Archives de 21 septembre 2015

Faisal bin Hassan Trad, l’ambassadeur de l’Arabie Saoudite au Conseil des droits de l’homme, a été officialisé ce lundi à la tête de son panel. Un poste stratégique qui, selon les ONG, ne devrait pas revenir à une monarchie qui bafoue régulièrement la liberté d’expression et où les exécutions sont fréquentes.

Faisal bin Hassan Trad, l’ambassadeur de l’Arabie Saoudite à Genève,  s’apprête à prendre la tête du panel du Conseil.

Faisal bin Hassan Trad, l’ambassadeur de l’Arabie Saoudite à Genève,  s’apprête à prendre la tête du panel du Conseil.

 

méduseEddy Chevalier
Professeur agrégé d’anglais, docteur en civilisation américaine

Publié le 21/09/2015 à 16h38

Michel Onfray au théâtre du Rond-Point à Paris, 20 mai 2010 (Perline/Wikimedia Commons/CC)

Le déboulonneur d’idoles le plus populaire de France a encore frappé et, samedi soir, ce sont deux apôtres du cirque médiatico-journalistique qu’il a crucifiés. Plus exactement, il a intellectuellement humilié Yann Moix et Léa Salamé. Rendus humbles, conscients de leur faiblesse et mortifiés, ils sont devenus plus sophistes que jamais. Léa Salamé, déboussolée, s’est raccrochée à des interviews tronquées et Yann Moix, d’habitude si brillant et si prolixe, a aboyé. Ce dernier a d’ailleurs été bien inspiré de mentionner « Le Radeau de la Méduse » et sa troublante prescience concernant les migrants : il illustrait aussi, malgré lui, le naufrage de la bien-pensance médusée de deux chroniqueurs perdant pied.
Léa Salamé, le Florent Pagny des journalistes

A la télévision, les approximations sont légion et les petites phrases, reines. Ainsi, Sa Majesté Salamé, adoubée par toute la seigneurie des médias de Paris, a une conception faussée de l’interview politique. Elle attaque, farouche, pour faire montre, toujours, de sa liberté de penser. Elle est le Florent Pagny des journalistes.

Le but n’est certainement pas de démolir celle qui, après avoir répondu très sèchement à la sublime mais pathétiquement robotique Ophélie Meunier dans « Le Tube », révélait la semaine passée qu’elle n’avait pas confiance en elle. Pourtant, s’intéresser au bon fonctionnement d’une république et d’une démocratie passe forcément par une auscultation de ses poumons devenus cœur : ses médias. D’où vient donc la légitimité de ceux qui donnent des leçons devant et à des millions de téléspectateurs ? Voilà une vraie question qu’on aimerait (lui) poser sans agressivité. Interrogation d’autant plus pressante que l’acolyte de Patrick Cohen le matin sur France Inter semble obnubilée par les raccourcis.

Elle voulait qu’Onfray lui dise : « Oui, je vote Marine Le Pen ». Elle tendait des pièges, guettait et, affairée, n’écoutait pas. Le philosophe est pourtant clair : les réponses aux questions complexes et urgentes sont forcément tortueuses. Quoi qu’elle en pense, il ne s’agit ni de se défausser ni de mentir. Mais de prendre le temps d’expliquer. Sa grille de lecture, étriquée et obscure, est très souvent exprimée de la façon suivante : « [Nom de l’invité qu’elle espère chahuter pour prouver au monde et à elle-même qu’elle est libre, pugnace et légitime], est-ce que OUI ou NON… ? » Triste binarité d’une pensée Facebook où le simple étalon est un morne et unique like.
Approximations et déformations

Le « ça vous fait jouir » de Michel Onfray à son égard était bien moins misogyne que philosophique : de toute évidence, elle éprouve un vif plaisir lorsqu’elle débusque, pense-t-elle, le paradoxe ou le scandale. On la sent prête à bondir lorsqu’elle demande, déjà indignée, « qu’entendez-vous par “politique islamophile” ? » N’est pas Edward Snowden qui veut… L’enjeu est autre : montrer, longuement et par circonvolutions nécessaires, que la question des migrants n’est pas qu’émotionnelle mais économique et géopolitique. Léa Salamé, comme n’importe quel journaliste en réalité, devrait avoir moins peur de Marine Le Pen que des amalgames. Son extrait audio d’une interview de Michel Onfray, biaisé et mutilé, où la question a été oblitérée pour mieux lui faire dire son contraire, est très symptomatique.

