Archives de la catégorie ‘Terrorisme’

Le hasard des recherches fait parfois tomber sur de très beaux textes.  Ou des textes-clés, ceux qui « relient les points » (« connecting the dots » ) comme disent si bien les américains. 

Celui signé  et intitulé « Gun under glass », paru le 13 mars 2018 dans le magazine Oxford American (pour son numéro 100), est un de ceux-là, c’est pourquoi j’ai choisi de vous en montrer le maximum, car ce qu’il décrit est une affaire historique, qui n’a été résolue que trente ans plus tard.  Mais c’est aussi un texte qui va vous révéler un étonnant détail, qui prend aujourd’hui une toute autre dimension.  Celui du nom d’un entreprise très spéciale, qui a eu plusieurs rendez-vous importants avec l’histoire comme on va le voir…  Le titre du texte peut paraître obscur au premier chef.  Ce « fusil sous verre », c’est en effet l’arme d’un crime, désormais exposée dans un musée de la lutte pour l’émancipation des noirs.

Nota :  à ceux qui pourraient penser récupérateur l’association de la catastrophe du vol MH-370 dans le titre de cette longue série, je rappelle qu’à l’origine il y a la forte suspicion émise par l’un des parents de victimes françaises sur la possibilité que le Boeing 777 incriminé ait pu avoir eu affaire à un trafic de ce genre, ou à une bavure militaire liée à ce trafic.  La série a débuté ici

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MH370 (19) : Century Arms, plusieurs rendez-vous avec l’histoire, le second et le troisième, à Paris

L’histoire de l’arme disparue, puis retrouvée trente ans plus tard pour un procès ayant marqué l’histoire du pays, nous a mené à un bien étrange firme US, importatrice d’armes des anciens pays soviétiques et dispatchées à nouveau un peu partout dans le monde grâce à l’aide d’une CIA fort intéressée par ces entreprises privées capables de lui servir de paravent.  Mais avant même d’alimenter l’Amérique du Sud ou Centrale, pour effectuer des coups tordus, la même société a été étroitement mêlée à une autre page importante de l’histoire contemporaine américaine, dans des circonstances où il devient difficile d’invoquer aujourd’hui le seul hasard… il est temps en effet de dévoiler le « jeu » derrière lequel se cache le « pion » Century Arms…. (cf Bob Dylan, voir l’épisode précédent).  Ce jeu sinistre mène aussi en effet et hélas, aussi, à… Paris.

Nota :  à ceux qui pourraient penser récupérateur l’association de la catastrophe du vol MH-370 dans le titre de cette longue série, je rappelle qu’à l’origine il y a la forte suspicion émise par l’un des parents de victimes françaises sur la possibilité que le Boeing 777 incriminé ait pu avoir eu affaire à un trafic de ce genre, ou à une bavure militaire liée à ce trafic.  La série a débuté ici

Vous avez bien sûr retenu de l’épisode précédent que Empire Wholesale Sporting Goods LTD, l’entreprise canadienne des débuts de Sucher, avait elle aussi importé tout un lot de carabines « italiennes », dont la très connue Mannlicher-Carcano M91/38. Mais pas celle portant le numéro C2766, impliquée dans l’assassinat de John Kennedy en 1963 à Dallas.

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MH370 (19)

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MH370 (20): « une guerre où vous voulez » qui mène à Paris

Des brokers américains fournissant des armées entières, le roi était à l’évidence Sam Cummings (il est mort en 1998… à Monaco, fortune faite).  J’ai déjà expliqué qui il était dans ma série sur l’assassinat de Kennedy (à l’épisode 7). Il s’était lui-même raconté en 1979 dans un ouvrage, en se donnant le beau rôle bien sûr.  L’homme s’était vanté de pouvoir fournir une armée entière à partir des gigantesques stocks qu’il avait patiemment amoncelés.  C’est donc chez lui que les contras vont se fournir naturellement, en échangeant de la drogue contre des armes, ce que la CIA savait, donc, obligatoirement.  Un employé de Century Arms et de son patron « Manny » Weigensberg, cité à plusieurs reprises dans notre enquête (cf les deux épisodes précédents) avait avoué ces liens dans un entretien sidérant dont a retrouvé la trace… celui qui relie la firme canadienne aux livraisons d’armes à la CIA.  Vingt ans plus tard, on retrouvera le même circuit que celui qu’il avait décrit, avec un interception de container rempli de plus de 3000 Kalachnikovs, en Italie, cette fois… dans un fief de la ‘Ndrangheta, une transaction dans laquelle était apparu un autre intermédiaire israélien. 

Des brokers américains fournissant des armées entières, le roi était à l’évidence Sam Cummings (il est mort en 1998… à Monaco, fortune faite).  J’ai déjà expliqué qui il était dans ma série sur l’assassinat de Kennedy (à l’épisode 7). Il s’était lui-même raconté en 1979 dans un ouvrage, en se donnant le beau rôle bien sûr.  L’homme s’était vanté de pouvoir fournir une armée entière à partir des gigantesques stocks qu’il avait patiemment amoncelés.  C’est donc chez lui que les contras vont se fournir naturellement, en échangeant de la drogue contre des armes, ce que la CIA savait, donc, obligatoirement.  Un employé de Century Arms et de son patron « Manny » Weigensberg, cité à plusieurs reprises dans notre enquête (cf les deux épisodes précédents) avait avoué ces liens dans un entretien sidérant dont a retrouvé la trace… celui qui relie la firme canadienne aux livraisons d’armes à la CIA.  Vingt ans plus tard, on retrouvera le même circuit que celui qu’il avait décrit, avec un interception de container rempli de plus de 3000 Kalachnikovs, en Italie, cette fois… dans un fief de la ‘Ndrangheta, une transaction dans laquelle était apparu un autre intermédiaire israélien. 

Nota :  à ceux qui pourraient penser récupérateur l’association de la catastrophe du vol MH-370 dans le titre de cette longue série, je rappelle qu’à l’origine il y a la forte suspicion émise par l’un des parents de victimes françaises sur la possibilité que le Boeing 777 incriminé ait pu avoir eu affaire à un trafic de ce genre, ou à une bavure militaire liée à ce trafic.  La série a débuté ici

Sam Cummings, alias « une guerre où vous voulez »

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MH370 (20)

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MH370 (21) : Gander, ou l’horreur manipulée

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Le 2 avril 2011, à la suite d’une longue enquête sur les vols d’avions emportant de la cocaïne, dont certains avaient aussi transporté des armes, dans la série Coke en stock (XXXIII), je m’étais intéressé à un crash passé inaperçu, historiquement.  Malgré l’horreur de ce qu’on avait entrevu, à savoir les cadavres carbonisés de 250 soldats américains, exposés dans une salle dans leur sac mortuaire.  Des images vite retirées des bandes d’actualité.  La chose militaire sait aussi s’y prendre médiatiquement pour faire taire les curieux.  Des militaires extraits des décombres d’un avion civil.  A l’époque, je ne possédais pas toutes les informations que je viens de vous décrire dans les épisodes précédents.  Ce crash en fait, lui aussi, donc, « connect the dots » et révèle que, derrière lui, c’était bien une livraison déguisée d’armes, liée aux Contras, ce que l’on avait à l’époque déjà fortement soupçonné.  La CIA était donc capable en 1985 de dissimuler les raisons de la disparition de 250 passagers, ce qui aujourd’hui résonne de façon fort inquiétante dans cette série qui tente d’élucider une autre disparition d’avion…   Il convient donc de relire ce texte prémonitoire et non retouché, rédigé il y a sept ans déjà (seules de nouvelles photos ont été ajoutées).

Nota : à ceux qui pourraient penser récupérateur l’association de la catastrophe du vol MH-370 dans le titre de cette longue série, je rappelle qu’à l’origine il y a la forte suspicion émise par l’un des parents de victimes françaises sur la possibilité que le Boeing 777 incriminé ait pu avoir eu affaire à un trafic de ce genre, ou à une bavure militaire liée à ce trafic.  La série a débuté ici

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MH370 (21)

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MH-370 (22) : « ce bon vieux Jim »

Ce sont les catastrophes aériennes qui nous ont beaucoup appris, en fait, en révélant le contenu surprenant de certains avions tombés au sol.  Notamment ceux à répétition d’une entreprise américaine appelée Kalitta, dont un 747 avait failli provoquer une catastrophe majeure en 2008 à Bruxelles.  Mais aussi d’autres, dont celles dirigées par Jim et Sunny Neff, vétérans de la CIA et de Southern Air (revendue en 2007), ou de Flying Tigers et Air Cal à la tête également de Global Air et de  Nordic Global Airlines (et auparavant de Western Global Airlines).  C’est un de ces vieux MD 11 qui va nous intéresser, celui aperçu fort discret sur l’aérodrome de Rijeka, le troisième port pour le trafic en Croatie.  Nous ramenant une nouvelle fois à la fourniture balkanique des armes légères, celle que l’on redécouvre constamment sans savoir l’empêcher semble-t-il.  Ou sans vouloir vraiment l’en empêcher… aux dernières nouvelles, il traînerait toujours entre 3 et 6 millions d’armes dans la région !

Nota : à ceux qui pourraient penser récupérateur l’association de la catastrophe du vol MH-370 dans le titre de cette longue série, je rappelle qu’à l’origine il y a la forte suspicion émise par l’un des parents de victimes françaises sur la possibilité que le Boeing 777 incriminé ait pu avoir eu affaire à un trafic de ce genre, ou à une bavure militaire liée à ce trafic.  La série a débuté ici

Remonter la filière d’origine des armes après un massacre est plein d’enseignements.  Les attentats de Paris nous on fait retrouver la filière de Zastava des Kalachnikov.  Les pistolets Tokarev M57 de 7,62 venus de Serbie ont aussi été importés aux USA par Century Arms International, comme leurs collègues M70 en calibre 9 mm.  Des Tokarev qui ont atterri ensuite chez Koulibaly, fournis par Claude Hermant, comme on le sait.

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MH370 (22)

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L'ONUDC et l'OACI signent un partenariat pour renforcer la sécurité des aéroports contre le crime et les menaces terroristes. Photo: ONUDC2 mai 2018 – Le Directeur exécutif de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), Yury Fedotov, et le Secrétaire général de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI),Fang Liu, ont signé, aujourd’hui, un mémorandum d’accord afin de renforcer la sécurité des systèmes de transports aériens internationaux contre les réseaux transnationaux de criminalité organisée et contre les groupes terroristes.

« Ce partenariat entre l’ONUDC et l’OACI peut aider à renforcer les aptitudes des forces de l’ordre à détecter et intercepter les drogues, les produits illicites et les criminels, en particulier pour les équipes travaillant dans les aéroports des pays d’origine, de transit et de destination « , a déclaré M. Fedotov.

« Ceci est essentiel car les trafiquants et les passagers à hauts risques cherchent à exploiter de nouveaux modes de transport pour des activités criminelles. Le nombre toujours croissant de passagers et la connectivité grandissante posent de nouveaux défis à la lutte contre l’envoi de drogues et d’autres marchandises illégales, que ce soit par fret aérien, par avion privé ou par colis postal et express. »

Le Dr Liu, Secrétaire général de l’OACI, a déclaré : « Soutenir la mise en œuvre de pratiques et de procédures visant à protéger l’aviation des actes illicites dirigé s contre cette dernière, en plus de l’abus du trafic illicite, des menaces sécuritaires et du terrorisme, est l’une des principales priorités à atteindre grâce à ce protocole d’accord. Il est essentiel que nous favorisions une culture de la responsabilité collective ainsi que des réponses plus efficaces et plus collaboratives face à ces types de menaces, tout en facilitant l’autorisation de voyager pour les passagers à faibles risques. »

Le Mémorandum vise à élaborer un cadre opérationnel commun pour permettre une meilleure coordination des programmes et des activités, en ce qui concerne le transport de passagers et de marchandises.

Cela comprend un travail commun avec l’OACI dans le cadre de l’initiative du Programme mondial de contrôle des conteneurs de l’ONUDC et de l’OMD – Air (CCP-Air). En utilisant une méthodologie développée pour les frontières terrestres et les ports, CCP-Air aide à prévenir le détournement du système de transport aérien international en établissant des unités inter-agences dans les aéroports afin d’identifier les expéditions à hauts risques. CCP-Air est actuellement actif dans dix pays.

Le Mémorandum renforcera également la coopération dans le cadre du Projet de communication aéroportuaire (AIRCOP) géré et mis en œuvre par l’ONUDC, INTERPOL et l’Organisation mondiale des douanes (OMD). AIRCOP travaille avec des pays afin d’établir et de renforcer les capacités des Cellules aéroportuaires anti-trafic. Ces équipes rassemblent et partagent des renseignements, notamment des données d’information préalable sur les voyageurs et des dossiers passagers. Sur cette base, elles profilent, ciblent et interceptent les trafiquants criminels et les passagers à hauts risques, y compris les combattants terroristes étrangers.

Muni de 22 équipes spéciales actuellement opérationnelles, d’une douzaine d’autres à venir en 2018-2019 et d’un vaste réseau de pays partenaires et d’institutions, AIRCOP a, jusqu’à présent, permis la saisie de sept tonnes de cocaïne, près de deux tonnes de méthamphétamine, plus de sept tonnes de médicaments illégaux et contrefaits et 1,5 tonne d’articles liés au trafic d’espèces sauvages. Sept victimes de la traite d’êtres humains et huit combattants terroristes étrangers potentiels ont également été identifiés.

source:

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Objectifs de la conférence

Le président de la République conclura, le 26 avril, à 17h30, une conférence internationale, dont il a pris l’initiative, sur la lutte contre le financement d’Al-Qaïda, de Daech et des groupes et individus affiliés à ces organisations.

La victoire militaire contre le « Califat » constitue un succès important. Mais elle ne nous prémunit ni contre la résurgence de Daech, ni contre l’activité des groupes et individus ayant prêté allégeance à cette organisation – encore récemment en France – ou à Al-Qaïda. L’enracinement de ces groupes dans des régions vulnérables – Sahel, Corne de l’Afrique, Proche et Moyen-Orient, Asie méridionale et du Sud-Est – se révèle difficile à contenir.

Dans un contexte international où la lutte contre le terrorisme et son financement sont au cœur des priorités de sécurité internationale, M. Gérard COLLOMB, ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur, Mme Nicole BELLOUBET, Garde des Sceaux, ministre de la Justice, M. Jean-Yves LE DRIAN, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, Bruno LE MAIRE, ministre de l’Economie et des Finances, et Gérald DARMANIN, ministre de l’Action et des Comptes publics, ont convié leurs homologues dans quelque 70 Etats et les responsables de près de 20 organisations internationales, régionales et agences spécialisées. Chaque ministre français animera une table ronde au cours de laquelle il invitera ses interlocuteurs à faire un état des lieux et à proposer des solutions concrètes.

Cette rencontre ministérielle sera précédée, le 25 avril, par une journée d’échanges entre les experts de la lutte contre le financement du terrorisme dans les Etats et au sein des organisations invités. Cette journée prendra la forme de trois tables rondes successivement animées par M. Bruno DALLES, directeur de TRACFIN, en présence de MM. Bernard EMIE et Laurent NUNEZ, respectivement directeurs généraux de la sécurité extérieure et de la sécurité intérieure, et de Mme Corinne CLEOSTRATE, directrice nationale du renseignement et des enquêtes douanières, puis par M. François MOLINS, procureur de la République, et Mme Mireille BALLESTRAZZI, directrice centrale de la police judiciaire, et enfin par M. Emmanuel MOULIN, directeur de cabinet de M. Bruno LE MAIRE.

Les Etats et organisations conviés à la conférence de Paris seront invités à s’associer à une déclaration.

