Articles Tagués ‘Pétrole’

Olivier Demeulenaere - Regards sur l'économie

« Le Japon est foutu, vraiment foutu… Son économie n’en a plus pour très longtemps… Beaucoup ont tablé sur les BRICS, la reprise de la Chine… Mais si vous regardez les indicateurs comme le Baltic, etc. ils sont au plus bas, ce qui veut dire que le commerce international est en train de s’effondrer… L’Europe est mourante et les Etats-Unis ont une croissance qui est largement bidouillée… »

Olivier Delamarche vs Malik Haddouk (1_2)Olivier Delamarche vs Malik Haddouk (1/2) : La Grèce va-t-elle vraiment rembourser sa dette ?

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L’invasion de l’Afghanistan : un acte démocratique en façade mais une réalité bien plus sombre

À l’heure où le dernier contingent de l’armée française quitte le territoire afghan, marquant par la même le terme de quelque 13 ans de présence, les motivations premières de l’intervention américaine dans la région restent l’objet de fortes controverses. 

Lorsque l’on se met à penser à la politique entreprise par les États-Unis à l’égard de l’Afghanistan, les paroles de Napoléon Bonaparte à l’égard de la diplomatie, « la diplomatie est la police en grand costume », résonne comme une vérité impitoyable. Les « gendarmes du monde libre » comme aiment à se nommer les États-Unis depuis la fin de la Guerre froide ont adopté une stratégie diplomatique extrêmement intelligente en Afghanistan. En effet, depuis l’élection du président américain Barack Obama très peu de gens ont remis en question l’engagement de Washington en Afghanistan. Sa raison ? Selon lui, c’est là que l’organisation Al-Qaïda est retranchée et c’est la « vraie » menace pour la sécurité nationale. Néanmoins, lorsque l’on s’intéresse aux véritables raisons de l’implication étasunienne en Afghanistan, la réalité semble bien différente.

L’or noir : la raison principale de la présence américaine en Afghanistan

Projet de constrution du pipeline(1)La guerre en Afghanistan cacherait-elle autre chose ? La réponse se trouverait en partie à Houston, au Texas. En effet, en 1997 alors que George W. Bush était gouverneur du Texas, une délégation de chefs talibans venue d’Afghanistan rencontra à Houston des dirigeants de UNOCAL – groupe pétrolier californien – pour discuter de la construction d’un pipeline qui traverserait l’Afghanistan et qui acheminerait du gaz naturel depuis la mer Caspienne vers la centrale électrique à gaz naturel d’Enron à Dabhol près de Mumbai (Inde). Le jour où UNOCAL a signé la construction du pipeline, c’est la compagnie Halliburton, dirigée par Dick Cheney – futur vice-président de George W. Bush – qui a obtenu le contrat de forage dans la mer Caspienne. Les États-Unis entendaient donc obtenir la maîtrise sur ce pipeline stratégique via l’entreprise UNOCAL, mais lorsque celle-ci n’y parvint pas, les États-Unis finirent par préparer une guerre. Au moment où les militaires étaient prêts à attaquer, et qu’il ne manquait plus qu’un prétexte pour l’invasion, les événements du 11 septembre 2001 tombèrent à pic. Toutes ces «coïncidences » montrent que depuis toujours, le pétrole constitue un enjeu primordial pour les États-Unis. L’invasion de l’Afghanistan par les États-Unis peut donc être expliquée en grande partie par la volonté de Washington de contrôler l’une des régions du monde les plus riches en ressources pétrolifères.