Tout comme les approximations d’Emilie Frèche, la romancière d’« Un Homme dangereux », présente sur le plateau et qui, trop occupée à admirer les pervers, a multiplié les confusions lors de ses questions au philosophe fils de paysan. Avoir écrit un roman à clef sans vouloir l’avouer a peut-être abîmé sa notion de vérité, aussi romanesque fût-elle…

Même constat pour Léa Salamé : depuis quand une interview dans le Figaro ne déforme pas les propos ? Et « truquable » ne veut pas dire « truqué » : « Jamais une erreur les mots ne mentent pas » écrivait Eluard. Elle qui ne peut s’empêcher de dire « pardonnez-moi, mais… » toutes les six phrases a tout simplement été atomisée.
D’où parlez-vous, Yann Moix ?

Onfray est d’une intelligence rare et stellaire. Son vrai cosmos, c’est le respect du verbe. Enfin quelqu’un qui agit et refuse le pouvoir. Peut-on trouver aujourd’hui un homme plus inspirant ? Ce qui fait de l’homme un vrai rebelle est son refus du pouvoir politique. Il a lu, lui, « La République » de Platon et a bien compris, comme Rousseau, que ce « n’est point un ouvrage de politique comme le pensent ceux qui ne jugent des livres que par leur titre : c’est le plus beau traité d’éducation qu’on ait jamais fait. »

Onfray pense, comme Nietzsche, qu’un système de pensée est toujours d’abord l’expression d’une singularité propre dont il convient de connaître les limites physiques pour en sonder la véritable portée intellectuelle. Voilà pourquoi il était bien inspiré de signaler que Moix, romancier hors pair, subtil et lumineux, était un mondain. Il fallait éclaircir, en bon philosophe, d’où parlait Yann Moix pour parfaitement le comprendre : de chez Grasset, l’épicentre germanopratin d’un discours idéologique à grand tirage.

Et lorsqu’Onfray (re)dit qu’il n’a pas voulu jouer le rôle du chroniqueur du samedi soir pour ne pas s’arroger une part du pouvoir, il pique au vif un Yann Moix qui, horrifié de se savoir second choix, multiplie les invectives en oubliant qu’il est grassement payé pour dialoguer. Et non confisquer une parole qui le castre en oblitérant son unicité, qu’il a désespérément bâtie de mégalomanies littéraires en films iconoclastes. Tant que son ego est blessé, malheureusement, les migrants restent dans les limbes.

Voici la véritable leçon d’Onfray : pour changer les gens, les choses et donc le monde, il faut, d’une façon ou d’une autre, enseigner. Étymologiquement signaler, désigner. Pointer du doigt non pour mettre à l’index mais pour montrer la voie. Pour qu’enfin arrive, par un art de jouir intellectuel et un souci du plaisir puissant et hédoniste, rebelle et libertaire, le crépuscule des idiots.

http://blogs.rue89.nouvelobs.com/culture-pop/2015/09/21/et-si-michel-onfray-etait-lhomme-le-plus-intelligent-de-france-234972

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imagesK0URELDFLa politique française est dans un état de décomposition qui n’a pas beaucoup de  précédents historiques. Je pourrais l’illustrer de mille exemples dans l’actualité, ne serait-ce que de ce weekend, mais à quoi bon, chacun les a en tête.

Nous observons en particulier trois phénomènes:

  • la personnalisation à outrance de la vie publique: elle n’existe plus qu’à travers des jeux de personnages en course pour la conquête ou la préservation du pouvoir, noms et visages ultra-médiatisés, personnages coupés du monde réel dans un tourbillon d’ivresse narcissique.
  • La fuite devant le réel: l’action, le débat de projets concrets et réalistes, la notion de choix, de décision, de gouvernement pour le bien commun semblent chaque jour déserter un peu plus la sphère publique, sauf rares exceptions.
  • L’invasion des fausses querelles, polémiques, petites phrases, plaisanteries, fureurs, annonces, démentis, postures, manipulations verbales, dans le désordre et la confusion qui sont les plus absolus.