Cette conférence se déroulera au siège de l’Organisation de Coopération et de Développement Economiques (OCDE, 2, rue André Pascal, 75016 PARIS).

Extrait vidéo de la première journée

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Interpol has circulated a list of 173 Islamic State fighters it believes could have been trained to mount suicide attacks in Europe in revenge for the group’s military defeats in the Middle East.

The global crime fighting agency’s list was drawn up by US intelligence from information captured during the assault on Isis territories in Syria and Iraq.

read more:

https://www.theguardian.com/world/2017/jul/21/isis-islamic-state-suicide-brigade-interpol-list

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Interpol aurait constitué une liste de 173 djihadistes pouvant frapper en Europe

Transmise aux services de renseignement européens, la liste contiendrait des informations très précieuses sur l’identité de ces terroristes, comme leur dernière adresse connue ou la date de leur recrutement par l’Etat islamique, révèle The Guardian.

Noms, photos, date de recrutement… La base de données serait une véritable mine d’or. Selon le quotidien britannique The Guardian, Interpol aurait transmis aux services de renseignement européens une liste de 173 djihadistes du groupe État Islamique (EI) qui pourraient chercher à rejoindre l’Europe afin de commettre des attentats.

LIRE PLUS:

http://www.lefigaro.fr/international/2017/07/23/01003-20170723ARTFIG00079-interpol-aurait-constitue-une-liste-de-173-djihadistes-pouvant-frapper-en-europe.php

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Le préfet Pierre de Bousquet de Florian, 62 ans, patron de la DST de 2002 à 2007, va diriger la task force antiterroriste voulue par le président Macron.

Le haut fonctionnaire chiraco-villepiniste sera directement rattaché au président de la République.

L’état-major opérationnel de prévention du terrorisme (EMOPT) qu’il va désormais diriger sera composé d’une trentaine de personnes et non pas d’une centaine comme annoncé jusqu’à présent. Il devrait regrouper de hauts fonctionnaires du renseignement, des spécialistes de l’islam radical et des spécialistes du Moyen-Orient. Il s’ajoutera au Coordonnateur national du renseignement, dont la fonction devrait rester inchangée. Son titulaire, le préfet Yann Jounot, a participé à l’élaboration de la task force, plaidant pour une équipe resserrée.

lire: http://www.lepoint.fr/politique/qui-est-le-monsieur-antiterrorisme-d-emmanuel-macron-07-06-2017-2133419_20.php

PLUShttps://www.franceinter.fr/info/vers-une-task-force-a-minima

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 Crédits : Marc Rees (Licence CC-BY-SA 3.0)

Au Forum international sur la cybercriminalité, Bernard Cazeneuve, ministre de l’Intérieur, a assuré que « Daesh se sert d’Internet et des réseaux sociaux comme un puissant critère d’influence ». Il a détaillé plusieurs mesures à propos de cette « guerre totale », « que nous gagnerons ».

À Lille, le locataire de la place Beauvau a avant tout décrit « le caractère inédit et la force réticulaire de nos ennemis ».

Publiée le 26/01/2016 à 11:24

Journaliste, rédacteur en chef Droit, LCEN, copie privée, terrorisme, données personnelles, surveillance, vie privée, et toutes ces choses…

LIRE: http://www.nextinpact.com/news/98236-bernard-cazeneuve-detaille-sa-guerre-totale-contre-cyberterrorisme.htm
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drapeau-etat-islamique-bosnie-francesoir_field_mise_en_avant_principaleSelon EUROPOL, les cellules terroristes susceptibles de passer à l’action sont en grande partie composés d’individus recrutés localement. Et il n’est pas « impératif » qu’ils aient fait un séjour en Syrie. Le rapport fait part d’une possible vulnérabilité des réfugiés syriens en Europe à la radicalisation. « Il y a des rapports que des centre de réfugiés sont spécifiquement ciblés par des recruteurs islamistes radicaux ».

Le rapport indique que la formation des recrues de Daesh porte essentiellement sur l’utilisation d’armes et d’explosifs ainsi que sur des différentes techniques pour tuer. Elles sont également formées pour des actions clandestines et la « contre-surveillance » (…)

En outre, on peut lire dans le rapport que Daesh disposerait, outre ses centres d’entraînement en Syrie (et en Libye), de « petits camps de formation dans l’Union européenne et dans les Balkans ».

Ces derniers servent à « tester » la condition physique et la détermination de ceux qui aspirent à rejoindre les rangs de l’organisation jihadiste. « Des activités sportives servent pour la formation au combat et l’entraînement à résister aux interrogatoires », précise le document.

L’un de ces camps évoqués par le rapport d’EUROPOL est certainement basé en Bosnie-Herzégovine, précisément dans les environs du village de Osve, connu pour être un bastion de Daesh. Depuis les premiers reportages publiés sur cette question (soit en juillet 2015), la situation n’a pas beaucoup évolué. Pire même : en novembre dernier, deux militaires bosniens ont été tués par un individu, qui s’est ensuite suicidé en déclenchant un engin explosif (…)

Source : http://www.opex360.com/2016/01/25/selon-rapport-deuropol-daesh-disposerait-de-camps-dentrainement-en-europe/

Rappel : http://civilwarineurope.com/2015/07/25/osve-le-petit-village-bosniaque-devenu-fief-de-letat-islamique/

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Osve, le petit village bosniaque devenu fief de l’État islamique

Par Roland Gauron

Autre place forte de l'État islamique: Gornja Maoca. Une dizaine de familles ici dans une stricte obédience de la charia, échappant au contrôle des autorités religieuses officielles.

La bourgade, dépeuplée après la guerre, a été récemment réinvestie par des islamistes radicaux. L’endroit servirait de camp d’entraînement aux djihadistes avant leur départ pour la Syrie.

Les voisins se plaignent régulièrement des coups de feu. Osve, village reculé de Bosnie-Herzégovine, servirait aujourd’hui de terrain d’entraînement à des combattants en partance pour la Syrie, raconte le Sunday Mirror. Au cours des trois dernières années, des djihadistes ont acheté plusieurs propriétés dans cette commune encerclée par la forêt. Ici, d’après l’hebdomadaire britannique qui a envoyé sur place deux de ses journalistes, une douzaine de djihadistes se sont entraînés au cours des derniers mois avant de partir en Syrie ou en Irak. Cette activité suspecte inquiète fortement les habitants des communes avoisinantes. «Je m’inquiète pour l’éducation de mes enfants ici. Il vaudrait mieux partir maintenant mais il n’est pas si facile de vendre la maison», explique même l’un d’entre eux.

Parmi les nouveaux arrivants: Harun Mehicevic. L’homme se serait porté acquéreur d’un lopin de deux hectares. Ce Bosniaque a émigré en Australie dans les années 1990. Il est là-bas bien connu des autorités pour avoir notamment prêché le djihad au sein d’un controversé centre culturel islamique à Melbourne. Izet Hadzic, qui serait l’un des premiers djihadistes à s’être installé dans les parages, a pour sa part récemment été arrêté par les services de sécurité bosniens. Deux autres habitants seraient de leur côté partis combattre en Syrie auprès de l’État islamique. À chaque fois, les djihadistes auraient acheté des terrains laissés vacants par des familles serbes qui ont quitté le pays après la guerre civile.

Dans le giron de l’État islamique

Mais Ozve n’est pas l’unique fief des djihadistes en Bosnie-Herzégovine. «Depuis la fin de la guerre, des communautés fermées – on ne peut pas véritablement parler de camps d’entraînement – se sont installées dans d’anciens villages serbes ou croates abandonnés, dont les terres sont rachetées par les djihadistes, explique Xavier Bougarel, chargé de recherches au CNRS *. Le plus connu d’entre eux est Gornja Maoca près de Brcko, dans le nord de la Bosnie.» Une dizaine de familles ici dans une stricte obédience de la charia, échappant au contrôle des autorités religieuses officielles. Cette communauté a longtemps été dirigée par Nusret Imamovic qui, parti en Syrie en 2013, est aujourd’hui présenté comme le numéro trois du Front al-Nosra. Le lieu, auparavant réputé fidèle à al-Qaida, semble lui aussi être passé dans le giron de l’État islamique.

«Ces communautés salafistes radicales ont vu passer dans leurs rangs la plupart des volontaires bosniens partis en Syrie et en Irak», notait en juin un rapport sur la question. Selon ce dernier, 156 hommes, 35 femmes et 25 enfants ont ainsi quitté le pays entre 2013 et 2014. À la fin janvier, une cinquantaine étaient rentrés de la zone de combat. «La guerre civile en Syrie et l’apparition de l’État islamique ont donné un nouvel élan aux appels à l’hijra (l’émigration religieuse, NDLR) et au djihad, qui étaient restés très marginaux après l’intervention américaine en Afghanistan en 2001 puis en Irak en 2003», précise Xavier Bougarel. Cette question divise toujours la communauté musulmane. Au sein même du courant salafiste, les avis divergent et les «takfiristes», qui prônent le djihad en Syrie, n’en représentent finalement qu’une minorité.

Les autorités bosniaques suivent de près les milieux djihadistes. «Elles ont récemment adoptées de nouvelles lois interdisant aux citoyens bosniens de s’engager dans des formations armées à l’étranger», ajoute Xavier Bougarel. Et, en septembre dernier, la police menait un vaste coup de filet de filet à travers le pays contre les filières djihadistes. Une trentaine de personne étaient arrêtées à cette occasion. Parmi eux: Husein Bosnic, l’un des principaux prêcheurs salafistes. Celui-ci est aujourd’hui inculpé d’«incitation publique à des activités terroristes» et de «recrutement» de djihadistes. Il encourt jusqu’à vingt ans de prison.

* Auteur de «Survivre aux empires. Islam, identité nationale et allégeances politiques en Bosnie-Herzégovine» aux éditions Karthala.

http://www.lefigaro.fr/international/2015/07/21/01003-20150721ARTFIG00098-osve-le-petit-village-bosniaque-devenu-fief-de-l-etat-islamique.php

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Afficher l'image d'origineL’assemblée Nationale a décidé de ne pas créer de commission d’enquête mais va créer une mission d’information car celle ci a une durée de vie plus longue. Dont acte!

Le 13 novembre dernier, des attentats revendiqués par la milice Daech ont tué 130 personnes et en ont blessé des dizaines de personnes.

Depuis la France est en état d’urgence, avec pour priorité, la traque des soutiens des terroristes sur le sol français.

Néanmoins, cette traque ne devrait pas à priori aller trop loin. En effet, le Parlement a refusé, dans un quasi silence médiatique, la création d’une commission d’enquête visant à vérifier si des financements français soutenaient Daech.

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TEXTE n°622
« Petite loi »
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ASSEMBLÉE NATIONALE
CONSTITUTION DU 4 OCTOBRE 1958
QUATORZIÈME LÉGISLATURE
SESSION ORDINAIRE DE 2015-2016
3 décembre 2015
PROPOSITION DE RÉSOLUTION
tendant à la création d’une commission d’enquête relative à la participation de fonds français
au financement de DAECH.
L’Assemblée nationale n’a pas adopté la proposition de résolution.
Délibéré en séance publique, à Paris, le 3 décembre 2015.
Le Président,
Signé :
Claude BARTOLONE
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Pourquoi ce refus? Cette question est essentielle pourtant. Sans soutien financier, sans détournement du pétrole syrien et irakien à son profit, Daech n’aurait pas cette puissance.

Tout comme pour le 11 septembre, la France n’enquêtera donc pas sur l’origine de l’argent qui a permis de financer le massacre de 130 français.

source: http://www.agenceinfolibre.fr/le-parlement-refuse-denqueter-sur-un-possible-financement-francais-de-deach/

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Ma PhotoDepuis que le remarquable Jean-Paul Garraud n’est plus député, le parti LR réfléchit moins sur le plan judiciaire. Hier comme aujourd’hui, il saisit n’importe quelle proposition de loi pour cultiver plus une immédiateté médiatique que la cohérence et la rigueur (Figaro Vox).

Ainsi, à ma grande stupéfaction, le député de Vendée Yannick Moreau n’a rien trouvé de mieux que de soumettre à la signature de ses collègues ce texte : « Nul ne peut exercer plus de dix années la fonction de juge d’instruction à l’exception des juges d’instruction affectés au pôle antiterroriste dont la durée maximale est portée à vingt ans ».

On a tous compris que cette disposition aberrante serait seulement destinée à « exfiltrer le juge Trévidic muté aux affaires familiales à Lille » selon une règle applicable et appliquée à tous les juges d’instruction (Le Figaro).

Eric Ciotti, dont on aurait aimé moins de démagogie, a renchéri en dénonçant, lui, le caractère prétendument « ubuesque » de l’affectation aux affaires familiales à Lille de « l’un des meilleurs spécialistes de l’antiterrorisme ».

Je ne me prononcerai pas sur la constitutionnalité d’une telle loi si LR approuvait son principe et si l’Assemblée nationale la votait mais il est clair qu’elle serait pour le moins discutable.

Comment par ailleurs ne pas se rappeler les polémiques qui avaient accueilli à juste titre, au détriment de la gauche, des lois purement personnelles, notamment au sujet de Robert Hersant ou de Bernard Tapie ? On perçoit à quel point la généralité obligatoire de la prescription législative est offensée quand, par désinvolture et même avec les meilleures intentions du monde, on en vient à une privatisation choquante ou qu’on la suggère.

Il est vrai que, depuis que Marc Trévidic a été nommé au tribunal de grande instance de Lille, on n’entend plus que lui, comme magistrat, sur les tragédies et les crimes de Mohamed Merah, du mois de janvier et du 13 novembre 2015 alors qu’il n’est plus juge antiterroriste, qu’il y en a cependant 9 à Paris, et bientôt 10. Dont personne ne connaît le nom et qui travaillent.

Je mets évidemment à part l’excellent François Molins, le procureur de la République, dont les communiqués sont à la fois limpides et objectifs, distinguant parfaitement la réalité de son commentaire.

Marc Trévidic, personne ne le conteste, a été un juge antiterroriste exceptionnel de compétence et d’énergie mais on me permettra une comparaison.

Quand j’ai quitté la magistrature, j’ai refusé un nombre considérable d’entretiens et de sollicitations qui s’adressaient à l’avocat général que j’avais été durant plus de 20 ans à Paris. Je répondais qu’il existait des avocats généraux en activité à la cour d’assises de Paris et qu’il convenait de les questionner, eux.

Je ne sous-estime pas, même dans une période aussi sombre, le très modeste narcissisme, si j’ose le contraste, qui vous saisit quand on est considéré comme le seul interlocuteur possible par les médias alors qu’on n’est plus en charge de ce sur quoi ils vous interrogent.

Les explications et les analyses données par Marc Trévidic, sur beaucoup de médias, ont été très pertinentes et son pessimisme lucide a fait merveille. Mais puis-je regretter que jamais je ne l’ai entendu dire qu’il avait des collègues à Paris et qu’il leur faisait confiance.

Au contraire même il me semblait délicatement s’enivrer de l’hommage qu’on rendait à son savoir sans songer à renvoyer les journalistes sur la piste judiciaire aujourd’hui adéquate. Il extériorisait une morosité perceptible au sujet de son poste lillois et ne dédaignait pas les envies gratifiantes de le voir revenir à Paris.

Pour les juges antiterroristes, il est vraisemblable qu’ils demeureraient discrets et silencieux si on les entreprenait.

Les médias ont l’habitude d’aller vers le plus facile, le plus confortable. Ils gagnent à tout coup quand leur curiosité légitime s’accorde avec l’envie d’un magistrat encore obsédé par le domaine qu’il a quitté et prêt à en débattre sans cesse. A une certaine époque, à l’instruction, dans le registre économique et financier, à lire et à écouter les journalistes, le citoyen aurait pu avoir l’impression que la seule Eva Joly existait et se battait. C’était absurde.

