Articles Tagués ‘Etats-Unis’

Le Blog de Philippe Waechter

A la veille des élections américaine, l’environnement économique est toujours incertain. Aux USA la croissance est affaiblie en 2016 et le profil de l’économie mondiale est sur une pente modérée. Le commerce mondial évolue peu et ne constitue pas un stimulus pour les américains.
En d’autres termes, l’économie américaine si elle veut retrouver le chemin de la croissance devra compter davantage sur son marché intérieur que sur une impulsion externe.

De ce point de vue, les programmes des deux candidats à la présidence indiquent des solutions très différentes et souvent opposées.

Voir l’article original 963 mots de plus

Le Blog de Philippe Waechter

Neuf points à suivre cette semaine dans la conjoncture globale

Point #1Pas d’accord à Doha, le prix du pétrole en repli
L’échec de la réunion de Doha, le dimanche 18 avril, traduit l’impossibilité d’un accord coopératif sur l’offre de pétrole.
A Doha, seize pays producteurs avaient rendez vous avec pour objectif de stabiliser la production de pétrole. Parmi les pays se trouvaient la Russie, l’Arabie Saoudite, le Qatar, le Venezuela et quelques autres. Il n’y avait pas les Etats-Unis et l’Iran n’était là qu’en observateur.
Le souhait, annoncé depuis la mi février, était de stabiliser la production de pétrole au niveau de janvier 2016 pour les pays signataires. L’objectif premier était d’éviter une baisse supplémentaire du prix de l’or noir alors qu’il était au voisinage de USD 30. La stabilisation de la production pour les 2 principaux producteurs aurait permis de prendre l’avantage lorsque la production américaine se…

Voir l’article original 1 866 mots de plus

La zone Euro perméable aux chocs extérieurs.

6 éléments à retenir dans la semaine écoulée pour bien appréhender la conjoncture économique

Point #1La dynamique de la zone Euro plafonne
La publication de l’estimation avancée de l’enquête Markit pour le mois de mars suggère que l’économie de la zone Euro ralentit par rapport aux derniers mois de 2015 (point haut en novembre). Cela s’observe sur l’indice global qui au premier trimestre s’inscrit en moyenne à 52.4 contre 53.1 durant les trois derniers mois de 2015. On notera que le chiffre de mars à 52.3 est inférieur à celui de la moyenne du trimestre ce qui montre une dynamique limitée. Lire la suite

000000000000000000000000000

Le Blog de Philippe Waechter

9 éléments à suivre cette semaine pour appréhender la conjoncture

Premier pointLa dynamique mondiale reste limitée
Les chiffres du commerce mondial ont été publiés pour le mois de novembre. Sa progression sur un an est de 2%, soit une progression qui reste en-dessous de ce qui était observé avant la crise de 2008. L’Asie hors Japon est la région la plus pénalisante pour l’évolution des échanges avec une contribution négative. Les Etats-Unis n’ont pas non plus une contribution forte mais elle est positive. La zone Euro et l’Afrique et le Moyen-Orient ont une contribution positive aux échanges

Voir l’article original 1 335 mots de plus

crise-bancaire-comptes-ponction

« Nous le savons, depuis le 1er janvier dans tous les pays de l’Union européenne, une banque en situation de faillite pourra ponctionner les comptes de ses clients afin de se renflouer. La directive BRRD (Bank Recovery and Resolution Directive) est désormais entrée en vigueur, un scandale que nous dénonçons ici depuis 2013. Malheureusement, cette idée – qui n’est rien d’autre qu’un vol légalisé – semble avoir du succès : elle sera sans doute bientôt mise en œuvre en Suisse. Si même la Suisse s’y met…

Et attention ce n’est pas fini : il semble que les Etats-Unis s’engagent sur la même voie ! Le 30 novembre dernier, la banque centrale américaine a pris une décision de la première importance, mais dont les médias ont peu parlé : elle a édicté une nouvelle loi qui supprime un de ses mandats originaux de 1913, celui d’être le prêteur de dernier ressort des banques, GoldBroker vous l’avait signalé. Désormais, comme l’explique CNN, « en fonction de cette nouvelle règle, les banques qui font faillite – ou semblent être en faillite – ne peuvent en aucun cas recevoir de prêts d’urgence de la Fed. »

Mais alors, comment les banques américaines feront-elles en cas de pertes majeures mettant en cause leur existence ? Justement, il ne reste plus beaucoup de possibilités, il n’en reste même qu’une : ponctionner les comptes des clients. C’est précisément ce qui inquiète le blog The Economic Collapse : « Fondamentalement, ce qui arrive, c’est que la responsabilité a été transférée des acteurs bancaires à la banque elle-même pour maintenir sa solvabilité. […] Et si leurs «avoirs» [des créanciers et des actionnaires] ne sont pas assez importants pour sauver la banque, ceux qui détiennent des comptes bancaires privés (les déposants) seront ponctionnés comme nous l’avons déjà vu à Chypre. » Selon The Examiner : « Avec le Dodd-Frank Banking Reform Act, qui permet maintenant aux banques de ré-hypothéquer l’argent et les comptes de leurs propres clients dans le cas d’une crise de liquidité, […] c’est maintenant le public qui fournira les fonds pour sauver les banques lors des futures crises. » D’autant que désormais – scandale supplémentaire – les produits dérivés que détiennent les banques deviennent prioritaires sur les comptes des clients : « En principe, les déposants sont les premiers créanciers d’une banque. Cependant, cela a changé avec le Bankruptcy Act de 2005, qui modifia le statut des dérivés en créances senior donc prioritaire. » (GoldBroker via Web of Bebt Blog).

Europe, Etats-Unis, on parie que la Japon va s’y mettre, si ce n’est déjà fait ? Puis la Chine ? Les pays émergents ne devraient pas manquer de reprendre cette excellente idée… C’est dans la logique des choses, enfin la logique étatique surtout : les Etats sont surendettés, ils ne peuvent plus, comme en 2008, lever plusieurs centaines de milliards pour faire face à une crise financière. D’un autre côté, ils n’ont pas le courage de réformer en profondeur le secteur bancaire (séparation banque de dépôt/banque d’affaire, nette élévation des fonds propres, faire la vérité sur les produits dérivés). Mais ils savent qu’une crise surviendra un jour ou l’autre, les programmes d’assouplissement quantitatif des banques centrales ont généré des bulles mais pas de croissance réelle, le réveil sera douloureux. Aux épargnants de payer, voici la solution ! »

Philippe Herlin, Goldbroker.fr, le 7 janvier 2016

https://olivierdemeulenaere.wordpress.com/2016/01/07/ponction-comptes-bancaires-etats-unis-aussi/#more-35945

A propos Olivier DemeulenaereOlivier Demeulenaere, 50 ans Journaliste indépendant Macroéconomie Macrofinance Questions monétaires Matières premières

 

000000000000000000000000000000

Periscope – BCE, Fed et Emploi US

Le Periscope fait à 1600 est en ligne dans la vidéo ci-dessous.
Philippe Waechter évoque les enjeux de la politique monétaire de la BCE, la stratégie de la Fed et le profil de l’Emploi américain pour le mois de novembre.

Voici 3 graphes que j’évoque dans la vidéo
USA-2015-novembre-emploi-compUSA-2015-Novembre-SalaireUSA-2015-novembre-txEmploi

Le Blog de Philippe Waechter

L’indice ISM du secteur manufacturier n’était pas tombé sous le seuil de 50 depuis novembre 2012. Il avait alors été calculé à 48.9 avant de rebondir à 50 en décembre. L’épisode de novembre 2015 durant lequel l’indice est tombé à 48.6 sera -t-il similaire? C’est la première interrogation.
L’autre question est que cette faiblesse de l’activité manufacturière ne va pas pousser la Fed à agir dans la précipitation. Depuis 1986, la banque centrale américaine n’a jamais remonté son taux de référence lorsque l’ISM manufacturier est en dessous du seuil de 50.
La probabilité de voir la Fed changer de stratégie s’est nettement atténuée après la publication de l’indicateur (inférieure à 50%)
usa-2015-novembre-ism-tx

Voir l’article original 297 mots de plus

Le Blog de Philippe Waechter

Interview sur la politique monétaire américaine publiée sur le site Atlantico.fr
Retrouvez le sur le site ici

Atlantico : La Fed a annoncé qu’elle laisserait inchangé ses taux d’intérêts mais qu’elle pourrait procéder à l’amorce d’un resserrement en décembre. Ce qui a, en partie, pu surprendre les marchés financiers. Cette décision peut-elle est interprétée comme un durcissement de la politique monétaire américaine ?
Philippe Waechter : Lors de la conférence de presse de septembre, la Fed était sortie du jeu alimentant l’idée que toute hausse des taux était potentiellement exclue pour 2015.
En supprimant la référence aux évolutions externes (volatilité des marchés et croissance globale) et en ajoutant une référence à ce qui pourrait être fait lors du prochain meeting, la Fed est revenue dans le jeu. Il n’était pas attendu de changement de politique monétaire lors de cette réunion, il n’y en a pas eu mais la Fed s’est…

Voir l’article original 884 mots de plus

Le Blog de Philippe Waechter

Le chiffre de l’emploi est en net ralentissement depuis le mois d’août. En septembre, 142 000 emplois ont été créés simplement et le chiffre de créations d’août a été nettement révisé à la baisse à 136 000 contre 173 000 initialement annoncé.
Depuis le début de l’année le chiffre moyen de création d’emplois est de 198 000 contre 238 000 en 2014 sur la même période.
Sur le graphe on observe clairement le changement de tendance. Les chiffres de 2015 sont sur les 2 derniers mois nettement en-dessous de ceux de 2014.
Il est cependant clairement trop tôt pour parler de changement de régime.