« Le pavot est l’opium du peuple »

L’armée américaine occupe l’Afghanistan pour deux raisons principales. Premièrement Washington a la volonté de rétablir et de contrôler la plus grande fourniture mondiale d’opium des marchés internationaux de l’héroïne et utiliser la drogue comme arme contre ses adversaires Evolution de la production d'opium en Afghanistansur le plan géopolitique, tout particulièrement, la Russie. En effet, désormais, plus de terres sont consacrées à l’opium en Afghanistan que pour la culture de la coca en Amérique latine. Selon le rapport annuel de l’ONU sur les drogues, en mars 2000, l’Afghanistan était le premier producteur d’opium avec 75% de la production mondiale. En 2007, l’Afghanistan détenait près de 93% de la production mondiale

 

L’impérialisme américain : l’Afghanistan au cœur de la stratégie hégémonique américaine

Pour les États-Unis, la raison des bases aériennes américaines implantées en Afghanistan, n’est pas tant de faire disparaître les cellules d’Al-Qaïda qui pourraient avoir survécu dans les grottes de Tora Bora que d’avoir dans leur ligne de mire les deux nations du monde qui, réunies, constituent encore aujourd’hui la seule menace à leur pouvoir suprême sur le monde: la Chine associée à la Russie.

La Chine est l’économie la plus robuste du monde. La Russie, dont l’économie ne s’est pas remise de la fin destructrice de l’ère soviétique et des grossiers pillages au cours de l’ère Eltsine, possède toujours des atouts essentiels pour l’association. La force de frappe nucléaire de la Russie et son armée représentent la seule menace dans le monde d’aujourd’hui à la domination militaire des États-Unis. La Russie détient également le plus grand trésor du monde en gaz naturel et d’immenses réserves pétrolières dont la Chine a impérieusement besoin. Ces deux puissances convergent de plus en plus à travers une nouvelle organisation créée par elles en 2001, connue sous le nom d’Organisation de Coopération de Shanghai (OCS). L’Afghanistan constitue donc d’un point de vue géostratégique, le meilleur emplacement pour l’armée américaine afin de contrôler ses principaux concurrents. Pour exemple, Shindand, sa plus grande base afghane, est construite à seulement 100 kilomètres de la frontière iranienne, et à distance de frappe contre la Russie et la Chine.

Al-Qaida : « un méchant au pied d’argile » ?

La vérité, concernant toute cette tromperie autour du but réel en Afghanistan, devient claire si on examine de plus près la prétendue menace d’« Al Qaïda » là-bas. Selon l’auteur Erik Margolis, avant les attentats du 11 septembre 2001, le Renseignement étasunien accordait assistance et soutien à la fois aux talibans et à Al Qaïda. Margolis affirme que « la CIA projetait d’utiliser le Al Qaïda d’Oussama Ben Laden pour inciter à la révolte les Ouïghours musulmans contre la domination chinoise, et les talibans contre les alliés de la Russie en Asie centrale ». La plupart des médias américains choisissent d’oublier le fait qu’Al Qaïda était une création de la CIA dans les années 80. Elle recrutait et formait à la guerre des musulmans radicaux de la totalité du monde islamique contre les troupes russes en Afghanistan, dans le cadre d’une stratégie élaborée par Bill Casey, chef de la CIA sous Reagan. Face à toutes ces explications, la thèse constamment avancée par les gouvernements successifs américains à propos de la guerre contre le terrorisme apparaît quelque peu fragile. En effet, les arguments relatifs au pétrole, à l’opium ou encore à l’impérialisme américain semblent bien plus explicatifs que la seule volonté d’anéantir Al-Qaida.

« En politique rien n’arrive par hasard. Si cela se produit, vous pouvez être sûr que cela a été planifié de cette façon », les paroles de l’ancien président des Etats-Unis, Franklin D. Roosevelt, dépeignent extrêmement bien les raisons de l’invasion de l’Afghanistan. Il était donc temps de mettre en exergue les réelles intentions de la superpuissance américaine qui, loin de toute volonté démocratique, avait pour but de consolider son hégémonie et de maintenir ses adversaires à distance.