Tout cela n’est pas vraiment nouveau. En relisant hier soir, à la veilleuse, « Penser la Révolution française« , de François Furet –  un ouvrage qui fait partie du top ten de mes lectures de toujours –   j’y ai retrouvé des formules saisissantes, soulignées au crayon il y a bien une trentaine d’années: « Une perpétuelle surenchère de l’idéologie sur l’histoire réelle… La parole se substitue au pouvoir … Les leaders font un autre métier que celui de l’action… Cet ensemble de pratiques nouvelles qui surinvestit la politique de significations symboliques ». Les responsables publics, de la majorité comme de l’opposition, ont-ils conscience de ce vertigineux basculement de la 41mVApJZ8JL__SX302_BO1,204,203,200_politique dans les chimères et les manipulations, qui ressent aujourd’hui si fort une majorité de Français?

Imaginons un instant de lucidité, d’honnêteté et de sens du bien commun de la part d’un haut responsable public. Que faudrait-il faire? Le pays est désormais  ingouvernable, incapable de se diriger, de faire des choix, de régler les problèmes de décennie en décennie (chômage,  insécurité, éducation, exclusion) peut-être en route vers le chaos, à échéance de quelques mois ou quelques années. Il faudrait lancer une trêve politique d’un mois, organiser une conférence nationale sur la gouvernance française, à la quelle seraient conviés des maires représentatifs de toutes les communes, des responsables d’entreprises privées, des représentants des salariés, du monde associatif, des professionnels indépendants, des hauts responsables publics, des citoyens inscrits sur les listes électorales et tirés au sort. Le débat porterait sur deux thèmes: pourquoi la France est-elle ingouvernable? Quels changements fondamentaux doivent être apportés à l’Etat et à la démocratie française, pour les mettre au service du bien commun?

Il ne le feront pas: de l’extrême droite à l’extrême gauche, jamais ils ne le feront, par peur d’ouvrir la boite de pandore et de voir remises en cause, dans un grand chambardement général, leurs rentes de situation, familiales, partisanes, claniques, électorales, leurs mandats éternels et leurs émoluments, leur place au chaud sous les ors de la République. Ils ne le feront pas d’eux-mêmes.

Comment le leur imposer?

Maxime TANDONNET

https://maximetandonnet.wordpress.com/

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10:06 21.09.2015

Le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian est arrivé dimanche soir aux Emirats arabes unis pour des entretiens sur le Moyen-Orient et des questions militaires.

Depuis septembre 2014, la France utilise la base aérienne d’Al-Dhafra, près d’Abou Dhabi, pour mener des missions contre le groupe Etat islamique (EI) en Irak. Mercredi, M. Le Drian a déclaré que la France effectuerait « dans les prochaines semaines » ses premières frappes aériennes contre l’EI, cette fois en Syrie.

Peu après son arrivée aux Emirats, le ministre est allé voir l’homme fort des Emirats, cheikh Mohammed ben Zayed Al-Nahyane, prince héritier d’Abou Dhabi et commandant en chef adjoint des forces armées, selon la source diplomatique, citée par l’AFP.

Outre la Syrie et des questions militaires bilatérales, le conflit au Yémen devait figurer en bonne place dans les entretiens.

C’est un grand sujet de préoccupation pour les Emirats, qui ont perdu plus de 50 soldats ce mois-ci dans le cadre d’opérations militaires visant à venir à bout d’une rébellion chiite.

Abou Dhabi invoque une « menace iranienne » au Yémen pour justifier sa participation à une coalition militaire sous commandement saoudien depuis mars.

Il s’agit de la quinzième rencontre entre Mohammed ben Zayed et Jean-Yves Le Drian. Les Emirats et la France sont des alliés très proches.

Les Emirats sont en deuil depuis samedi à la suite du décès d’un des fils de Cheikh Mohammed ben Rachid al-Maktoum, le vice-président de la fédération et émir de Dubaï.

