Articles Tagués ‘Education nationale’

Libres jugements

Posons-nous la question suivante : « La laïcité est-elle en crise ? ».

Cette question engage une définition moderne et mobilisatrice de la laïcité et nous convie aussi à penser la possibilité de fonder une éthique laïque, tournée vers l’avenir. C’est une invitation à rompre avec l’idée fréquente qu’il y aurait eu un « âge d’or » dont il faudrait avoir la nostalgie.

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nous sommes notre monde

Nombre d’enseignants se sont trouvés isolés au lendemain de l’attentat du 7 Janvier 2015 contre Charlie Hebdo. Difficile pour eux de trouver des réponses appropriées face aux réactions de certains élèves. Confrontés à des enfants ou des adolescents refusant la minute de silence, estimant « que c’était bien fait » ou ne parvenant pas pourquoi l’humour de Charlie Hebdo est acceptable quand celui de Dieudonné est répréhensible. A partir de là, il est facile de dire que les profs ne savent pas comment réagir. En ont-ils la possibilité à titre individuel? Ils n’étaient pas préparés à affronter cette situation, aucun de nous ne l’était. Les profs n’ont pas de super pouvoirs et ne trouvent pas instantanément réponse à tout. Dans ce type de situation, à forte connotation émotionnelle, les enseignants sont impactés au même type que le reste de la population. Leurs réactions ne sont pas homogènes et leurs réponses sont variables…

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LES ACTUALITES DU DROIT

Enième dérivatif sociétal du gouvernement, plombé son échec sur le chômage, et crucifié lors des élections locale (éliminé au premier tour de la 3e circonscription de l’Aube, à 14% contre 29 % au FN), voilà Bambi qui est partie pour nous refiler « la morale laïque », le projet douteux de Peillon. Nous y reviendrons. Je rappelle simplement que la laïcité est un devoir de l’Etat, pas des usagers du service public. Ne pas confondre SVP.

Pour aujourd’hui, je me limite à poser une seule question : Bambi, comment peux-tu concilier ta « morale laïque » avec le fait que tu violes gouvernement les principes du droit, en refusant d’amender la loi du 15 mars 2004, qui interdit le port des signes religieux par les élèves, alors que la France a été condamnée par le Comité des droits de l’Homme, et que la France est tenue de mettre en œuvre les décisions du Comité…

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François Cocq

logo_MENESRCoup sur coup, deux révélations viennent aujourd’hui entacher la belle histoire que content les ministres successifs de la rue de Grenelle. C’est d’abord le journal le Monde qui dans son édition datée du 6 novembre fait le décompte des comptes des postes réellement créés depuis l’arrivée de François Hollande : 3 856 postes de titulaires quand, dans le même temps et à coups de stagiaires, le gouvernement annonce 31 627 embauches depuis 2012. Les menteurs sont des tricheurs qui bidouillent les chiffres pour tenir la « promesse ». Celle des 14 000 postes en primaire inscrits dans la loi d’orientation Peillon de 2013, ou les 60 000 postes de feu le candidat Hollande.

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Vive l’uniformité républicaine !

L’uniformité républicaine n’a rien à voir avec le culte d’une égalité stérilisante mais tout avec le respect d’une indifférenciation salutaire.

Les procès d’intention à l’égard de Najat Vallaud-Belkacem n’ont plus lieu d’être.

C’est sur son action ou son inaction que cette ministre si jeune pour une mission si complexe et si difficile – Nabila à la tête de la NASA !, s’est moqué un irrévérencieux – devra être seulement jugée. Surtout sur la manière dont elle saura s’occuper du champ exclusif de sa compétence qui se rapporte, au sens propre, à l’éducation nationale. Superbe défi et service public en péril.

Les rythmes scolaires qui, tels qu’ils sont programmés, suscitent les réserves de 60% de Français constitueront sans doute dans l’immédiat sa principale préoccupation et il ne me semble pas que l’autoritarisme qu’elle a d’emblée affiché sur ce plan soit une démarche habile.