Voir l’article original 442 mots de plus

Le Blog de Philippe Waechter

Dans sa décision de ne pas augmenter ses taux d’intérêt, la Fed suggère simplement qu’elle préfère agir plus tard que trop tôt. Elle a encore le sentiment, notamment au regard de l’environnement global et du risque qui y est associé, que c’est un peu trop tôt. Un choc sur l’économie globale pourrait modifier la trajectoire de l’économie US et cela la Fed ne le souhaite. Elle préfère que la trajectoire de cette économie soit plus robuste.

Est ce que les conditions auront changé en décembre ? Ou sera t il nécessaire d’attendre 2016? Il est encore trop tôt pour le dire mais la Fed ne semble pas pressée d’agir.

Voir l’article original

Le Blog de Philippe Waechter

Retrouvez le document Perspectives Economiques – Septembre 2015

Ce qu’il faut retenir

  • La dynamique du commerce mondial est réduite. Les échanges sont à un haut niveau mais ils n’accélèrent plus
    Il n’y a pas de moteur fort capable d’entrainer la croissance mondial
    Chaque pays ou zone géographique doit définir par lui-même les moyens de sa croissance en renforçant sa demande interne
    Les politiques économiques seront durablement accommodantes
  • Pas de tensions sur l’appareil productif => inflation basse
  • Pas d’attentes fortes sur les Etats-Unis et l’économie chinoise est en phase d’ajustement durable
  • La zone Euro connait une reprise modérée – Elle ne doit pas hésiter à utiliser l’arme budgétaire pour soutenir sa demande interne
  • Les excès passés (endettement privé) pèsent sur la capacité de tous ces pays à retrouver une allure plus robuste
  • La conséquence majeure de cette dynamique conjoncturelle réduite est la baisse durable du prix des matières premières et du…

Voir l’article original 17 mots de plus

Dans une maison de courtage à Kuala Lumpur, en Malaisie, le 24 août 2015. 

Crise chinoise : les Bourses européennes clôturent en forte baisse, Paris chute de 5,35%

Les investisseurs s’alarment, lundi, des conséquences du ralentissement chinois sur la croissance mondiale.

LIRE: http://www.francetvinfo.fr/monde/asie/direct-inquietes-pour-l-economie-chinoise-les-bourses-europeennes-decrochent_1054549.html#xtor=EPR-51-%5Bdirect-inquietes-pour-l-economie-chinoise-les-bourses-europeennes-decrochent_1054549%5D-20150824-%5Bbouton%5D

°°°

 

Le Blog de Philippe Waechter

L’économie globale manque de perspectives de croissance à moyen terme (voir ici).
Si l’on veut comprendre la dynamique récente des marchés financiers et des matières premières c’est par ce prisme qu’il faut commencer.
Cette perception s’est accentuée récemment avec l’évolution de la situation en Chine. Jusqu’à présent, les autorités chinoises avaient géré le ralentissement de leur croissance avec des mesures internes. Cela s’était traduit notamment par des évolutions rapides de l’endettement des entreprises publiques. Cela n’a fonctionné qu’un temps (voir ici). Le soutien via le marché des actions n’a pas bien fonctionné non plus.

Voir l’article original 604 mots de plus

imageLe projet du Pentagone, dévoilé par le New York Times, vise avant tout à envoyer un message de fermeté à l’attention du Kremlin et à rassurer les pays de l’OTAN qui sont à la frontière russe et s’inquiètent de la guerre en Ukraine.

Si la proposition du Pentagone était validée par la Maison Blanche, les Etats-Unis pourraient déployer jusqu‘à 5 000 hommes et entreposer des armes lourdes, dont des chars dans les 3 pays baltes ainsi qu’en Pologne, en Roumanie en Bulgarie et éventuellement en Hongrie.

Cette force de dissuasion symbolique serait la réponse des Etats-Unis à l’annexion de la Crimée par la Russie en mars 2014 et ce serait la première fois que les Etats-Unis disposeraient d’armes lourdes dans ces pays qui appartenaient à la sphère d’influence soviétique jusqu’en 1991.

Source : http://fr.euronews.com/2015/06/14/les-etats-unis-envisagent-d-etablir-une-presence-militaire-sur-la-frontiere/

00000000000000000000000000000000000000000000000000000000000000
Toutes les actualités
00000000000000000000000000000000000
Pierre Carles* : « En France, c’est l’omerta médiatique sur l’Équateur »

Pierre Carles - D.R

Pierre Carles – D.R

*http://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre_Carles

Pourquoi la politique du président équatorien Rafael Correa, qui va à l’encontre des plans d’austérité et enregistre depuis huit ans des succès économiques, a-t-elle aussi peu d’écho en France ? Bien connu pour son travail de critique des médias, le documentariste Pierre Carles s’est penché sur la question dans son dernier film « Opération Correa Épisode 1 : Les ânes ont soif ».

°°°

Entretien.

Qu’est-ce qui vous a poussé à parler de Rafael Correa ?

À l’origine, Le Monde Diplomatique m’a demandé d’enquêter sur le fait que le journal n’est jamais cité dans les revues de presse radiophoniques, alors qu’il a pourtant le plus grand rayonnement à l’étranger [35 éditions internationales, 19 langues, ndlr]. À côté de ça, le Monde diplomatique a retranscrit la conférence de Rafael Correa du 6 novembre 2013 à la Sorbonne. Je me suis aperçu que ces propos n’avaient pas été repris par les grands médias français. C’était le silence total sur la politique menée depuis huit ans en Équateur. Mes collaborateurs Nina Faure, Aurore Van Opstal, Julien Brygo et Brice Gravelle sont donc allés au contact des responsables d’information français pour les interpeller au sujet de cette omerta médiatique.

Le président Rafael Correa reçu à l'Élysée en 2013 - D.R

Certains journalistes comme Ivan Levaï refusent de traiter ce sujet et d’autres, comme Christophe Barbier, estiment plus subtilement qu’il s’agit d’une pensée trop complexe pour être synthétisée à une heure de grande écoute…

Correa avait toutes les qualités pour être invité dans un grand média : il parle français, possède un certain charisme, il est économiste – non orthodoxe certes, mais reconnu. Et il est à la tête d’un pays qui, selon les standards traditionnels des grands médias, a des résultats économiques supérieurs à ceux de l’Allemagne. On pourrait se dire : « Tiens, il y a d’autres politiques que l’austérité. » Mais non! On répond par des arguments totalement fallacieux : « On ne peut pas traiter ces sujets à 20 heures sur TF1. Les gens n’en veulent pas! » Ivan Levaï a eu une réplique qui a donné son titre au film : « On ne donne pas à boire aux ânes qui n’ont pas soif ». Ça dénote un certain niveau de mépris pour l’auditeur. Et c’est une conception assez étrange de l’information que de fabriquer cette censure préalable.

C’est un peu ce que dit Christophe Barbier aussi, avec d’autres arguments. Ce qui se passe en Équateur va à l’encontre des politiques néo-libérales et reaganiennes que ces éditocrates nous présentent comme inéluctables. Alors ils préfèrent ne pas en parler. C’est un travail de flic de la pensée, destiné à maintenir un ordre établi injuste. Ils n’ont pas intérêt à ce que ça change s’ils veulent maintenir leur position de pouvoir, leurs privilèges, ceux de leurs propriétaires et de la classe dirigeante à laquelle ils appartiennent.

En salle, le film est projeté avec votre court-métrage « J’ai mal à la dette », où l’on voit notamment Susan George (Attac), les économistes Aurélie Trouvé, Jean Gadrey, Bernard Friot, Michel Husson…

Ce court-métrage porte sur le chiffrage de la part illégitime de la dette publique française. Selon le rapport du Collectif pour un Audit Citoyen de la dette publique, 59% de cette dette est illégitime. Elle devrait donc faire l’objet d’un défaut de paiement. À nouveau, il faut lire des médias indépendants pour prendre connaissance de cette idée.

