Publié le 16-02-2015 à 19h31Mis à jour à 19h34
Le Caire réglera les 24 chasseurs, la frégate et les missiles grâce à un montage financier audacieux.

Le jour de gloire est arrivé. Après plus de 10 ans de désillusions commerciales, la première commande de Rafale à l’export, 24 appareils pour l’Egypte, est enfin signée ce lundi 16 février, en début de soirée au Caire, par le ministre de la Défense français Jean-Yves Le Drian.
Une frégate militaire FREMM construite par la société DCNS. © FREDTANNEAU / AFP
Avec la frégate Fremm (DCNS) et les missiles commandés par l’Egypte (MBDA et Sagem), l’addition monte aux alentours de 5,2 milliards euros. Soit les deux tiers des ventes d’armement français sur toute l’année 2014 (8,06 milliards)! «Les ventes d’armement pour l’année 2015 devraient dépasser pour la première fois les 10 milliard d’euros», se félicite-t-on au ministère de la Défense.
Comment le Caire, dont les finances publiques sont au rouge vif, va-t-il pouvoir s’acquitter de cette somme? La volonté farouche de boucler l’affaire dans les deux camps a permis d’aboutir à un montage financier ambitieux. «L’Egypte va financer sur fonds propres un peu plus de la moitié de la somme, le reste étant emprunté auprès d’un pool de banques», explique-t-on dans l’entourage de Jean-Yves le Drian.
Prêteurs français
Le pool bancaire, selon Les Echos, serait composé d’une dizaine d’établissements, dont le Crédit agricole, seule grande banque qui n’a pas revendu sa filiale égyptienne, mais aussi la Société générale et BNP Paribas.
L’emprunt sera intégralement couvert par l’assureur-crédit Coface, qui garantit ainsi environ 2,5 milliards d’euros de prêts, un niveau inédit dans un contrat d’armement. «L’Etat voulait absolument boucler ce deal, et s’en est donné les moyens», résume un industriel.
La part autofinancée du contrat pose aussi question. Si la croissance de l’Egypte pour 2014-2015 est estimée à 3,8% par le FMI, le déficit a atteint 17,7% du PIB l’an dernier, sur fonds de chute des revenus du tourisme et de l’investissement.
Renforts golfiques
Mais Le Caire a pu compter sur le soutien financier massif de 3 alliés du Golfe, l’Arabie Saoudite, les Emirats Arabes Unis et le Koweït, qui ont versé 19,5 milliards de dollars à la banque centrale égyptienne. Ces fonds ont permis à l’Egypte de faire passer son déficit de 17,7 à 12,5% du PIB (…)
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Vincent Lamigeon pour ChallengeSoir
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SOURCE:http://www.challenges.fr/entreprise/20150216.CHA3128/comment-l-egypte-compte-payer-ses-rafale.html
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