M. Le Drian doit aller présenter ses condoléances à Cheikh Mohammed lundi avant de se rendre au Qatar.

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maritonLe député de la Drôme, qui a déclaré sa candidature à la primaire, a expliqué vouloir « un vrai débat », dénonçant les « caricatures » et les « surenchères ».
Source AFP
Publié le 21/09/2015

Hervé Mariton, candidat à la primaire à droite pour la présidentielle de 2017, a critiqué lundi la volonté de François Fillon de faire « sauter » le « tabou » des statistiques ethniques, qu’il met sur le compte des « caricatures » et des « surenchères » de ce débat de primaire.

« Je suis défavorable aux statistiques ethniques.

lire sur http://www.lepoint.fr/politique/mariton-critique-fillon-sur-les-statistiques-ethniques-21-09-2015-1966554_20.php

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migrants-salzburg-448x293Dimanche, 10’700 migrants sont venus s’ajouter aux 12’000 à 13’000 réfugiés entrés en Autriche samedi, a indiqué la police locale. La plupart ont transité par la Hongrie.

Face à l’arrivée massive de migrants, la police autrichienne a partiellement fermé une autoroute franchissant la frontière avec la Hongrie. Elle a précisé que les autorités hongroises avaient transporté les migrants dans des cars vers deux centres d’enregistrement proches de la frontière autrichienne.

La plupart des migrants se sont ensuite mis en route directement pour l’Autriche sans être inquiétés par les policiers hongrois, prenant par surprise la police autrichienne.

Des centaines de personnes continuent aussi à arriver à travers champs de Serbie en Croatie sur cette nouvelle route de l’exil, après la fermeture de la frontière serbo-hongroise par Budapest.

Après avoir ouvert ses portes aux migrants, Zagreb a assuré dès vendredi être arrivé à saturation, avec l’arrivée de plus de 17’000 personnes en…

Voir l’article original 165 mots de plus

En octobre 2014, un coup d’État renversait le président Campaoré. Aussitôt j’appelai l’homme qui à l’aéroport de Ouagadougou m’avait donné quelques tuyaux sur l’identité des passagers du vol AH5017 et les mystérieux embarquements et débarquements de personnes qui n’étaient pas passées par les contrôles de police et de douane pendant que l’avion attendait sur la piste l’autorisation de décoller. Je tentai de le convaincre que ce changement de régime le délivrait du secret professionnel qu’il m’avait objecté jusqu’ici pour refuser de me dire où se trouvait réellement l’avion après son crash au Nord Mali.

« Je n’en sais rien« , m’avoua-t-il, alors que jusqu’ici il m’avait laissé entendre le contraire, pensant sans doute que je finirais par lui proposer quelques dollars ou euros en échange du tuyau. « Le seul qui sait, c’est le général Diendéré, c’est lui qui a tout organisé avec les Français, mais il est destitué« . Puis il m’expliqua que la direction de l’aéroport composée de fidèles des clans alliés à Campaoré était en train de fuir car elle savait qu’elle allait être remplacée par des fidèles du général Traoré. C’est l’Afrique ! Je lui demandai ce que Diendéré avait organisé, mais il raccrocha brusquement. Mon enquête s’arrêtait là. Ma seule certitude étant que les parcelles d’avion trouvées sur le site désigné comme étant celui du crash du DC9 étaient celles d’un Mirage 2000 : couleur bleu-gris des rares tôles trouvées sur le site (pas de quoi reconstituer un DC9 !) et surtout un « carter diffuseur » du moteur M53 qui équipe les Mirages 2000, aisément identifiable ici par le nombre des ailettes qu’il est possible de compter sur le morceau au sol :

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Ceci est un carter diffuseur de M53 fabriqué par Bronzavia industrie. Il manque des ailettes sur le morceau au sol et on ne les voit pas toutes sur la photo, mais il est facile de calculer que le nombre est le même. Les moteurs du DC9 sont d’un diamètre beaucoup plus grand et le nombre des ailettes beaucoup plus élevé sur la pièce identique

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17 septembre 2015, Le lieutenant-colonel Mamadou Bamba, membre du Régiment de sécurité présidentielle, annonce à la télévision nationale burkinabée qu’un nouveau « Conseil national de la démocratie » (CND) vient d’être créé et remplace les autorités « de transition », le couvre-feu est déclaré à Ouagadougou, les frontières fermées.