Concrètement, quelles sont les solutions préconisées par les économistes que vous mettez en avant ?

Réguler la finance, les excès des dominants. Ce qui n’est pas très révolutionnaire en soi. Expliquer que la dette est une manière de faire la guerre… sans armée. Quand on endette un pays, on l’occupe. C’est ce qui est arrivé à la Grèce : le taux de pauvreté a augmenté, le chômage a explosé, et le Produit Intérieur Brut (PIB) a chuté de 25%.

Pour que l’entreprise d’occupation financière cesse, il faut opérer un défaut de paiement. Dire qu’une grande partie de la dette a servi des intérêts particuliers, et non la collectivité. En chiffrer la part illégitime. Sur ce point, le Comité de l’annulation de la dette du Tiers-monde (CADTM) recense quatre niveaux, en fonction des ravages commis : part illégale, part illégitime, part odieuse, et part insoutenable. En Grèce, on n’est pas loin de la dette odieuse, qui porte atteinte aux droits fondamentaux des citoyens : se loger, se nourrir…

Il faut établir un rapport de force avec les créanciers qui continuent à ponctionner, pomper, exploiter. Avant, on faisait la guerre pour piller des ressources. Maintenant le pillage se fait de manière plus maline et plus « light ».

Est-ce que les mouvements de gauche radicale, comme le gouvernement de Syriza en Grèce, ou Podemos en Espagne, sont réceptifs à l’expérience équatorienne?

En 2008, l’Équateur a effectué un défaut de paiement sur la dette publique en la considérant comme illégitime. Il n’y a pas de raison pour qu’on ne puisse pas le reproduire ailleurs. Ce n’est pas un hasard si Eric Toussaint, l’un des fondateurs du CADTM, a participé à l’audit de la dette équatorienne et à la commission qui chiffre la part illégitime de la dette publique grecque. Les dirigeants grecs et Podemos regardent de très près comment fait l’Équateur pour rendre sa dette soutenable. Retrouver des marges de manœuvre financière. Injecter une partie de l’argent économisé dans des programmes d’investissement public, dans l’éducation, la santé. Ce que la Grèce ne peut pas faire aujourd’hui, tant qu’elle est confrontée à cette dette insoutenable.

La pression de la dette grecque est exercée par l’Allemagne. Comment l’Équateur s’est-il affranchi des États-Unis ?

Il a bénéficié de l’élection d’Hugo Chavez en 1998, qui a marqué un changement des relations entre une partie de l’Amérique latine et les États-Unis. À son arrivée au pouvoir, Correa a fermé la base étasunienne de Manta, sur la côte pacifique. Officiellement dédiée à la lutte contre le narcotrafic, elle constituait en réalité une ingérence très claire dans la souveraineté du pays. Leurs premières mesures ont donc été de retrouver leur souveraineté en fermant ces bases ou en récupérant les ressources minières pillées par les compagnies pétrolières, dont les profits partaient à l’étranger.

L’Équateur a contracté un important emprunt avec la Chine, qui est devenu son premier investisseur. N’est-ce pas juste une façon de déplacer le problème ?

La différence avec les dettes antérieures, c’est que la Chine n’interfère pas dans la politique du pays. Quand le FMI prête de l’argent, il demande des ajustements structurels. La Troïka et les organismes prêteurs ordonnent à la Grèce des mesures. Le rapport de force n’est pas le même.

L’Équateur a besoin d’argent pour ces projets dans l’éducation, la santé, la sécurité sociale, l’augmentation des salaires. Avec des prêts de la Chine et du Vénézuela, dix milliards de dollars ont également été investis dans une raffinerie géante, la Raffinerie du Pacifique, afin de pouvoir exporter un pétrole raffiné. À terme, il y a une volonté de souveraineté économique et de production locale. Aujourd’hui, l’Équateur, qui exporte son pétrole brut à un prix relativement faible, se retrouve obligé d’en importer pour sa consommation locale, raffiné ailleurs, à un prix plus élevé. La différence va dans des poches étrangères.

Pour autant, peut-on parler de miracle équatorien ?

La Colombie, en guerre civile depuis des dizaine d’années, voit avec envie ce qui se passe chez son voisin. Depuis l’arrivée de Correa, les inégalités entre les 10% les plus riches et les 10% les plus pauvres ont baissé. Des routes ont été construites et réparées. L’État est relativement présent sur l’ensemble du territoire. Il y a des hôpitaux, des dispensaires, des écoles gratuites. C’est le résultat de luttes. Ces avancées impressionnent les pays voisins. Néanmoins, c’est un modèle productiviste et centralisé, ce qui est critiquable.

Qu’est-ce qui lie ces nouveaux états sud-américains, souvent d’inspiration bolivarienne?

Chavez, Correa, Morales ou Kirchner en Argentine sont arrivés au pouvoir de manière différente. Ils se sont entraidés en créant des organismes de coopération importants, se passant des États-Unis. Quand il y a eu des tentatives de coup d’état – au Vénézuela en avril 2002, en Équateur en septembre 2010 – les autres pays se sont montrés solidaires. Pour eux, ce n’est plus possible qu’on remette en place des dictatures de droite appuyées par les États-Unis.

On reproche à ces gouvernements de faire preuve d’autoritarisme, voire d’être des dictatures…

Dans un reportage, Arte avait qualifié Chavez de dictateur quand il a été victime du coup d’état d’avril 2002. C’est un retournement incroyable. Le sujet racontait qu’il avait démissionné. Ce qui était complètement faux. Il y a de la désinformation dans des journaux comme Libération. Paulo Paranagua, responsable du service Amérique latine du Monde est un anti-castriste et anti-chaviste primaire. Si on veut s’informer sur ce qui se passe dans ces pays, il vaut mieux lire Le Monde Diplomatique, l’Humanité ou les articles de Patrick Bèle dans Le Figaro.

On voit dans votre film que Correa a fermé trois chaînes de télévision et une radio en 2008. Son rapport aux médias est controversé

Je ne suis pas sûr que le premier reproche qu’on puisse lui faire soit d’avoir régulé l’audiovisuel en 2013, en inscrivant dans la Constitution une part de 33% de médias publics, 33% de médias privés et 33% de médias communautaires et associatifs. On ferait mieux de s’en inspirer. Une journaliste espagnole a reproché à Correa d’avoir fermé des médias2 appartenant aux banquiers de la Filanbanco, les frères William et Roberto Isaias, en exil à Miami et accusés de détournement de fonds. Elle trouve inconvenant qu’une partie du capital ait été redistribuée aux salariés. Or c’est plutôt une bonne chose que les salariés soient propriétaires de leur outil de travail. Car ces médias ne sont pas neutres : ils appartiennent à des gens qui sont dérangés dans leur business, à des banquiers qui ont pillé le peuple équatorien au moment de la fermeture des banques en 1999. Les intérêts de ces médias détenus par des groupes industriels ne vont pas forcément dans le sens de l’État équatorien.

On ne peut pas dire que tout est rose en Équateur…

Non. Par exemple, les mouvements sociaux qui contestent des aspects de la politique de Correa ne sont pas pris en compte. En avril dernier, à Quito, des manifestations ont dénoncé la politique extractiviste qui consiste à puiser dans les ressources minières et pétrolières pour développer le pays… en occasionnant des ravages environnementaux – et sans qu’il y ait forcément de concertation. On attendrait aussi d’un régime progressiste des mesures envers les femmes, comme la légalisation de l’avortement. Au bout de huit ans, des penchants autoritaires se révèlent et dérangent à la gauche de Correa. Quand on enquêtera sur place, on parlera des avancées mais aussi de ces aspects problématiques.

Il y a également une volonté d’adopter le tout électrique qui n’est pas sans poser problème…

Aujourd’hui, les habitants cuisinent au gaz, ce qui coûte très cher à l’État, qui subventionne les bouteilles de gaz importé. Celui-ci veut généraliser le passage aux plaques à induction, et un programme d’équipement et de subvention est à l’oeuvre. Correa a également lancé la construction de huit barrages hydro-électriques très importants qui devraient, à court terme, permettre au pays d’être autonome en énergie renouvelable. Sur le papier, ça tient la route. Mais ce programme ne tient pas compte des habitudes culturelles des habitants. D’où des résistances et des contestations de pans entiers de la population qui ne se sentent pas associés à cette politique.

Comment avez-vous préparé l’enquête qui doit faire l’objet de cette deuxième partie?

En mars, avec Nina Faure, on a fait un repérage de trois semaines sur le terrain. Voir comment ça se passe. Sentir le pays. Rencontrer des pro-Correa et des opposants de gauche, des déçus. On n’est pas allés voir l’opposition de droite issue de l’oligarchie. On est allés dans la campagne voir d’autres réalités que celles des trois grandes villes de Quito, Cuenca et Guayaquil.