Quentin Grislain

sources:

http://aujourdhuilaturquie.com/fr/linvasion-de-lafghanistan-un-acte-democratique-en-facade-mais-une-realite-bien-plus-sombre/

https://enjeuxenergies.wordpress.com/2015/01/06/linvasion-de-lafghanistan-un-acte-democratique-en-facade-mais-une-realite-bien-plus-sombre-aujourdhui-la-turquieaujourdhui-la-turquie/

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Dans l’actualité

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STOP GAZ DE SCHISTE ! (Ni ici Ni Ailleurs)

(!)Info minute – Revue de Presse

Article de Nordine Grim publié le 15.12.2014 sur le site du quotidien El Watan. Nous le reprenons avec l’aimable autorisation de la rédaction.

Depuis que le Conseil des ministres a donné son feu vert à l’exploitation du gaz de schiste dans le Sahara algérien, Sonatrach a entrepris avec une célérité déconcertante les premiers essais de compression à In Salah, où se trouve l’un des plus prometteurs gisements de gaz non conventionnel.

Si le test s’avère concluant, notamment au plan de l’importance des réserves, l’exploitation commerciale de ce puits pilote ne devraitLE PÉTROLE DE SCHISTE AMÉRICAIN RÉDUIT LA MARGE DE L'OPEP pas tarder à être engagée en même temps que l’exploration des gisements potentiels de Hassi Berkine, Gadamès, Timimoun, Reggane et Tindouf, desquels on prétend déjà tirer pas moins de 19 000 milliards de m3 de gaz. Cette précipitation est pour le moins troublante, et l’on se pose la question…

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STOP GAZ DE SCHISTE ! (Ni ici Ni Ailleurs)

Permis des Moussières: La société Celtique manipule un petit groupe d’habitants et tente l’acceptabilité sociale des forages pétroliers dans le Bugey. La propagande va bon train.

« Il ne suffit pas d’affirmer pour que cela devienne vérité ». C’est avec ces mots que la dernière lettre aux habitants éditée par le « Collectif pour le dynamisme économique du plateau d’Hauteville » introduit une nouvelle fois son plaidoyer pro forage pétrolier. Une lettre comportant quatre feuillets imprimés en couleur et adressée nommément (chacun reçoit la lettre imprimée à son nom dans une enveloppe expédiée par la poste) aux habitants du plateau d’Hauteville. Autant dire que ce « Collectif » dévoué à la cause du permis des Moussières et de Celtique met les moyens !

réponse stop gaz de schisteLes forages pétroliers en zone karstique : Contrairement à ce qu’affirme Celtique et ce « Collectif », les forages profonds en zone karstique sont risqués et même fortement déconseillés. C’est sur ce…

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Olivier Demeulenaere - Regards sur l'économie

Ainsi que – de façon plus marginale – l’Algérie et le Venezuela. Une thèse que je trouve plus logique et plus cohérente avec les événements géopolitiques en cours que celle de la stratégie anti-pétrole de schisteOD

(Agence Info Libre, 30 novembre 2014)

– « La meilleure manière de casser un pays, c’est de l’intérieur. C’est une occasion inouïe d’essayer d’introduire en Russie une contestation plus une crise économique. Ils espèrent que cette Russie qui jusque-là a mené la valse diplomatique (…) va être littéralement asphyxiée… »

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Mes coups de coeur

Indignation sélective, compréhension tronquée. Pendant que l’État islamique décapite à tout de bras illégalement, leurs donneurs d’ordres – l’État saoudien – décapitent légalement, dans un silence occidental assourdissant. Car l’Arabie Saoudite est l’allié des États-unis. Les Associations de défense des Droits de l’Homme dénoncent une recrudescence des condamnations à mort en Arabie Saoudite. La méthode est gênante, au moment où on essaie de susciter l’indignation en Irak : la décapitation au sabre.