808812-mamadou-bambaMamadou Bamba est l’homme de confiance du général Diendéré. Si ce dernier réussit à se maintenir au pouvoir, Bamba est un homme qui a de l’avenir

François Hollande s’était visiblement satisfait du coup d’Etat du 31octobre 2014, « La France salue la démission du président de la République du Burkina Faso qui permet de trouver une issue à la crise… (le président Campaoré) prendra la bonne décision« . Il l’a prise, il a fui vers le Ghana. Le coup d’État d’octobre 2014 avait été présenté comme « une révolution populaire pacifique ouvrant la voie à une transition vers la démocratie« . Une révolution « populaire » menée par un général, le général Traoré qui s’est très vite fait doubler par le général Zida ! C’est l’Afrique, mais la France n’y était pas pour rien.

Une quinzaine de jours auparavant, François Hollande avait écrit (source Radio France International) à Camparoé pour le mettre en garde contre « les risques d’un changement non consensuel de Constitution« . Traduction du langage diplomatique en français populaire : « On va te virer, si tu n’es pas d’accord fais gaffe et barre-toi ». Il ajoutait que Blaise Compaoré pourrait « compter sur la France pour le soutenir, s’il souhaitait mettre son expérience et ses talents à la disposition de la communauté internationale » (source RFI).

En clair, il proposait son aide pour trouver une porte de sortie digne pour le président, avant qu’il ne s’entête à se maintenir au pouvoir à Ouagadougou alors que « France-Afrique », ce truc qui n’existe parait-il plus depuis l’arrivée de François Hollande au pouvoir, en avait décidé autrement. Ouverte par un amical « Cher Blaise » ajouté à la main, cette lettre de François Hollande se conclut par « bien à toi« , mais se veut claire et déterminée sur la voie d’une issue « en faveur de la paix« , remerciant dans un premier temps Blaise Compaoré, médiateur dans plusieurs crises en Afrique de l’ouest, de son engagement en faveur de la stabilité du Mali.

Le « Cher Blaise » avait d’abord répondu qu’il se sentait « trop jeune pour ce genre de poste » (source Jeune Afrique), mais le 30 octobre, veille du putsch, il faisait savoir (source télévision burkinabée RtB) : « J’ai entendu le message, je l’ai compris… ». France-Afrique est donc encore capable d’organiser « un coup d’État militaire« , comme l’a qualifié le chef de l’opposition Bénéwandé Sankara (source RFI). À ceux qui penseraient que j’affabule, voyez http://www.rfi.fr/afrique/2min/20141031-burkina-faso-compaore-insurrection-direct-coup-etat-ouagadougou-constitution-kouame.

Le « Cher Blaise » parti, c’est finalement Michel Kafando, un diplomate socialiste et franc-maçon, diplômé de Sciences Po où il s’était lié d’amitié avec DSK (tous les deux promo 1972, Hollande étant de celle de 1974), qui prit la présidence « de transition », France-Afrique l’ayant préféré à un quelconque général qui aurait décrédibilisé la thèse de la « révolution populaire pacifique« .

Hollande comptait sur les élections « démocratiques » prévues décembre 2015 au Burkina pour entonner le couplet déjà chanté au Mali : grâce à la François Hollande un nouveau pays d’Afrique connaît enfin la démocratie, suivi d’une tournée triomphale où les femmes revêtues de boubous à l’effigie de Hollande auraient crié « vive le président Hollande« . C’aurait été bon, ça, pour la campagne présidentielle.

Mais de même qu’au Mali le président mis en scène par la France, Boubakar, n’est visiblement pas à la hauteur pour faire réussir le pays qui ne tient que par les subventions et la présence de troupes étrangères, et n’est toujours pas maitre du Nord, au Burkina le président « de transition », Kafando, était en train de traficoter pour organiser des élections à l’africaine qui lui auraient permis de rester au pouvoir, notamment en écartant les candidatures des anciens partisans de Campaoré (source RFI). Mais la propagande élyséenne aurait fait le nécessaire pour présenter l’élection de Kafando comme un succès démocratique.