On a une idée, forcément imparfaite, de ce qui fonctionne et de ce qui pose problème. On va essayer de la sortir en début d’année prochaine. Peut-être qu’on l’appellera « Révolution et induction », en référence à ces plaques à induction qui cristallisent à la fois des aspects intéressants et problématiques.

Selon vous, Correa est soutenu par les classes populaires…

En 2013, il a été réélu [pour la troisième fois] au premier tour avec 57% des voix, dans un pays où il n’y a pas d’abstention car le vote est obligatoire. C’est une assise très large. Comme en Bolivie, où Morales a été élu avec 61% des voix au premier tour. Ces gouvernements ont une légitimité populaire énorme. Les gens ont vu les améliorations de leur niveau de vie, avec une retraite supérieure à ce qu’ils avaient avant – quand ils en avaient une. Avant, vous pouviez crever dans un hôpital parce que vous n’aviez pas d’argent! Maintenant les hôpitaux privés ont l’obligation, en cas d’urgence, de vous recevoir, et on peut désormais s’y faire soigner avec la sécurité sociale. Faire des études gratuites. Ces mesures ont amélioré le sort des plus pauvres et énervé les plus riches.

N’y a t-il pas un risque de vous laisser fasciner par le personnage?

Chaque fois qu’on fait des films, on peut se laisser fasciner. Mais on ne travaille pas seul. Le travail collectif permet de limiter ce risque. On présente des versions de travail à un public restreint pour recevoir des critiques, s’améliorer. Les retours critiques ne nous font pas peur. C’est comme ça qu’on fait des films qui tiennent la route.

Pierre Carles - D.R.

En 2012, Correa a donné asile à Julian Assange, le fondateur de Wikileaks, dans son ambassade de Londres. Pourquoi, selon vous?

Peut-être pour un enjeu de politique intérieure. C’était une façon pour Correa, très contesté par l’opposition sur son rapport aux médias, de leur faire un pied de nez en disant : « Je suis un grand défenseur de la liberté d’expression. Je donne l’asile à Julian Assange. » Toujours est-il qu’il fallait avoir le courage de le faire et de se mettre à dos les États-Unis, très fâchés de ne pas pouvoir l’extrader.

En 2013, l’avion d’Evo Morales a été stoppé à Vienne par la France, l’Italie, l’Espagne et le Portugal, car les États-Unis le soupçonnaient de transporter Edward Snowden. Ça a fait un scandale en Amérique latine. Il y a eu des manifestations devant l’ambassade de France à la Paz. Des drapeaux français ont été incendiés. Evo Morales a expliqué qu’il a été séquestré. On a même tenté de fouiller son avion présidentiel, qui bénéficie pourtant d’un statut d’extraterritorialité. C’est une ingérence des États-Unis dans les affaires de ces quatre pays européens, qui se sont comportés comme des vassaux. Tout ça aurait dû faire l’objet d’enquêtes et la Une des journaux. Mais il y a un tel parti-pris pro-américain que c’est passé, en France, comme une lettre à la poste.

Le but est d’étaler ces films jusqu’aux présidentielles 2017, avec un financement participatif…

Le premier épisode a été financé avec très peu. On l’a sorti au cinéma pour le faire circuler et rapporter un peu d’argent. Le deuxième est en train d’être financé par les internautes. Toutes les ressources sont les bienvenues, à condition qu’elles ne nous lient pas. Pas question de recevoir d’argent du gouvernement équatorien. Quant aux chaînes de télévision françaises, l’Équateur n’a pas l’air d’être leur priorité. Et mes films en sont bannis. En dix-sept ans, aucun de mes huit long-métrages n’a été diffusé sur une chaîne de télévision. On n’a pas d’autre choix que d’aller chercher un financement auprès des spectateurs, des internautes.

Est-ce une façon de s’adresser aux futurs candidats de 2017, tout comme le précédent film « DSK, Hollande, etc. » se référait aux élections de 2012?

En 2012, on a voulu montrer à quel point le jeu est faussé. Les grands médias orientent le vote des électeurs, construisent des catégories de gros et de petits candidats, et fabriquent un duo jugé « sérieux ». Ils arrivent à mettre dans la tête des gens qu’il n’y pas d’autres choix possibles que ces deux là, dont les programmes sont en réalité très proches. C’est pour cela que les médias ont promu les candidatures de DSK et François Hollande, tous les deux issus de l’aile droite du Parti Socialiste. Tout en prenant au sérieux la candidature de Nicolas Sarkozy. Le choix proposé, c’était droite-droite et non droite-gauche, comme on l’a fait croire au deuxième tour.

Avant l’élection de mai 2017, on va essayer avec ces films de contribuer à l’enrichissement du débat politique. Faire connaître aux citoyens l’existence d’autres modèles de société. Il ne faut pas compter sur ces grands médias pour nous en informer.

Vous avez participé à l’expérience de Pour lire pas lu / Plan B, « le journal qui mort et fuit » dont le nom est inspiré de votre film « Pas vu pas pris ». Où en est la presse alternative ?

Il y a pas mal de journaux indépendants comme Fakir, CQFD la Décroissance, la Brique, Silence, l’Envolée… Mais pas de radio ou de télé alternative. Pour l’instant, les médias indépendants ne constituent pas une alternative aux médias dominants pour le grand public.

Si on veut qu’il y ait un jour des médias alternatifs, il faudrait déjà que les médias traditionnels aient moins d’espace. Je milite pour une réduction de leur l’espace. Pour la suppression de certaines chaînes et radios hégémoniques. Si on veut voir émerger de véritables radios ou télévisions de gauche, communiste, il faudrait que les médias de droite privés et publics cèdent un peu leur place. Qu’ils cessent de nous asphyxier avec leur pensée néo-libérale. Ce qui passe par des mesures coercitives, parce que si on leur demande ils ne le feront jamais. On en est encore loin. Mais on a vu en Équateur qu’il est possible de réguler le spectre audiovisuel. J’espère que ça sera fait ici un jour.

 

Notes

1 En 2008 les chaînes de télévision Gamavision, TC Television et Cablevision appartenant aux frères Isaias ont été saisies. La radio Sucre a également été fermée

2En 2011, après une plainte de Rafael Correa, quatre dirigeants du journal de droite conservateur El Universo ont été condamnés pour diffamation à trois ans de prison, dont l’éditorialiste Emilio Palacio, frère de l’ancien président Alfredo Palacio, depuis parti aux États-Unis

Julien Le Gros

Julien Le Gros est un journaliste indépendant, spécialisé sur les cultures d’Afrique.
Il a notamment écrit dans pour Jazzman – Jazz magazine, Afriscope, Mondomix.. mais aussi sur Internet avec Africultures, Mondafrique, Tribune 2 l’artiste, International Hip Hop. Il a fait des reportages au Kenya, Cameroun, Côte d’Ivoire, Burkina Faso, Sénégal et récemment en Guinée Conakry sur le virus Ebola.
0000000000000000000000000000000000000000000

Le Blog de Philippe Waechter

Chronique hebdomadaire du 11 Mai

Sur la WebTV de Natixis AM http://bit.ly/Wtv-CHebdo-11Mai-PW

Sur SoundCloud

Voir l’article original

Plusieurs points à relever cette semaine

Le premier est le chiffre de croissance très réduit aux Etats-Unis au premier trimestre. La hausse de l’activité n’a été que de 0.2%, en taux annualisé, très en dessous du consensus (1%) mais très proche des prévisions de la Fed d’Atlanta (0.1%). L’acquis est de 1.4% pour 2015 à la fin du premier trimestre.

USA-2015-T1-PIB-Tendance

lire le verbatim: Ma Chronique du 4 Mai.

Le Blog de Philippe Waechter

Chronique hebdomadaire du 4 Mai

Sur la WebTV de Natixis AM http://bit.ly/WTv-CHebdo-4Mai-PW

Sur SoundCloud

Voir l’article original

Publié le par Philippe WAECHTER

Très intéressante discussion par Ben de la règle de Taylor appliquée à la politique menée par la Federal Reserve américaine.

La règle de Taylor formalisée, en 1993, par l’économiste John Taylor lie le taux des fed funds à l’activité économique (mesurée en écart par rapport au potentiel) et à l’inflation (mesurée en écart à l’objectif de la Fed (2%)). Bernanke montre que cette règle décrit assez bien le profil du taux des fed funds piloté par la Banque centrale.  Taylor indique qu’il y a des écarts significatifs entre le taux observé et le taux calculé selon la règle. Il en conclut que la politique monétaire au début des années 2000 et durant la crise a probablement été trop accommodante.


Néanmoins Bernanke suggère qu’en s’écartant de certaines hypothèses  du papier initial de Taylor, la politique monétaire serait mieux décrite. En modifiant la règle il indique que la Fed a plutôt bien piloté sa politique monétaire y compris dans la période de crise.