Plus gravement, l’initiative de Yannick Moreau serait seulement ridicule – aux LR ils ne lésinent pas sur cette pente – si elle n’avait pas pour conséquence, et l’omniprésence médiatique de Marc Trévidic avec elle, de porter évidemment atteinte à la mobilisation totale de ces, bientôt, 10 juges antiterroristes à Paris. Certes ils n’ont pas besoin de cette gloire et de cette lumière mais au moins il me semblerait d’une élémentaire délicatesse, de la part de tous, professionnels de la justice et députés, de ne pas sans cesse leur infliger un discrédit anticipé. On mène mal le combat quand on vous assène que le seul à pouvoir vaincre est absent ! Il y a des stimulations plus irrésistibles !

Comptons sur Marc Trévidic pour faire passer dorénavant, avec l’écoute qu’on lui octroie et la considération dont il bénéficie, le message suivant : il y a encore des juges antiterroristes à Paris et j’exerce à Lille.

http://www.philippebilger.com/

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Ashti Hawrami: «Nous réglerons le problème de ce commerce criminel.»

Les Kurdes traquent les commerçants d’or noir

Tribune de Genèveil y a 14 heures
Financement du terrorisme
A Londres, le ministre des Ressources naturelles du Kurdistan irakien assure que son pétrole n’est pas lié à Daech.

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Traité de Sèvres

En 1920, le traité de Sèvres prévoyait la création d’un État kurde sur les restes de l’Empire ottoman détruit, comme pour les autres peuples de la région. Mais par le traité de Lausanne de 1923, le Moyen-Orient est divisé en plusieurs pays qui ne prennent pas en compte le droit des Kurdes à disposer de leurs terres. En effet, d’une grande importance géopolitique dans la région, le Kurdistan est également riche en pétrole et en eau.

Le Royaume-Uni et la France se voient confier des mandats sur les nouveaux États : sur l’Irak pour la première, la Syrie et le Liban pour la seconde. Les populations, notamment kurdes, ne tarderont pas à se révolter contre la nouvelle domination européenne.

En Turquie, la transformation kémaliste du pays se fait à partir de 1923 sur la base du déni de l’existence d’une très forte minorité kurde en son territoire. Les Kurdes n’avaient dès lors aucun droit, ils sont sommés d’oublier leur culture et de se fondre dans la société. Ils furent maintes fois réprimés par les forces turques.

Churchill, secrétaire à la Guerre au Royaume-Uni, fait raser par la Royal Air Force différentes villes et villages kurdes. En 1925, une arme chimique, l’ypérite, est utilisée sur la ville kurde de Souleimaniye. Les deux tiers de la population sont atteints par les effets du gaz

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Contenu du traité de Lausanne

Signataires Drapeau de la Turquie Turquie
Drapeau de l'Empire britannique Empire britannique
Drapeau français République française
Drapeau du Royaume d'Italie Royaume d’Italie
Drapeau de l'Empire du Japon Empire du Japon
Drapeau de la Grèce Royaume de Grèce
Drapeau de la Roumanie Royaume de Roumanie

Le traité reconnaît en premier lieu la légitimité du régime d’Atatürk installé à Ankara. Les Alliés obtiennent la reconnaissance par la république turque des pertes territoriales de l’empire ottoman à Chypre, dans le Dodécanèse, en Syrie, Palestine, Jordanie, Irak et Arabie, mais en échange renoncent à demander l’indépendance, voire simplement l’autonomie, du Kurdistan et de l’Arménie, auparavant prévues dans le traité de Sèvres. Au sandjak d’Alexandrette près, les frontières de la Turquie actuelle sont reconnues : la république turque moderne est donc limitée à l’Anatolie (occidentale et orientale) et la Thrace orientale.

Le traité institue aussi des échanges de populations obligatoires entre la Grèce et la Turquie (1,6 million de Grecs ottomans contre 385 000 musulmans de Grèce : ces échanges forcés ont débuté, « baïonnette dans le dos », avant même la signature du traité en juillet 1923). Dans une moindre mesure, les autres signataires sont également concernés, le régime kémaliste souhaitant « rapatrier » des Turcs de Bulgarie, de Roumanie ou du Dodécanèse italien en échange de populations chrétiennes de Turquie (Bulgares de la Thrace turque, Pontiques envoyés en Roumanie, Grecs de Cilicie envoyés à Rhodes). Près d’un demi-million de Grecs de Turquie sont morts (pour la plupart dans les camps ou en route) et 400 000 musulmans, en majorité Turcs, ont quitté, eux, la Grèce pour la Turquie. L’échange de population était strictement basé sur l’appartenance religieuse. Le traité prévoyait quelques exceptions : Istanbul et les îles de Gökçeada (Imbros) et de Bozcaada (Tenedos), où les minorités grecques (300 000 personnes) étaient autorisées à rester, et la Thrace occidentale, où la minorité musulmane (230 000 personnes) était aussi autorisée à rester. Mais, dans les décennies suivantes, les discriminations et persécutions déterminèrent aussi ces populations à quitter leurs territoires de sorte qu’au XXIe siècle il reste 140 000 musulmans en Grèce8 et seulement quelques milliers de Grecs en Turquie.

À Lausanne, le contrôle des Alliés sur les finances et les forces armées turques sont supprimés, ainsi que la zone démilitarisée autour des détroits des Dardanelles et du Bosphore, qui restent cependant ouverts, sans restriction ni contrôle turc, à la navigation maritime internationale. Le traité de Lausanne met également fin au régime des Capitulations qui accordait des conditions favorables aux institutions étrangères en Turquie, surtout dans le domaine économique et scolaire.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Trait%C3%A9_de_Lausanne_%281923%29

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Les zones majoritairement kurdes (en clair).

Les zones majoritairement kurdes (en clair).

La région du Kurdistan est connue par plusieurs termes apparentés au mot Kurde au cours de l’Antiquité. Les Sumériens l’appelaient Kur-a, Tritium ou encore le pays de Karda, les Élamites Kurdasu, les Akkadiens Kurtei, les Assyriens Kurti, les Babyloniens Qardu, les Grecs Καρδοῦχοι / Kardoûkhoi et les Romains Corduene.

La terminaison en -stan dans le mot Kurdistan est un suffixe utilisé par les langues iraniennes signifiant « pays de ». Un autre équivalent en kurde pour désigner la région serait le terme Kurdewarî.

Une des premières apparitions du terme Kurdistan dans l’histoire est due au Sultan Sanjar. Ce roi seldjoukide crée en 1150 une province appelée Kurdistan2. Cette province était située entre l’Azerbaïdjan et le Lorestan; elle comprenait les régions de Hamedan, Dinavar, Kermanshah et Sinneh sur le flanc est des Zagros et s’étendait jusqu’à Kirkouk et à Khuftiyan, sur le Petit Zab3.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Kurdistan

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Le Royaume-Uni et la France se voient confier des mandats sur les nouveaux États : sur l’Irak pour la première, la Syrie et le Liban pour la seconde. Les populations, notamment kurdes, ne tarderont pas à se révolter contre la nouvelle domination européenne.En Turquie, la transformation kémaliste du pays se fait à partir de 1923 sur la base du déni de l’existence d’une très forte minorité kurde en son territoire. Les Kurdes n’avaient dès lors aucun droit, ils sont sommés d’oublier leur culture et de se fondre dans la société. Ils furent maintes fois réprimés par les forces turques7.Churchill, secrétaire à la Guerre au Royaume-Uni, fait raser par la Royal Air Force différentes villes et villages kurdes. En 1925, une arme chimique, l’ypérite, est utilisée sur la ville kurde de Souleimaniye. Les deux tiers de la population sont atteints par les effets du gaz8,9.Juste après la Seconde Guerre mondiale, les Kurdes d’Iran proclament une république kurde indépendante à Mahabad entre 1946 et 1947.Cinquante ans plus tard, le 11 mars 1974, Saddam Hussein accorde une autonomie relative au Kurdistan, avec la « Loi pour l’autonomie dans l’aire du Kurdistan » qui stipule notamment que « la langue kurde doit être la langue officielle pour l’éducation des Kurdes ». Cette loi permet aussi l’élection d’un conseil législatif autonome qui contrôle son propre budget. Cependant 72 des 80 membres élus de ce conseil de la première session d’octobre 1974 ont été sélectionnés par Bagdad. En octobre 1977, la totalité du conseil est choisie par le régime.Les relations avec les Kurdes d’Irak se dégradent considérablement par la suite. Le 16 avril 1987, Saddam Hussein lance un raid à l’arme chimique sur la vallée du Balisan. Au cours de l’opération Anfal, 182 000 personnes périssent dans des bombardements chimiques10. En décembre 2005, une cour de La Haye a qualifié cette campagne de « génocide ». Le 24 juin 2007, le tribunal pénal irakien a condamné Ali Hassan al Madjid, surnommé « Ali le chimique », et deux autres anciens hauts dignitaires du régime de Saddam Hussein, à la peine de mort par pendaison pour le génocide commis contre les Kurdes au cours de cette opération Anfal.Au printemps 1991, à l’issue de la première guerre du Golfe, Saddam Hussein réprime sévèrement les populations kurdes (ainsi que les chiites).Le Kurdistan est devenu une zone de conflit intense impliquant les différents pays limitrophes, mais aussi les États-Unis depuis le début du conflit avec l’Irak en 1991. Cette situation a entraîné un accroissement de l’émigration kurde vers les pays de la région ou vers l’Europe. Entre avril et juillet 1991, la France met en place l’opération « Libage », une mission humanitaire de l’armée française destinée à porter secours aux populations kurdes irakiennes qui se dirigeaient vers la Turquie.L’offensive de Daech dans la région de Mossoul, en juin 2014, crée un front entre les Kurdes et les djihadistes de l’Armée islamique. Une coalition internationale (qui regroupe notamment les États-Unis, la France et la Grande-Bretagne) apporte aux Kurdes une aide aérienne et logistique dans les combats contre Daech. Le 31 mars 2015, le président François Hollande a reçu une délégation de combattants kurdes, conduite par Bernard-Henri Lévy, à l’initiative de cette rencontre11. A cette occasion, Lévy a rappelé la nécessité pour les démocraties occidentales de soutenir l’armée kurde, la seule force sur le terrain capable, selon lui, « de sauver les chrétiens d’Irak12». Depuis l’offensive de Daech, la plupart des chrétiens irakiens (200 000 environ) se sont, en effet, réfugiés dans des conditions dramatiques au Kurdistan13.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Kurdistan

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Mathieu Aron, Benoit Collombat et Jacques Monin, l’Honneur du journalisme français, chapeau bas !
Merci à tous ceux qui ont aidé à préparer ce billet INDISPENSABLE…
Source : France Inter, Matthieu Aron, 20/11/2015