C’est pourquoi Hollande est fort mécontent du coup d’État du 17 septembre qui casse le coup médiatique qu’il préparait et comptait faire fructifier en pleine campagne des élections régionales françaises. Il déclare donc que le coup d’État burkinabé du 14 septembre 2015 « n’est pas bon pour le Burkina » et complètement illégal (source BFMTV). Surtout maintenant que le nouveau président est connu : c’est le général Gilbert Diendéré. Si celui-ci réussit à se maintenir au pouvoir, il sera en mesure de faire pression sur l’Elysée en lui rappelant si nécessaire qu’à la moindre contrariété il pourrait révéler le vrai lieu du crash du DC9 d’Air Algérie et tout le cinéma  compassionnel qui l’a entouré.

General Gilbert Diendere sits at the presidential palace in Ouagadougou, on September 17, 2015 after Burkina Faso's presidential guard declared a coup, a day after seizing the interim president and senior government members, as the country geared up for its first elections since the overthrow of longtime leader Blaise Compaore. Diendere, Compaore's former chief of staff, was appointed head of a governing council, which announced a nighttime curfew and shut down the borders. AFP PHOTO / AHMED OUOBAGeneral Gilbert Diendere sits at the presidential palace in Ouagadougou, on September 17, 2015 after Burkina Faso’s presidential guard declared a coup, a day after seizing the interim president and senior government members, as the country geared up for its first elections since the overthrow of longtime leader Blaise Compaore. Diendere, Compaore’s former chief of staff, was appointed head of a governing council, which announced a nighttime curfew and shut down the borders. AFP PHOTO / AHMED OUOBA

 

Parce que ce Diendéré (surnommé « Golf » au Burkina) n’a aucune moralité ! Ayant fait avec Thomas Sankara le coup d’État qui porta celui-ci au pouvoir en 1983, il a aussi dirigé le commando qui l’a assassiné en 1987. Impliqué dans la guerre du Libéria et accusé de multiples tortures, il a été poursuivi par l’ONU pour trafic d’armes en contrepartie de diamants. Devenu chef du RSP, le Régiment de Sécurité Présidentiel, il s’est accroché à son poste, refusant même les mutations avantageuses que lui proposait Campaoré, car il s’y savait intouchable. Il a la réputation de « prévoir les coups d’État » dans la région et d’être « un faiseur de rois » (source Le Faso). Limogé le 31 octobre 2014, il est revenu à son poste dès décembre 2014.

Kafando n’avait pas les épaules pour tenir à l’écart un homme qui a le soutien de la majeure partie de l’armée et des alliés tribaux puissants. Diendéré a été un temps chef des Renseignements généraux burkinabés (source Jeune Afrique), Lefaso.net affirme qu’il est « l’homme de main » de la CIA et des Service français (DGSE) au Burkina. Il faut le croire, puisqu’il est resté proche de l’ex-commandant de la force Licorne et ancien ambassadeur de France au Burkina, le général Emmanuel Beth. Beth est un Pied-noir, officier parachutiste français de la Légion étrangère, général de corps d’armée, directeur de la Coopération militaire et de défense (source Wikipédia). Gilbert Diendéréil a même été décoré de la légion d’honneur en 2008 des mains de Nicolas Sarkozy, pour avoir aidé à la libération de plusieurs otages détenus entre autres par Al Qaïda, avec Frédéric Beth, le frère d’Emmanuel, général commandant les « Opérations spéciales », chargé de retrouver les otages de Vinci et Areva.

Sachant tout cela, on comprend mieux pourquoi c’est Diendéré qui a rapidement été chargé d’organiser en personne, dès le matin de bonne heure, une « visite » avec ses hommes sur le site où l’on pouvait prétendre que le DC9 d’Air Algérie pouvait s’être écrasé dans la nuit puisqu’il y avait déjà les traces d’un crash, celui d’un Mirage 2000, et pourquoi lorsqu’une journaliste d’un journal très connu, avec qui j’en ai parlé après qu’elle l’eût rencontré, lui a posé des questions gênantes, elle lui a trouvé « le regard fuyant » et « des réponses vagues« .