Les changements pris en compte par l’ancien président de la Fed sont l’utilisation du taux d’inflation sous-jacent plutôt que le déflateur du PIB pour mesurer l’évolution des prix et une plus grande sensibilité de la politique monétaire à l’évolution de l’activité (le paramètre 1.0 dans le graphe au lieu de 0.5 dans la formule initiale)


En d’autres termes l’économiste Ben Bernanke félicite le président de la Fed Bernanke Ben pour la politique que ce dernier a mis en place.

Au delà de ce point, la discussion notamment sur le caractère automatique d’une règle monétaire que certains républicains voudraient imposer à la Fed est pertinente.  Pour imposer une règle il faudrait que les membres du comité de politique monétaire de la Fed soient d’accord sur le positionnement de l’économie dans le cycle. On constate qu’actuellement ce n’est clairement pas le cas. Les discussions relatives à l’équilibre du marché du travail trahissent ces désaccords. Comment dès lors positionner les paramètres de la règle monétaire à appliquer ? La règle permet de jauger la politique monétaire mais elle ne fixe pas l’état de l’économie à partir duquel elle doit être mise en œuvre.

SOURCE: http://philippewaechter.nam.natixis.com/2015/04/29/leconomiste-ben-bernanke-felicite-bernanke-ben-le-president-de-la-fed/

0000000000000000000000000000000000000

Lucie Robequain / Correspondante à New York
https://i0.wp.com/www.lesechos.fr/medias/2015/04/22/1113634_mcdonalds-poursuit-sa-chute-mais-promet-un-rapide-plan-de-relance-web-tete-02125147239.jpg
  • Les Américains se détournent de McDonald’s au profit d’enseignes plus « responsables ». – Kiyoshi Ota/Bloomberg

    Le bénéfice trimestriel du restaurateur s’est effondré d’un tiers sur un an. Les ventes baissent partout dans le monde.

  • McDonald’s a perdu la recette du succès. La chaîne de restauration rapide a vu son bénéfice trimestriel s’effondrer d’un tiers (33 %) sur un an. Elle accuse une baisse de ses ventes dans toutes les régions du monde (–11 %), y compris aux Etats-Unis (–2,6 %). La descente aux enfers s’est accélérée en mars, avec une baisse de chiffre d’affaires de l’ordre de 4 %. La marque subit une profonde défiance de la part des consommateurs :

    En savoir plus sur http://www.lesechos.fr/industrie-services/services-conseils/02125309587-mcdonalds-poursuit-sa-chute-mais-promet-un-rapide-plan-de-relance-1113634.php?WhtfsW8cMU2BJPDz.99

    —————————–

    LIRE aussi: l‘édito de Charles SANNAT

    « Reprise mondiale : McDonald’s va fermer 900 restaurants en 2015… ! »

    http://www.lecontrarien.com/reprise-mondiale-mac-donalds-va-fermer-900-restaurants-en-2015-28-04-2015-edito

    0000000000000000000000000000000000000000

    Émeutes à Baltimore : état d'urgence et couvre-feu décrétés

    © Les voitures de police, tout comme les commerces, ont été la cible de émeutiers.CHIP SOMODEVILLA / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP

    Depuis lundi soir, les rues des quartiers ouest de Baltimore, réputés les moins sûrs de cette ville du Maryland touchée par la criminalité, ont été le théâtre de scènes de guérilla urbaine. Des manifestants en colère, noyautés par des membres de gangs, ont affronté les forces de l’ordre toute la journée. Le bilan est lourd côté policier, avec pas moins de 15 agents blessés par les jets de projectiles, tandis que 27 arrestations ont été menées. Les manifestants ont mis le feu à certains bâtiments, détruisant les voitures de police et pillant plusieurs boutiques.

    LES TROIS INFOS A RETENIR

    · Freddy Gray, jeune Noir décédé alors qu’il était en détention au commissariat, a été enterré lundi.

    · Des manifestations en soutien de Freddy Gray, noyautées par les gangs, ont dégénéré.

    · 5.500 gardes nationaux sont mobilisés, l’état d’urgence et un couvre-feu ont été décrétés jusqu’à nouvel ordre.

    Quelle est la raison de cette flambée de colère et de violence ?

    Les amateurs de séries-télé connaissent Baltimore à travers la saga The Wire, oeuvre ultra-réaliste plongeant le spectateur dans les arcanes des réseaux de trafic des quartiers populaires de la ville. Outre les affaires de drogue, la série illustre aussi parfaitement la tension raciale qui règne dans cette ville du Maryland touchée par la pauvreté et la ségrégation sociale et géographique.

    Par Barthélémy Gaillard avec AFP

     ***

    lire la suite: http://www.europe1.fr/international/emeutes-a-baltimore-la-garde-nationale-deployee-2439091

    Une voiture de police brûle, le 27 avril 2015,  lors des émeutes à Baltimore
    Une voiture de police brûle, le 27 avril 2015, lors des émeutes à Baltimore – SIPANY/SIPA

    Après l’état d’urgence et le déploiement massif de la garde nationale, la situation s’apaise. Le calme est revenu progressivement à Baltimore dans la nuit de lundi à mardi.

    LIRE: http://www.20minutes.fr/monde/1596851-20150428-etats-unis-retour-calme-progressif-baltimore-apres-nouvelles-emeutes

    000000000000000000000000000000000000

    Toutes les actualités
    0000000000000000000000000000000000000000000000000

    Les services étrangers se servent eux aussi allègrement dans les données volées par la France à ses citoyens et aux internautes étrangers. Selon Le Monde, l’Agence nationale de sécurité américaine (NSA) et son homologue britannique, le GCHQ, s’adressent régulièrement à la DGSE pour récupérer des « blocs » concernant des régions du monde particulièrement surveillées par la France, dont notamment le Sahel.

    Olivier Demeulenaere - Regards sur l'économie

    france surveillance massive« Les services secrets volent « des milliards de données » aux Français avec la plateforme nationale de cryptage et de décryptement (PNCD), selon « Le Monde ».

    C’est bien pire que ce que l’on craignait. Selon les informations du Monde, la France a mis en place depuis 2007 un système de surveillance massive qui dépasse les pires craintes des défenseurs des libertés. La plateforme nationale de cryptage et de décryptement (PNCD), installée « pour l’essentiel » dans les bâtiments du siège de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) à Paris, dispose des plus puissants calculateurs de France et intercepte puis stocke « des milliards de données françaises et étrangères ».

    Gérée par la DGSE, les espions qui assurent la préservation des intérêts français hors du territoire national (en théorie…), la PNCD est aussi une source majeure d’informations pour les autres services de renseignement, tels que la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), mais aussi…

    Voir l’article original 648 mots de plus

    Toutes les actualités
    00000000000000000000000000000000000000000000000000000
    Le 01/04 à 06:44, mis à jour à 15:53
  • Les négociations Lausanne nucléaire iranien franchi date-butoir 31 mars poursuivent qu’il possible d’en préjuger résultat

    Les négociations de Lausanne sur le nucléaire iranien ont franchi la date-butoir du 31 mars et se poursuivent sans qu’il soit possible d’en préjuger le résultat – Brendan Smialowski/AP/SIPA

    Les négociations de Lausanne sur le nucléaire iranien ont franchi la date-butoir du 31 mars, et se poursuivent aujourd’hui.

    Les négociations de Lausanne sur le nucléaire iranien ont franchi la date-butoir du 31 mars et sont entrées ce matin dans leur septième jour consécutif sans qu’il soit possible d’en préjuger le résultat, seuls Téhéran, Pékin et Moscou affichant un certain optimisme. Les discussions se poursuivent donc entre l’Iran et les six grandes puissances impliquées dans les pourparlers (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Allemagne, Royaume-Uni) pour trouver un accord encadrant les activités nucléaires de Téhéran de manière à l’empêcher de se doter de l’arme atomique, en échange d’une levée des sanctions qui lui sont imposées.