L’émission  Daesh : autopsie d’un monstre

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Matthieu Aron
Matthieu Aron : Ce soir, enquête sur la fabrication du monstre Daesh, quelle a été l’implication de pays comme l’Arabie Saoudite et le Qatar ? Nous allons voir dans une enquête signée Jacques Monin et Benoît Collombat que l’enjeu pétrolier a pu jouer un rôle considérable.
extrait Hocham Daoud : “Tout le monde a joué avec Daesh. Tout le monde voulait jouer à travers Daesh pour s’imposer. En fait, on a créé Frankestein, aujourd’hui tout le monde essaye de trouver un moyen pour l’arrêter. Oui il y a des moyens, s’il y a une volonté politique.”
Matthieu Aron : Pour commencer cette émission, je vous propose d’écouter cet extrait d’interview :
Résultat de recherche d'images pour "Marc Trévidic"extrait Marc Trévidic : Si l’Émir du Katiba en Syrie de l’EI demande à main levé à ses recrues “Qui veut aller faire un attentat en France ?” vous allez avoir 200 bras qui vont se lever en une demi seconde.
Matthieu Aron : 200 candidats au martyr. C’est le chiffre effrayant donné par le juge Marc Trévidic. Vous suivez l’enquête sur les attentats. Et ce qui nous a tous frappés, c’est ces opérations kamikazes qui se sont déroulées pour la première fois en France.
Elodie Guéguen
Elodie Guéguen : Oui, encore qu’il soit plus juste de parler d’attentats suicides pour être très précis, le terme Kamikaze désignait ces pilotes japonais qui s’écrasaient volontairement sur des cibles militaires. Là, il s’agit d’autre chose, d’ailleurs Daesh a conceptualisé ce type d’attaques dès le début de la guerre en Syrie. Daesh a même créé un terme spécifique (inrimassi ?!), il désigne des combattants qui, les armes à la main, se rapprochent de la foule ou de leur cible et qui déclenchent leur ceinture explosive. Soit quand ils sont encerclés soit lorsqu’ils n’ont plus de munitions. C’est donc précisément le scénario de vendredi dernier.
Matthieu Aron : Et le juge Marc Trévidic, qui dans son cabinet d’instruction, a entendu des dizaines de terroristes, nous dit “il y a pléthore de candidats” et il n’est pas le seul à le dire…
Elodie Guéguen : Non il s’agit malheureusement d’une réalité, ça semble presque inconcevable mais selon les experts, les candidats au martyr seraient même trop nombreux, c’est ce qu’a observé le chercheur Romain Caillet. L’un des meilleurs spécialistes des milieux djihadistes.
Afficher l'image d'origineRomain Caillet
extrait Romain Caillet : “C’est pas seulement de la propagande, c’est une réalité. Il y a même des listes d’attentes. En tout cas en Syrie et en Irak, il y a des listes d’attentes de gens qui sont prêt à faire des opérations martyr, des attentats suicides, aussi bien des jeunes qui viennent de quartiers sensibles en France ou des gens de bonnes familles, des ressortissants du Golfe qui sont fortunés ou des tunisiens issus de régions déshéritées du sud de la Tunisie”.
Elodie Guéguen : Les origines, les profils, sont variés, vous l’avez entendu. Mais ces kamikazes de l’EI ont un point commun, ils sont volontaires. Ce choix, ils le manifestent dès leur arrivée dans les camps d’entrainement. Deux filières existent et Daesh demande aux combattants de choisir leur filière, explique le journaliste David Thomson, auteur de livres “Les Français Djihadistes”.
extrait David Thomson : “Dès qu’on arrive en Syrie, on pose la question aux combattants au sein de l’EI : Est-ce que vous voulez être un combattant “normal” ou combattant “(inrimassi ?!)”, ça veut dire combattant, candidat, pour une opération kamikaze. Et ensuite ils suivent une sélection particulière parce que l’EI ne peut pas se permettre de voir au dernier moment un kamikaze flancher, c’est une question de crédibilité aussi pour eux.”
Matthieu Aron : Ils suivent une formation particulière, dit David Thomson, ça signifie quoi ?
Elodie Guéguen : Et bien ça veut dire qu’ils vont être isolés du reste du groupe, ils vont être placés dans un camp d’entrainement spécifique. Comme les autres, ils recevront une formation religieuse, théologique, ils suivront aussi un entraînement militaire, mais ils seront mieux encadrés psychologiquement, mieux encadrés ou plus endoctrinés.
Matthieu Aron : Est-ce qu’on sait en quoi consistent précisément ces techniques, parce qu’il faut les appeler comme ça, de lavage de cerveau ?
Elodie Guéguen : Alors ça dans les détails, malheureusement on l’ignore. Il n’existe pas à notre connaissance de témoignages de djihadistes de Daesh qui seraient passés par ces camps de kamikazes, qui auraient ensuite renoncé à commettre une attaque suicide, puis qui auraient raconté leur expérience. A l’image de ce qu’ont fait certains repentis, comme on les appelle.
Matthieu Aron : Alors ce que l’on sait en revanche, c’est que ces candidats aux attaques suicides sont très très bien traités par les cadres de l’EI.
Elodie Guéguen : Oui c’est d’ailleurs une des raisons qui motivent certains djihadistes à se porter candidat pour commettre une action kamikaze, selon le chercheur Roman Caillet.
extrait Roman Caillet : “Ils sont traités avec beaucoup plus d’égard que les autres combattants, ce qui fait que peut-être psychologiquement ils ont une dette envers ceux qui les ont accueillis dans ces centres. Et puis une certaine culpabilité, ils pensent ne pas avoir fait assez donc ils veulent se rattraper en faisant une grosse opération. On peut aussi penser que certains veulent passer à la postérité. Être finalement, celui qui a permis de remporter la bataille, de prendre telle ou telle ville.”
Matthieu Aron : Vouloir passer à la postérité en se suicidant, pourtant le suicide, à ma connaissance, il est interdit par l’Islam.
Elodie Guéguen : Et bien pas dans l’esprit de ceux qui commettent ces actes au nom de Daesh. C’est ce que nous explique Fethi Benslama, il est professeur de psychopathologie à l’université Paris Diderot.
extrait Fethi Benslama : “Pour eux ce n’est pas un suicide, c’est un auto-sacrifice. Comme le dit le communiqué qui revendique les attentats. Il utilise le mot “divorcé du monde d’ici-bas”. Divorcé du monde d’ici-bas pour se marier avec l’autre monde. Dans l’autre monde, ils vivent, ils jouissent, et même ils sont une jouissance absolue, extrême, ce qui est le processus interne par lequel quelqu’un accepte d’aller jusqu’au bout de cet acte-là.”
Matthieu Aron : En conclusion, que sait-on ce soir sur ceux qui sont morts en martyr vendredi à Paris et ensuite à Saint Denis ?
Elodie Guéguen : Alors tous ou presque, on le sait, sont passés par des camps d’entrainements en Syrie. Maintenant il y a deux hypothèses. Soit c’est un groupe de terroristes dont les membres se connaissaient, qui se sont formés et entrainés ensemble pour mener cette attaque. Soit, et c’est une hypothèse privilégiée, soit ils ont été soigneusement sélectionnés, “castés” les uns après les autres par Daesh, ce qui montrerait un degré de préparation encore plus sophistiqué.
extrait François Hollande : “Notre ennemi en Syrie, c’est Daesh. Il ne s’agit donc pas de contenir, mais de détruire cette organisation. La Syrie est devenue la plus grande fabrique de terroristes que le monde ai connue et la communauté internationale est divisée et incohérente.”
Matthieu Aron : Face au terrorisme, une communauté divisée et incohérente, dit François Hollande. Et bien nous allons revenir ce soir sur la fabrication du monstre Daesh. A-t-on fermé les yeux sur la montée en puissance de ce groupe terroriste ? Quelle est l’implication de l’Arabie Saoudite et du Qatar et quel rôle a joué la diplomatie française ? Avec Benoit Collombat, vous avez donc enquêté et pour bien comprendre il faut revenir au début de l’histoire. Tout part de la guerre en Irak.
Afficher l'image d'origineJacques Monin : Oui, de la chute de Saddam Hussein parce que lorsqu’ils le renversent, les Américains commettent deux erreurs. D’abord, ils mentent sur les armes de destruction massive et sur les liens supposés entre Saddam Hussein et al-Qaida. Mais surtout ils marginalisent les Sunnites pour mettre les Chiites au pouvoir et Paul Bremer, qui est alors le gouverneur américain à Bagdad, commet une faute qui va jeter des dizaines de milliers de soldats aguerris dans les bras du futur EI. Cette faute, un des hommes le plus mieux informés de France, Alain Juillet, l’ex patron du renseignement de la DGSE, nous la raconte.
extrait Alain Juillet : “Brener fait une erreur colossale. C’est qu’il donne l’ordre de licencier tous les militaires de l’armée irakienne. On envoie, je ne sais plus combien ils étaient, 200 000 ou 300 000 gens, qui vivaient avec une solde de l’armée. Ils partent avec leurs armes, ils n’ont plus rien. Et comme ils sont Sunnites et qu’on fait la chasse aux Sunnites, il va y avoir l’impossibilité pour eux de retrouver des emplois et autres. Donc ça va créer un ressentiment, une frustration, une haine terrible envers l’occupant et envers les Occidentaux.”
Matthieu Aron : Les Américains produisent donc un terrain de haine et un terreau sur lequel va se développer l’EI.
Jacques Monin : Oui. D’autant plus facilement qu’il n’y a plus de véritable État, les services publics n’existent plus, l’économie est moribonde, la corruption est devenue la norme. C’est donc effectivement sur ces cendres que le groupe EI va prendre racine et pour Myriam Benraad, qui est docteur en science politique et spécialiste de l’Irak, c’est un peu comme dans la jungle, ce sont les plus forts qui émergent dans ce chaos.
extrait Myriam Benraad : “Il y aura un certain nombre de groupes qui vont pulluler, les milices, les djihadistes, la tendance al-Qaïda, c’est une nébuleuse d’acteurs mais le fait est que les combattants d’al-Qaïda Irak deviendra l’EI sont les plus zélés, les plus déterminés. Donc l’État Islamique va faire le vide, va coopter un certain nombre de chefs de tribus, qui de fait parfois même quittent leur tribu pour rejoindre l’organisation. Donc d’une mouvance hétéroclite on a un processus d’unification et ils ont fait à mon avis fortune, bâti beaucoup de leur succès, sur cette unité qu’ils ont su construire dans un terrain qui était par ailleurs très divisé, très morcelé.”
Jacques Monin : Et sur ce terrain, une personnalité va émerger, c’est Abou Bakr al-Baghdadi qui règne toujours d’ailleurs aujourd’hui en maitre sur Daesh. L’autre groupe djihadiste dominant dans la région, c’est al-Nosra, qui est plus proche d’al-Qaïda.
Matthieu Aron : Et ces groupes qui montent en puissance, eh bien on les voit dans un premier temps plutôt d’un bon œil chez les voisins de la Syrie et notamment en Arabie Saoudite.
Jacques Monin : Oui parce que l’Arabie Saoudite est sunnite, elle a donc très mal vécu l’arrivée au pouvoir des chiites en Irak et l’avènement des groupes djihadistes, c’est un peu à ses yeux une manière de freiner un axe chiite (Liban Syrie, Irak, Iran) qui commence à prendre un peu trop d’espace à son goût. C’est ce qu’analyse Alain Chouet, un autre ex-patron du renseignement de la DGSE.
extrait Alain Chouet : “L’Arabie Saoudite essaye de s’opposer à la création de ce que l’on appelle le croissant chiite au Moyen-Orient et de maintenir un axe sunnite à travers l’Arabie, la Jordanie et la Turquie. Ces mouvements salafistes, sunnites, sont le seul moyen actuellement pour l’Arabie de s’opposer à la création d’un vaste ensemble chiite qui lui serait évidemment hostile. Il y a aussi l’enjeu pour l’Arabie Saoudite de s’opposer à toutes possibilités de dérives démocratiques et nationalistes dans les pays arabes. L’État Islamique l’a dit x fois, la démocratie est une abomination.”
Matthieu Aron : Voilà donc pour le contexte géopolitique, mais ce qu’il faut préciser c’est que derrière cette toile de fond, il y a aussi des enjeux économiques absolument considérables.
Jacques Monin : C’est un aspect qui était assez peu évoqué jusqu’ici mais il y a effectivement en arrière-plan le pétrole et le gaz, parce que jusqu’ici l’Arabie Saoudite domine la production de pétrole et le Qatar celle du Gaz. Or ces deux pays apprennent que l’Iran, leur plus farouche rival, projette de construire un pipeline qui traverserait l’Irak et la Syrie pour s’assurer un débouché vers la Méditerranée, alors ça redistribuait totalement les cartes du marché du pétrole et du gaz, et pour Alain Juillet c’est un des éléments qui vont pousser ces deux pays à déstabiliser Bachar el-Assad.
Afficher l'image d'origineextrait Alain Juillet :” L’Arabie Saoudite et le Qatar prennent très mal l’idée d’un pipeline qui pourrait aller depuis l’Iran jusqu’à la Méditerranée et qui pourrait donc concurrencer leurs livraisons de pétrole. Ils vont dire “mais dans le fond, le problème c’est Bachar, Bachar est en train de signer un accord qu’il ne devrait pas signer avec l’Iran, donc c’est un personnage extrêmement dangereux, donc il faut renverser Bachar. “
Jacques Monin : Et preuve qu’un mouvement se met en route, le prince qui dirige les services de renseignements saoudiens va alors voir Vladimir Poutine, chez lui en Russie, pour lui demander de ne plus soutenir Bachar el-Assad, vous comprenez qu’il sera éconduit sans ménagement.
Matthieu Aron : Avec ou sans l’appui des Russes, une opération de déstabilisation de Bachar el-Assad est donc lancée pour des raisons économiques liées à l’acheminement du pétrole, ça on l’a compris, mais pas uniquement.
Jacques Monin : Non, l’Arabie Saoudite et le Qatar financent aussi les rebelles pour faire tomber le régime laïc de la Syrie et pour y instaurer un régime islamique extrêmement sévère, explique encore Alain Juillet.
Afficher l'image d'origineextrait Alain Juillet : “Les opposants religieux, c’est-à-dire les Frères Musulmans, dont le Qatar est un des support reconnu, hein, les Frères Musulmans et les saoudiens ne vont pas hésiter à financer des gens pour réinstaller dans ce pays laïque la vraie religion, la religion vue par les salafistes en définitive. Et c’est ça qui va se passer, donc on va voir le Qatar financer des mouvements, Jabhat al-Nosra en particulier, qui est proche d’al-Qaïda et qui va se battre au niveau religieux, en disant “il faut imposer l’islam”. Et puis il y a Daesh, là encore au départ c’est un groupement qui reçoit beaucoup d’argent, de la part, on le sait bien, de la part des saoudiens et des qataris. Mais qui n’a pas encore pris l’ampleur qu’il a pris, mais qui démarre.
Jacques Monin : Oui vous avez donc compris, on a deux mouvements terroristes principaux, Daesh et al-Nosra, qui sont financés par le Qatar et par l’Arabie Saoudite, et ça a d’ailleurs encore été relevé très récemment, c’était en mai 2015 dans un rapport du Congrès américain.
Matthieu Aron : Cela dit, le souci, Jacques Monin, c’est que ce financement, tout le monde en parle, mais que personne jusqu’ici n’a réussi à en apporter la preuve.
Jacques Monin : Alors plus ou moins, mais c’est très difficile parce que les circuits financiers sont compliqués à établir. Mais Pierre Conesa, qui lui est un ex haut-fonctionnaire du Quai d’Orsay, et donc un spécialiste de l’islam, croit savoir comment cet argent sort des comptes des hauts dignitaires du Golfe pour arriver jusqu’aux groupes djihadistes.
Afficher l'image d'origineextrait Pierre Conesa : “L’Arabie Saoudite est poreuse, en terme financier, parce que l’argent public et l’argent privé n’existent pas, la distinction n’existe pas. Quand il manque de l’argent dans la caisse publique, c’est le roi qui verse. Et quand il y en a trop, c’est lui qui ramasse. Et donc toutes les familles des 10 000 princes qui tournent autour, c’est exactement pareil. Et pourquoi c’est poreux ? Parce que si vous voulez, l’Arabie Saoudite, c’est une espèce de Disney World de l’islam, c’est-à-dire que tout est faux. Vous croyez que les gens sont religieux etc., en fait c’est une espèce de ghetto dans lequel il n’y a aucun cinéma, aucun théâtre. Et quand les Saoudiens sortent à l’étranger à ce moment-là ils s’éclatent, évidemment ils font tout ce qui est interdit là-bas. Et quand ils reviennent, comme ils se sentent coupables, ils achètent des indulgences. Et ces indulgences, ils ne disent pas “cet argent doit aller à al-Nosra” ou “il doit aller à Daesh”. Simplement cet argent va de fait vers ces groupes islamistes.
Jacques Monin : Vous avez compris, des indulgences. C’est en fait de l’argent qu’on donne à des fondations, des ONG saoudiennes, dont les objectifs sont parfois plus que discutables.
Matthieu Aron : L’Arabie Saoudite et le Qatar ont donc aidé des groupes djihadistes. Mais au même moment, nous aussi, la France, nous avons aidé des groupes rebelles.
Jacques Monin : Oui. L’ASL l’Armée Syrienne Libre, qu’on décrit alors à Paris comme une alternative démocratique possible, crédible, à Bachar el-Assad. Mais en fait, dès le départ, la France prend fait et cause pour les rebelles, contre le dictateur syrien. Rappelez-vous “le départ de Bachar el-Assad ce n’est qu’une question de semaines”, expliquait Laurent Fabius. Et en août 2012, lors d’un déplacement à la frontière turque. Le ministre des affaires étrangères français prononce ces phrases désormais célèbres.
extrait Laurent Fabius : “Les personnes que je viens de voir, qui sont des Syriens d’un village qui a été bombardé juste de l’autre côté de la frontière. Euh… Ces témoignages sont absolument bouleversants, j’ai dit à mes interlocuteurs que quand on entend ça, et je suis conscient de la force que je suis en train de dire. Monsieur Bachar el-Assad ne méritait pas d’être sur la Terre.
Matthieu Aron : “Ne méritait pas d’être sur la Terre.” Les mots sont terribles et ça justifie, et bien que l’on arme les rebelles.
OB : Je me permets de rappeler que c’est juste totalement illégal au regard du Droit International, qu’on est censé défendre en tant que membre permanent du Conseil de Sécurité de l’ONU hein, je dis ça, je dis rien…
Jacques Monin : Effectivement, c’est ce qu’on pense à ce moment-là. Alors officiellement on livre des gilets pare-balles, des outils de cryptage pour les communications, des masques contre les armes chimiques, ou des lunettes de vue nocturnes, mais en fait ce sont bien des canon 20mm, des mitrailleuses, des lances roquettes et des missiles anti-char que nous avons livrés à ces groupes.
OB : 90 000 morts à ce jour dans l’armée syrienne et les milices, à savoir les troufions appelés du contingent et les volontaires comme vous ou moi… Mais attention, on défend la Démocratie et les Droits de l’Homme (blanc)
Matthieu Aron : Ces armes, officiellement destinées à l’Armée Syrienne Libre, et pourtant dans les faits, on ne sait pas trop dans quelles mains elles sont tombées.
OB : Non, on ne sait pas hélas… C’est un mystère absolu…