Autant vous dire que maintenant qu’il est au pouvoir au Burkina Faso, un poste qu’il ne lâchera pas facilement, et à moins qu’il ne se décide à mettre l’affaire sur la place publique pour nuire à Hollande, nous ne sommes pas près de savoir la vérité sur ce crash du vol AH 5017 !

Maurice D.

SOURCE: http://www.minurne.org/?p=3670

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Burkina Faso : la médiation propose de restaurer le président Kafando et d’amnistier les putschistes

Les médiateurs ont proposé dimanche soir un « projet d’accord politique de sortie de crise » au Burkina Faso, prévoyant de restaurer le président Kafando, renversé jeudi par un coup d’Etat militaire, et d’amnistier les putschistes.

lire:http://www.france24.com/fr/20150920-burkina-faso-mediation-propose-restaurer-le-president-kafando-amnistier-putschistes-Diender

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Le millier de migrants n'a eu besoin que... (PHOTO AFP)

Le millier de migrants n’a eu besoin que d’une cinquantaine de minutes pour parcourir à pied les deux kilomètres les conduisant de la gare de Botovo (photo) en Hongrie.

PHOTO AFP

L’Europe fait face à une crise migratoire sans précédent, alors que depuis le début de l’année plus de 350 000 personnes ont tenté de traverser la Méditerranée pour trouver refuge dans l’«Eldorado européen», plusieurs y laissant leur vie. Un nombre de réfugiés poussé à la hausse notamment par la guerre syrienne et l’établissement du «califat» du groupe armé État islamique à cheval sur l’Irak et la Syrie. Mais cette crise n’est pas exclusive à l’Europe, l’Asie du Sud-Est aux prises avec un trafic de migrants aussi tentaculaire que meurtrier connaît également cette triste réalité. »

Calin NEACSU
Agence France-Presse
Botovo

Ils ne cessent d’arriver en nombre et la Croatie n’a qu’un but, faire en sorte qu’ils quittent le plus vite possible son territoire. Dimanche, guidés par des policiers, un petit record a été établi: plus de 1200 migrants sont passés en moins d’une heure en Hongrie voisine.

Parti de Tovarnik, dans l’est de la Croatie, à la frontière avec la Serbie, le train composé de onze wagons est arrivé à Botovo, dans le nord-est de cette ex-république yougoslave, en début de soirée, après cinq heures de route, tout près de la frontière avec la Hongrie.

Zagreb a comptabilisé 25 000 entrées de migrants depuis mercredi et s’empresse de les renvoyer surtout vers la Hongrie, alors que le flot de réfugiés arrivant de Serbie, avec pour destination finale les pays riches d’Europe occidentale, est loin de diminuer.

À Botovo, une trentaine de policiers croates encadrent le train avant d’autoriser les migrants du Moyen-Orient – dont certain fuyant des zones de conflit en Syrie, Irak et Afghanistan – à descendre.

On leur indique en gesticulant d’emprunter une route goudronnée bordée à droite par un champ de maïs et à gauche par la voie ferrée.

«Ne laissez pas passer les journalistes», ordonne à ses homme le commandant du dispositif.

La marée humaine se met en branle. Un père porte sa fillette endormie dans les bras.

Zyad, un homme d’une trentaine d’années originaire de Damas, anime son groupe.

«Yalla shabab» (Allons-y, les gars), lance-t-il a une demi-douzaine de compagnons, dont un adolescent de 14 ans.

L’Allemagne, ce pays magnifique 

Le temps presse et les policiers croates jalonnant leur itinéraire les encouragent à ne pas s’arrêter.

«J’ai étudié le tourisme mais j’ai travaillé dans l’industrie du prêt-à-porter», raconte Zyad, T-shirt jaune et barbe rasée de près.

«Je faisais venir les collections les plus célèbres en Syrie», se vante souriant cet homme au teint olivâtre.

La colonne avance au pas rapide et traverse un pont enjambant la rivière de Drave.