    Les pourparlers ont été suspendus durant la nuit et reprendront dans la journée. Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a fait état d’un accord de principe sur toutes les questions clés et ajouté que les négociateurs allaient commencer à rédiger un projet de texte, mais l’information a été démentie par un diplomate proche des pourparlers. Le chef de la diplomatie iranienne Mohammad Javad Zarif a évoqué de bons progrès dans les discussions et il a dit espérer également que les délégations entreraient, mercredi, dans la phase de rédaction d’un projet d’accord. « Je pense que nous avons un large cadre d’entente, mais il reste des points à résoudre », « certains sont assez précis et techniques, et il reste pas mal de travail à faire, mais nous y travaillons et allons continuer de le faire », a résumé, mercredi matin, le secrétaire au Foreign Office Philip Hammond.
    En savoir plus sur http://www.lesechos.fr/monde/afrique-moyen-orient/0204271120856-iran-les-negociations-se-poursuivent-sans-fabius-1107422.php?mER6o6i1HtpZc2XF.99

    000000000000000000000000000000000000000000000000

     

  • Un entretien passionnant du Saker avec Paul Craig Roberts : au menu les groupes d’intérêt privés qui détiennent le pouvoir réel aux Etats-Unis (ce que Peter Scott Dale a appelé l’Etat profond) et surtout le risque, aujourd’hui extrême, d’un conflit nucléaire en Europe et au-delà… 

     paul craig roberts

    « Il y a longtemps déjà que j’avais envie d’interviewer Paul Craig Roberts. J’ai suivi ses articles et ses https://olivierdemeulenaere.files.wordpress.com/2015/03/saker-falcon-drawing.jpginterviews pendant de nombreuses années et chaque fois que je lisais ce qu’il avait à dire, j’espérais avoir un jour le privilège de l’interviewer sur la nature de l’État profond états-unien et l’Empire. Récemment, je lui ai envoyé un message et je lui ai demandé une interview, ce qu’il a très aimablement accepté. Je lui en suis vraiment reconnaissant.

    The Saker

    ———–

    The Saker :  Il est devenu assez évident pour de nombreuses personnes, sinon pour la plupart, que les États-Unis ne sont pas une démocratie ou une république, mais plutôt une ploutocratie dirigée par une petite élite que certains nomment le 1%.  D’autres parlent de l’État profond. Ma première question est donc la suivante : pourriez-vous s’il vous plaît prendre le temps d’évaluer l’influence et le pouvoir de chacune des entités suivantes, l’une après l’autre. En particulier, pouvez-vous spécifier pour chacune d’elles si elle occupe une position dominante en termes de prises de décision, ou une position moyenne dans la mise en œuvre des décisions dans la structure réelle du pouvoir (elles sont répertoriées sans ordre particulier).

    • Réserve fédérale
    • Grandes institutions bancaires
    • Bilderberg
    • Council on Foreign Relations [Conseil des relations internationales]
    • Skull & Bones [Société secrète de l’université de Yale, NdT]
    • CIA
    • Goldman Sachs et grandes banques
    • Les 100 familles (Rothschild, Rockefeller, famille royale néerlandaise, famille royale britannique, etc.)
    • Lobby israélien
    • Francs-maçons et leurs loges
    • Grandes entreprises: grandes sociétés pétrolières, complexe militaro-industriel, etc.
    • D’autres gens ou organisations non cités ci-dessus?

    Qui, quel groupe, quelle entité estimez-vous être vraiment au sommet du pouvoir dans le régime politique actuel aux États-Unis ?

    Paul Craig Roberts : Les États-Unis sont gouvernés par des groupes d’intérêts privés et par l’idéologie néoconservatrice qui affirme que l’Histoire a choisi les États-Unis comme le pays exceptionnel et indispensable, qui a le droit et la responsabilité d’imposer sa volonté au monde.

    A mon avis, les plus puissants des groupes d’intérêts privés sont :

    • Le complexe militaro-sécuritaire
    • Les 4 ou 5 banques gigantesques, trop grandes pour faire faillite, et Wall Street
    • Le lobby israélien
    • L’agrobusiness
    • Les industries d’extraction (pétrole, mines, bois).

    Les intérêts de ces groupes coïncident avec ceux des néoconservateurs. L’idéologie néoconservatrice soutient l’impérialisme financier et militaro-politique, ou son hégémonie.

    Il n’y a pas de presse américaine, écrite ou audiovisuelle, qui soit indépendante. Dans les dernières années du régime Clinton, 90% des médias écrits et audiovisuels étaient concentrés dans six méga-sociétés. Pendant le régime Bush, la radio publique nationale a perdu son indépendance. Donc les médias fonctionnent comme un ministère de la Propagande.

    Les deux partis politiques, les Républicains et les Démocrates, dépendent des mêmes groupes d’intérêts pour leurs fonds de campagne, donc les deux partis dansent pour le même maître.  La délocalisation des emplois a détruit les syndicats et privé les Démocrates des contributions politiques des organisations syndicales. A l’époque, les Démocrates représentaient les travailleurs et les Républicains les patrons d’entreprises.

    La Réserve fédérale est là pour les banques, principalement les grandes. La Réserve fédérale a été créée pour être le prêteur de dernier recours destiné à empêcher que les banques ne fassent faillite à cause d’une ruée aux guichets pour retirer les dépôts. La Fed de New York, qui effectue les interventions financières, a un conseil d’administration constitué des dirigeants des grandes banques. Les trois derniers présidents de la Réserve fédérale étaient des juifs, et l’actuel président est l’ancien directeur de la Banque centrale israélienne. Les juifs sont importants dans le secteur financier, par exemple Goldman Sachs.  Ces dernières années, les secrétaires du Trésor américain et les chefs des agences de régulation financière ont principalement été les cadres bancaires responsables de la fraude et de l’endettement excessif qui a déclenché la dernière crise financière.

    Au XXIe siècle, la Réserve fédérale et le Trésor n’ont servi que les intérêts des grandes banques. Cela s’est fait au détriment de l’économie et de la population. Par exemple, les retraités ne touchent aucun intérêt pendant huit ans pour que les institutions financières puissent emprunter sans frais et faire de l’argent.

    Peu importe la richesse de certaines familles, elles ne peuvent pas rivaliser avec les groupes d’intérêts puissants, comme le complexe militaro-sécuritaire ou Wall Street et les banques. La richesse établie depuis longtemps peut veiller à ses intérêts et certains, comme les Rockefeller,  ont des fondations activistes qui travaillent très probablement main dans la main avec le National Endowment for Democracy pour financer et encourager diverses organisations non gouvernementales (ONG) pro-américaines dans des pays que les États-Unis veulent influencer ou renverser, comme cela s’est passé en Ukraine. Les ONG sont des cinquièmes colonnes états-uniennes et elles agissent sous des noms comme droits humains, démocratie, etc. Un professeur chinois m’a raconté que la Fondation Rockefeller avait créé une université américaine en Chine et servait à organiser des Chinois opposés au régime. A un moment donné, et peut-être encore, il y avait des centaines d’ONG financées par les États-Unis et l’Allemagne en Russie, peut-être jusqu’à un millier.

    Je ne sais pas si les Bilderberg font de même. Il est possible qu’ils soient seulement des gens très riches et qu’ils aient leurs protégés dans des gouvernements qui tentent de défendre leurs intérêts. Je n’ai jamais vu aucun signe des Bilderberg, ou des Mason, ou des Rothschild affectant les décisions du Congrès ou de l’Exécutif.

    D’autre part, le Conseil pour les relations étrangères est influent. Ce conseil est formé d’anciens responsables politiques gouvernementaux et d’universitaires impliqués dans la politique étrangère et les relations internationales. La revue du conseil, Foreign Affairs, est le premier forum de politique étrangère. Quelques journalistes en sont aussi membres. Quand j’ai été proposé pour y adhérer, dans les années 1980, j’ai été blackboulé.

    Skull & Bones est une société secrète de l’université de Yale. Un certain nombre d’universités ont de telles sociétés. Par exemple, l’université de Virginie en a une, et l’université de Géorgie.  Ces fraternités n’ont pas de places ni de pouvoir gouvernemental. Leur influence se limiterait à l’influence personnelle de leurs membres, qui sont généralement les fils et filles des familles de l’élite. A mon avis, ces fraternités existent pour transmettre ce statut d’élite à leurs membres. Elles n’ont pas de fonctions opérationnelles.

    The Saker :  Et les individus ?  Qui sont, selon vous, les gens les plus puissants aux États-Unis aujourd’hui ?  Qui prend la décision stratégique finale, au plus haut niveau ?

    Paul Craig Roberts :  Il n’y a en réalité pas de gens puissants en eux-mêmes. Les gens puissants sont ceux qui ont de puissants groupes d’intérêts derrière eux. Depuis que le secrétaire à la Défense a privatisé une grande partie de l’armée en 1991, le complexe militaro-sécuritaire a été extrêmement puissant, et son pouvoir est encore amplifié par sa capacité à financer des campagnes politiques et par le fait que c’est une source d’emploi dans de nombreux États. Les dépenses du Pentagone sont essentiellement contrôlées par des entrepreneurs de la défense.

    The Saker :  J’ai toujours cru que, sur le plan international, des organisations comme l’Otan, l’Union européenne ou toutes les autres n’étaient qu’une façade, et que la véritable alliance qui contrôle la planète sont les pays membres du réseau Echelon : États-Unis, Royaume-Uni, Canada, Australie et Nouvelle-Zélande, aka AUSCANNZUKUS (ils sont aussi appelés Anglosphère ou les Cinq Yeux), avec les États-Unis et le Royaume-Uni comme partenaires principaux, tandis que le Canada, l’Australie et la Nouvelle-Zélande sont les partenaires juniors, ici. Est-ce que ce modèle est correct ?