Ici, un islamiste de la brigade salafiste Ahrar al-Sham avec un missile Milan français
Jacques Monin : Bah non. On le réalise aujourd’hui. L’ASL ne pesait rien. Ce qu’on appelle les rebelles, c’est une nébuleuse illisible. Certaines de ces armes sont donc effectivement passées dans les mains d’al-Nosra, le groupe proche d’al-Qaïda, et c’est ce qui fait dire à l’ex-patron du renseignement extérieur de la France, Alain Juillet, qu’on s’est planté sur toute la ligne.
OB : Mais qui, qui, qui, aurait pu s’en douter ?
Robert Baer, l’ancien chef de région de la CIA au Moyen-Orient (dont le rôle est tenu par Clooney dans le film Syriana) a indiqué ”Les États-Unis ont été incapables d’identifier le moindre groupe syrien dit « modéré » lorsque la guerre civile a débuté.” (Source : L’Humanité).
extrait dialogue Alain Juillet et Jacques Monin :
Alain Juillet : Moi je pense qu’il y a eu une faillite des services de renseignements dans ce domaine. Et ça se comprend, puisqu’une des premières réactions qu’on a faite, ça a été de couper les ponts, fermer l’ambassade. Une première réaction c’est de fermer l’ambassade en Syrie et de ne plus avoir de contact avec les services syriens. Mais dans ce genre de choses, il faut avoir des contacts en permanence.
Jacques Monin : On a livré des armes aux rebelles ?
Alain Juillet : Bien sûr.
Jacques Monin : La France a livré des armes à al-Qaïda ? A l’État Islamique ?
Alain Juillet : Les Américains ont livré des armes pour empêcher la progression de l’armée de Bachar contre Jabhat al-Nosra et Daesh. Les Américains ont livré des missiles anti-char encore récemment. La question, c’est qu’on entendait à ce moment-là “Nous soutenons les Syriens libres”. Mais quand on regarde sur le terrain ce que c’est que les Syriens libres, c’est rien du tout.
OB : Je rappelle que François Hollande a avoué en 2014
Matthieu Aron : La France se serait donc totalement trompée dans son évaluation de la situation. On a quand même du mal à le comprendre. Comment, au sommet de l’État français, on ait été aussi mal informé ? Comment on a pu croire que l’ASL pouvait peser face à ces groupes djihadistes ?
Jacques Monin : Alors, il y a plusieurs aspects dans cette question. D’abord, pour Pierre Conesa, qui lui connait bien les rouages du quai d’Orsay. C’est tout l’appareil diplomatique qui s’est laissé aveugler. C’est donc un système, un fonctionnement, le fonctionnement même du Ministère des Affaires Étrangères, qui dit-il, est à revoir.
extrait Pierre Conesa : “D’abord il y a eu un axe diplomatique qui a été dès le début extrêmement insistant sur le thème “notre ennemi c’est Assad”. À partir de ce moment-là, l’analyse de la crise a été monologique. Ça allait dans le sens de ce qu’avait décidé Fabius, et pas en fonction de ce qu’était la réalité du terrain. C’était “qu’est-ce que dit notre chef ?” et on va effectivement conforter ce que dit notre chef. C’est-à-dire “c’est Assad, il faut se battre contre Assad”. Et donc pour ne pas subventionner les groupes islamistes, c’était “on va subventionner l’ASL”. Mais c’est vrai que c’est une faillite terrible.”
Matthieu Aron : Et cette faillite elle a peut-être aussi d’autres explications.
Jacques Monin : Oui. Économique par exemple. Là aussi, l’Arabie Saoudite et le Qatar, ce sont des partenaires économiques de la France. Et face à eux la Syrie ne pèse pas lourd. Alain Chouet, l’ancien patron du renseignement de la DGSE, qui s’est rendu plusieurs fois en Syrie, se souvient de ce qu’on lui répondait au début de la crise lorsqu’il alertait les autorités françaises sur la réalité de la situation sur le terrain.
Image issue d'un article pour la recherche "Alain Chouet" (source : ladepeche.fr)extrait Alain Chouet : “La réaction que j’avais en général, en rentrant de Syrie, où je venais un peu raconter ce que j’avais vu, ce que j’avais entendu, les messages qu’on avait essayé de me faire passer. La réaction, une fois, la plus caricaturale, a été “écoute tu ne vas pas nous embêter avec la Syrie, c’est même pas le PNB de la Slovénie, alors on a mieux à faire avec nos amis Qataris et Saoudiens !”
OB : j’ai toujours pensé qu’avec la globalisation, on finirait par payer dans notre chair tout le mal qu’on a fait… – oui, je sais ça fait Miss France.
Matthieu Aron : Bon, sans commentaire… Et en plus Jacques Monin, ce n’est pas la première fois qu’on se trompe.
RIP Diplomatie Française, 1958-2007
Jacques Monin : Non. Rappelez-vous, au moment de l’intervention en Libye. On a commis le même type d’erreur de jugement. Écoutez ce que raconte à ce sujet Patrick Haimzadeh, qui est un ancien diplomate à Tripoli [Patrick Haimzadeh a travaillé à l’ambassade de France à Tripoli durant de nombreuses années. Cet ancien officier de l’Armée de l’air française est un parfait connaisseur de la Libye], qui a rencontré Benoit Collombat. À l’époque, Paris s’engage contre Kadhafi, on s’en souvient. Mais c’est le Qatar qui tire les ficelles en s’appuyant sur sa chaine de télévision Al Jazeera.
extrait dialogue Patrick Haimzadeh et Benoit Collombat :Afficher l'image d'origine
Patrick Haimzadeh : Dès le départ, l’objectif c’était effectivement de faire sauter Kadhafi. Al Jazeera avait dès le départ mis en place une cellule de désinformation, en tout cas pour relayer les paroles de libyens qui étaient en fait dans les studios d’Al Jazeera à Doha et qui ont évoqué notamment l’histoire des bombardements. Qui a été centrale, parce que l’histoire des bombardements c’est ce qui a été repris par Nicolas Sarkozy le 21 février, 4 jours après le début de l’insurrection, à Bruxelles, pour déclarer la logique de guerre contre Kadhafi. Mais les bombardements, il n’y en a jamais eu.
Afficher l'image d'origineBenoit Collombat : Des bombardements de populations civiles imputés aux kadhafistes ?
Patrick Haimzadeh : oui. Donc ça c’est le premier volet de l’intervention qatari, c’est l’intervention médiatique. La deuxième intervention, c’est le soutien à une certaine frange de l’insurrection, à certains courants islamistes, qui ne sont pas tous maintenant des gens qui se reconnaissent dans l’État Islamique, mais qui sont des gens qui ont été soutenus par le Qatar. Des livraisons d’armes, françaises d’ailleurs, par le Qatar, ça s’est fait.
Benoit Collombat : Est-ce que la France savait, selon vous, le jeu que jouait le Qatar ?
Patrick Haimzadeh : Bien sûr. On avait des hommes sur le terrain, on savait très bien. Il fallait que ça aille vite et l’objectif militaire premier c’était la chute de Kadhafi, donc à ce moment-là personne ne voulait voir ce qui commençait à se dessiner en Libye.
OB : Énorme, et zou, ça glisse comme rien… Par ailleurs, pas de souci, la parité a été respectée : si les armes étaient françaises, les morts étaient bien libyens.
Matthieu Aron : Voilà pour la Libye donc. Retour maintenant en Syrie. On a un groupe, l’État Islamique, qui monte en puissance grâce à l’argent des Qataris et des Saoudiens, mais cette aide va peu à peu s’interrompre.
Jacques Monin : Oui parce que le groupe État Islamique devient de plus en plus dangereux, il va s’approcher des frontières saoudiennes, il devient si incontrôlable que ses alliés vont finir par couper effectivement les ponts avec lui. Et selon Alain Chouet, l’ex patron du renseignement de la DGSE. A la mi-2013, les Saoudiens prennent en fait conscience que ces rebelles, les rebelles qu’ils ont aidés, peuvent se retourner contre eux.
Afficher l'image d'origineextrait Alain Chouet : “A l’été 2013, le cabinet royal saoudien a coupé les vivres complètement aux frères d’Égypte, mais aussi aux mouvements violents qui agissaient aussi bien dans le nord de l’Irak qu’en Syrie. C’est là qu’apparait d’ailleurs l’État Islamique, parce que jusque-là, il n’existe pas l’État Islamique. Il y a un État Islamique en Irak, mais il n’y a pas d’État Islamique en Irak et au Levant. C’est important de le comprendre parce qu’à partir du moment où l’Arabie et le Qatar coupent les vivres au mouvement, il est obligé de sortir du bois. Et on le voit sortir du bois, sa première action, ça a été d’aller piller la banque centrale de Mossoul. Ils ont raflé 500 millions de dollars en billets et en lingots d’or avec lesquels ils se sont payé des chefs de tribus du nord de l’Irak. Qui paie, commande. N’étant plus payé par l’Arabie Saoudite, l’État Islamique échappe à son créateur et reprend la stratégie classique des Frères Musulmans, qui est de condamner la famille Saoud. Le monstre a échappé à ses créateurs.
Matthieu Aron : L’Arabie Saoudite prend donc conscience qu’elle a enfanté un monstre, et cette analyse, Jacques Monin, ce n’est pas simplement celle d’anciens patrons du renseignement français.
OB : telle mère, telle fille…
Jacques Monin : Non. À ce moment-là, même les plus hauts dignitaires d’Arabie Saoudite reconnaissent qu’ils ont commis des erreurs. Prenez par exemple le prince et homme d’affaires saoudien al-Walid Ben Talal. C’est l’un des plus grands investisseurs saoudiens en France, c’est la vingtième fortune du monde, il possède entre autres le George V à Paris et plusieurs hôtels de DisneyLand. Eh bien écoutez ce qu’il répond en octobre 2014 à une journaliste de CNN lorsqu’elle l’interroge sur le sujet.
extrait journaliste de CNN et Al-Walid Ben Talal
journaliste de CNN : Qu’en est-il du financement du terrorisme par des grandes fortunes saoudiennes ? Est-ce qu’il est autorisé ? Est-ce qu’on réprime le financement des groupes terroristes quels qu’ils soient ?
Al-Walid Ben Talal : Très honnêtement, je dois vous dire que oui, on avait une faiblesse de ce côté-là. Malheureusement quelques éléments extrémistes en Arabie Saoudite ont financé des éléments extrémistes en Syrie mais l’Arabie Saoudite a pris des mesures très sévères pour y mettre fin. Et maintenant tout ça c’est terminé.
Matthieu Aron : “C’est terminé.” Explique ce prince saoudien. Les choses sont peut-être un peu plus complexes.
Jacques Monin : Oui parce que comme souvent, il y a ce que l’on dit et ce que l’ont fait, ou plutôt en l’occurrence ce que l’on ne fait pas. Parce que si les Saoudiens ne font plus rien pour aider le groupe État Islamique, ils ne font plus rien non plus pour lutter contre lui. Et c’est ce que remarque l’ancien haut-fonctionnaire du quai d’Orsay Pierre Conesa
extrait Pierre Conesa : “L’Arabie Saoudite ne combat pas Daesh. En fait ce sont des pays de l’OTAN qui vont battre Daesh. Il y a 12 pays de l’OTAN, y compris l’Australie, plus 5 pays arabes. En fait surtout la Jordanie plus quelques pays du Golfe. Mais en fait quand on regarde la composition des forces aériennes, on s’aperçoit que l’Arabie Saoudite met autant d’avions que la Hollande et le Danemark additionnés. Mais par contre elle met 5 fois plus d’avions pour se battre au Yémen contre les Houthis, c’est-à-dire contre les chiites. Donc l’Arabie Saoudite fait la même politique que Daesh, c’est-à-dire la persécution des chiites, mais il n’y a aucune raison de se battre entre eux. La société saoudienne ne comprendrait pas pourquoi on va essayer de faire disparaitre une société qui leur ressemble autant, celle-là même qui décapite, qui crucifie, qui coupe les mains des voleurs, qui opprime les femmes et qui interdit les autres religions.
Matthieu Aron : L’Arabie Saoudite ne fait donc rien pour intervenir véritablement et en coulisse son rôle pourrait être encore plus trouble ?
Mais qui, qui, qui aurait pu s’en douter ?

« Le rapport [de la Commission parlementaire que j’ai présidée sur les services de renseignement durant le 11 septembre] montre la participation directe du gouvernement saoudien dans le financement du 11 septembre. Nous savons au moins que plusieurs des 19 kamikazes ont reçu le soutien financier de plusieurs entités saoudiennes, y compris du gouvernement. Le fait de savoir si les autres ont aussi été soutenus par l’Arabie saoudite n’est pas clair, car cette information a été cachée au peuple américain. On nous dit que cela ne peut être fait pour des raisons de sécurité nationale, mais c’est exactement le contraire. Publier est important précisément pour notre sécurité nationale.

Les Saoudiens savent ce qu’ils ont fait, ils savent que nous savons. La vraie question est la manière dont ils interprètent notre réponse. Pour moi, nous avons montré que quoi qu’ils fassent, il y aurait impunité. Ils ont donc continué à soutenir Al-Qaïda, puis plus récemment dans l’appui économique et idéologique à l’État islamique. C’est notre refus de regarder en face la vérité qui a créé la nouvelle vague d’extrémisme qui a frappé Paris. » [Sénateur Bob Graham, ancien Président de la Commission du Renseignement du Sénat américain, Le Figaro02/02/2015]

