d’un commentaire de la BERD, avertissant qu’il y aurait d’énormes difficultés, si l’approvisionnement en énergie provenant de la Russie n’était pas entièrement restauré avant l’hiver. Gazprom fournit généralement à l’Ukraine plus de la moitié de ses besoins en gaz, à un tarif fortement subventionné. Mais comme il n’y a pas eu d’accord entre Moscou et Kiev sur un nouveau prix, le robinet est coupé depuis juin.

Traduit par Alexandre et Marie José Moumbaris pour vineyardsaker.fr

http://news360x.fr/loccident-va-perdre-nouvelle-guerre-froide-russie/

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Strategika 51 Intelligence

D’après certaines images satellitaires, la Corée du Nord possèderait une nouvelle classe de sous-marin. Ses dimensions approximatives: 67m de long et environ 12m de large, pour un déplacement compris entre 900 et 1 500 tonnes.

Il ne s’agirait pas d’un classe Kilo russe modifié, mais il serait inspiré des classes Sava et Heroj yougoslaves. Ce qui serait probable puisque la Corée du Nord avait acheté de tels sous-marins dans les années 70.

Les spéculations vont bon train, en ce moment du côté de Séoul et de Washington, et pour rajouter un peu plus à la confusion ambiante, un général US vient de déclarer que Pyongyang devait probablement être capable de miniaturiser ses ogives nucléaires; et donc de les monter sur des missiles.

Pas de quoi s’affoler pour l’instant, on connait la musique. Pour les USA la Corée du Nord est le dernier pays communiste sur la planète et doit donc…

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civilwarineurope

imageLes Etats-Unis mettent au point un programme d’aide au gouvernement ukrainien qui pourrait comprendre la livraison d’armes, a déclaré mercredi soir à Washington le sous-secrétaire d’Etat à la Défense Derek Chollet.

« Le président ukrainien Piotr Porochenko nous a demandé de fournir une aide létale (…). Pour le moment, nous avons pris la décision de ne pas le faire, mais nous sommes intéressés par l’élaboration d’un programme qui pourrait inclure de telles livraisons à l’avenir », a fait savoir M. Chollet s’exprimant à l’Institut international pour les études stratégique (IISS).

Dimanche 5 octobre, la sous-secrétaire d’Etat américain Victoria Nuland s’est rendue à Kiev pour évoquer l’assistance apportée par Washington aux autorités ukrainiennes. Depuis le début de la crise en Ukraine, les Etats-Unis ont octroyé à Kiev plus de 290 millions de dollars, dont 116 M USD sous forme d’aide militaire non-létale (…)

Source : http://french.ruvr.ru/news/2014_10_09/Washington-pourrait-livrer-des-armes-a-lUkraine-5980/

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Image à la UneWASHINGTON (CBSNewYork) — All eyes around the world have been on Africa lately due to the Ebola virus outbreak, but in Washington, the talk has all been surrounding the importance of doing business with Africa.

President Barack Obama’s mega-summit from African leaders in Washington, D.C. on Tuesday is intended to be an economic shot in the arm for New York City. Former Mayor Michael Bloomberg, one of the sponsors of the summit, said he is hoping to bring millions of dollars in business deals to the city.

http://newyork.cbslocal.com/2014/08/05/bloomberg-more-business-between-u-s-and-africa-will-benefit-all/

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Allain Jules

CONFLIT Les rebelles jihadistes sunnites ont pris une nouvelle ville et avancent vers Bagdad dans une offensive fulgurante, obligeant le Conseil de sécurité à se réunir jeudi et Washington à envisager des frappes aériennes. Bien sûr, quand ils avancent en Syrie, c’est motus et bouche cousue. Washington va-t-il les poursuivre jusqu’en Syrie ? C’est moins sûr et pratiquement impossible.

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