La suite sur : http://altermonde-sans-frontiere.com/spip.php?article27339

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Le blog A Lupus un regard hagard sur Lécocomics et ses finances

«L’Etat islamique peut créer un effet boule de neige»

L’attentat d’Ottawa participe d’une escalade inquiétante. Quel risque court l’Occident? Interview d’Alain Rodier, directeur de recherche au Centre français de recherche sur le renseignement

Le premier ministre canadien, Stephen Harper, a vivement réagi aux deux attentats djihadistes perpétrés cette semaine au Québec et dans la capitale fédérale. «Le Canada ne sera jamais intimidé», a-t-il martelé mercredi lors d’une allocution télévisée, avant de promettre que ses services de sécurité allaient redoubler d’efforts contre les «organisations terroristes». Directeur de recherche au Centre français de recherche sur le renseignement, Alain Rodier décrypte l’événement.

  • Le Temps: L’Etat islamique (Daech en arabe) a-t-il décidé de s’en prendre à l’Occident comme Al-Qaida avant lui?

Alain Rodier: Non. Les deux organisations présentent des stratégies très différentes. Al-Qaida a envoyé des missionnaires aux quatre coins du monde pour y développer des filiales. L’Etat islamique, lui, se concentre sur le terrain syro-irakien où…

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À propos de Olivier Demeulenaere, 49 ans JournalisteindépendantMacroéconomieMacrofinance Questions monétaires Matières premières

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Olivier Demeulenaere - Regards sur l'économie

Ou la vraie raison pour laquelle la Russie et la Syrie sont ciblées en ce moment.

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[un article de SCGnews.com traduit par Les Brindherbes engagés]

Une synthèse de très bonne facture pour qui veut comprendre les grands enjeux géopolitiques de notre époque – jusqu’aux développements les plus récents et les plus brûlants. Les habitués du blog s’y sentiront en terrain familier : Le cocktail explosif de pétrole, de gaz et de dollars de l’Empire états-unien va-t-il nous mener à la troisième guerre mondiale ? OD

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EXTRAIT:

« Il y a quelques mois, le député républicain (CHP) turc Ali Ediboglu avait dénoncé dans le journal turc Taraf le fait que le gouvernement turc collaborait ou laissait faire un trafic de pétrole de grande ampleur transitant par son territoire.« 

Comment l’Union européenne a financé l’Etat islamique : ces États qui ont acheté (légalement) son pétrole de contre-bande !

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Abu Ismail, the owner of a plastics factory that was targeted on Sunday by what activists said were U.S.-led air strikes, gestures while standing at his destroyed factory in the Islamic State's stronghold of Raqqa September 29, 2014. (Reuters/Stringer)

 Article AC pour http://www.solidarite-internationale-pcf.fr/

Les bombes pleuvent sur la Syrie (mais pas sur l’Irak) qui en quelques jours a vu l’immense majorité de ses raffineries réduites en cendre. Plus on en apprend sur l’Etat islamique (EI), plus la complicité directe ou indirecte des européens et américains se fait jour. Dernière révélation : les Etats européens ont acheté du pétrole de contre-bande venant de l’EI.

 

La « menace fantôme » de l’Etat islamique (EI) justifie l’injustifiable : des frappes aériennes sur le territoire syrien à l’insu de son gouvernement, l’armement de forces séparatistes en Irak, la mise en place d’une coalition internationale pour intervenir en Syrie.

Décidément, les 15 à 20 000 combattants qui contrôlent le nord de l’Irak et de la Syrie sont une divine surprise pour les USA et l’UE, jusque-là mis en échec par la résistance nationale syrienne derrière Assad, le dévoilement du caractère islamiste fanatique de la dite rébellion démocratique.

Le plan se dessine : utiliser la menace fantôme EI pour détruire les infrastructures syriennes (d’abord ses raffineries), justifier une ingérence aux caractères légaux flous, puis après avoir détruit formellement le groupe, passer à la phase d’invasion de la Syrie et du renversement d’Assad.