L’ONU veut saisir les camions transportant le pétrole des djihadistes
Jacques Monin : Si l’on en croit des sources bien informées, comme on dit, l’Arabie Saoudite continuerait indirectement de financer Daesh en achetant son pétrole au marché noir avec la complicité de la Turquie. C’est ce que soutient en tout cas un fin connaisseur du sujet, l’ancien patron d’Elf, Loïk Le Floch-Prigent, qui a lui-même longtemps travaillé en Irak et en Syrie.
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Des camions-citerne traversent la frontière turque
extrait Loïk Le Floch-Prigent et Benoit Collombat
Afficher l'image d'origineLoïk Le Floch-Prigent : Le pétrole de Daesh ne peut sortir, ne peut être payé, que par des gens qui sont prêts à le payer et à étouffer son existence. C’est forcément un mélange de Turcs et de Saoudiens. Il n’y a pas d’autres solutions. C’est-à-dire que c’est les deux pays qui sont en contact et qui ont la possibilité de le faire. 
Jacques Monin : Qu’est-ce qu’ils en font les Saoudiens de ce pétrole ? Ils le blanchissent ?
Loïk Le Floch-Prigent : Oh, ils l’utilisent forcément, ils ne peuvent pas le blanchir. Je vous rappelle qu’un pétrole a un ADN et par conséquent on sait d’où il vient si jamais il est sur le marché. Si jamais ils exportaient ce pétrole, ce serait su. Ce pétrole ne vient jamais sur le marché donc ils l’utilisent, c’est tout. La laverie s’appelle une raffinerie.
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 La route qui part de Silopi, dernière ville turque avant la frontière …
Matthieu Aron : Voilà donc pour les éléments qui jettent le doute sur l’implication du Qatar et de l’Arabie Saoudite. Et pourtant la France continue d’entretenir les meilleurs rapports avec ces pays.
Jacques Monin : Rappelez-vous, François Hollande s’est rendu dans le Golfe, c’était en mai dernier. Il signe avec le Qatar un contrat qui porte sur la vente de 24 Rafales. Et puis il y a un mois, il y a un mois à peine, en octobre dernier, Manuel Valls se rend à son tour à Ryad pour signer des promesses de contrat et voilà d’ailleurs ce qu’il lance devant un parterre de dignitaires saoudiens.
extrait Manuels Valls : Avec l’Arabie Saoudite nous avançons en confiance, nous approfondissons une relation économique que nous tournons résolument vers l’avenir. Venez investir dans notre pays au cœur de l’Europe, c’est le moment, plus que jamais.”
Matthieu Aron : À ce stade de votre enquête, Jacques Monin, ce que l’on peut retenir c’est qu’en Syrie de très nombreux pays ont joué avec le feu.
Jacques Monin : Les États-Unis qui ont déstabilisé l’Irak, les pays du Golfe qui ont financé des mouvements djihadistes, la France qui a joué les rebelles contre le pouvoir syrien sans voir qui elle avait véritablement en face d’elle et la Turquie qui laisse prospérer les trafics sur son territoire. Bref, pour Hocham Daoud qui est anthropologue au CNRS, les responsabilités sont multiples.
extrait Hocham Daoud : “Tout le monde a joué avec Daesh. Tout le monde voulait jouer à travers Daesh pour s’imposer. En fait, on a créé Frankenstein, aujourd’hui tout le monde essaye de trouver un moyen pour l’arrêter. Oui il y a des moyens, on peut avoir des forces de coordination pour venir à bout de Daesh s’il y a une volonté politique.”
Matthieu Aron : Une réponse politique, sans doute, mais en attendant c’est une réponse militaire qui est apportée.
Jacques Monin : C’est d’abord un signe adressé à l’opinion française, c’est un signe de fermeté et de détermination. Mais sur le terrain l’efficacité des frappes est limitée et rien ne dit d’ailleurs qu’elles n’auront pas des effets pervers. Écoutez ce que pense à ce sujet, l’ancien colonel de marine Michel Goya, toujours interrogé par Benoit Collombat.
extrait Michel Goya et Benoit Collombat :Afficher l'image d'origine
Michel Goya : Vous savez, les frappes françaises c’est 3 % du total de toutes les frappes de la coalition qui n’a pas détruit l’État Islamique. Des 200 et quelques frappes que nous avons réalisées, en réalité c’est un petit coup porté à l’État Islamique, donc on peut imaginer d’augmenter les doses je dirais, mais fondamentalement ça ne va pas changer grand-chose.
Benoit Collombat : Et est-ce que ça n’alimente pas le terrorisme encore un peu plus ?
Michel Goya : Oui, cette campagne de frappes c’est un sergent recruteur remarquable pour l’État I’Islamique. La campagne aérienne, la coalition dans son ensemble a peut-être tué 400 civils. Donc tout ça, ça alimente globalement le ressentiment sur place, ça alimente l’idée que ce sont toujours les arabes sunnites qui se prennent des bombes dessus. Le bilan de la coalition, on a tué 10 000 combattants, c’est un chiffre invérifiable en réalité. 10 000 combattants mais elle en a recruté aussi un certain nombre.
Matthieu Aron : Voilà, c’est ce que l’on appelle un cercle infernal, mais comment faire autrement ? Aucune solution simple ne semble, au moins à court terme, se dégager. Reste l’autre question, qu’il est peut-être aussi temps de poser. C’est celle de nos alliances, avec Jacques Monin, notamment le Qatar et l’Arabie Saoudite.
Jacques Monin : Oui, peut-on adopter une posture morale lorsqu’il s’agit de Damas et fermer les yeux sur ce que font Doha et Riyad ?Comment peut-on être crédible si l’on fait du commerce avec des pays qui soutiennent que l’on dénonce par ailleurs. Là-dessus le spécialiste du renseignement Alain Chouet est catégorique.
extrait Alain Chouet : “On ne pourra pas continuer éternellement dans une politique schizophrène qui consiste à vouloir imposer la démocratie dans certains pays en maintenant une alliance entre nos démocraties et la démocratie qui est la plus grande du monde, et les états théocratiques les plus réactionnaires de la région. On a fermé les yeux sur l’idéologie prônée par ces pays, parce qu’on ne la voyait pas, parce qu’on n’en voyait pas les effets. On n’en mesurait pas les effets parce que rien ne se passait chez nous, ou s’il se passait des choses on ne les voyait pas, eh bien maintenant on les voit.
Jacques Monin : Oui alors question. La France va-t-elle évoluer de ce côté-là ? Rien n’est moins sûr, pour l’instant Matignon affiche un embarras prudent et préfère insister sur l’évolution de ses alliés, plutôt que sur ses turpitudes.
Matthieu Aron : Merci Jacques Monin pour cette enquête réalisée en collaboration avec Benoit Collombat. Enquête à retrouver sur notre site internet franceinter.fr et la page Facebook de Secret d’Infos.
Source : France Inter, Matthieu Aron, 20/11/2015

SOURCE: https://histoireetsociete.wordpress.com/2015/11/24/siil-ny-avait-quun-billet-a-lire-sur-les-racines-des-attentats-cest-celui-ci-tout-y-est/

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AVISEUR INTERNATIONAL

Pourquoi l’infiltration reste le moyen le plus efficace pour démanteler une organisation narco terroriste (et l’utilisation de drones n’y changera rien)

E. Follis témoigne de sa carrière au sein du service de lutte antidrogue de la brigade des stupéfiants (DEA). Pendant 27 ans, il a négocié des marchés de plusieurs millions de dollars à bord de jets privés, acheté des kilos de cocaïne, est devenu intime avec les plus gros trafiquants de drogue, qui étaient parfois des agents d’Al-Qaida ou des membres de cartels.

Publié le 11 Novembre 2015
Pourquoi l’infiltration reste le moyen le plus efficace pour démanteler une organisation narco terroriste (et l’utilisation de drones n’y changera rien)

Atlantico : L’infiltration est comme un art selon vous. Qu’est ce qui est le plus difficile lorsque l’on est infiltré dans une organisation terroriste comme les narcotrafiquants ?

Edward Follis : J’ai toujours voulu travailler dans l’univers de la police. Quand j’étais chez les marines j’ai travaillé avec la police militaire et c’est là où j’ai commencé les infiltrations. J’ai toujours…

Voir l’article original 1 016 mots de plus

hicham

24 novembre 2015

En cherchant des éléments d’explication sur les attentats de Paris, je suis bien entendu tombé sur les groupes extrémistes belges, mais aussi sur leurs opposants, tous ceux qui d’une manière ou d’une autres ont largement cherché à manipuler les informations pour promouvoir leurs propres desseins politiques. Vous pensez aux mêmes que moi, je suppose. Toute cette agitation médiatique peut se résumer en un seul exemple, celui de la dérive somme toute très rapide d’un jeune gamin prénommé Brian, promis à un bel avenir de footballeur qui s’est retrouvé propulsé en Syrie, le cerveau nettoyé de fond en comble par des manipulateurs d’une bêtise insondable. Ce garçon a a été l’objet en même temps d’une double récupération : son corps même pas encore froid, sa mort était annoncé par l’armée syrienne de Bachar el Assad, qui réglait ainsi ses comptes avec les islamistes, ceux-là mêmes que le régime avait emprisonné, puis torturé, pour les relâcher dans la nature, espérant qu’ils s’en prendraient d’abord aux autres groupuscules islamistes sans se retourner contre le pouvoir.

Voici la tragique histoire de Brian de Mulder, mort à 20 ans d’avoir trop écouté  les sirènes jihadistes.

Une histoire qui résume toute la tragédie actuelle, et montre la bassesse de certains manipulateurs, qui, eux, sont toujours vivants.

201303210821-2_als-brian-de-mulder-in-syrie-sterft-vervolg-ik-belkacem-Brian était un adolescent comme beaucoup, un beau garçon plein de vie qui prenait plaisir à faire des selfies avec sa famille, d’origine brésilienne. Arrivé sur terre à Anvers comme un beau bébé (il était arrivé deuxième à l’élection du plus beau bébé en Belgique !), il effectuait plus tard une scolarité classique au Sint-Jan Berchmans College rue Jodenstraat, dans le centre d’Anvers. Il s’en échappait le midi pour aller dévorer du pudding chaud, son plat préféré chez sa grand-mère Georgette qui le vénérait, et avec qui il allait prier à l’église. Catholique.. et footballeur, comme tout brésilien serait-on tenté de dire : le voici en effet qui rêve d’une entrée au club du Beerschot (le Koninklijke Beerschot Antwerpen Club) en jouant sur le square avec ses potes, en rêvant à Lionel Messi.

LIRE sur http://www.centpapiers.com/manipulateurs-et-recuperateurs/

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Lire aussi

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Afficher l'image d'origine« Il va falloir repenser le système pour fonctionner en temps réel »

Il a passé des années à s’occuper d’affaires de terrorisme. L’apparition du nom des frères Kouachi en janvier dernier lors de l’attentat contre la rédaction de Charlie Hebdo ne l’a pas surpris. « C’étaient des gens que j’avais vu, qui avaient été mis en examen et impliqués dans l’affaire des Buttes Chaumont », raconte lundi soir l’ancien juge Jean-Louis Bruguière.
Invité sur BFMTV, il est revenu sur les attentats qui ont touché Paris il y a dix jours et sur la préparation de ces actes depuis la Belgique, semble-t-il. « Ce n’est pas une nouveauté, il y avait une nébuleuse européenne, affirme celui qui s’est occupé de l’anti-terrorisme à partir de 1994. Cette mouvance islamique était traditionnellement sur la Belgique, l’Allemagne, un peu l’Italie du Nord et les Pays-Bas. » »Tous ces réseaux se déplaçaient très librement », poursuit-il.

Aucun loup solitaire

Si l’existence de filière jihadiste existe depuis des années sur le territoire européen est confirmée depuis des années, le mode d’action a, lui, grandement évolué. « Aujourd’hui, il y a beaucoup moins de réseaux car la radicalisation est plus rapide et les individus peuvent passer à l’acte pratiquement seul », commente Jean-Louis Bruguière. Il explique que ces jihadistes peuvent passer d’une organisation terroriste à une autre du moment que celle-ci lui permet d’agir.

Fort de ce constat, l’ex-juge anti-terroriste écarte toute hypothèse d’un « loup solitaire » comme Mohamed Merah a pu être présenté: « On le voit bien dans les enquêtes, il y a toujours quelqu’un qui fournit une arme ou quelqu’un qui est Syrie qui va conseiller. »

« La seule chose c’est qu’il n’y a plus de contact physique parce que tout se fait virtuellement. »

Faille de l’Union européenne

Cette structuration permise par les nouvelles technologies permet désormais à Daesh d' »exporter du gros jihad ». « Avec les attentats de Paris, on passe à quelque chose de massif avec une planification qui se fait en Syrie dans l’état-major et une organisation opérationnelle qui va se faire en Belgique », analyse Jean-Louis Bruguière, qui s’inquiète du « modus operandi nouveau » avec l’envoi de kamikaze sur le territoire français.

« C’est évident qu’il y a eu des failles, le problème est de savoir où il y a eu des failles. Et pour moi, le problème de la faille c’est surtout l’Union européenne », lance l’ancien magistrat.

En choisissant comme base la Belgique ou un autre pays tiers, les jihadistes estiment être plus à l’abri sans détection suffisante entre les Etats. « Il a des ruptures », confirme Jean-Louis Bruguière. Et de conclure: « il va falloir repenser le système pour fonctionner en temps réel

François Asselineau revient sur les attentats de Paris du 13 novembre 2015 et sur la décision de François Hollande de déclarer l’état d’urgence et ses conséquences sur la campagne des élections régionales de décembre 2015.

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histoireetsociete

https://blogs.mediapart.fr/blog/jean-francois-goulon/181115/attaques-terroristes-paris-qui-en-profite

je n’ai pas un folle sympathie pour pepe escobar et ses sympathies d’extrême-droite en France… Il est souvent bien informé même s’ il est puant dans ses fréquentations, c’est un reporter de qualité. (note de Danielle Bleitrach)

Par Pepe Escobar. Article publié dans AsiaTimesOnline, le 17 novembre 2015: Paris terror attacks — who profits?

Jusqu’à ce très sinistre jour où les « soldats du Califat » ont frappé « la capitale de l’abomination et des perversions » – formule de l’EIIL/EI/Daech pour ses attaques contre Paris – le Président français François Hollande et son insupportable poseur de ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, étaient catégoriques : Assad doit partir.

Pour l’Elysée, Assad équivaut Daech.

Pour prendre la mesure de l’incohérence de l’administration de François Hollande, aucun de ses conseillers formés à l’ENA ne lui a dit qu’il était encore plus à côté de ses pompes que d’habitude.

La…

Voir l’article original 3 244 mots de plus

Attentats de Paris : en Belgique une fort dérangeante découverte…
bataclan-paris-policiers

C’est assez incroyable, de tomber là-dessus, plus de 13 ans après les faits. C’est en cherchant des éléments sur la participation de terroristes molenbeekois  dans les attentats de Paris que je suis en effet tombé par hasard sur cet intriguant dossier. On est en effet retombé avec cette participation belge aux attentats de Paris sur ce qui n’est au final qu’un bien petit noyau d’islamistes, qui nous mènent par le bout du nez depuis plus d’une dizaine d’années maintenant. Curieux d’essayer d’éclaircir un peu la chose et de trouver quelques éléments supplémentaires sur le terrorisme international et ses ramifications au delà des frontières, j’ai bien entendu relu mes notes sur l’affaire Merah, que j’ai abondamment traité, rappelez-vous, sur Agoravox.

moezEn fait, c’est un élément survenu fin mai 2013, soit un an après les tueries du jeune toulousain au scooter qui m’a intrigué. Le journal le Parisien, à ce moment là avait retrouvé la trace d’une bien étrange rencontre bruxelloise de Merah. Un Merah qui, on le sait, aurait rencontré aussi au Pakistan l’incroyable Moez Garsallaoui (volatilisé depuis par un missile tiré de drone, parait-il en photo ici avec Malika el-Aroud, dont on ne verra jamais les yeux de toutes ses apparitions en prétoire !), le second mari de la nom moins célèbre Malika el Aroud, la plus grande recrutes sur le net de chair à canon, ou plus exactement de candidats à se faire sauter le caisson à la ceinture d’explosifs. Brefs, les mêmes que les fêlés du stade de France, qui n’ont pas réussi à pénétrer dans l’enceinte du stade, alors que leurs collègues du Bataclan réussissaient leur coup au délà de leurs espérances, hélas.