En ce qui me concerne, je voudrais attirer l’attention sur un riche débat surgi depuis plusieurs mois des profondeurs de la société civile et de la réflexion scolaire : faut-il instaurer la blouse à l’école ? Rien d’étonnant à ce que l’effervescence et les sollicitations « sociétales » précèdent la volonté de l’Etat. Cela a été le cas pour beaucoup de grandes réformes. L’officiel vient consacrer ce que l’officieux a déjà proposé, parfois même élaboré.

Dans cette controverse de haut niveau parce que, contrairement à ce qu’on pourrait croire, elle touche l’essentiel, je me tiens résolument du côté des partisans du port de la blouse.

Des échanges passionnément contradictoires ont opposé le sociologue Michel Fize et le proviseur d’un internat d’excellence, Bernard Lociciro (Le Parisien). Je relève que le premier refuserait cette mesure si elle était « contrainte » et soutient que « l’uniforme ne va pas gommer les différences sociales, les écarts de performances scolaires, il va les endormir ».

Le second réplique « que chacun doit pouvoir s’exprimer par rapport à ce qu’il est et non pas par rapport à ce qu’il paraît ».

Je considère qu’aujourd’hui, depuis des années mais avec un mouvement qui s’est amplifié négativement, dans quelque établissement que ce soit, la diversité des apparences, leur contradiction entre le chic, l’esthétique argentée et les trouvailles des uns et la vulgarité, le clinquant et le débraillé chiche des autres – sans omettre les glissements intermédiaires – sont devenues telles qu’elles représentent un danger pour cette égalité de base, ce terreau qui devrait exclure toute aigreur, jalousie ou ressentiment afin de le constituer comme un prélude neutre et donc exemplaire à l’essentiel. Qui n’a trait qu’à la formation et à l’enseignement.

Une Education nationale digne de ce nom – il va de soi que le port de la blouse ne serait que l’un des éléments participant à son redressement – ne devrait pas autoriser une liberté de tenue frustrante et blessante face à ce qui devrait mobiliser les énergies et qui tient en un mot : apprendre. Et de la part de professeurs ayant en face d’eux l’image républicaine de l’unité au lieu de la démonstration ostensible d’une école déchirée et bariolée et se sentant aussi tenus, par contagion, de faire preuve de tenue.

La blouse sortirait l’élève du narcissisme inévitable et distrayant suscité par la mode, les effets portés et l’absurde culte des marques pour le ramener, qu’il soit bon, médiocre ou en progrès, vers cet univers qui ne prend véritablement son sens et son efficacité que si on le déconnecte des poncifs du genre « l’école dans la société » ! Contre les tentations centrifuges, on ciblerait le coeur de ce service public qui ne peut pas se permettre d’être médiocre.

Au contraire, l’école sans la société est la voie d’avenir et d’excellence, quitte, si on le souhaite mais sans en abuser, à instiller dans l’enseignement des problématiques sociales éclairantes. Il s’agit de redonner la vigueur qu’il mérite au lien entre le maître et l’élève en le débarrassant des scories, de cette périphérie inutile et envahissante. Porter la blouse, ce sera chasser d’emblée tout ce qui ne servira pas l’école.

Il me semble aussi – je l’espère en tout cas – que l’abandon de la vanité des apparences libérera d’autres virtualités, éveillera d’autres appétences et rendra plus présents, plus sensibles d’autres intérêts. Sortir un peu de soi, obéir à l’uniformité républicaine qui ne sera pas perçue comme une injonction mais comme un honneur et une chance, autant de chemins que le futur appelle plus que le passé ne les retient.

Ultime interrogation que nous aimons nous poser alors qu’au fond elle est vaine : sera-t-il réactionnaire d’instaurer la blouse à l’école ?

Dans ce domaine comme dans tant d’autres, acceptons aujourd’hui, sans mauvaise conscience ni timidité, l’évidence que revenir en arrière projette de plus belle, plus efficacement vers l’avenir, le vrai, l’indiscutable progrès.

SOURCE http://www.philippebilger.com/

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