C’est ce qui ressort de ses premières frappes. 16 des 20 raffineries syriennes contrôlées par EI ont été détruites mais les USA ont veillé à ne pas toucher certaines raffineries pour permettre à la rebellion (mais laquelle?) d’avoir des ressources dans la lutte à venir contre Assad.

Les alliés des Etats-unis qui bombardent les islamistes en Syrie sont les mêmes … qui ont financé, soutenu et armé l’Etat islamique !

Sur ordre américaiin, ce sont en fait l’Arabie saoudite, les Emirats arabes unis – les mêmes qui finançaient l’EI il y a quelques mois ! – qui ont fait intervenir leurs chasseurs-bombardiers, leur drones pour bombarder 12 raffineries le 24 septembre, et 4 autres le 28.

Les USA pressent maintenant la Turquie – qui depuis des mois sert de base arrière aux islamistes ! – à intervenir en Syrie. Le vice premier-ministre turc a déclaré qu’une motion allait être votée pour permettre à des soldats turcs de faire des incursions en territoire syrien ou irakien.

Il faut évidemment rappeler des évidences, l’implication directe des alliés des USA dans l’émergence de l’Etat islamique : tout le monde sait que les Etats du Golfe en général et l’Arabie saoudite en particulier ont été les pays qui ont financé au départ l’Etat islamique.

Sans l’aide de la Turquie, qui fait transiter le djihadistes, les munitions, achète le pétrole des islamistes, leur sert de base-arrière pour se soigner, se reposer, se ravitailler, l’Etat islamique n’aurait jamais résisté, encore moins prospérer.

On sait depuis longtemps que la Turquie joue double jeu avec les rebelles de l’EI, même si les responsables occidentaux – comme John Kerry récemment – sont plus prompts à dénoncer les achats de pétrole supposés de Bachar al-Assad (un prétexte pour justifier son renversement après l’écrasement de l’Etat islamique?).

Il y a quelques mois, le député républicain (CHP) turc Ali Ediboglu avait dénoncé dans le journal turc Taraf le fait que le gouvernement turc collaborait ou laissait faire un trafic de pétrole de grande ampleur transitant par son territoire. Le député parlait de 800 millions de $ depuis janvier.

Selon lui, les rebelles ont mis en place un système d’oléoducs de fortune à la frontière, tandis que le pétrole est transféré par camions jusque-là.

Ediboglu dénonçait également le fait qu’un certain nombre de combattants européens, russes passent par la Turquie, et que 1 000 Turcs opèrent dans la rébellion, ce qui est impossible sans la connaissance au minimum voire la coopération du MIT, les services de renseignement turcs.

Tout ceci est désormais confirmé. Luay al-Khatib, directeur de l’Iraq Energy institute note que « la Turquie a fermé les yeux sur ce trafic mené depuis Mossoul ». Pour Hussein Alawi, lui aussi responsable de cet Institut : « les terroristes utilisent des camions plutôt que des olédocus, il y a 210 camions-citerne transport le pétrole de contre-bande jusqu’à la Turquie chaque jour ».

Les Etats européens ont financé l’EI en achetant leur pétrole de contre-bande !

Ce réseau d’exportation de pétrole syrien et irakien est désormais un secret de polichinelle, admis même par John Kerry. Il a permis à l’EI de devenir le groupe terroriste le plus riche de l’histoire, produisant de 25 à 40 000 barils de pétrole par jour, avec des revenus de 3,2 millions de $ par jour.

De juin à septembre, le patrimoine d’EI serait passé, selon les services de renseignement américains, de 800 millions de $ à 2 milliards de $. Comment cela est-il possible ?

L’Etat islamique a un argument imbattable dans le monde capitaliste : le prix de sa marchandise. Officiellement côté à 100 $ le baril, il est vendu jusqu’à 25 $, plus souvent autour de 30-40 $. Ce pillage massif au détriment du peuple syrien, irakien, a nécessairement ses complices.