L’article du Parisien commençait par une bien curieuse question : « Et si Mohamed Merah était allé chercher de l’aide… en Belgique ? C’est d’outre-Quiévrain que vient l’un des éléments les plus troublants de l’enquête ces derniers mois. Entendu dans une affaire de terrorisme à l’automne, un Marocain vivant en Belgique a assuré avoir passé une journée avec le Français seulement trois semaines avant les tueries de Toulouse (Haute-Garonne) et Montauban (Tarn-et-Garonne). Un témoignage étonnant qui vient d’être porté à la connaissance des juges français chargés du dossier ». Un bien étrange voyage, passé par la gare de Lille, conseillé par un autre étonnant personnage, selon le journal : « il est surtout un proche de Mohamed Achamlane, dit Abou Hamza, le leader du groupe terroriste niçois Forsane Alizza, démantelé peu après les tueries de Mohamed Merah ». alizza2-30f5b-714bcJe ne reviens pas sur le cas d‘Alizza et de ses grotesques interventions en pleine rue : un faire-valoir parfait à l’époque, rappelez-vous pour l’équipe de Claude Guéant, visiblement ravie d’avoir sous la main un groupuscule de pareils clowns pour alimenter sa droite dure en griefs anti-islam. On a toujours supposé que les attitudes de Forzane Alizza (« les cancres du cyberjihad » avaient été plus ou moins suggérées, car elles allaient toujours dans le même sens : plus ils apparaissaient dans les téléviseurs et plus le FN voyait ses adhérents augmenter. Une stratégie à la Buisson, serait-on aujourd’hui fort tenté de dire. on finira par trouver le pot aux roses avec des clichés d’une manifestation commune entre les salafistes d’opérette et des gens d’extrême droite, manifestation, à laquelle assistait par exemple Alexandre Gabriac, celui qui a  une crampe au bras droit levé prononcé…

Cela ne nous dit pas qui il était allé voir, notre Mohamed Merah. On l’apprend un peu plus loin: « C’est la justice belge, saisie par les magistrats français, qui a transmis ces renseignements. En novembre, Abdelkader el-Farssaoui, alias Abou Jaber, est entendu comme témoin dans le cadre d’une enquête sur une cellule jihadiste autour de Bruxelles ».  Ah tiens, une « cellule jihadiste autour de Bruxelles ? On tombe vite sur une bien connue depuis des années, en effet. Celle aussi citée récemment lors du procès de Jean-Louis Le Soumis Denis,  un prédicateur salafiste (barbu !), il y a fort peu de temps, à Bruxelles. Ce jour-là (la veille même de l’attentat de Paris !!!), l’avocat du prévenu avait sorti dans le prétoire, un peu exaspéré, un argument qui n’était pas qu’un effet de manche : « en cause, l’apparition d’un certain Abdelkader El Farssaoui au cœur du dossier. Surnommé Abou Jaber, celui-ci a été désigné par plusieurs prévenus partis en Syrie comme l’homme qui leur avait acheté les billets d’avion et préparé le terrain sur place. C’est en tout cas ce qu’a répondu Murat D., parti au djihad à 19 ans avant de revenir en Belgique. « C’est lui qui aide les jeunes à aller en Syrie. Il avait beaucoup de contacts là-bas. Il m’avait flatté », a précisé le jeune homme, d’origine turque, à la barre »  avait en effet  balancé Me Sébastien Courtoy devant la magistrate fédérale Paule Sommer qui avait moyennement apprécié. Sans le savoir, ou en calculant son effet, l’avocat venait de lancer une bombe médiatique à forte détonation à Bruxelles, comme on va le voir…

sharia 4Mais avant revenons sur le prévenu du jour, « en bref », comme le dit ici, on avait affaire à un beau cas d’espèce… d’illiuminé :  « après une vie de bamboche (alcool et jeu), il se convertit à l’islam le plus radical. En 2008, il apparaît pour la première fois dans un dossier judiciaire, lorsqu’il distribue, rue de Brabant et rue d’Aerschot, à Schaerbeek, des tracts hostiles à la démocratie et appelant au djihad. Influencé par Sharia4Belgium (ici l’arrivée des artistes du club Charia au tribunal, une photo de DH.be), il a créé le Resto du Tawhid, qui donnait de la nourriture aux nécessiteux, à la gare du Nord, tout en faisant du prosélytisme. Il a été arrêté le 9 décembre 2013. De sa prison, le salafiste a accordé au Vif/L’Express une interview où il explique sa croyance dans la Prophétie du Minaret blanc. Selon cette prédiction, la Syrie (pays de Cham) est l’endroit où les bons musulmans doivent aller se battre pour hâter la venue du Messie avec, à la clé, une place au Paradis, les autres hommes étant condamnés à la déchéance » .

belge convertiUne théorie à laquelle notre prédicateur croit semble-t-il dur comme fer, comme il le précise ici au même magazine : «  Le prophète Jésus doit revenir à Damas, à la mosquée blanche. Il va combattre l’Antéchrist, les autres communautés religieuses et tous les musulmans qui n’auront pas suivi l’enseignement de l’islam rigoriste. On ne connait pas la date de son retour. Cette prophétie est rapportée par des hadiths authentifiés par l’une des plus grandes références de l’islam, El Bouali El Muslim (en fait un drôle de zig porte ce nom: c’est un algérien élevé islamiste, devenu légionnaire et converti au … christianisme , qui se présente comme bodyguard de Yasser Arafat (???): un total allumé !).». Une théorie qui ne tient pas debout, mais qui sonne étrangement avec les déclarations des policiers de Paris, qui n’expliquent que la décision chez certains des tueurs que par un problème… psychiatrique : « Personnellement, je ne les ai pas découvertes sur Internet, mais dans deux livres édités à Paris :  Le Bienfait du Cham et La Venue de Jésus sur terre » nous dit notre illuminé (le  Pays de Cham -Bilad el-Cham- est, il faut le préciser, le nom antique de la Syrie). Un illuminé qui possède des « preuves » de ce qu’il raconte avec selon lui « les femmes qui se transforment en hommes, les hommes en femmes, la dépravation des moeurs, les musulmans qui se laïcisent, qui renient leur foi ; les guerres, le chaos… La prophétie parle aussi de la formation de trois grandes armées : en Arabie, au Yémen et en Irak-Syrie. Beaucoup de signes annonciateurs sont aujourd’hui réunis »comme il peut l’affirmer. Rejoignant la revendication surréaliste de DAECH des attentats de Paris sur « la capitale des abominations et de la perversion », ou sur « le Bataclan où étaient rassemblés des centaines d’idôlatres dans une fête de la perversité « Bigre ! Des « fous d’Allah » ou de simples fous ? « Chaque jour, nous procédons à la mise hors d’état de nuire d’individus désireux de frapper notre pays. La fragilité psychologique, voire psychiatrique, de certains d’entre eux facilite le passage à l’acte. Et il peut y avoir des gens qui passent à travers les mailles du filet. C’est pourquoi nous les resserrons davantage en confortant nos services », assurait le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, dans L’Express, le 1er juillet » dernier.

Dans l’article de 2013 du Parisien, on avait eu droit à un simple résumé de qui pouvait être ce fameux el-Farssaoui « ce Marocain de 40 ans, décrit comme le « cheikh », l’éminence grise du groupe, a longtemps vécu en Espagne où il aurait été entendu après les attentats de Madrid ». Ah tiens, voilà qui avait été oublié je suppose, mais pas, justement par Me Sébastien Courtoy , qui venait là de révéler une des plus grosses surprises de ce procès, mais aussi des dix dernières années dans la lutte contre le terrorisme. Car ce qu’a révélé l’avocat malin, c’est qui était véritablement  el-Farssaoui…

Unknown-1Un drôle d’imam, qui avait été « entendu » à Madrid après les attentats selon la presse (ils avaient fait 191 morts !)  mais pas seulement, à gratter un peu son dossier espagnol. Un dossier sorti par le journal el Mundo en 2005 que beaucoup de monde a oublié. Selon cette véritable bombe complètement oubliée, en effet,  el-Farssaoui se faisait aussi appeler « Cartagena » chez les policiers de l’UCIE (l’Unité centrale de renseignement des Affaires étrangères espagnoles), car il y était un… informateur de premier ordre. Il y avait dénoncé le groupe radical dans son intégralité  avant les terribles attentats, en faisant des rapports sur « Rabei Osman, un Egyptien (arrêté en Italie pour avoir orchestré l’attentat 11 mars à Madrid); Serhane Ben Abdelmajid Fakhet, un tunisien (qui se suicidera à Leganes plat avec le reste de l’équipe); Mohamed Larbi Ben Sellam (qui a fui au Maroc) et Mustapha Maïmouni, frère du tunisien et détenu au Maroc pour les attentats de Casablanca », note le journal. Tout y était, jusqu’au numéro de la Volkswagen (M-0025-WP) prévue pour les attentats ! Cartagena, celui qui avait tout découvert des relations entre les futurs auteurs de l’attentat de Madrid , c’est bien le même  arrivé en Belgique, après un semblant d’interrogatoire de la police pour lui garder la face auprès de ses anciens amis salafistes ! Et c’est lui, l’informateur, ex Abou Jaber, ex Cartagena, que voulait rencontrer Merah !!! On croit rêver !!! Sidérante découverte ! « Dès le 22 octobre 2002, Farssaoui, 32 ans, avait sonné l’alarme sur le réseau d’islamistes qui allaient plus tard être impliqués aussi bien dans les attentats de Madrid que dans ceux de Casablanca« . Les ingrédients d’attentats étaient donc réunis, mais, étrangement, ni la gendarmerie ni la police n’ont bougé le petit doigt pour les empêcher. Le mystère s’épaissit encore plus lorsque l’on sait que les fameux Asturiens sont également des indicateurs. Plus bizarre encore, Jamal Ahmidane a été arrêté par trois fois alors qu’il convoyait les explosifs vers Madrid, le 29 février 2004, sans permis de conduire, et trois fois il a été relâché. Devant ce brouillard, El Mundo, dans un éditorial anonyme au vitriol, écrivait le 6 juin que «à la lumière de ces révélations (les fiches d’audition de Farssaoui), il devient clair que les attentats du 11 mars auraient pu être empêchés par une action diligente de la police ou par une intervention judiciaire ; aucune des deux n’a eu lieu». Voilà qui n’est peut-être pas le bon moment pour le rappeler, en effet….

sharia belgiumAu procès de l’illuminé belge (photo sud-info.be) pourtant, personne n ‘avait bien sûr pensé à l’inviter à venir déposer, quel hasard !! « En Belgique , El Farssaoui a été plusieurs fois entendu par la police judiciaire fédérale sur son rôle dans l’envoi de jeunes en Syrie. Il a refusé de répondre aux questions des enquêteurs et a été relaxé après audition. Une perquisition menée chez lui avait permis de retrouver… une carte de presse mentionnant son travail à Annoukhba, un bihebdomadaire sportif marocain. Hier, le tribunal a finalement décidé, de « manière exceptionnelle », de convoquer Abdelkader El Farssouai en tant que témoin. Seul le parquet ayant l’opportunité des poursuites, il ne sera pas convoqué comme prévenu. Reste à savoir si Abou Jaber acceptera de se présenter : il a tout à fait le droit de refuser… » Chez Sharia 4 Belgium, dont fait partie El Farssaoui , le leader Fouad Belkacem, tout aussi avec son keffieh anti-calvitie (1), a été condamné le 11 février 2015 à 12 ans de prison pour apologie du terrorisme mais l’a blanchi pour…. trafic de drogue (mais en raison seulement de la prescription !!!) Son dossier, quel heureux hasard avait disparu en cendres : « le dossier avait brûlé lors de l’incendie du greffe correctionnel de la cour d’appel de Bruxelles, en janvier 2012, et il n’avait pas pu être complètement reconstitué..«  A Paris, le procureur Molins a cité la drogue comme approvisionnement possible d’argent pour acheter les armes nécessaires à l’assaut…

La veille des attentats de Paris, donc, dans lesquels des passeports syriens ont été retrouvés, qui conduisent rapidement à Mollenbeck, comme on a déjà pu le voir, Mohamed Khemir dit « Le Tunisien » et Mickaël Devredt alias « Abu Rayan«  (présenté comme le véritable organisateur de la filière syrienne en Belgique), ainsi que l’ineffable annonciateur de fin du monde (ou du retour du Christ !) avaient comme fournisseurs de billets pour la Syrie l’ancien indicateur de la police espagnole.  Tout cela la veille des attentats meurtriers de Paris, dans un procès d’un farfelu qui s’annonçait assez anodin !!! On attend avec une toute autre impatience désormais, depuis qu’a eu lieu le massacre de Paris, ce que va bien pouvoir nous dire cet invité surprise requis in extremis par le judicieux avocat belge…

Et attendez donc : un autre personnage s’annonce déjà à l’horizon, pour noircir encore un peu plus le dossier. Il nous vient du Montenegro, celui-là…

(1) les terroristes soignent aussi leur apparence.… et ce n’est pas une histoire tirée par les cheveux chez eux : les vierges promises, il faut assurer un certain standing de kamikaze !

un reportage RTBF sur Denis, « à la barbe du Paradis » : on dirait du Strip-Tease !!!

lire ici le chapitre :

April-June 2003: Spanish Authorities Recognize Cell of Future Madrid Bombers but Only Arrest One of Them after Cell Is Linked to Morocco Bombings

sur Malika el Aroud

http://mobile.agoravox.fr/tribune-libre/article/cherchez-la-femme-48670

http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/pourquoi-donc-nizar-trabelsi-et-141745

http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/al-qaida-branquignols-et-cie-84959

http://mobile.agoravox.fr/actualites/politique/article/les-pieds-nickeles-d-al-quaida-55940

http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/la-communication-des-terroristes-162321

Image à la une:  Photo de  Christian Hartmann / Reuters

http://www.centpapiers.com/attentats-de-paris-en-belgique-une-fort-derangeante-decouverte/

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International

16:32 16.11.2015(mis à jour 16:47 16.11.2015)
Des attentats à Paris (novembre 2015)

Bien qu’un migrant impliqué dans l’organisation des attentats de Paris ait déposé une demande d’asile en Serbie, les Balkans ne présentent pas d’intérêt pour les terroristes, qui se focalisent sur les pays d’Europe occidentale.

Ce fait est explicable car l’objectif des terroristes est d’obtenir une couverture la plus intense et prolongée de leurs actions dans les médias.Après les attentats perpétrés à Paris vendredi dernier, les services de renseignement ont su identifier pour le moment six terroristes. En outre un passeport syrien, au nom d’Ahmad alMohammad, 25 ans, a été retrouvé au Stade de France. Enregistré sur l’île grecque de Leros, le migrant a pris la route de la Macédoine et de la Serbie, où il a déposé une demande d’asile. Puis il s’est rendu en Croatie, où il a transité par le centre d’asile d’Opatovac le 8 octobre.

Suite à ce fait et aux attaques sanglantes à Paris, les autorités serbes ont pris la décision de renforcer le contrôle des frontières et de le rendre plus minutieux, car la sécurité des pays des Balkans est très mauvaise, notamment pour des raisons économiques, estime le spécialiste macédonien de la sécurité, Vladimir Pivovarov.

Dans une interview, accordée à Sputnik, Vladimir Pivovarov a indiqué que les organisations terroristes trouvaient des moyens d’introduire leurs combattants dans la masse des migrants qui fuient le Proche-Orient à cause de la guerre ou pour des raisons économiques. Cependant, les pays des Balkans ne sont pas en mesure de vérifier les « biographies » de tous.Tout en précisant que les pays des Balkans n’intéressent pas les terroristes, Vladimir Pivovarov appelle à la renforcer la sécurité des Balkans afin de préserver les autres pays visés par les terroristes.

« Pour les terroristes, nous sommes une cible facile, et la tâche principale de nos services de renseignement réside dans la capacité à prévenir les attaques terroristes. Nous devrions communiquer de manière opérationnelle et réorganiser nos services de sécurité », a déclaré à Sputnik Vladimir Pivovarov.

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Afficher l'image d'origineLe Monde.fr avec AFP | 08.10.2012 à 10h59 • Mis à jour le 08.10.2012 à 11h12

L’ancien chef de la DST (Direction de la surveillance du territoire) Yves Bonnet a mis en cause, lundi 8 octobre, l’argent de la drogue, mais aussi celui de l’Arabie saoudite et du Qatar dans le financement de réseaux islamistes radicaux.Dans un entretien publié lundi par La Dépêche du Midi, M. Bonnet estime que ces réseaux posent la question du trafic de drogue, mais, selon lui, « il y aussi le problème de l’argent qui est alloué par des pays salafistes ». « On n’ose pas parler de l’Arabie saoudite et du Qatar, mais il faudrait peut-être aussi que ces braves gens cessent d’alimenter de leurs fonds un certain nombre d’actions préoccupantes, déclare-t-il. Il va falloir un jour ouvrir le dossier du Qatar, car, là, il y a un vrai problème. Et je me fiche des résultats du Paris-Saint-Germain. »

Les projets du Qatar en France suscitent des interrogations dans la classe politique. Après avoir investi au Paris-Saint-Germain, dans l’achat de droits de diffusion télévisuels puis sur le marché de l’art, le Qatar pourrait consacrer un fonds d’investissement de 50 à 100 millions d’euros aux banlieues françaises.

Une cellule islamiste radicale a été démantelée samedi et l’un de ses membres, un Français de 33 ans de la communauté antillaise, a été tué à Strasbourg après avoir ouvert le feu sur des policiers venus l’interpeller. Onze personnes, toutes françaises, étaient en garde à vue lundi. « Côté renseignement, ce type de réseau est beaucoup plus difficile à identifier, car là on a affaire à des gens qui sont des convertis (…). Ils sont beaucoup plus difficiles à cerner », commente M. Bonnet.