    Paul Craig Roberts : L’Otan était une création des États-Unis prétendument pour protéger l’Europe d’une invasion soviétique. Sa raison d’être a disparu en 1991.  Aujourd’hui, l’Otan offre une couverture à l’agression états-unienne et fournit des mercenaires pour l’Empire américain. La Grande-Bretagne, le Canada, l’Australie sont de simples États vassaux, tout comme le sont l’Allemagne, la France, l’Italie, le Japon et le reste. Il n’y a pas de partenaires ; seulement des vassaux. C’est l’empire de Washington, et de personne d’autre.

    Les États-Unis favorisent l’Union européenne, parce qu’elle est plus facile à contrôler que les différents pays.

    The Saker : Il se dit souvent qu’Israël contrôle les États-Unis. Chomsky, et d’autres, affirment que ce sont les États-Unis qui contrôlent Israël. Comment caractériseriez-vous les relations entre Israël et les États-Unis – est-ce que c’est le chien qui remue la queue ou la queue qui fait bouger le chien ?  Diriez-vous que le lobby israélien contrôle totalement les États-Unis ou y a-t-il encore d’autres forces capables de dire non au lobby israélien et d’imposer leur propre programme ?

    Paul Craig Roberts :  Je n’ai jamais vu aucune preuve que les États-Unis contrôlent Israël. Toutes les preuves montrent qu’Israël contrôle les États-Unis, mais seulement sa politique au Moyen-Orient. Ces dernières années, Israël ou le lobby israélien a été en mesure de contrôler ou de bloquer les nominations universitaires aux États-Unis ainsi que la titularisation et les nominations de professeurs considérés comme critiques à l’égard d’Israël.  Israël a réussi à bloquer des titularisations et des nominations dans des universités catholiques et d’État. Israël peut aussi bloquer certaines nominations à la présidence et a une grande influence sur la presse écrite et la télévision.  Le lobby israélien a aussi beaucoup d’argent pour les fonds des campagnes politiques et ne manque jamais de limoger les représentants et les sénateurs américains considérés comme critiques à l’égard d’Israël. Le lobby israélien a réussi à atteindre une femme noire, Cynthia McKinney, dans son district électoral noir, et à empêcher sa réélection.  Comme l’a dit l’amiral Tom Moorer, chef des opérations navales et président du Comité des chefs d’état-major interarmées: «Aucun président américain ne peut résister à Israël.» L’amiral Moorer n’a même pas pu obtenir une enquête officielle sur l’attaque meurtrière d’Israël contre l’USS Liberty en 1967.

    Quiconque critique la politique d’Israël, même de manière utile, est qualifié d’antisémite.

    Dans la politique, les médias et les universités américaines, c’est une accusation mortelle. Vous pourriez aussi bien être frappé par un missile hellfire.

    The Saker :  Lesquelles des douze entités de pouvoir dont j’ai fait la liste ci-dessus ont, à votre avis, joué un rôle clé dans la planification et l’exécution du coup monté  du 11 septembre ?  Après tout, il est difficile d’imaginer que cela a été planifié et préparé entre l’investiture de GW Bush et le 11 septembre – cela doit avoir été préparé pendant les années de l’administration Clinton. N’est-il pas vrai que l’attentat d’Oklahoma City était une répétition pour 9/11 ?

    Paul Craig Roberts : A mon avis, 9/11 était le produit des néoconservateurs, dont nombre d’entre eux sont des alliés juifs d’Israël, de Dick Cheney, et d’Israël. Son objectif était de fournir le nouveau Pearl Harbour dont les néoconservateurs disaient qu’il était nécessaire pour lancer leurs guerres de conquête au Moyen-Orient.  Je ne sais pas si c’était prévu depuis longtemps, mais Silverstein [propriétaire des tours du World Trade Center, NdT] en faisait visiblement partie et il avait acheté le World Trade Center très peu de temps avant le 11 septembre.

    Quant à l’attentat contre le Bâtiment fédéral Alfred P. Murrah, à Oklahoma City, le général Partin, de l’US Air Force, expert en munitions dans ce corps d’armée, a préparé un rapport d’expert prouvant indubitablement que le bâtiment a explosé de l’intérieur et que le camion piégé était un leurre. Le Congrès et les médias ont ignoré ce rapport. Le bouc émissaire, McVeigh,  était déjà désigné, et c’était la seule histoire autorisée.

    The Saker :  Pensez-vous que les gens qui dirigent aujourd’hui les États-Unis réalisent qu’ils sont sur une trajectoire de collision avec la Russie, qui pourrait conduire à la guerre thermonucléaire ?  Si oui, pourquoi prendraient-ils un tel risque ? Croient-ils vraiment qu’au dernier moment la Russie va flancher et céder, ou croient-ils réellement qu’ils peuvent gagner une guerre nucléaire ?  N’ont-ils pas peur que dans une conflagration nucléaire avec la Russie ils perdent tout ce qu’ils ont, y compris leur pouvoir et même leur vie ?

    Paul Craig Roberts : Je suis aussi perplexe que vous. Je pense que Washington est perdu dans l’orgueil et l’arrogance et qu’il est plus ou moins fou. En outre, il est convaincu que les États-Unis peuvent gagner une guerre nucléaire avec la Russie. Un article paru dans Foreign Affairs vers 2005 ou 2006 arrivait à cette conclusion.  La croyance dans la possibilité de gagner une guerre nucléaire a été stimulée par la foi dans les défenses anti-missiles balistiques. L’argument est que les États-Unis peuvent toucher la Russie tellement fort dans une première frappe préventive que celle-ci ne riposterait pas, de peur d’un second coup.

    The Saker :  Comment évaluez-vous l’état de santé présent de l’Empire ?  Pendant de nombreuses années, nous avons vu des signes évidents de déclin, mais il n’y a pas encore d’effondrement visible. Croyez-vous qu’un tel effondrement est inévitable et, si non, comment pourrait-il être évité ?  Verrons-nous le jour où le dollar américain deviendra soudain sans valeur ou un autre mécanisme précipiter la chute de cet Empire ?

    Paul Craig Roberts :  L’économie états-unienne a été vidée de sa substance. Il n’y a pas eu de véritable augmentation du revenu familial médian depuis des décennies.  Alan Greenspan, lorsqu’il était président de la Fed, a recouru à l’expansion du crédit à la consommation pour compenser l’absence d’augmentation du revenu des consommateurs, mais la population est maintenant trop endettée pour s’endetter davantage.  Il n’y a donc rien pour stimuler l’économie. Donc il y a eu tellement d’emplois dans la fabrication et les services professionnels négociables, comme l’ingénierie informatique, qui ont été délocalisés à l’étranger, que la classe moyenne a diminué.  Les diplômés de l’université ne peuvent pas avoir un emploi qui leur permette une vie indépendante. Donc ils ne peuvent pas fonder une famille, acheter des maisons, des appareils, des meubles et des accessoires pour la maison. Le gouvernement prend des mesures pour maintenir une inflation basse sans mesurer l’inflation, et un chômage bas sans mesurer le chômage.  Les marchés financiers sont truqués et l’or est maintenu artificiellement en baisse malgré une augmentation de la demande, grâce à la vente à découvert sur les marchés à terme. C’est un château de cartes qui a résisté plus longtemps que je ne le pensais. Apparemment, le château de cartes peut tenir debout jusqu’à ce que le reste du monde cesse de maintenir le dollar US comme réserve.

    Peut-être l’empire a-t-il infligé trop de stress à l’Europe en l’impliquant dans un conflit avec la Russie. Si l’Allemagne, par exemple, se retirait de l’Otan, l’empire s’effondrerait, ou si la Russie pouvait avoir l’illumination de financer la Grèce, l’Italie et l’Espagne en échange de leur sortie de l’euro et de l’Union européenne, l’empire subirait un coup fatal.

    Ou alors la Russie pourrait dire à l’Europe qu’elle n’aura pas le choix d’épargner les capitales européennes avec des armes nucléaires maintenant qu’elle a rejoint les États-Unis pour lui faire la guerre.

    The Saker :  La Russie et la Chine ont fait quelque chose d’unique dans l’histoire et elles sont allées au-delà de la manière traditionnelle de former une alliance : elles ont accepté de devenir interdépendantes – on pourrait dire qu’elles ont convenu d’une relation symbiotique. Croyez-vous que ceux qui sont chargés de l’Empire ont compris le mouvement tectonique qui vient de se produire ou s’enfoncent-ils simplement dans un déni profond parce que la réalité leur fait trop peur ?