La Turquie n’est pas seule. La révélation de l’ambassadrice de l’UE en Irak, Jana Hybaskova, le 2 septembre dernier, fait froid dans le dos et révèle d’autres complices du crime, dans nos rangs.

Elle a commencé d’abord par critiquer les pays européens qui arment les Pechmerga au risque d’une partition du pays, avec des effets désastreux sur la région.

Puis, elle a lancé une bombe. Après avoir insisté sur la nécessité d’exercer des pressions sur la Turquie pour arrêter le trafic régional qu’elle alimente, elle affirme : « hélas, il y a aussi des pays membres de l’Union européenne qui achètent ce pétrole de contre-bande ».

Pressée de divulguer les noms de ces pays qui contribuent à enrichir l’EI, l’ambassadrice européenne a refusé de donner des noms. Cette révélation, basée sans doute sur les informations des services de renseignement européens, a créé la panique au sein de l’UE. Le Service d’action extérieure de l’UE, qui gère les diplomates européens, a refusé de commenter cette déclaration.

Il y a an, l’UE légalisait l’achat de pétrole aux rebelles syriens

Encore une fois, ceci n’est une surprise que pour ceux qui ont oublié l’histoire récente. Le 22 avril 2013, les 27 ministres des Affaires étrangères de l’UE ont décidé de lever le blocus européen portant sur l’importation de pétrole syrien venant des territoires rebelles.

L’objectif était alors d’accorder un soutien économique à la rébellion syrienne – déjà dominée par les islamistes comme Al-Nosra et l’EI.

Le ministre des Affaires étrangères allemand d’alors, Guido Westerwelle, commentait ainsi cette décision : « Nous voulons développer économiquement les régions contrôlées par l’opposition, il nous faut donc lever les sanctions qui empêchent l’opposition modérée de travailler ».

Ce que signifiait cette levée du blocus sur le territoire venant du nord de la Syrie, c’est que le trafic organisé par les rebelles islamistes était perçu comme totalement légal par les Etats de l’UE qui aurait eu bien tort de ne pas profiter de la manne de ce pétrole bon marché offert par l’EI.

En dépit des nuances que tentent d’apporter certains « experts » dans la presse française, même si la proportion de pétrole chez nous venant de l’EI est négligeable (mais pas nulle donc), elle a eu un poids considérable dans le financement de ce groupe islamiste.

Par ailleurs, ce n’est pas vrai que les « Etats européens ne savaient pas », parce que le pétrole subit divers mélanges, ou était raffiné ailleurs, transporté par des intermédiaires etc. Comment ne peuvent-ils pas savoir quand les prix pratiqués sont bien en-dessous de ceux du marché ?

Les Etats européens se comportent comme le feraient des acheteurs complices honteux de voleurs qui auraient trouvé un baril de pétrole « tombé du camion-citerne ». On le vend 25 au lieu de 100 $, mais on ne savait pas que ce n’était pas du trafiqué, de la contre-bande. Qui peut y croire ?

Par ailleurs, il n’est pas anodin de rappeler qu’on estime qu’il y aurait maintenant plus de 3 000 combattants européens dans les forces de l’EI, soit entre 15 et 20 % de ses forces, et le flot serait plutôt en augmentation.

Qui peut croire que ni les services de renseignement français, britanniques ou turcs ne peuvent contrôler ces flots ?

Peut-être y-a-t-il aussi des agents des services secrets occidentaux infiltrés dans ce groupe, remarquablement bien organisé (y compris dans le trafic de pétrole à l’échelle internationale!) malgré son petit nombre, alors quel rôle jouent-ils, ces agents ?

On ne sait pas toute la vérité sur l’Etat islamique. Mais chaque jour qui passe nous le confirme : l’Etat islamique a été armé, financé, aidé, soutenu par les Etats-unis et ses alliés dans la région, et même par l’Union européenne et ses Etats. Et alors, à qui profite le crime ?