Des policiers les orientent ensuite sur un sentier de terre traversant un champ.

«J’ai quitté mon pays il y a douze jours. Ce fut un périple terrible, à travers le Liban, la Turquie, la Grèce, la Macédoine, la Serbie, la Croatie», raconte-t-il alors qu’à l’horizon on aperçoit des lumières en territoire hongrois.

Au bout du sentier, en haut d’une colline, le groupe est accueilli par deux policiers hongrois se tenant des deux côtés du sentier.

«Je dois m’en aller maintenant», s’excuse Zyad, tout en voulant mentionner que ses deux enfants et son épouse attendaient à Damas qu’il s’installe pour les faire venir, eux aussi, en Allemagne.

«Nous voulons juste la paix et vivre en harmonie en Europe, moi et ma famille dans ce pays magnifique qui est l’Allemagne», lance-t-il.

Le millier de migrants n’a eu besoin que d’une cinquantaine de minutes pour parcourir à pied les deux kilomètres les conduisant de la gare de Botovo en Hongrie.

«C’est fini», lâche un policier croate avant de s’offusquer en découvrant les deux journalistes passés entre les mailles de son dispositif. «Allez-y», marmonne-t-il après avoir vérifié leur accréditation.

http://www.lapresse.ca/international/crise-migratoire/201509/20/01-4902233-1200-migrants-passent-en-hongrie-en-moins-dune-heure.ph

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La situation dégénère aux « points chauds » de l’Europe, qui est toujours divisée sur la question de la répartition des réfugiés entre les pays de l’Union européenne.

Des milliers de migrants continuent de traverser les Balkans de l’Ouest, poursuivant leur long exode vers le nord et l’ouest de l’Europe, la tension ne cessant de monter à la frontière entre la Serbie, la Croatie et la Hongrie, a indiqué un policier hongrois au point de passage de Röszke.

« Les réfugiés continuent et continueront de vouloir à tout prix traverser la Hongrie pour rejoindre d’autres pays, si bien que nous n’aurons pas d’autre choix que d’avoir recours à la force, et si ce n’est pas nous, ce sera l’armée. Il y aura des affrontements, c’est inévitable », a déclaré le responsable devant les journalistes.

L’armée hongroise a déployé des véhicules blindés après que des migrants aient réussi à arracher le grillage, forcé le barrage de police au point de passage de Röszke et pénétré de force sur le territoire hongrois à l’issue de plus d’une heure d’échauffourées. De son côté, la Serbie a envoyé des renforts policiers.

« Si un individu se déclare réfugié suite au rejet de sa demande d’asile en Serbie, sa demande sera automatiquement rejetée en Hongrie, étant donné que la Serbie est un pays sûr », a fait remarquer auparavant le premier ministre hongrois Viktor Orbán, confirmant que la police arrêterait désormais les personnes traversant illégalement la frontière.

Plus de 155.000 personnes sont arrivées en Hongrie par sa frontière avec la Serbie cette année, d’après Frontex, l’agence de surveillance des frontières de l’Union européenne.

Les forces armées hongroises ont atteint la limite de leurs capacités. Quelque 4.300 hommes ont été déployés pour achever la construction de la clôture, soit plus de 80% des effectifs militaires que compte le pays.

Pour les migrants ne souhaitant pas courir le risque de finir en prison ou d’être expulsés vers la Serbie, les alternatives ne sont guère meilleures. L’itinéraire le plus évident consisterait à entrer en Hongrie via la Croatie, par sa frontière ouest encore dépourvue de clôture, ou directement en Slovénie. Mais la Slovénie possède un relief montagneux et la frontière croate avec la Serbie est parsemée de milliers de champs de mines hérités de la guerre d’indépendance croate, du début des années 1990.

Ainsi, les milliers de migrants et de réfugiés affluant depuis la Serbie dans l’espoir de pénétrer dans l’Union européenne via la Hongrie, se heurtent à des obstacles qui se font toujours plus nombreux, qu’il s’agisse d’une clôture de barbelés et le risque de finir en prison d’un côté, ou des champs de mines et les montagnes de l’autre.

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