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Le rabbin dont la fille a été tuée à Toulouse en 2012 se dit confiant que d’avantage sera fait après les attentats de Paris

Ron Prosor, émissaire israélien à l'ONU, lors d'un discours au Conseil de Sécurité, le 22 octobre 2013 au siège des Nations unies à NewYork (Crédit : Nations unies)

NATIONS UNIES – Avant de se rendre jeudi au siège des Nations Unies à New York pour assister à la première session de l’Assemblée générale sur l’antisémitisme le rabbin Yaacov Monsonego de Toulouse a fait un arrêt rapide à Grand Central Terminal.

Là, a-t-il, il a vu quelque chose que, dans sa désinvolture était assez remarquable – des hommes juifs portant une kippa sans craindre pour leur sécurité.

La vision a souligné la nécessité de lutter contre la montée de l’antisémitisme dans le monde, a déclaré Monsonego, dont la fille de 8 ans, Miriam, a été tuée dans l’attentat terroriste en 2012 devant l’École Ohr Torah à Toulouse.

Monsonego a participé à la conférence de l’ONU en tant qu’invité spécial du Congrès juif mondial.

« Avant les attaques contre Charlie Hebdo et le marché Hypercacher, les discours des dirigeants [français] contre l’antisémitisme étaient sincères, mais essentiellement symboliques. Maintenant, je n’ai aucun doute qu’il y aura un effort conscient pour faire quelque chose », a confié Monsonego au Times of Israel.

Rabbi Yaacov Monsonego de Toulouse, France (Crédit : Cathryn J. Prince)

Rabbi Yaacov Monsonego de Toulouse, France (Crédit : Cathryn J. Prince)

Avec Israël en tête, 37 nations ont appelé l’ONU à répondre à la forte flambée de l’antisémitisme violent dans le monde entier.

Les missions des États-Unis, du Canada et de tous les 28 membres de l’Union Européenne se sont joints à Israël pour mettre sur pied cette réunion informelle des Nations unies

« Cela en dit beaucoup. De nombreux pays ont établi un partenariat avec Israël pour amener cette question de l’antisémitisme en priorité à l’ordre du jour de l’ONU. Nous avons beaucoup de travail à faire pour faire passer ce sujet de l’actualité aux livres d’histoire », a déclaré Ron Prosor, l’ambassadeur d’Israël aux Nations unies.

Mais parce que ce n’était qu’une réunion informelle, la seule action que l’Assemblée pouvait prendre était d’émettre une déclaration commune. Jusqu’à présent, plus de 40 pays ont signé la déclaration.

« Les Nations Unies doivent avancer et jouer un rôle central dans la lutte contre l’antisémitisme ainsi que contre l’intolérance, la discrimination et la violence fondées sur la religion ou la croyance. C’est un impératif moral pour cette institution d’appeler les gouvernements à travers le monde à promouvoir la tolérance et le respect mutuel dans leurs sociétés », est-il écrit dans le communiqué.

La déclaration a exhorté tous les pays à « affirmer leur rejet catégorique de l’antisémitisme, à renforcer les lois contre la discrimination, et à poursuivre les responsables de crimes antisémites ».

« La détermination à éradiquer les conditions qui ont donné lieu à l’Holocauste était un principe directeur parmi les fondateurs de cette organisation il y a plus de six décennies», poursuit leur déclaration.

« Nous renouvelons notre engagement à ce principe et nous nous efforçons d’éliminer l’antisémitisme sous toutes ses formes. »

Beaucoup de groupes juifs ont salué la déclaration, mais veulent que l’ONU prenne des mesures plus spécifiques.

« Les réunions et les discours ne suffisent pas. Les résultats de cette réunion doivent être concrets. Tous les États devraient se résoudre à combattre l’antisémitisme, et ne pas lui permettre de sévir sous le couvert de débat sur Israël », a déclaré Jonathan Sacerdoti, directeur des communications pour la Campaign Against Antisemitism [Campagne Contre l’Antisémitisme], basée au Royaume-Uni.

Sacerdoti a déclaré que les gouvernements et les organismes d’application de la loi doivent adopter une approche de tolérance zéro face à l’antisémitisme.

Pour Michael Salberg, directeur des affaires internationales de l’Anti-Defamation League, les gouvernements devraient s’inspirer du Département d’Etat américain. Créé en 2004 par mandat du Congrès, le bureau de l’Envoyé spécial surveille l’état de l’antisémitisme et de la sécurité des communautés juives dans 193 pays.

« C’est sur l’ordre du jour de la politique étrangère des États-Unis. Cela devrait être le cas partout. Ce genre de chose donnerait aux communautés juives fragiles à travers le monde un sentiment que leur gouvernement les protège, » a affirmé Salberg, ajoutant que la propre histoire de l’ONU au sujet de l’antisémitisme est en dents de scie.

En 1974, l’Assemblée Générale a adopté une résolution non contraignante assimilant le sionisme au racisme. Alors que l’ONU a abrogé cette résolution en 1991, Israël était le seul pays dans le monde à être réprimandé dans la Déclaration de Durban de la Conférence mondiale sur le racisme en 2001.

La session extraordinaire de jeudi dernier était peu fréquentée, avec plus de la moitié des représentants des 193-membres n’y assistant pas. Pourtant, plus de 50 orateurs ont pris la parole, dont le célèbre philosophe français Bernard-Henri Levy qui a qualifié l’antisémitisme d’«inhumanité radicale » dans son discours.

L’idée de la réunion a jailli après une série d’incidents antisémites qui ont éclaté à travers l’Europe au début de l’année dernière, y compris les assassinats de quatre personnes devant le Musée Juif à Bruxelles en mai.

Elle s’est accélérée l’été dernier lorsque les manifestations contre la guerre de Gaza ont dégénéré en violence contre les Juifs.

Samantha Power et le président Barack Obama le 5 juin 2013 (Crédit : Alex Wong/Getty) Samantha Power et le président Barack Obama le 5 juin 2013 (Crédit : Alex Wong/Getty)

« La montée de l’antisémitisme est rarement la seule ou la dernière manifestation d’intolérance. Lorsque les droits humains des Juifs sont réprimés, les droits d’autres groupes ethniques et religieux sont souvent pas loin derrière « , a déclaré l’ambassadrice des États-Unis Samantha Power à la conférence

Pour sa part, l’Ambassadeur Abdallah Al-Moualimi de l’Arabie saoudite a eu une approche différente.

S’exprimant au nom de l’Organisation de la Coopération Islamique qui rassemble 57 pays, il a établi un lien entre l’antisémitisme et l’islamophobie.

Il a également déclaré que la situation entre Israël et la Palestine est « très étroitement liée à l’augmentation des crimes de la haine, de l’extrémisme, de la violence et de l’antisémitisme. »

Power a répondu que, bien que les États-Unis acceptent la critique des politiques, ils rejettent « tout ce qui donnerait à penser qu’il y a une justification de l’antisémitisme. »

Elle a dit qu’il ne faut pas oublier que la négation de l’Holocauste est encore monnaie courante en Afrique du Nord et au Moyen Orient « et qu’il existe des groupes extrémistes violents qui prêchent une forme radicale de l’islam et croient qu’ils font le travail de Dieu en tuant les Juifs. »

SOURCE: http://timesofisrael.us4.list-manage2.com/track/click?u=cfb8b7e18d631d09f248bc525&id=7ff1a8640d&e=d1655544a6

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