Sources :

  • CNN, ISIS’ struggle to control its oil riches, 4 septembre 2014;
  • Al Monitor, Opposition MP says ISIS is selling oil in Turkey, 14 juin 2014
  • Washington Times : Pentagon: Most of Islamic State’s oil refineries in Syria have been destroyed, 30 septembre 2014
  • W. Times : Islamic State fighters drawing on oil assets for funding and fuel, 15 septembre
  • Daily Sabah, European diplomat: EU buys ISIS oil, 3 septembre 2014
  • AP, EU lifts syria oil embargo to bolster rebels, 22 avril 2013
  • The Independent, Islamic State: British fighters make up a quarter of foreign jihadists, 20 septembre
  • AFP, EU Counter-Terrorism Chief: Flow Of Europeans To ISIS ‘Isn’t Drying Up’, 24 septembre 2014
  • AP, ISIS Became The Richest Terrorist Group Ever By Raising Money Like A Mafia, 14 septembre 2014
  • El Watan, L’Occident veut-il vraiment en finir avec Daech, 23 septembre 2014
  • Middle East monitor, EU ambassador to Irak accuses european countries of purchasing oil from Islamic State, 3 septembre 2014

Vidéo de la conférence de Jana Hybaskova :

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STOP GAZ DE SCHISTE ! (Ni ici Ni Ailleurs)

Fini les blagues. Le conservateur Luxembourgeois Jean-Claude Juncker, qui remplacera José Manuel Barroso à la tête de la Commission européenne le 1er novembre, a présenté mercredi 10 septembre, son « collège » de 26 commissaires. A l’énergie et au climat, c’est l’espagnol Miguel Arias Cañete qui est proposé. Mais son pedigree en fait bondir plus d’un.

4485214_5_5db5_jean-claude-juncker-le-10-septembre-a_c4768f80ce86594805c68d3e19db8d70Dans les instants qui suivent la publication de la composition de l’équipe Juncker, la twittosphère s’agite. En France, l’ex-ministre de l’Écologie et de l’Énergie fait les questions et les réponses.

Un peu plus tôt, le journaliste Idafe Martin Pérez publiait l’extrait d’une déclaration d’intérêt de son compatriote M. Arias Cañete  mettant en évidence ses liens avec l’industrie des hydrocarbures.

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Olivier Demeulenaere - Regards sur l'économie

Israël Gaza gaz offshore« La guerre de Gaza cache-t-elle, derrière un alibi militaire, la volonté israélienne de reprendre une zone géographique permettant à l’Etat hébreu de revendiquer les gisements gaziers ? Le débat avait été lancé dès la découverte des gisements sous-marins au début de ce siècle, mais la nouvelle offensive de Tsahal relance la polémique.

Voici quelques jours, le ministre israélien de la Défense, Moshe Ya’alon, avait annoncé que l’opération militaire contre le Hamas s’étendrait « par tous les moyens à notre disposition… Le prix payé par l’organisation – le Hamas – sera très lourd « . Mais, rapportait le Guardian du 9 juillet, dès 2007, juste avant l’opération militaire « Plomb Fondu » dirigée contre la bande de Gaza, le même Moshe Ya’alon s’inquiétait déjà d’une source de gaz naturel découverte en 2000 au large des côtes de Gaza. L’actuel ministre avait dit craindre, à l’époque, que cette source potentielle de revenus ne serve pas à…

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Allain Jules

CONFLIT Les rebelles jihadistes sunnites ont pris une nouvelle ville et avancent vers Bagdad dans une offensive fulgurante, obligeant le Conseil de sécurité à se réunir jeudi et Washington à envisager des frappes aériennes. Bien sûr, quand ils avancent en Syrie, c’est motus et bouche cousue. Washington va-t-il les poursuivre jusqu’en Syrie ? C’est moins sûr et pratiquement impossible.

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