    Paul Craig Roberts :  Stephen Cohen dit qu’il n’y a tout simplement pas de discussion sur la politique étrangère. Il n’y a pas de débat. Je pense que l’empire pense que cela peut déstabiliser la Russie et la Chine et que c’est la raison pour laquelle Washington a des révolutions de couleur en cours en Arménie, au Kirghizstan et en Ouzbékistan. Comme Washington est déterminé à empêcher la montée d’autres pouvoirs et est perdu dans l’orgueil et l’arrogance, il croit probablement que cela réussira. Après tout, l’Histoire a choisi Washington.

    The Saker :  A votre avis, les élections présidentielles ont-elles encore de l’importance et, si oui, quel est votre meilleur espoir pour 2016 ?  J’ai personnellement très peur de Hillary Clinton dont je vois qu’elle est une personne exceptionnellement dangereuse et carrément mauvaise, mais avec l’influence néocon actuelle chez les Républicains, pouvons-nous vraiment espérer qu’un candidat non néocon puisse remporter l’investiture du GOP (Parti Républicain) ?

    Paul Craig Roberts :  La seule élection présidentielle qui pourrait avoir de l’importance serait si le président élu avait un fort mouvement derrière lui. Sans un mouvement, le président n’a aucun pouvoir indépendant et personne à désigner qui exécutera ses ordres.  Reagan avait quelque chose comme un mouvement, juste assez pour que nous soyons en mesure de traiter la stagflation malgré l’opposition de la CIA et du complexe militaro-sécuritaire.  En plus, Reagan était très vieux et il venait d’une époque où le président avait du pouvoir et il agissait en conséquence.

    The Saker :  Qu’en est-il des forces armées ?  Pouvez-vous imaginer un président du Comité des chefs d’état-major interarmées (JCS) disant : « Non, Monsieur le Président, c’est fou, nous ne le ferons pas » ou attendez-vous des généraux qu’ils obéissent à tous les ordres, y compris le déclenchement d’une guerre nucléaire contre la Russie ?  Avez-vous un espoir quelconque que l’armée des États-Unis puisse intervenir et stopper les fous actuellement au pouvoir à la Maison Blanche et au Congrès ?

    Paul Craig Roberts :  L’armée américaine est une créature de l’industrie de l’armement. Le but, en devenant général, est d’être qualifié comme consultant pour l’industrie de la défense ou devenir un cadre dirigeant ou de faire partie du comité d’une entreprise de la défense. L’armée sert de vivier pour des carrières après la retraite, quand les généraux font beaucoup d’argent. L’armée américaine est totalement corrompue. Lisez le livre d’Andrew Cockburn, Kill Chain.

    The Saker :  Si les États-Unis marchent délibérément sur le sentier de la guerre avec la Russie – que devrait faire la Russie ?  Est-ce que la Russie devrait céder et accepter qu’être soumis est une option préférable à une guerre thermonucléaire ou devrait-elle résister et donc accepter la possibilité d’une guerre thermonucléaire ?  Croyez-vous qu’une démonstration de force délibérée et forte de la part de la Russie pourrait dissuader une attaque américaine ?

    Paul Craig Roberts : Je me suis souvent posé cette question. Je ne peux pas dire que je connais la réponse. Je pense que Poutine est suffisamment humain pour se rendre plutôt que de participer à la destruction du monde, mais Poutine doit répondre à d’autres à l’intérieur de la Russie et je doute que les nationalistes seraient favorables à une reddition.

    A mon avis, je pense que Poutine devrait se concentrer sur l’Europe et lui faire prendre conscience que la Russie s’attend à une attaque américaine et qu’elle n’aura pas d’autre choix que de faire disparaître l’Europe en réponse. Poutine devrait encourager l’Europe à sortir de l’Otan afin d’empêcher la Troisième Guerre mondiale.

    Poutine devrait aussi s’assurer que la Chine comprend qu’elle est ressentie par les États-Unis comme la même menace que la Russie et que les deux pays ont besoin de s’unir.  Peut-être que si la Russie et la Chine unissaient leurs forces pour une alerte nucléaire, pas la plus élevée, mais à un niveau élevé qui ferait reconnaître la menace américaine et communiquerait cette menace au monde, les États-Unis pourraient être isolés.

    Peut-être que si la presse indienne, la presse japonaise, la presse française et allemande, la presse britannique, la presse chinoise et la presse russe commençaient à rapporter que la Russie et la Chine se demandent si elles vont subir une attaque nucléaire préventive de Washington, le résultat serait d’empêcher l’attaque.

    Pour autant que je puisse parler de mes nombreux entretiens avec la presse russe, il n’y a pas de conscience russe de la doctrine Wolfowitz. Les Russes pensent qu’il y a une sorte de malentendu sur les intentions russes. Les médias russes ne comprennent pas que la Russie est inacceptable, parce qu’elle n’est pas un vassal des États-Unis. Les Russes croient toutes les conneries occidentales sur la liberté et la démocratie et ils croient qu’ils manquent des deux mais qu’ils font des progrès. En d’autres termes, les Russes n’ont aucune idée qu’ils sont visés pour être détruits.

    The Saker :  Quelles sont, à votre avis, les racines de la haine de tant de membres des élites états-uniennes à l’égard de la Russie ?  Est-ce que c’est seulement un vestige de la guerre froide, ou y a-t-il une autre raison à la russophobie quasi universelle au sein des élites états-uniennes ?  Même pendant la guerre froide, il était difficile de savoir si les États-Unis étaient anti-communistes ou antirusses. Y a-t-il quelque chose dans la culture russe, la nation ou la civilisation, qui déclenche cette hostilité et, si oui, qu’est-ce que c’est ?

    Paul Craig Roberts : L’hostilité à l’égard de la Russie remonte à la doctrine Wolfowitz :

    « Notre premier objectif est d’empêcher la réémergence d’un nouveau rival, que ce soit sur le territoire de l’ancienne Union soviétique ou ailleurs, qui constituerait une menace sur l’ordre [international] équivalente à celle posée auparavant par l’Union soviétique. C’est une considération dominante qui sous-tend la nouvelle stratégie de défense régionale et qui exige que nous nous efforcions d’empêcher toute puissance hostile de dominer une région dont les ressources pourraient, sous contrôle consolidé, suffire à produire l’énergie mondiale. »

    Pendant que les États-Unis se concentraient sur leurs guerres au Moyen-Orient, Poutine a redressé la Russie et bloqué l’invasion de la Syrie et le bombardement de l’Iran projetés par Washington.  Le premier objectif de la doctrine néocon a été violé. La Russie devait être remise à l’ordre. C’est l’origine de l’attaque de Washington contre la Russie. Les médias états-uniens et européens dépendants et captifs répètent simplement la menace russe au public, qui est insouciant et mal informé autrement.

    Le délit de la culture russe est là aussi – la morale chrétienne, le respect de la loi et de l’humanité, la diplomatie au lieu de la coercition, les mœurs sociales traditionnelles – mais tout ça est à l’arrière-plan. La Russie (et la Chine) sont haïes car elles sont le miroir qui reflète l’hybris de Washington, sa puissance unique et unilatérale. C’est ce miroir qui conduira à la guerre.

    Si les Russes et les Chinois ne se préparent pas à une attaque nucléaire préventive de Washington, ils seront détruits.

    Traduit par Diane, relu par jj pour le Saker Francophone

    Lire aussi :

    La Russie menacée de guerre par les Etats-Unis (« Russia under attack »)

    Quelques rappels :

    Stephen Cohen : La guerre entre l’Otan et la Russie est une réelle possibilité

    L’OTAN, un danger pour la paix mondiale (I. Wallerstein)

    Michel Raimbaud, ambassadeur de France : « Les Etats-Unis n’ont qu’une logique : celle du chaos »

    Etats-Unis : un projet de loi pour renverser Poutine

    0000000000000000000000000000000000000000000000000000

    ukraineOn ne devrait plus se bercer d’illusions sur les intentions des dirigeants américains : ils veulent la guerre. Une guerre qui doit se dérouler sur le Vieux Continent et qui doit entraîner le plus d’Européens possible dans une confrontation militaire avec la Russie. Les Ukrainiens, sauf un grand sursaut des masses populaires, devraient se résigner à voir leur pays servir durablement de champ de bataille à ce conflit des grandes puissances dont les enjeux leur échappent, depuis qu’ils ont perdu le contrôle des manifestations « Place Maïdan », un soir de février 2014.

    De l’Euro Maïdan à l’escalade militaire

    En tout cas, les derniers développements aux Etats-Unis ne sont guère rassurants. Un an après les manifestations de l’EuroMaïdan, odieusement dévoyées par « des atlantistes  », les États-Unis ont officialisé la décision d’envoyer en Ukraine quelques 600 parachutistes appartenant à la 173èmebrigade aéroportée. L’annonce a été faite…

    Originally posted on Under the gray line:

    Voir l’original 960 mots de plus

    000000000000000000000000000000000000000000000


    %d blogueurs aiment cette page :