Selon lui, il faut « s’intéresser à ces milieux de jeunes délinquants qui sont à la marge. (…) Si la police veut être efficace, elle va devoir travailler en profondeur ces milieux, liés principalement à la drogue. Cela passera essentiellement par l’infiltration ». L’ancienne DST a fusionné avec la Direction centrale des renseignements généraux (DCRG) au sein de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI).

En savoir plussur http://www.lemonde.fr/societe/article/2012/10/08/financement-de-l-islamisme-radical-un-ex-chef-de-la-dst-met-en-cause-le-qatar-et-l-arabie-saoudite_1771633_3224.html#ICfJDI0wZ5gUkjAw.99

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Intervention de Yves Bonnet, ancien préfet et ancien chef de la DST dans les années 80 sur le plateau de C dans l’air le 8 octobre 2012.

Il explique d’une part les modes opératoires pour quadriller les foyers terroristes, puis d’autre part l’alliance trilatérale entre les USA, l’Arabie et le Qatar dans le financement massif des groupes djihadistes en Afrique, au Proche-Orient et en Occident.

LIRE aussi:

NARCO-TERRORISME: le Captagon, la drogue de Daech et des princes saoudiens

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08:15 18.10.2015(mis à jour 08:17 18.10.2015)

Le groupe terroriste Front al-Nosra, une des filières de l’organisation internationale Al-Qaïda, a posté sur les réseaux sociaux des photos confirmant le décès du terroriste Sanafi al-Nasr.

Le groupe terroriste Front al-Nosra, une des filières de l’organisation internationale Al-Qaïda, a posté sur les réseaux sociaux des photos confirmant le décès du terroriste Sanafi al-Nasr.

Un combattant du Front al-Nosra en Syrie tient le drapeau de ce groupe terroriste

Samedi, les médias syriens ont annoncé la mort d’un des principaux dirigeants du groupe Al-Qaïda, Sanafi al-Nasr. Le combattant du Front al-Nosra, affilié à Al-Qaïda, a été tué par une frappe aérienne près d’Alep, dans le nord de la Syrie.Les terroristes n’ont cependant pas tout de suite confirmé la mort du chef. Ce n’est que quelque temps plus tard que le Front al-Nosra a postée sur Internet une photo sur laquelle est représentée la tombe de Sanafi al-Nasr.

Sanafi al-Nasr était le douzième dans la liste des criminels les plus recherchés en Arabie saoudite. Cousin d’Oussama ben Laden, il est né non loin de Riyad. Membre d’Al-Qaïda, il a dirigé le Comité de la victoire chargé de définir la politique et la stratégie du réseau terroriste. Sanafi al-Nasr a joué un rôle crucial dans la création du Front al-Nosra.
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Piratage informatique© Flickr/ Ivan David Gomez Arce

International

20:39 17.10.2015(mis à jour 21:47 17.10.2015)

Les sites et les fils d’actualité de l’agence russe Rossiya Segodnya et notamment ceux de Sputnik ont été samedi soir la cible d’une attaque informatique, ont annoncé les services techniques de l’agence.

Pendant l’attaque par déni de service (DDoS), les informations de l’agence n’étaient pas accessibles en ligne, mais les spécialistes techniques ont réussi à maintenir l’accès au service par abonnement.

Une attaque de type DDoS, généralement lancée pour empêcher l’utilisation d’un service internet, consiste à bombarder le serveur cible de requêtes, de sorte que celui-ci soit submergé par ces dernières.

Le site de RIA Novosti, qui fait partie de Rossiya Segodnya, a déjà été visé par des cyberattaques à plusieurs reprises. En mai 2012, il a été attaqué à partir de 2.500 adresses IP. En juillet 2013, une attaque à 150.000 connexions par seconde a touché le site de RIA Novosti.

Une autre attaque a été enregistrée en août 2014. Des malfaiteurs se sont d’abord pris au site Inosmi.ru avant d’empêcher le fonctionnement du site de RIA Novosti.

Rossiya Segodnia regroupe une radio, des fils d’actualité, des portails d’information en plusieurs langues, des centres de presse et des produits d’information dans les réseaux sociaux, la production et la diffusion de photos et d’infographies ainsi que la production de contenu pour les applications destinées aux téléphones portables.

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Etat islamique
L’EI prépare son expansion vers l’Europe, la Russie et la Chine

© AP Photo/ File

International

09:07 17.10.2015URL courte
L’Etat islamique (EI) (574)
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L’Afghanistan pourrait être utilisé comme plateforme pour infiltrer les pays de la Communauté des Etats indépendants (CEI) et le nord de la Chine, a déclaré le vice-ministre russe de la Défense Anatoly Antonov.

« À présent, le pseudo-État extrémiste dispose d’une source de revenus stable et d’une armée bien équipée. L’EI poursuit son expansion », a-t-il souligné lors du sixième forum de Xiangshan (Chine) pour la paix et la sécurité en Asie-Pacifique.Il a également fait remarquer que l’Afghanistan pourrait être utilisé par l’EI comme tête de pont vers l’Asie centrale et le nord de la Chine, région qui demeure extrêmement instable: la situation continue à se détériorer, notamment dans les provinces septentrionales du pays où les attentats ne cessent de multiplier, faisant un grand nombre de victimes parmi les civils.

« Ces derniers temps, l’activité des groupes terroristes affiliés à l’EI est montée d’un cran en Afghanistan. Le territoire du pays pourrait être employé par la suite par l’EI dans le but d’élargir son expansion aux républiques d’Asie centrale et à la région autonome Ouigour du Xinjiang (au nord-ouest de la Chine, ndlr) », a relevé M. Antonov.

L’activité du groupe terroriste dépasse régulièrement les territoires de l’Irak et de la Syrie, où il opère principalement. L’Etat islamique a ainsi revendiqué l’attentat suicide perpétré vendredi contre une mosquée chiite de l’est de l’Arabie saoudite qui aurait fait 21 morts et 81 blessés, dans un communiqué mis en ligne sur des sites islamistes.

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D’un côté, il y a eu la presse et le ministre de l’Intérieur qui cherchaient à atténuer la responsabilité du djihadiste Ayoub El Qazzani (ou Khazzani, ou Kahzzani) , neutralisé par un Français, trois américains dont deux militaires, un anglais et un agent de la SNCF, (en civil car hors service, qui a aidé l’anglais et l’étudiant américain à maîtriser le « présumé » criminel).

Pour le ministre de l’Intérieur, il ne fallait pas faire d’amalgame, rien ne prouvait qu’Ayoub El Qazzani soit marocain, ou musulman extrémiste, ni surtout qu’il ait vécu en France comme le disaient les Espagnols, « rien ne le prouve » affirmait le ministre.

Photo Cazeneuve twit

Pour la presse de gauche, c’était le cas banal et compréhensible d’un immigré révolté par la misère : n’avait-il pas vécu pendant 7 ans à El Saladillo, un quartier pauvre de la banlieue d’Algésiras ?
Ses multiples condamnations pour trafic de drogue ? un péché véniel, d’ailleurs pourquoi ne légalise-t-on pas la drogue ?
On a aussi le droit dans une démocratie de fréquenter la mosquée de son choix, fut-elle sunnite-salafiste , non ?
Pourquoi ne le croyait-on pas quand il affirmait qu’il avait seulement voulu rançonner les voyageurs ? c’était du racisme et du délit de faciès !

Son père, retrouvé par des journalistes à Algésiras déclare maintenant que « c’est un garçon gentil et calme, un pauvre garçon paumé » (TF1) et l’imam de ladite mosquée confirme qu’il est « très doux, rien ne laissait prévoir qu’il allait se radicaliser comme ça« . Pas un, évidemment, n’évoque la taqiya, (« dissimulation » dans la charia) puisqu’ils la pratiquent eux-mêmes.

imagesC’est terrible, encore une chance perdue pour la France !

Et puis les faits sont apparus, la plupart confirmés par le terroriste lui-même. Il s’appelle bien Ayoub El Qazzani ; il est bien marocain ; quatre pays l’ont signalé et fiché comme dangereux et les autorités françaises étaient parfaitement au courant ; il est sunnite salafiste et membre d’un réseau djihadiste.

Quand on veut juste menacer des gens pour leur voler de l’argent comme il l’a prétendu, on ne monte pas dans le train avec une kalachnikov AK47, un revolver automatique, 9 chargeurs contenant environ 500 cartouches et un cutter pour égorger si nécessaire.

Mais le meilleur, c’est qu’il a bien vécu en France, fiché « S » (dangereux pour la Sécurité de l’État) par les services de renseignement, et pourtant personne ne savait où il vivait ! À Saint-Denis (93), il aurait même travaillé pendant trois mois !

Bravo, le ministre de l’Intérieur !
Redoutable efficacité de ses services, on se sent protégés par l’État…

D’ailleurs après avoir beaucoup cogité, nos valeureux fonctionnaires ont accouché de l’arme absolue contre le terrorisme : un numéro de téléphone vert !
Les victimes d’un fou d’Allah pourront prévenir qu’il est devant eux avec sa kalachnikov ou sa ceinture d’explosifs, ou bien encore entrain d’affuter son couteau à égorger, et quelqu’un leur répondra aussitôt : « le ministère de l’Intérieur vous remercie de votre appel, vous allez être mis en relation avec un conseiller sécurité, le délai d’attente est estimé à 7 minutes« , ou bien « en raison de l’encombrement du réseau, veuillez rappeler ultérieurement« .

Guillaume Pepy, le directeur de la SNCF, a une meilleure idée. Comme il y a 15 000 trains par jour et plus de 2 000 000 de voyageurs, il est impossible de fouiller tout le monde et les bagages comme dans les aéroports, les agents de sécurité procèderont donc par sondages.
Voilà qui est rassurant ! Oh ! On peut rigoler, non ?

Photo liste

Bon. Concrètement, connaissant le profil des Ayoub, Coulibaly, Merah, Ghlam, Sahli, Kouachi et consorts (voir ci-dessus), on peut penser qu’il serait inutile de fouiller les vieilles dames à cheveux blancs, les mères de famille avec leur bébé et fouiller uniquement les bruns, les barbus et les porteurs-euses de burka, mais c’est, en France, absolument impossible : toute la gauche se mettrait à hurler à la mort et au délit de faciès.

Pourtant le socialiste Alain Vidalies a déclaré sur Europe 1 « Je préfère qu’on discrimine plutôt que de rester spectateurs« , Va-t-il être exclu du PS ?
D’autres idées ?

Faire des fiches S autre chose qu’un outil statistique, mais un outil réel d’action et rallonger leur durée de vie serait une bonne idée. Les fiches des frères Kouachi, signalés par les Américains comme « très dangereux » et interdits de vol sur les avions américains, avaient été supprimées au bout de deux ans « puisqu’ils n’avaient pas bougé » et commis seulement quelques délits comme trafics non déclarés d’objets divers.
En France, sous Taubira, on n’arrête pas les gens pour ces vétilles.

Autoriser les policiers et militaires à porter une arme quand ils circulent, même en civil et en permission ou hors service serait pertinent. Ils sont en principe toujours en bonne forme physique et il y en a toujours un ou deux dans un train, voire plus. Ils pourraient agir immédiatement et professionnellement comme l’ont fait les Américains dans le Thalys. On ne va tout de même pas se laisser éternellement donner des leçons de courage par les Américains. Mais le règlement l’interdit et sur C dans l’air un auditeur s’inquiétait déjà « ne risque-t-on pas de voir se multiplier les bavures ?« .
Il est vrai que sous Taubira, arrêter un criminel avant qu’il ait tué quelqu’un est une bavure.

Ou bien encore cette suggestion d’un intervenant de C dans l’air : surtout ne pas autoriser les Français à être armés pour leur défense, mais leur dire qu’en cas d’attaque il faut tout de suite prévenir les secours.
Voyez ?
Comme Jeanne Bécu, comtesse du Barry et maîtresse de Louis XV sur l’échafaud « Encore un moment, Monsieur le bourreau« … j’ai un coup de fil à passer.

Donc en gros, on ne fera rien d’efficace pour la sécurité dans les trains. De toute façon, ça ne servirait à rien, dit encore un intervenant de C dans l’air, car après avoir porté les assauts dans la rue (Merah), dans un journal (les Kouachi), dans une supérette (Coulibaly), dans « une ou deux églises » (Ghlam), dans une synagogue (rue Danjon, Paris 12 décembre 2014, tireur pas retrouvé), dans une usine (Salhi), dans un train (Qazzani) et d’innombrables commissariats, ils attaqueront autre chose, comme Charia Belgium l’a déjà annoncé en énumérant : « un hôpital, une crèche, un musée, une bibliothèque, un cinéma… ».

En soi cette énumération vise à terroriser et elle est intéressante. Car les « muslims » qui la font se gardent bien de mettre dans la liste « l’Assemblée nationale, un ministère, une préfecture, une mairie, la présidence de la République… », et ce pour deux raisons : l’une morale, on ne frappe pas les alliés objectifs qui aident puissamment à développer l’islam en France, l’autre de prudence : en les frappant directement on pourrait susciter une réaction sécuritaire du pouvoir qui toucherait les frères musulmans sunnites.

Pièce jointe

Seuls le peuple des Français mécréants et leurs défenseurs, police et armée, sont visés, pour les convaincre que si la terreur vient des musulmans, seule leur conversion à l’islam pourra les sauver.

Mais le peuple français n’a pas envie d’être complice et montre de plus en plus souvent dans les élections qu’il rejette la trahison de ses élites au pouvoir.

C’est en grande partie avec cette stratégie de la corruption des élites pour mieux asservir les peuples que les musulmans (en ces temps-là on n’avait pas peur de faire l’amalgame entre les colons modérés et ceux qui arrivaient le sabre à la main) ont conquis une grande partie de l’Espagne au VIIIème siècle (Al Andalus 711-1492, Peirre Guichad). En massacrant le petit peuple, mais en nouant des alliances politiques, militaires et parfois matrimoniales avec une partie de la noblesse locale, traître à la chrétienté et à son pays, trop heureuse de s’en tirer en payant la djyîzia, l’impôt islamique que doivent les mécréants, du moment qu’elle gardait le plus gros de ses privilèges. Exactement ce que sont prêts à faire nos élus, comme dans le roman de Houellebecq Soumission, déjà prêts à se vendre à l’islam en échange de la conservation de leurs privilèges.

Que devient le peuple français dans tout ça ?

« Quoi, ces populistes, des électeurs qui votent LR et FN, des conservateurs qui veulent préserver leur culture et leur civilisation, qui refusent de voir la beauté de l’islam à qui nous devons tout ? Des sans-dents ! on n’en a rien à f…! »

L’Imprécateur

Ban last

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Le Monde.fr avec AFP, AP et Reuters | 18.08.2015 à 05h11 • Mis à jour le 18.08.2015 à 20h59

Des policiers sur le lieu de l'explosion, au temple Erawan, à Bangkok, en Thaïlande, le 18 août 2015.

Au lendemain de l’explosion qui a frappé le centre de Bangkok, en Thaïlande, tuant au moins vingt personnes et en blessant plus de cent quarante autres, un petit engin explosif a été lancé d’un pont sur des passants, mardi 18 août, sans faire de blessé, mais contribuant à l’atmosphère pesante qui règne dans la capitale. L’incident a eu lieu près du fleuve Chao Phraya et de grands hôtels, dans une zone touristique de la ville. La police a dévoilé en fin de journée que la bombe (de type artisanal, de la TNT dans un tube de métal) était du même type que celle responsable de l’attaque de la veille.

En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2015/08/18/bangkok-se-reveille-sous-les-decombres_4728548_3216.html#iT7cBQEtvlAHXXZm.99

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